Affaire Altobella Cappelleri

affaire criminelle en France

Affaire Cappelleri
Titre Affaire Altobella Cappelleri
Fait reproché Homicide
Pays Drapeau de la France France
Ville Aucamville
Date
Nombre de victimes 1 : Georges Hourdin
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal Cour d'assises du Tarn-et-Garonne à Montauban
Recours En appel en à la cour d'assises de Haute-Garonne à Toulouse

L'affaire Altobella Cappelleri aussi appelée « affaire de l'auberge rouge » et « affaire Cappelleri » des nom et prénom de la prévenue, est une affaire criminelle française qui débute en par un témoignage déposé à la gendarmerie de Verdun-sur-Garonne. Il concerne la séquestration, les violences subies et la disparition en 1997 de Georges Hourdin à l'Auberge du Tail, victime de sa propriétaire Altobella Cappelleri.

On découvre que pour faire disparaître le corps de Georges Hourdin, sa tortionnaire aurait donné son corps en pâture aux cochons. Il fut ensuite jeté dans un puisard, puis 3 mois plus tard réduit en cendres dans la cheminée de l'auberge.

Les faits modifier

En un témoin se présente à la gendarmerie de Verdun-sur-Garonne et demande à pouvoir témoigner anonymement, ce qui lui est accordé. Il déclare que plusieurs années plus tôt, en 1997, dans l'Auberge du Tail à Aucamville, Georges Hourdin, la soixantaine, a été séquestré pendant plusieurs années puis tué. Il déclare qu'après sa mort son cadavre a été donné à manger aux cochons de l'auberge, puis que les restes ont été jetés dans un puits.

Enquêtes modifier

Enquête liée à l'identification de Georges Hourdin modifier

L'identité de la victime n'apparaît pas dans le fichier des personnes disparues.

Les recherches sur Georges Hourdin permettent à la gendarmerie de découvrir qu'il fait un séjour en hôpital psychiatrique à Bar-le-Duc, où il est placé d'office en raison d'un état d'ébriété avancé.

Son compte en banque est crédité de 1,5 euro.

Issu d'une fratrie de 7 enfants, l'une de ses sœurs dit que Georges ne parle plus depuis son retour de la Guerre d'Algérie et que personne dans la famille n'a plus de nouvelle de lui.

En consultant les registres de l'hôpital de Toulouse les gendarmes découvrent qu'il y séjourne en 1988 et qu'à cette époque il donne comme adresse celle de l'Auberge du Tail.

Enquête liée à l'Auberge du Tail modifier

Les enquêteurs s'intéressent alors à l'Auberge du Tail. Ils découvrent qu'elle est fermée depuis 4 ans mais qu'Altobella Cappelleri, sa propriétaire, y vit toujours en compagnie de sa fille handicapée sourd-muette et d'un ouvrier agricole, Franck.

Le mari d'Altobella, Armand Laveron, est décédé. Altobella Cappelleri a francisé son prénom après son mariage et se faisait appeler Isabelle Laveron.

L'enquête met en lumière différentes rumeurs inquiétantes à son sujet : la patronne ne serait pas aimable, ce qui aurait fait fuir une partie de la clientèle. Il se dit aussi que lorsque l'auberge était ouverte Altobella y organisait des parties de débauche avec des notables, et qu'elle aurait incité sa fille à avoir des relations sexuelles avec un détaillant en Champagne pour négocier des tarifs avantageux sur ses produits.

Le au matin, Altobella, sa fille et son fils Claude, et Franck sont placés en garde à vue.

Garde à vue et perquisition à l'Auberge du Tail modifier

Audition d'Altobella modifier

Altobella Cappelleri dit qu'elle connaît George Hourdin, qu'elle lui a offert l'hospitalité, mais qu'elle n'a plus de nouvelles de lui depuis 1993, année au cours de laquelle elle situe son départ de l'auberge.

Audition de Franck modifier

Franck déclare aux gendarmes qu'il est arrivé à l'Auberge du Tail à l'âge de 8 ans. Madame Altobella lui donnait alors des tâches simples à réaliser. Il s'y est alors installé, puis à l'âge de 18 ans elle lui confie un véritable emploi : s'occuper de la ferme, bricoler, sortir les poubelles, balayer la cour. Il dit d'Altobella qu'elle est gentille mais que sous l'emprise de l'alcool elle peut être violente. Elle l'aurait violé en le forçant à coucher avec elle, elle le bat. En plein hiver, elle le force à se déshabiller dans la cour extérieure de l'auberge puis le lave au jet d'eau froide. Il dit que malgré ces mauvais traitements il reste à l'auberge parce qu'Altobella lui fait peur.

Franck déclare que Georges Hourdin se présente affamé et accablé à l'auberge et qu'Altobella accepta de l'héberger. Toutefois cet hébergement se résume à coucher par terre sur une couverture dans la buanderie. Franck dit qu'Altobella frappe Georges.

Dans son témoignage, il affirme qu'à plusieurs reprises Altobella le force à violer George alors que ni l'un ni l'autre ne sont consentants. Altobella filme ces viols, puis se sert de la vidéo pour menacer Franck de la montrer à sa famille chaque fois qu'il fait mine de vouloir partir.

Franck dit que Georges est parti du jour au lendemain et qu'il ne sait pas où il est.

Audition du fils aîné d'Altobella : Claude modifier

Claude est le fruit d'une union d'Altobella avec son premier mari.

