Al-Mi'raj
Al-Mi'raj ou Almiraj (arabe : ٱلْمِعْرَاج ; al-miʿrāj) est une créature légendaire ressemblant à un lièvre ou à un lapin doté d'une corne, mentionnée dans la littérature arabe médiévale.

Récit d'Al-Qazwini
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Selon Les Merveilles des choses créées et les curiosités des choses existantes du naturaliste persan Al-Qazwini (vers 1260), Al-miʿrāj[b] est une bête qui vivrait sur une île appelée Jazīrat al-Tinnīn (« île du serpent de mer » ou « île du dragon ») dans l'océan Indien[6],[1],[7]. Elle ressemble à un lièvre jaune (ou un lapin[1]), doté d'une seule corne noire[6]. Toutes les bêtes sauvages s'enfuient à sa vue (ce qui est un trait également partagé par le karkadann, autre animal légendaire unicorne de la littérature arabe)[8]. Les insulaires en firent cadeau à Iskandar après qu'il ait aidé à tuer un dragon (ou un grand serpent[6]) qui avait mangé leur bétail[1],[7].
Manuscrits postérieurs
modifierLa copie la plus ancienne de Qazwini est le manuscrit de Munich, Bayerische Staatsbibliothek (BSB) Cod. Arabe. 464[9], qui comporte une peinture miniature du dragon et du lièvre cornu sur le folio 63[5],[4]. Le dragon est représenté « dévorant des taureaux remplis de soufre, qui ressemblent à un morceau de viande rouge »[3].
En fonction du texte, le lièvre a été dessiné assez « fidèlement ». Par exemple, dans le manuscrit de Sarre[10], sous-titré « Dragon de l'île du Dragon et le lièvre miraculeux »)[9],[c].
La créature est cependant représentée plutôt comme un « animal hybride qui ressemble davantage à un chien féroce » dans la copie[De quoi ?] de Berlin (Staatliche Museen, Islamische Abteilung, aujourd'hui Musée d'art islamique, Berlin)[10].
Le manuscrit de Sarre et d'autres copies de la cosmographie de Qazwini ne mentionnent aucun nom pour le lièvre cornu[11],[1],[d]. Michel Wiedemann, qui fournit une traduction française qui ne mentionne aucun nom pour le lièvre, est d'avis que le nom n'apparaît pas dans le texte original mais a été ajouté par des copistes ultérieurs[1].
Récit d'Idrisi
modifierDans une recension du Nuzhat al-Mushtaq (« Le livre des voyages agréables dans des pays lointains », vers 1154[12]) d'Al Idrissi, Le lièvre cornu est appelé ʿarāj[e]. Et l'île habitée par les dragons s'appelle Mostachiin situé en Afrique de l'Ouest. Iskandar, ici aussi appelé Dhû-l-Qarnayn « Le Deux-Cornes », vainc le dragon par les mêmes moyens que dans le récit de Qazwini, à savoir en bourrant les deux bœufs sacrificiels de substances actives[f] et le résultat fut que l'appât « allume le feu à l'intérieur des entrailles [du monstre], et il expire »[12].
Dans une édition moderne d'Idrisi, le nom du lièvre cornu est donné comme baqrāj[g]. Mais le récit diffère quant aux circonstances : il indique qu'Iskandar avait récolté du bois d'aloès sur Lāqā, qui ne dégageait pas de parfum au début, mais se transformait en bois noir dense et finement parfumé au départ de l'île. Et il échangeait le meilleur spécimen contre d'autres marchandises, y compris le baqrāj qui ressemblait à un lièvre mais avait un pelage d'or brillant et une seule corne noire ; il faisait également fuir les animaux sauvages (qu'ils soient prédateurs, mammifères ou oiseaux)[13].
Traité d'Ibn al-Wardi
modifierLe nom de la bête merveilleuse a été copié comme al-Maharāǧ dans la Margarita mirabilum ou Perle des Merveilles d'Ibn al-Wardi (en) vers 1450[14],[h].
Divers
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Il existe une traduction turque de Qazwini sur manuscrit enluminé (XVIIIe siècle, Walters Art Museum)[j],[15],[16], et l'épisode de l'île du dragon et du lièvre cornu est illustré sur l'une de ses feuilles (Figure de droite).
