Alphasyllabaire siddham

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L’alphabet siddham (𑖭𑖰𑖟𑖿𑖠𑖽   « abouti » ; sanskrit : सिद्धम्) est un ancien alphasyllabaire, utilisé jusqu'au IXe siècle dans le nord de l'Inde pour écrire le sanskrit. Il fut progressivement remplacé par la devanāgarī, pour disparaître complètement des écrits indiens autour du XIIe siècle.

Siddham
Image illustrative de l’article Alphasyllabaire siddham
𑖭𑖰𑖟𑖿𑖠𑖽  : siddham écrit en siddham (noter la ligature de la deuxième syllabe ddham avec la forme subjointe de la voyelle dépendante am)
Caractéristiques
Type Alphasyllabaire
Langue(s) Sanskrit
Historique
Système(s) parent(s) Protosinaïtique (origine contestée)

 Phénicien (origine contestée)
  Araméen (origine contestée)
   Brahmi
    Gupta
     Siddham

Système(s) dérivé(s) Devanāgarī

Il descend directement du gupta, et donna notamment naissance à l'alphabet tibétain et à la devanāgarī. Il présente en particulier de nombreuses similitudes avec cette dernière.

Historique

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Beaucoup de textes bouddhistes reçus en Chine ont été écrits en siddham dont l’influence a été particulièrement importante pour la transmission des tantras bouddhistes. En effet, il était important de préserver la prononciation exacte des mantras, et le Chinois se prêtait mal à la retranscription des sons du sanscrit. Cela a conduit à conserver le siddham en Asie orientale et dans les zones ou le bouddhisme tantrique s’est développé.

Kukai, le fondateur du bouddhisme Shingon, a introduit le siddham au Japon à son retour de Chine en 806, après avoir étudié avec un moine formé à Nalanda, Prajna. Au moment où Kukai apprit cette écriture, le négoce et les itinéraires de pèlerinage vers l'Inde venaient de fermer du fait de l’expansion de l'empire islamique des Abbassides.

Au Japon, l'écriture de mantras et la copie de soutras en utilisant les caractères siddham est encore pratiquée dans les écoles bouddhistes ésotériques du Shingon et Tendai, ainsi que dans la secte syncrétique du Shugendo. Ces caractères sont connus comme shittan (悉 昙?) ou bonji (梵字?). L'édition du Taisho pour le canon bouddhique, le Tripitaka chinois, conserve les caractères siddham pour la plupart des mantras, et les bouddhistes coréens écrivent encore les syllabes germes ou bija dans une forme modifiée du siddham. Une innovation récente est l'écriture de slogans en langue japonaise sur les t-shirts à l'aide de caractères bonji. Le siddham japonais bonji a évolué à partir de l’original et est maintenant un peu différent de l'ancienne écriture.

Il est typique de voir le siddham écrit avec des pinceaux comme l'écriture chinoise. Au Japon, une brosse spéciale appelée bokuhitsu (朴 笔) est utilisée pour la calligraphie siddham formelle.

Dans le milieu du IXe siècle, la Chine des Tang connue une série de purges des « religions d’origine étrangères » entrainant le déclin du bouddhisme ésotérique ce qui coupa le Japon de ses sources en textes siddham. Dans le même temps, d'autres écritures, en particulier le devanagari, remplacèrent le siddham en Inde comme écriture. Ce qui fait que l’Asie orientale est à l'heure actuelle la seule région où le siddham est encore employé.

Représentation informatique

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La plage de caractères Unicode prévue pour le siddham s'étend de U+11580 à U+115FF.

 v · d · m 
en fr
0123456789ABCDEF
U+11580 𑖀 𑖁 𑖂 𑖃 𑖄 𑖅 𑖆 𑖇 𑖈 𑖉 𑖊 𑖋 𑖌 𑖍 𑖎 𑖏
U+11590 𑖐 𑖑 𑖒 𑖓 𑖔 𑖕 𑖖 𑖗 𑖘 𑖙 𑖚 𑖛 𑖜 𑖝 𑖞 𑖟
U+115A0 𑖠 𑖡 𑖢 𑖣 𑖤 𑖥 𑖦 𑖧 𑖨 𑖩 𑖪 𑖫 𑖬 𑖭 𑖮 𑖯
U+115B0 𑖰 𑖱 𑖲 𑖳 𑖴 𑖵   𑖸 𑖹 𑖺 𑖻 𑖼 𑖽 𑖾 𑖿
U+115C0 𑗀 𑗁 𑗂 𑗃 𑗄 𑗅 𑗆 𑗇 𑗈 𑗉 𑗊 𑗋 𑗌 𑗍 𑗎 𑗏
U+115D0 𑗐 𑗑 𑗒 𑗓 𑗔 𑗕 𑗖 𑗗 𑗘 𑗙 𑗚 𑗛 𑗜 𑗝  
U+115E0  
U+115F0
Voir aussi : Table des caractères Unicode/U11580

Le code ISO 15924 du siddham est Sidd.

Lien externe

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