Il déclare aux gendarmes ne plus vivre à l'auberge mais avoir déjà vu Georges être maltraité et souvent blessé. Il dit que Georges était souvent ivre, donc qu'il ne sait si ces blessures sont consécutives à des violences ou à des chutes. Il dit néanmoins qu'Altobella bat souvent Georges et l'accable de reproches.

Questionné sur sa vie à l'auberge, Claude dit que, lorsqu'il est petit, sa mère, Altobella, le jette tout nu dehors en pleine nuit. Tout le monde vit sous la menace permanente d'Altobella. Claude raconte qu'une fois, alors que son petit frère a uriné au lit, sa mère lui brûle le sexe avec une cigarette.

Concernant Georges, Claude explique aux gendarmes qu'une nuit sa mère l'appelle au téléphone pour lui demander de venir à l'auberge. Une fois sur place elle lui explique que Georges a fait une mauvaise chute, qu'il est mort, et que son cadavre est dans la buanderie. Sa mère lui demande alors de s'occuper du corps.

Claude fait comprendre finalement aux enquêteurs que Georges est mort des suites des maltraitances et des sévices répétés infligés par Altobella. Selon ses dires, sa mère le force alors à porter le cadavre jusqu'à la porcherie. Claude dit qu'il prend l'initiative de nourrir discrètement mais copieusement les cochons juste avant de leur présenter le corps de Georges. Les cochons n'y touchent pas. Claude met le cadavre dans un puisard sous une dalle de béton. 3 mois plus tard, Altobella demande à Claude d'en sortir le cadavre pour le brûler. Claude et Armand, le mari d'Altobella, le placent dans la cheminée de l'auberge. Toute la nuit Armand l'enduit de graisse de canard pour attiser la combustion. Au matin Altobella met les cendres dans un sac poubelle, elle le donne à Claude qui va jusqu'à Toulouse le jeter dans un container public.

Perquisition modifier

Les scientifiques de la gendarmerie, en utilisant du Luminol, détectent des traces de sang dans la buanderie et la porcherie. Toutefois l'enquête ayant lieu sept ans après les faits allégués, il n'est pas possible d'en établir une origine humaine.

Les gendarmes ne trouvent pas la vidéo du viol commis par Altobella sur Franck et Georges, mais ils trouvent une vidéo où Georges apparaît blessé à l'oreille pendant un dîner de réveillon.

Confrontation entre d'Altobella Cappelleri, Franck et Claude modifier

Au début de cette confrontation les trois personnes se trouvent dans une même pièce de la gendarmerie, côte à côte. Rapidement il s'avère qu'Altobella a une emprise sur Franck et Claude. Un simple regard d'Altobella sur eux suffit à les faire taire, se recroqueviller sur leurs chaises et regarder par terre.

Pour qu'elle ne puisse pas les influencer, les gendarmes décident de tendre une couverture au travers de la pièce entre Altobella et les deux hommes.

Altobella rejette en bloc les accusations proférées contre elle par son fils et par Franck.

Enquête financière modifier

En , la Sécurité sociale de Montauban contacte la gendarmerie pour faire savoir que Georges était titulaire d'une pension d'invalidité de 3 000 francs par mois, qu'il avait été domicilié à l'Auberge du Tail jusqu'en 1997. Altobella avait pourtant déclaré ne plus avoir de nouvelle de Georges depuis 1993. Elle aurait donc perçu cette pension en tout illégalité.

Nouvelle audition d'Altobella modifier

Lors de cette audition Altobella reconnaît que Georges est décédé chez elle.

Son mari Armand étant mort, Altobella invente une autre version : ce dernier aurait surpris sa propre mère et Georges en pleine copulation. Ils se seraient disputés, puis battus, et Georges serait tombé sur le rebord de la piscine.

Elle concède avoir aidé à faire disparaître le corps, avec le même scénario que celui décrit par son fils.

Fin 2005, l'Auberge du Tail est détruite dans un incendie.

Procès modifier

Procès de premier recours modifier

Le procès se déroule devant la cour d'assises de Montauban. Claude n'est pas poursuivi car considéré comme ayant agi sous l'emprise de sa mère. À cette date, les faits caractérisant le viol commis par Franck sur Georges sous la contrainte d’Altobella sont alors prescris.

Altobella est la seule accusée, poursuivie pour séquestration ayant entraîné la mort de Georges Hourdin. La défense d'Altobella est assurée par Maître Gilbert Collard, il plaide un accident survenu un soir d'ivresse.

Verdict : Altobella Cappelleri est alors condamnée à 15 ans de réclusion criminelle, elle fera appel.

Procès en appel modifier

Le procès en appel se tient devant la cour d'appel de Toulouse. Le est rendu le Verdict : Altobella Cappelleri est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle[1],[2].

Notes et références modifier

  1. « Aucamville. 20 ans de prison pour l'aubergiste accusée de mort sur un SDF » Article de Claire Lagadic publié le 30 septembre 2010 dans La Dépêche du Midi
  2. « Vingt ans de prison à l'aubergiste » Article publié le 30 septembre 2010 dans 20 minutes

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Médiagraphie modifier

Articles de presse modifier

Documentaire radio. modifier

Europe 1. Hondelatte raconte.« Altobella Cappelleri, son auberge et ses cochons ». Le 14 décembre 2021

Documentaires télévisés modifier

Émission radiophonique modifier