Aussi, le Qanun al-Dunya (« Loi du monde ») de l'historien ottoman Ibn Zunbul (de), conservé dans un manuscrit (bibliothèque du musée Topkapi Sarayi, ms. R 1638, fol. 15v), représente le dragon et le lièvre doré à une corne[17].
Variantes de la chasse au dragon
modifierDans la cosmologie de Qazwini, les ingrédients réactifs étaient constitués de résine de conifère/térébenthine[k] (ou de poix[18] ou goudron[l],[1]), de soufre, de chaux vive[m], d'arsenic et de crochets de fer[18],[7], ou simplement de soufre et de crochets de fer[11], selon la recension.
Version persane
modifierEn ce qui concerne les traités dans d'autres langues que l'arabe, il est souligné que le tueur de dragon Iskandar de Qazwini peut être identifié à l'un des shahs de l'épopée persane Shahnāma, ou « Le Livre des Rois »[19]. Dans cette version, Iskandar/Sekandar/Sikandar emploie cinq bœufs remplis de poison et d'huile[n] qui sont gonflés, afin de vaincre son dragon[20],[21].
Ancienne version syriaque
modifierLa source immédiate de cette légende circulant dans le monde islamique semble être la version syriaque du VIIe siècle du Roman d'Alexandre (pseudo-Callisthène)[20]. Ici, Aleksandros[22] après plusieurs jours, ordonne que deux grands bœufs sacrificiels soient décharnés et qu'ils soient bourrés de gypse, de poix, de plomb et de soufre pour être donnés en pâture au dragon. Lorsqu'il fut neutralisé, des boules de laiton chauffées furent jetées dans sa bouche sur ordre d'Alexandre, après quoi le monstre mourut finalement[20],[23]. L'épisode n'est présent que dans la version syriaque, mais on suppose qu'il était présent dans l'original grec hypothétique (variante *δ)[24].
Version turque
modifierPlus tard, le poète turc ottoman Ahmedî (mort en 1413) a composé l'Iskendername (en), en utilisant le persan Shahnāma et Iskandernāme (de) de Nizami comme matériel source. Et dans le poème d'Ahmedî, İskender utilise des crochets dans son stratagème pour détruire un dragon : à savoir, il a attaché mille crochets empoisonnés à son char tiré par des bœufs, et après s'être administré l'antidote, il a attaqué le dragon. Le dragon a alors reçu des blessures mortelles autour de sa bouche et sur sa tête. D'ailleurs, cette tactique est mise en parallèle dans le Shahnāma pour un autre roi, Isfandiyar, qui utilisait un char tiré par des chevaux et équipé d'épées pour combattre un dragon[25].
Références dans la culture populaire
modifierAl-Mi'raj a été occasionnellement présenté dans des jeux vidéo et des jeux de rôle.
- Al-Mi'raj a été adapté dans Donjons & Dragons, dans le cadre de la 1ère édition Advanced Dungeons and Dragons Fiend Folio (en).
- Un ennemi de la série Dragon Quest (アルミラージ ... arumirāji), apparaissant pour la première fois dans Dragon Quest III, où il s'agit d'un monstre de bas niveau avec une attaque de sommeil utilisée pour rendre les joueurs impuissants pendant qu'il attaque. Dans les localisations américaines, il a généralement été renommé « Spiked Hare », mais son nom est conservé dans la version Game Boy Color Contrairement au Miraj légendaire normal, ce Mi'raj est violet avec une corne blanche et des joues blanches.
- Dans la série KonoSuba, plusieurs Al-Mir'Aj sont vus car ce sont des monstres communs qui sont hostiles aux gens. Dans le spin-off Explosions, Megumin (en) et son amie Yunyun sont presque la proie de leur attaque.
Voir aussi
modifierNotes et références
modifierRéférences
modifier- Michel Wiedemann (28 March 2009). "Les lièvres cornus, une famille d'animaux fantastiques" (in French). Claude Saint-Girons. Retrieved 2021-12-28.
- ↑ Zakarīyā ibn Muḥammad al-Qazwīnī (1565). "Les merveilles de la création et les curiosités des choses existantes. Traité de cosmographie et d'histoire naturelle de Qazwînî (Ms 1130)". Bibliothèque municipale de Bordeaux. p. 54r.
