Achaacha
Achaacha (en arabe : عَشْعَاشَة , en berbère : ⵄⴰⵛⵄⴰⵛⴰ) est une commune de la wilaya de Mostaganem en Algérie. Elle formait le dernier îlot berbèrophone en Dahra occidental[2].
Achaacha | ||||
Le Barrage de Kramis à Achaacha | ||||
Noms | ||||
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Nom arabe algérien | عَشْعَاشَة | |||
Nom amazigh | ⵄⴰⵛⵄⴰⵛⴰ | |||
Administration | ||||
Pays | Algérie | |||
Wilaya | Mostaganem | |||
Daïra | Achaacha | |||
Président de l'APC | Benselama Djamel-Eddine | |||
Code postal | 27009 | |||
Code ONS | 2717 | |||
Démographie | ||||
Gentilé | Achaachi(e) | |||
Population | 34 789 hab. (2008[1]) | |||
Densité | 561 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 36° 14′ 47″ nord, 0° 38′ 03″ est | |||
Superficie | 62 km2 | |||
Localisation | ||||
Localisation de la commune dans la wilaya de Mostaganem. | ||||
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie
Géolocalisation sur la carte : Algérie (nord)
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Toponymie
modifierLe nom "Achaacha" provient du radical berbère Aachouch /aɛcuc/, qui signifie hutte ou bicoque. Ce terme fait référence à une fraction de la tribu berbère zenète " Maghraoua", qui s'était installée sur les rives de l'oued Khemis et vivait dans ces petites habitations construites en paille [3]
Géographie
modifierLocalisation
modifierAchaacha se situe sur le Dahra occidental avec Mostaganem à l'ouest et Ténès à l'est se trouvant à peu près à égale distance, 75 à 80 kilomètres.
Localités
modifieren 1984, la commune de Achaacha est constituée à partir des localités suivantes [4]
- Achaacha centre
- Mimane
- Timitraite
- Ouled Yahya fouaga
- Ouled Mbarek
- Beghadias
- Ouled Taher
- Ouled Attou
- Ouled Ibrahim
- Ouled Hadj Mohamed
- Ouled Yahya tehata
- Kherarza
- Cheraifia
- Jouaitia
- Mehada
- Zerarka
- Merazquia
- Ouled Hadj Belkacem
- Behadja
- Belalda
- Ouled Si Youcef
- Hemaza
- Beni Zerrar
- Ouled Azza
- Zoua
- Ouled Hadj Belfassi
- Mirate
- Hrakites
Hydrographie
modifierL'oued Kramis appelé aussi l'oued Khamis est la rivière la plus importante qui accueille un barrage. Les autres rivières présentes sur le territoire de la commune sont l'oued Bezougert et l'oued Roumane[5].
Routes
modifierLa commune de Achaâcha est desservie par plusieurs routes nationales, notamment la RN11 (Route d'Oran).
Histoire
modifierLes Achaachas, d'origine berbère zenète faisaient partie de la tribu des Maghraoua, qui incluait également les Zeriffas et d'autres fractions dahraniennes. Bien qu'ils aient adopté la langue arabe tardivement, leur maîtrise de cette langue est restée partielle. Leur installation près de l'Oued-Khemis remonte au VIIe siècle, et depuis lors, ils sont restés indépendants même sous le régime turc[5].
En 1558, ils participaient à la bataille de Mazagran contre les forces espagnoles, dirigés par leur chef "Sidi Lakhdar Ben Khlouf El-Maghraoui" qui les évoque dans son poème " Kissat Mazaghrane "[6] :
يا مغراوة أتحزموا للكيد *** منكم خلفت سلطانا و أجواد
Ô Maghraoua armez vous pour la lutte opiniâtre *** de vôtre race sont sortis des sultans et de nobles seigneurs
بتيجان الحرب ليس بعيد *** من مات سكن جنة ميعاد
Avec des couronnes La guerre n'est pas loin *** celui qui mourra resida dans le paradis promis
Après le départ des Beys, les Maghraouas choisirent Mazouna comme capitale, ou résidait leur caïd, qui avait sous ses ordres les Achaachas, Ouled Riah, Ouled Khelouf et Beni Zentis [7]
Pendant la conquête de l'Algérie par la France, Les Achaachas furent impliqués dans les enfumades du Dahra en 1845, des populations civiles des Ouled Riah réfugiées dans des grottes entre Nekmaria et Achaacha, furent asphyxiées, la soumission définitive des Achaachas eut lieu en 1852 [8].
La langue berbère connu sous le nom de Chelha localement y était encore parlée par les vieillards jusqu'au fin XXe siècle.
En 1895, l'ethnologue René Basset fait un voyage à Achaacha et Zerrifa dans la région du Dahra, où il étudia le dialecte zenète, encore utilisé par les personnes âgées chez les fractions des Beghadias, des Ouled Boughalem [9] et des Ouled Belazereg. Toutefois, en 1913, lors d'une nouvelle enquête sur la dispersion de la langue berbère menée par Edmond Doutté et Émile Félix Gautier la Chelha de Achaacha était complètement éteinte un seul vieillard interrogé nommé Zerkane Kaddour Ben Mohammed a retenu quelques mots et expressions de ce langage mais il ne pouvait plus tenir une conversation complète[2].
Démographie
modifierSelon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Achaacha est évaluée à 34 789 habitants contre 31 360 en 1998[7].
Administration
modifierListe des présidents successifs de l'Assemblée populaire communale :
- Noureddine Bouchafa
- Benselama Djamel-Eddine
Économie
modifierTourisme
modifierAchaacha recèle un potentiel touristique impressionnant. La nature a doté ces territoires d’une beauté paradisiaque. Les 40km de rivage méditerranéen sont sublimes. Achaacha peut s’enorgueillir d’avoir des plages féériques comme Kherbatt et Bahara à Ouled Boughalem, Sidi Abdelkader et kaf El Kadous à Achaacha et Sidi El Adjel à Khadra [10]
Culture et patrimoine
modifierNotes et références
modifier- [PDF]Recensement 2008 de la population algérienne, wilaya de Mostaganem, sur le site de l'ONS.
- Edmond Doutté et Emile Félix Gautier, Enquête sur la dispersion de la langue berbère en Algérie: faite par ordre de M. le gouverneur générale, A. Jourdan, (lire en ligne)
- « WPS 365 », sur eu.docs.wps.com (consulté le )
- « WPS 365 », sur eu.docs.wps.com (consulté le )
- Nouvelles stations préhistoriques découvertes dans le Dabra occidental (Algérie) par Frank Étienne Roubet, Bulletin de la Société préhistorique de France, 1936: vol. 33, no 12, p. 661-670.
- Jamʻīyat al-Jughrāfīyā wa-al-Āthār li-Wahrān, Bulletin trimestriel de geographie et d'archeologie, (lire en ligne)
- (en) the People's Democratic Republic of Algeria - Mostaganem (Geohive)
- Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-922-00-X), p. 82
- Étude sur la Zenatia de l'Ouarsenis et du Maghreb central par René Basset, éd. E. Leroux, Paris, 1895
- Charef Kassous, « Tourisme à Mostaganem. Les ZET de Achacha ensommeillées », sur LE CARREFOUR D'ALGÉRIE, (consulté le )