Adrien Sacquespée

peintre français
Adrien Sacquespée
Naissance
Décès
Activité
Maître

Adrien Sacquespée [sakɛspe], né le à Caudebec-en-Caux, mort le , est un peintre français, actif à Rouen.

Biographie modifier

Adrien Sacquespée naît le à Caudebec-en-Caux[1]. En , Adrien Sacquespée entre comme apprenti dans l'atelier du peintre François Garnier à Paris, avant de quitter la capitale et de retourner en Normandie. Il est reçu maître peintre à Rouen en 1654. Fixé à Rouen, il reçoit plusieurs commandes, essentiellement de la part du milieu ecclésiastique. Il réalise ainsi dans les années 1650, plusieurs tableaux d'autels, parmi lesquels Le Martyre de saint Adrien (, musée des beaux-arts de Rouen). Sa peinture se caractérise alors par un certain archaïsme, Sacquespée proposant des figures contorsionnées rappelant le maniérisme, auxquelles s'ajoutent une certaine naïveté des expressions.

Il est reçu comme maître-peintre en 1654, et est élu maître de la confrérie de Saint-Luc de Rouen en . Il reçoit dès lors plusieurs commandes d'ampleur, aux compositions ambitieuses. Il exécute ainsi Saint Bruno en oraison (, musée des beaux-arts de Rouen), remarquable par ses diagonales audacieuses et l'intensité dramatique que procure une recherche savante de l'éclairage.

Une grande part de son œuvre est perdue : on ne connait qu'une vingtaine de tableaux de sa main. Il avait peint à fresque, autour du chœur de l'abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle, tous les saints du monastère. Il peint en 1670 une Adoration des bergers pour le couvent des Capucins du Havre (perdue), et en 1671 une Offrande à la Vierge pour une église de la même ville (perdue). Un hôtel particulier de Rouen conservait au XIXe siècle un Jugement de Salomon de sa main, daté de 1688, aujourd'hui conservé à Sucy-en-Brie. Pour l'église Saint-Maclou de Rouen, il peint un cycle de tableaux sur l'histoire de Clovis, dont trois tableaux nous sont parvenus (ceux représentant Clovis avant la bataille de Tolbiac, et Clovis donnant un anneau à l'un de ses guerriers sont perdus).

Malgré un style changeant, il fut très apprécié des amateurs, attirés par sa verve imaginative et par son sens de la narration. Il développa également un certain talent pour la poésie et fut couronné sept fois aux concours de l'Académie des Palinods de Rouen[2] pour des ballades et des chants royaux, lors de ses participations, entre et .

Son fils, Pierre Sacquespée, fut également peintre. Il reste de lui La Mort d'Ananias conservée dans l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris.

Œuvres dans les collections publiques modifier

Le musée des beaux-arts de Rouen possède sept tableaux du peintre soit plus du tiers du corpus connu[3].

  • L'Adoration des bergers, 1651, Rosay, église paroissiale
  • Portrait d'un membre de la compagnie de Jésus, 1651, Maulévrier-Sainte-Gertrude église de Sainte-Gertrude.
  • Le Christ en croix, 1656, huile sur toile, 83 x 49 cm, musée des beaux-arts de Rouen.
  • Le Martyre de saint Adrien, , huile sur toile, 217 x 121 cm, musée des beaux-arts de Rouen[4].
  • Portrait d'homme (autoportrait ?), vers 1659, Rouen, musée des Beaux-Arts
  • Portrait d'homme, 1660, collection particulière
  • Saint Mathurin exorcisant l'impératrice Théodora, vers 1660-1667, huile sur toile, 257 x 324 cm, Rouen, abbatiale Saint-Ouen.
  • Sainte Clotilde construisant l'abbaye des Andelys, vers 1662, huile sur toile, 120 x 130 cm, Saint-Léger-du-Bourg-Denis, église Saint-Léger.
  • Baptême de Clovis, vers 1662, huile sur toile, Saint-Léger-du-Bourg-Denis, église Saint-Léger.
  • Le Mariage de Clovis, vers 1662, huile sur toile, Saint-Léger-du-Bourg-Denis, église Saint-Léger
  • L'Apparition du Christ à saint Pierre, , musée des beaux-arts de Rouen[5].
  • Le Calvaire avec les saintes femmes, 1668, Montivilliers, église
  • Le Christ pleuré par le Vierge et par saint Jean, dit autrefois Descente de croix (attribué à Sacquespée), vers -, musée des beaux-arts de Rouen.
  • Chartreux ensevelis sous la neige, vers -, huile sur toile, 175 x 135 cm, musée des beaux-arts de Rouen.
  • Saint Bruno en oraison, , huile sur toile, 166 x 129 cm, musée des beaux-arts de Rouen.
  • La mort d'Ananie, 1678, Paris, église Saint-Nicolas-du-Chardonnet
  • Le Père Eternel (attribué à Sacquespée), non daté, huile sur toile (ovale), musée des beaux-arts de Rouen[5].
  • Le Massacre des premiers nés d'Égypte, avant , Saint-Aubin-d'Écrosville, église Saint-Aubin.
  • Saint Bernard au concile d'Étampes, huile sur toile, 385 x 200 cm, Paris, Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
  • Le Jugement de Salomon, 1688, huile sur toile, Sucy-en-Brie, église Saint-Martin.
  • Saint Grégoire le grand (attribué à Adrien ou Pierre Sacquespée), Rouen, Église Saint-Maclou .
  • Glorification de saint François de Sales, Rouen, couvent de la Visitation.


Notes et références modifier

  1. (en) « Sacquesper, Adrien », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  2. Théodore-Éloi Lebreton, Biographie rouennaise, Rouen, Le Brument, , p. 330-331.
  3. D. Bakhuÿs, Rouen, le Christ en croix d'Adrien Sacquespee, Dossier de l'art n° 228, avril 2015, p. 94-97.
  4. Notice sur la base Joconde.
  5. a et b Provenance : Église Saint-Pierre-du-Châtel de Rouen.

Bibliographie modifier

  • Charles Sterling, « Quelques œuvres inédites des peintres Millereau, Lallemand, Vignon, Saquespée et Simon François », Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1953, p. 105-107.
  • Pierre Rosenberg, Denis Lavalle, François Bergot, La peinture d’inspiration religieuse à Rouen au temps de Pierre Corneille (1606-1684), cat. exp. Rouen, église Saint-Ouen, 16 juin-7 octobre 1984, Rouen, musée des Beaux-Arts, 1984, p. 146-156.
  • Diederik Backhuÿs, « Rouen. Le Christ en croix d'Adrien Sacquespée », Dossier de l'Art, n°228, avril 2015, p. 94-97.
  • Christian Gravey, « Adrien Sacquespée (1629-1692), lumières sur la vie d’un peintre et poète rouennais », Le Temps des Collections, Rouen, 2021-2022, p. 113-124.

Liens externes modifier