Alfred Balachowsky

ingénieur agronome et entomologiste français d'origine russe

Alfred-Serge Balachowsky est un entomologiste français né le à Korotcha en Russie, et mort le à Saint-Mandé en France.

Alfred Balachowsky
Alfred-Serge Balachowsky au travail.
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Alfred Serge BalachowskyVoir et modifier les données sur Wikidata
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Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 28580, GR 28 P 4 290 80)
Service historique de la Défense (AC 21 P 659928)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Alfred-Serge Balachowsky naît le à Korotcha, en Russie, dans une famille d'intellectuels origine polonaise et française, qui, fuyant la terreur rouge, s'installe en France en 1919. Son père Arnold Balachowsky était mort en 1902 ; sa mère Aménaïde Charlotte de Féraudy était née le à Dinan.

Le jeune Alfred Serge obtient le diplôme d’ingénieur agricole le . Et il devient docteur ès-sciences naturelles à la Sorbonne le . Il est naturalisé français par décret du .

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé le comme caporal au Laboratoire de recherches bactériologiques et aérologiques de l’armée, au Val-de-Grâce à Paris. Lors de la débâcle, ce laboratoire est déménagé à Toulouse où le caporal Balachowski est démobilisé le [1].

Sous l’occupation, Balachowski devient directeur de laboratoire à la Station centrale de Zoologie agricole du Centre national de recherches agronomiques de Versailles et professeur de zoologie et d'entomologie à l’École nationale d'agriculture de Grignon. À partir d'octobre 1942, il fait partie, sous le pseudo « Serge », d'un groupe de résistance rattaché au réseau Prosper-PHYSICIAN du service secret britannique Special Operations Executive[2]. Ce groupe, basé à l'École d'agriculture de Grignon, reçoit courant juin 1943 trois parachutages à Bazemont, à la ferme du Roncey de Guillaume Abgrall. Le , Balachowski est arrêté à son domicile (1, square Sully, à Viroflay). Détenu à Fresnes puis, à partir du , au camp de Royallieu (Compiègne), il est déporté le au camp de Buchenwald. Transféré au camp de Dora le , il est ramené à Buchenwald le , pour y être affecté au bloc 50, où se fabrique le vaccin contre le typhus exanthématique, sous la responsabilité du médecin nazi Erwin Ding-Schuler. Il y travaille jusqu'à la libération du camp, le . Il est rapatrié le . Le , il témoigne au procès de Nuremberg sur les conditions de détention dans les camps de concentration[3].

Le laboratoire d'Entomologie du Muséum, vu de l'allée Becquerel.
Un aspect du laboratoire : la salle de cours porte le nom d'Alfred Balachowski.
Le laboratoire d'Entomologie se trouve au 45 rue Buffon, au nord-est du « clos Patouillet » ou « îlot Buffon-Poliveau » du Muséum national d'histoire naturelle.

En 1948, il devient président de la Société entomologique de France.

Il épouse en premières noces Émilie-Louise Morin, née le à Rennes et en secondes noces, le , Solange Guyot.

Alfred Balachowsky occupe les chaires suivantes au Muséum national d'histoire naturelle :

  • Entomologie, de 1962 à 1963, alors renommée Entomologie générale et appliquée ;
  • Entomologie générale et appliquée, de 1963 à 1974.

Il coordonne la construction du nouveau laboratoire d'Entomologie inauguré en 1964 au 45 rue Buffon, pourvu d'une importante bibliothèque, de matériel d'observation et de salles de préservation des collections qui conservent plus de 40 000 000 de spécimens[4].

Alfred Balachowsky meurt le à Saint-Mandé[5]

Travaux

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On lui doit l'identification de deux espèces de cochenilles (coccoidea) :

  • Rhizopulvinaria grassei (1936),
  • Saharaspis ceardi (1928).

Œuvres

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  • Coléoptères Scolytides, Collection Faune de France, Volume 50, Paris, Fédération française des Sciences naturelles (éd.), 320 p., 1949, 1997[6].

Utilisation de son nom

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Son nom a été donné à une espèce de papillon, Gonimbrasia balachowskyi, de la famille des Saturniidae. Ce papillon figure sur une émission philatélique du Territoire français des Afars et des Issas de 1976, avec pour valeur faciale 100 FF.

Filmographie

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Distinctions

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Il est reconnu « Déporté résistant »[7].

Notes et références

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  1. Jean Dorst, « La vie et l'œuvre d'Alfred Balachowsky », in : La Vie des sciences, Académie des sciences (France), Compte-rendu série générale, tome 1, no 6, 1984, pages 567-576 (Lire en ligne).
  2. « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  3. Nicolas Chevassus-au-Louis, « Alfred Balachowsky, un Pastorien à Buchenwald » in La Recherche, n° 370, 2003 (Lire en ligne)
  4. « Quelles collections ? Les insectes », sur mnhn.fr (consulté le )
  5. « Visionneuse - Archives de Paris », sur archives.paris.fr (consulté le )
  6. Voir Orientation bibliographique en entomologie
  7. « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  8. a b c d et e « CTHS - BALACHOWSKY Alfred Serge », sur cths.fr (consulté le )
  9. « Base des médaillés de la résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Paul Pesson, « Hommage à Alfred Serge Balachowsky (1901-1983) », Annales de la Société entomologique de France (nouvelle série), volume 20, no 3, 1984, pages 235-250 (Lire en ligne)
  • Jean-Jacques Amigo, « Balachowsky (Alfred, Serge) », dans Nouveau Dictionnaire de biographies roussillonnaises, vol. 3 Sciences de la Vie et de la Terre, Perpignan, Publications de l'olivier, , 915 p. (ISBN 9782908866506)

Liens externes

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