Émeutes de Hădăreni
Les émeutes de Hădăreni sont des violences qui ont éclaté en 1993 contre des Roms du village de Hădăreni, dans le județ de Mureș de Transylvanie en Roumanie. Elles ont donné lieu à l’affaire Moldovan et autres portée devant la Cour européenne des droits de l'homme qui a condamné les émeutiers et la Roumanie en 2005.
Les faits
modifierLe 20 septembre 1993, un groupe de Roms s'est disputé avec un vieux Roumain. Lorsque son fils est arrivé pour secourir le père, l'un des Roms a poignardé à mort le jeune Roumain. Les Roms se sont ensuite réfugiés dans une maison où ils se sont enfermés. Les Roumains ont exigé qu'ils quittent la maison et se rendent à la police. Comme les Roms refusaient de sortir de la maison, les villageois roumains et hongrois, y compris le commandant de la police locale et l'un de ses officiers,[4] se sont rassemblés à l'extérieur, ont aspergé la maison d'essence et y ont mis le feu. Deux Roms ont été lynchés lorsqu'ils ont tenté de s'enfuir, un est mort brûlé à l'intérieur et un autre s'est échappé[2]. Au cours de la période précédente, des dizaines de plaintes avaient été déposées concernant des vols commis par des Roms au détriment de la population majoritaire, sans que la police ne parvienne à les résoudre[5].
Par la suite, dans un "cas classique de justice populaire"[1], 13 (ou 14, selon certaines sources[3]) maisons roms ont été incendiées et quatre autres ont été endommagées. La police n'a rien fait pour mettre fin aux attaques[3] La plupart des 130 habitants roms du village se sont enfuis dans les bois voisins, ne revenant que plusieurs jours, voire plusieurs semaines plus tard[2].
Le gouvernement, dans son explication officielle, a exprimé sa compréhension pour la "colère des villageois"[6].
Le procès
modifierLa Cour européenne des droits de l'homme a décidé que les Roumains avaient à payer 258 000 € de compensation aux Rroms qui avaient perdu leur maison. Selon le verdict de la cour, la police roumaine (en) a participé activement à l'allumage des incendies et a ensuite essayé de s'en cacher. En outre, la Cour a jugé que ces violences étaient directement liées à l'origine ethnique des requérants. Elle a enfin estimé que la longueur de la procédure (onze ans) n'aura pas permis aux Rroms de bénéficier de toute la réparation nécessaire.
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hădăreni riots » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie et liens externes
modifier- Henry Kamm, « Hadareni Journal; Death Is a Neighbor, and the Gypsies Are Terrified », sur New York Times, (consulté le )
- La Cour européenne des Droits de l'Homme (deuxième section), « AFFAIRE MOLDOVAN ET AUTRES c. ROUMANIE (Requêtes nos 41138/98 et 64320/01) ARRÊT STRASBOURG 12 juillet 2005 DÉFINITIF 30/11/2005 », sur Cours européenne des droits de l'homme, (consulté le )
- Conseil de l'Europe, « Moldovan et autres (n° 1 et 2) et autres affaires similaires contre la Roumanie », sur Conseil de l'Europe, (consulté le )
- Conseil de l'Europe, « Information de la Roumanie sur les mesures générales dans le groupe d'affaires Moldovan contre Roumanie (Requête n° 41138/98) - Informations mises à disposition en vertu de la Règle 8.2.a des Règles du Comité des Ministres pour la surveillance de l'exécution des arrêts et des termes des règlements amiables », sur Conseil de l'Europe, (consulté le )