Albert de Neuville

auteur, poète, bibliophile et mécène belge (1864-1924)

Albert de Neuville, né à Flémalle-Haute le et mort à Liège le est un essayiste, critique d'art, poète, bibliophilie, mécène et collectionneur belge.

Albert de Neuville
Biographie
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Décès
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LiègeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Albert Marie Pierre Gustave de NeuvilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Biographie

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Né le à Flémalle-Haute[1], Albert Marie Pierre Gustave de Neuville est le fils de Pierre-Denis de Neuville (1838-1878), administrateur des charbonnages de Marihaye, et d'Othilie Orban (1838-1919), petite-fille d'Henri-Joseph Orban[2]. Il commence ses humanités classiques au collège Saint-Michel de Bruxelles en 1878, ne gardant pas un bon souvenir de son séjour dans cette institution, et les achève au collège Saint-Servais de Liège en 1882[3]. La même année il commence des études de droit à l'université de Liège, où il suit entre autres les cours de Godefroid Kurth, qu'il n'achève pas car il a une fille en 1886 avec sa compagne Marie Tilman et décide de se centrer sur son nouveau rôle de père[4].

Grâce aux « privilèges de la fortune »[5], il peut se consacrer entièrement à son « œuvre de bibliophile, de collectionneur, de critique d'art et de mécène »[6]. Il constitue au fil des années une vaste collection de livres rares, qu'il finit par cataloguer en 1914, mais aussi de dessins et de gravures[6]. Il voyage habituellement à Paris, s'y liant d'amitié avec Georges Duhamel et Charles Vildrac[6], mais aussi en Russie et aux Pays-Bas[7]. Il développe aussi, en tant que trésorier-secrétaire de l'Association des peintre-graveurs de Belgique, des « relations de travail et de mutuelle estime » avec l'artiste James Ensor[6]. À Liège, son influence s'exerce principalement au travers de son poste de président de la Société royale des beaux-arts de Liège qui lui permet d'organiser les Salons des Beaux-Arts qui y ont lieu[6]. Il remplit « sa tâche avec efficacité et modestie et occupe une place remarquée dans l'essor culturel de la Cité Ardente »[7].

Il collabore activement avec Jules Destrée dans l'organisation de l'Exposition des Arts anciens du Hainaut qui a lieu durant l'Exposition de Charleroi de 1911[6] et « multiplie les initiatives philanthropiques destinées à aider les artistes dans le besoin » durant la Première Guerre mondiale[6]. Son goût pour la littérature ne le quittera pas : il est l'auteur de nombreux articles dans différents périodiques, d'une pièce de théâtre (Orage aux cordillières)[4], d'un recueil de petits poèmes Haïkaï et Tankas (Épigrammes à la japonaise)[8], de plusieurs études d'artistes (François Maréchal en 1906[6], Gilles Demarteau en 1920[5], Georges Petit en 1921[5] et Auguste Donnay en 1922[5]), et enfin d'un ouvrage posthume (Pensées d'un silencieux) « où se trouve exposée sa conception de la vie, à travers l'art et les artistes, l'esthétique, les tableaux, les femmes et l'amour, les paysages d'Ardenne, la politique »[7].

Albert de Neuville, l'« ami des arts »[5], meurt le à Liège[1],[2] des suites d'une affection cardiaque[9] et il est inhumé le au cimetière de Petit-Rechain[10]. La rubrique nécrologique du journal La Meuse remarque, qu'avec ce décès, « notre cité perd [...] l'un de ses plus fervents admirateurs et l'un des meilleurs serviteurs de l'art, qu'il ne cessa d'encourager de toutes manières, avec la plus louable générosité »[9].

Publications (sélection)

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  • « Catalogue de l'oeuvre gravé de Mr François Maréchal : Conférence faite au Cercle athlétique liégeois, le 15 décembre 1905 », Wallonia, vol. XIVe année, no 1,‎ , p. 1-38 (OCLC 1400223349)
  • Bibliothèque de Mr Albert de Neuville : catalogue, Liège, , 117 p. (OCLC 1400862688)
  • La Femme et le livre, Liége, M. Thone, , 55 p. (OCLC 458860206)
  • Gilles Demarteau, Turnhout, Brepols, coll. « Les grands Belges », , 28 p. (OCLC 470146460)
  • « À propos du Salon triennal de Liège », La Vie wallonne : revue mensuelle illustrée, Liège, Imp. G. Thone, vol. I,‎ 1920-1921, p. 433-438 (lire en ligne)
  • Épigrammes à la japonaise, Paris - Liège, Ch. Bosse - Impr. Desoer, , 76 p. (OCLC 1400349722)
  • Georges Petit : sculpteur, médailleur et peintre, Liège, Thone, , 50 p. (OCLC 901560632)
  • Pensées d'un silencieux, Bruxelles, Renaissance du livre, , 159 p. (OCLC 77878938)

Expositions

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  • 1996 : Albert de Neuville (1864-1924) : un mécène liégeois, juillet, Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain, Liège[11].

Distinctions

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Notes et références

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  1. a et b Bibliothèque nationale de France, Notice de personne : Neuville, Albert de (1864-1924), Paris (lire en ligne)
  2. a et b Stiennon 1983, p. 545.
  3. Stiennon 1983, p. 545-546.
  4. a et b Stiennon 1983, p. 546.
  5. a b c d et e Stiennon 1983, p. 549.
  6. a b c d e f g et h Stiennon 1983, p. 547.
  7. a b et c Stiennon 1983, p. 548.
  8. Stiennon 1983, p. 546-547.
  9. a b c et d « Nécrologie », sur uurl.kbr.be, La Meuse, Liège, (consulté le ), p. 3
  10. « Nécrologie », sur uurl.kbr.be, La Meuse, Liège, (consulté le ), p. 3
  11. Régine Remon, Albert de Neuville (1864-1924) : un mécène liégeois, Liège, Cabinet des Estampes et des Dessins, (lire en ligne)

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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