- Bilha Moor, (2012). Charles Melville ; Gabrielle van den Berg, (eds.). Shahnama Kings and Heroes in 'Aja'ib al-Makhluqat Illustrated Manuscripts. BRILL. p. 269 and note 9. (ISBN 9789004211278).
- Zakarīyā ibn Muḥammad al-Qazwīnī (1279–1377). "Qazwīnī, Zakarīyā Ibn-Muḥammad al-: Kitāb ʿAǧāʾib al-maḫlūqāt wa-ġarāʾib al-mauǧūdāt". Münchener DigitalisierungsZentrum Digitale Biliothek. p. 63r.
- Zakarīyā ibn Muḥammad al-Qazwīnī (1260–1280). "The Wonders of Creation". Library of Congress. p. 131. Ethé tr. (1868) (Fleischer's notes), p. 475
- Richard Ettinghausen (1950), The Unicorn, p. 66 et note 29. Son synopsis des « écrivains musulmans » est basé sur le Zakarija ben Muhammed ben Mahmud el- Cazwini's Kosmographie, édité par Ferdinand Wüstenfeld (de) (1849), 1: 13. Ettinghausen a également consulté l'ouvrage d'Al-Damiri La vie des animaux (en) (Ḥayāt al-ḥayawān al-kubrā), Cairo edition of AH 1319.
- al-Qazwīnī, Zakariyyā ibn Muḥammad ibn Maḥmūd (1868). Die Wunder der Schöpfung: Nach der Wüstenfeldschen Textausgabe, mit Benutzung und Beifügung der Reichhaltigen Anmerkungen und erbesserungen des Herrn Prof. Dr. Fleischer. Vol. 1. traduit par Carl Hermann Ethé (en) et annoté par Heinrich Leberecht Fleischer. Leipzig: Fues's Verlag. pp. 230–231. (en allemand)
- ↑ Richard Ettinghausen (1950), The Unicorn, p. 66.
- Julie Badiee (1984). "The Sarre Qazwīnī: An Early Aq Qoyunlu Manuscript?". Ars Orientalis. 14: 93, endnote 4. (ISBN 9780934686426). JSTOR 4629331.
- Richard Ettinghausen (1950). The Unicorn (PDF). Freer Gallery of Art occasional papers. vol. 1. no. 3 / Studies in Muslim Iconography I. Washington, D.C.: Smithsonian Institution, pp. 66–67.
- Bilha Moor (2012). "Shahnama Kings and Heroes in 'Aja'ib al-Makhluqat Illustrated Manuscripts". In Charles P. Melville (en) ; Gabrielle van den Berg (eds.), p. 269 et note 8.
- Muhammad al-Idrisi (1836). Geographie d'Édrisi المغرب العربي من كتاب نزهة المشتاق. Vol. 1. Traduit par Pierre Amédée Jaubert. Paris: Imprimerie royale. pp. 198–200.
- ↑ Muhammad al-Idrisi (1983). al-Maghrib al-ʻArabī min Kitāb Nuzhat al-mushtāq المغرب العربي من كتاب نزهة المشتاق. Traduit par Hadj-Sadok, Mohammed. Paris: Publisud. pp. 60–61. (ISBN 9782866000431). OCLC 22203340. "دابة في خلق الأرنب يبرق شعره في صفرة كما يبرق الذهب ، يسمى بقراج وفي رأسه قرن واحد أسود ، اذا رأته الأسود وسباع الوحش والطير وكل دابة هربت منه [Un animal en forme de lièvre dont le poil est jaune comme l'or. Appelé baqrāj, il possède une corne noire sur la tête. Toute espèce animale, prédateurs, bêtes sauvages ou oiseaux, s'enfuit à sa vue.]"
