Adèle Dupuis
Adèle Dupuis, née Antoinette Nicole Dupuis à Paris le [1] et morte dans cette ville le [2], est une actrice française en vogue au début du XIXe siècle. Elle a connu ses plus grands succès à l’Ambigu-Comique et à la Gaîté.
Naissance | |
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Décès |
(à 57 ans) Ancien 6e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Antoinette Nicolle Dupuis |
Nationalité | |
Activité |
Biographie
modifierAdèle Dupuis (ou Dupuy, selon les circonstances), est entrée au conservatoire de musique en 1799, dans la classe de Louis Auguste Richer, professeur de chant hommes et femmes, jusqu'en 1801. En 1800 et 1801, elle suit en parallèle les cours de messieurs Dugazon et Lasuze, professeurs de chant déclamé[3]. C'est dans cette classe qu'elle côtoie Louis Nourrit et Alexandre Valbrun. Alexis Valbrun, fils de ce dernier, sera leur filleul le [4].
Elle a un enfant, en 1812, Édouard Robert Guillaume Dupuis, de père inconnu[5], décédé à 4 mois, puis un autre Édouard Robert Guillaume à nouveau (1813-1850), également de père inconnu, artiste peintre[6]. Elle meurt à Paris en 1847, 17 ans après avoir mis fin à sa carrière. À son décès, Charles-Maurice Descombes écrit, concernant les pièces qu'elle a jouées : « elle y apportait un zèle de tous les jours et se montrait après cent cinquante représentations ce qu'elle avait été à la première, soigneuse et toujours à la scène »[7].
Sa carrière
modifierElle commence sa carrière au théâtre Mareux, rue Saint-Antoine, sur l'une des nombreuses scènes parisiennes présentes au moment de la révolution, mais qui disparaissent sous l'Empire. Ce théâtre fermé, elle est engagée à l'Ambigu-Comique, pour y jouer les jeunes premières de mélodrames[8]. « Jolie, décente, distinguée, douée d'une physionomie expressive et d'un organe plein de sensibilité, Mlle Dupuis donnait les preuves d'un talent très sérieux. »[9]. Elle connait de grands succès à l'Ambigu, comme L'Enfant de l'amour, Elvérine de Wertheim, Amélasis, La Mendiante, Pharamond, Irza, Les Amis du Mogol, etc. Belle et talentueuse, elle a beaucoup d'admirateurs, « c'était la femme de Paris qui s'habillait avec le plus d'élégance, à tel point que les coquettes allaient au théâtre exprès pour prendre sur elle des leçons de bonne mise »[10].
En 1817, elle quitte l'Ambigu-Comique pour la Gaîté, où le succès la suit.
Elle y joue de nombreuses pièces dont Bouton de rose, la Fille de l'exilé, Pascal Paoli, le Château de Lochleven, Polder ou le Bourreau d'Amsterdam, l'Aigle des Pyrénées, la Tête de mort, etc.
Elle devient la reine du mélodrame du théâtre de la Gaîté. « Il n'est pas un habitant du Marais auquel elle n'ait arraché des larmes. Elle est tellement pénétrée de l'esprit de ses rôles, que d'abondantes larmes inondent souvent ses paupières »[11]. Adèle Dupuis est pendant plus de vingt ans, l'idole du public parisien. En 1829, on peut lire « il y a si longtemps que mademoiselle Dupuis représente les petites filles, qu'une autre, à sa place, ne serait considérée plus que comme une grand maman. Mais il n'en est pas ainsi pour cette actrice qui tient toujours l'emploi des ingénues, à la grande satisfaction des habitués du théâtre de la Gaîté, où elle a pleuré dans son adolescence, où elle pleure dans son âge mûr, et où probablement, elle pleurera... toujours. »[12]. Elle a alors 49 ans. Elle est représentée sur de nombreuses gravures des pièces dans lesquelles elle joue.
Elle prend sa retraite au début de l'année 1830, à 50 ans.
Théâtre
modifierCarrière au Théâtre de l'Ambigu-Comique
modifier- 1808 : Elvérine de Wertheim, mélodrame d'Auguste Lamey : Elvérine
- 1809 : La Fille mendiante, mélodrame de Corsse et Jean-Guillaume-Augustin Cuvelier de Trie : Stephana
- 1810 : Irza ou Les Conjurés à Tescuco, mélodrame d'Auguste Lamey : Irza
- 1811 : Amélasis ou Amour et ambition, mélodrame d'Hubert : Thomira
- 1811 : Le Baron de Felsheim, mélodrame d'Alexandre Bernos :
- 1813 : L'Enfant de l'amour, mélodrame de Louis-Charles Caigniez :
- 1813 : Palmerin ou Le Solitaire des Gaules, mélodrame de Victor : Olora
- 1813 : Archambaud, mélodrame de Leblanc : Emma
- 1815 : Amour, honneur et devoir ou Le Rapt, mélodrame de Pierre-Joseph Charrin : Elvire
- 1815 : Le Fils banni, mélodrame de Frédéric Dupetit-Méré : Célesta
- 1815 : L'An 1835 ou L'Enfant d'un Cosaque, mélodrame de Victor : Sophie
Notes et références
modifier- Edmond-Denis de Manne et Charles Ménétrier, Galerie historique des acteurs français, N. Scheuring, Lyon, 1877, p. 153.
- Paris, État civil reconstitué, vue 33/51.
- Frédéric de la Grandville, Le conservatoire de musique de Paris 1795-1815 : Dictionnaire Dictionnaire des élèves et aspirants. Tableaux des classes, CNRS, 2014, Archives nationales de France
- Acte de baptême, église St Roch à Paris
- Acte de naissance, Archives de Paris
- Actes de naissance, mariage, décès, Archives de Paris
- Charles-Maurice Descombes, Histoires anecdotiques du théâtre, de la littérature, et diverses histoires contemporaines, Tome 2, Plon, 1836, p. 295
- Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, ceux d'hier : biographie, bibliographie, iconographie; T. 1. A-D, Genève, Bibliothèque de la Revue Universelle Internationale Illustrée, (lire en ligne), p. 625
- Grande encyclopédie. Inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, Tome 18, H. Lamirault, 1885-1902, p. 97
- Edouard d'Eliçagaray ; Emile Marco de Saint-Hilaire, Mémoires d'une célèbre fille publique ou Aventures galantes, civiles, politiques, et militaires de Pauline, Terry, Libraire au Palais Royal, 1831, p. 34
- Maurice Ahloy, Grande biographie dramatique, Paris, 1824, p. 129
- Louis Castel, Mémoire d'un claqueur, Constant-Chantpie éditeur, 1829, p. 362
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Edmond-Denis de Manne et Charles Ménétrier (portrait d'Adèle Dupuis gravé à l'eau-forte par Jean-Marie Fugère), Galerie historique des acteurs français, mimes et paradistes qui se sont rendus célèbres dans les annales des scènes secondaires depuis 1760 jusqu'à nos jours, N. Scheuring, Lyon, 1877, p. 152-157.
Liens externes
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- Ressource relative au spectacle :