- ↑ Hubert K. Daunicht (1968), Der Osten nach der Erdkarte al-Ḫuwārizmīs: Beiträge zur historischen Geographie und Geschichte Asiens , vol. 2, Bonn: s.n., p. 501, note 1 (en allemand)
- Zakariya Ibn Muhammad Qazwini ; Muḥammad ibn Muḥammad Shākir Rūzmah-ʾi Nāthānī (scribe). "fol. 155b: Dragon of Tannīn Island and Horned Rab[b]it". Walters Ms. W.659, Turkish version of the Wonders of creation. The Digital Walters.. Also description page@Walters Museum
- Richard Ettinghausen (1950). The Unicorn (PDF). Freer Gallery of Art occasional papers. vol. 1. no. 3 / Studies in Muslim Iconography I. Washington, D.C.: Smithsonian Institution, p. 10.
- ↑ Bilha Moor, (2012). Charles Melville ; Gabrielle van den Berg, (eds.). Shahnama Kings and Heroes in 'Aja'ib al-Makhluqat Illustrated Manuscripts. BRILL. p. 278 et Fig. 6. (ISBN 9789004211278).
- Hubert K. Daunicht (1968), Der Osten nach der Erdkarte al-Ḫuwārizmīs: Beiträge zur historischen Geographie und Geschichte Asiens , vol. 2, Bonn: s.n., pp. 500–502. (en allemand)
- ↑ Bilha Moor (2012). "Shahnama Kings and Heroes in 'Aja'ib al-Makhluqat Illustrated Manuscripts". In Charles P. Melville (en) ; Gabrielle van den Berg (eds.), p. 269.
- Daniel Ogden (2012). "Sekandar, Dragon-Slayer". In Stoneman, Richard; Erickson, Kyle; Ian Richard Netton (en) (eds.). The Alexander Romance in Persia and the East. Groningen: Barkhuis. pp. 277–279. (ISBN 9789491431043)., citing Davis tr. (2006), pp. 506–508 and Warner & Warner tr. (1912), VI: 506–508 of Ferdowsi.
- ↑ Ferdowsi (1912), "§27 How Sikandar reached the Land of the Narmpái, how he fought and was victorious, how he slew a Dragon, ascended a mountain, and was forewarned of his own Death", The Sháhnáma of Firdausí, vol. 1, Warner, Arthur George; Warner, Edmond Warner (tr.), Kegan Paul, Trench, Trübner Co., Ltd., pp. 150–153. Reprinted 2004, Routeledge.
- ↑ Le nom Aleksandros est donné dans le titre syriaque, cf. aussi Budge (1889), p. XX.
- ↑ Ernest A. Wallis Budge, ed. (1889). Tašʻítā d-Aleksandros bar Pílípos Malkā d-Maqedonāye [L'histoire d'Alexandre le Grand, version syriaque du pseudo-Callisthène]. Vol. 1. Cambridge: The University Press. p. 108.
- ↑ Krzysztof Nawotka (2018). "Syriac and Persian Versions of the Alexander Romance". In Moore, Kenneth Royce (ed.). Brill's Companion to the Reception of Alexander the Great. BRILL. p. 534. (ISBN 9789004359932).
- ↑ Serpi̇l Baǧci (2004). "Old Images for New Texts and Contexts: Wandering Images in Islamic Book Painting". Muqarnas. 21 (Essays in Honor of J. M. Rogers): 22–23. (ISBN 9004139648). JSTOR 152334.
Notes
modifier- ↑ En se basant sur les deux références accompagnant cette note : la date d'achèvement du manuscrit pourrait être 1280 (ou 1279) avant la mort de l'auteur, mais l'année 1377 est donnée comme une possibilité alternative.
- ↑ Translittéré en elmiʿrâg′ par Carl Hermann Ethé (en), qui remarque dans ses notes que Samuel Bochart avait remarqué le miʿrâg dans Hierozoïcon (1663) ; Bochart translittère en « mirag », et explique qu'il s'agit d'une créature jaune ressemblant à un lièvre (latin : lepus), avec une corne noire (voir références 6 et 7 de cet article).
- ↑ Ettinghausen discute du dessin miniature du manuscrit de Sarre et imprime une reproduction photographique en noir et blanc du lièvre cornu sur la planche 44, en bas. Le même lièvre (et le dragon) est reproduit en couleur par Bilha Moor (2012), fig. 1/planche 23, attribuée à la Freer Gallery of Art de Washington D. C., FGA 54, fol. 61r, car le manuscrit de Sarre a été vendu en morceaux et sa propriété est désormais partagée entre la Freer Gallery of Art (cotes 54.33–54.114 et 57.13) et la Spencer Collection de la Bibliothèque publique de New York (Ms. 45). Badiee discute de l'iconographie du dragon (avec le nœud torsadé en forme de cœur), mais pas du lièvre sur la même page. (voir référence 9, 13 et 14 de cet article (plus p. 99 and Fig. 12 (p. 108) pour l'ouvrage de Badiee)
- ↑ Bilha Moor donne un synopsis paraphrasé, sans nom pour le lièvre, basé sur le manuscrit Sarre susmentionné (manuscrit de la Freer Gallery) et un manuscrit supplémentaire : Saint-Pétersbourg, The Institute of Oriental Manuscripts (Ms. D370, fol. 64r, daté de 1580AD/988AH).
- ↑ Translittéré a'radj dans la traduction française de Jaubert au XIXe siècle.
- ↑ Ici, le mélange de substances est traduit par Jaubert par « pétrole, soufre, chaux et arsenic ».
- ↑ Translittéré bagrāğ dans la traduction française de Hadj Sadok.
- ↑ Translittéré El-Mua'râdj dans la traduction latine fragmentaire. ʻUmar Ibn-Muẓaffar Ibn-al-Wardī (en) (1968), "2", Fragmentum libri Margarita mirabilium: Prooemium, Caput II., III., IV. et V. continens, vol. 1, Oriental Department of the University of Bonn, pp. 57–58. (en Latin)
- ↑ Tercüme-yi ʿAcāʾib ül-maḫlūḳāt ترجمه عجائب المخلوقات.
- ↑ La base de données actuelle le date précisément du « 12 Ramaḍān 1121 AH / 1717 CE » (voir référence 20 de cet article), bien qu'Ettinghausen donne la date de 1709/AH 1121, pour la copie de la galerie Walters.
- ↑ "Fichtenharz", tel que donné par Ethé, signifie littéralement "résine d'épicéa", mais c'est un terme général pour les résines de conifères.
- ↑ Wiedemann donne le mot français goudron ou tar.
- ↑ Le mot allemand Kalk d'Ethé est quelque peu vague, mais le mot français chaux vive de Wiedemann signifie « chaux vive ».
- ↑ Bien que le terme arabe ou persan moderne nefth (nifth, nafth ; نفت) désigne le « pétrole brut », le « naphta » de l'Antiquité était une « fraction légère hautement inflammable du pétrole ». Adrienne Mayor (2009). Greek Fire, Poison Arrows, and Scorpion Bombs: Biological and Chemical Warfare in the Ancient World. Woodstock, NY: Overlook Duckworth. p. 227. (ISBN 0715638521). Copie numérique.
Bibliographie
modifier- Moor, Bilha (2012). "Shahnama Kings and Heroes in 'Aja'ib al-Makhluqat Illustrated Manuscripts". In Charles P. Melville (en) ; Gabrielle van den Berg (eds.). Shahnama Studies II: The Reception of Firdausi's Shahnama. BRILL. pp. 269–270, Fig. 6 (p. 278), Fig. 1 (Plate 23). (ISBN 9789004211278).
- Richard Ettinghausen (1950), The Unicorn (PDF). Freer Gallery of Art occasional papers. vol. 1. no. 3 / Studies in Muslim Iconography I. Washington, D.C.: Smithsonian Institution.
- Zakariyyā ibn Muḥammad ibn Maḥmūd al-Qazwīnī (1868). Die Wunder der Schöpfung: Nach der Wüstenfeldschen Textausgabe, mit Benutzung und Beifügung der Reichhaltigen Anmerkungen und erbesserungen des Herrn Prof. Dr. Fleischer. Vol. 1. Traduit par Carl Hermann Ethé (en). Heinrich Leberecht Fleischer (notes). Leipzig: Fues's Verlag. pp. 230–231. (en allemand).
- Zakariyyā ibn Muḥammad ibn Maḥmūd al-Qazwīnī (1848–1849). Ferdinand Wüstenfeld (en) (ed.). Zakarija ben Muhammed ben Mahmud el- Cazwini's Kosmographie. Göttingen: Dieterich.