Andrés de Oviedo

patriarche jésuite espagnol

Andrés de Oviedo
Biographie
Naissance
Illescas Drapeau de l'Espagne Espagne
Ordre religieux Compagnie de Jésus
Ordination sacerdotale
Décès
Fremona Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Dernier titre ou fonction Patriarche d'Éthiopie

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Andrés de Oviedo, né en 1518 à Illescas (Tolède), en Espagne, et décédé le à Fremona, au Tigray (Éthiopie), était un prêtre jésuite espagnol. Ordonné évêque en 1555 il fut envoyé en mission spéciale comme évêque, et ensuite second patriarche latin d'Éthiopie, en vue d'une réunion de l’Église copte avec Rome.

Biographie modifier

Jeunesse et formation modifier

Diplômé d'une maîtrise ès Arts de l'Université d'Alcalá, Andrés de Oviedo est reçu le dans la Compagnie de Jésus par Ignace de Loyola, quelques mois après l’approbation officielle du nouvel ordre religieux.

Envoyé la même année étudier la théologie à l'Université de Paris (1541), il doit quitter la ville lorsque la guerre entre la France et l'Espagne rend impossible le séjour d’un étudiant espagnol à Paris. Il poursuit sa théologie à Louvain, dans les Pays-Bas méridionaux (alors sous domination espagnole) de 1542 à 1544, puis à Coimbra (1544-1545). En 1545, il fait partie du groupe fondateur du scolasticat voulu par François de Borgia à Gandie; il en est le premier recteur (1547). Porté par une vie mystique intense il est tenté par la vie de solitude et de longues heures de prière. Il songe, en compagnie de Francisco Onfroy, se retirer définitivement comme ermite dans le désert. Ignace l’en dissuade vivement.

Oviedo accompagne à Rome le duc François de Borgia qui s’y rend pour l’année jubilaire de 1550. L’année suivante il fait partie du groupe fondateur du premier collège jésuite de Naples : il en est le recteur.

Mission en Éthiopie modifier

À la demande pressante du roi Jean III de Portugal, qui souhaite répondre à une demande lui venant de l'empereur Claude d’Éthiopie, une délégation apostolique de haut niveau se prépare, à Rome, pour se rendre en Éthiopie y entrer en contact les dignitaires ecclésiastiques de l’Église du pays. Le jésuite portugais João Nunes Barreto est nommé patriarche latin, tandis qu'Andrés de Oviedo sera son auxiliaire et coadjuteur (et successeur éventuel comme patriarche latin). Ils sont deux à être ordonnés évêques pour la mission d’Éthiopie, dans l’église de la Trinité, à Lisbonne, le [1]. L’événement est de grande importance, et la famille royale y est présente avec toute la cour.

Oviedo, Barreto et huit autres huit missionnaires jésuites quittent Lisbonne le en route pour Goa, dans les Indes portugaises. Ils y arrivent le . A Goa les nouvelles qui leur parviennent d’Éthiopie ne sont pas bonnes. La situation n’y est pas telle qu'on leur avait décrite au Portugal. Il est clair que l’empereur Claude (Atanaf Sagad) ne souhaite pas se soumettre à l’autorité du pape. Dans les circonstances il est considéré prudent que Barreto, le patriarche, ne se rende pas en Éthiopie. Il revient à Oviedo de diriger le groupe des cinq missionnaires qui quittent Goa le pour arriver au port de Arquico (Éthiopie) à la fin du mois de mars. Ils y sont fort civilement reçus par l'empereur. Faute de le convaincre de devenir catholique Oviedo suggère que soient organisés, en sa présence, des débats religieux avec moines éthiopiens. Comme cela n’aboutit à rien il décide de composer et diffuser une défense écrite de la primauté du pontife romain, avec critique des erreurs schismatiques.

A l’empereur Claude succède, en 1559, son frère Minas (Adamas Sagad) qui d’abord reçoit avec bienveillance Oviedo. Par la suite, irrité de la conversion de plusieurs personnalités, il convoque Oviedo et lui interdit de prêcher la foi catholique en Éthiopie. À la mort de Minas () son fils Malach Sagad se montre moins hostile vis-à-vis des missionnaires qu’il considère comme ‘des saints et savants’, mais il n’est jamais question qu’il devienne catholique. Depuis la mort de Barreto, à Goa (en 1562)[2], Oviedo est officiellement 'patriarche latin d’Éthiopie'. Cependant, convaincu de l'inutilité de sa présence à la cour, il se retire à Fremona, un bourg créé dans le Tigray pour la communauté catholique d'origine portugaise.

Fin et échec de la mission modifier

Lorsque Pie V apprend que la mission de réunion à Rome est un échec il décide, par le bref du , d’envoyer Oviedo en Extrême-Orient (Japon et Chine), s’il lui est possible de quitter l’Éthiopie sans mettre sa vie en danger. Oviedo répond au pape () que les Turcs empêchent toute sortie d’Éthiopie par la mer. Il reste à Frémone prêchant et écrivant, entre autres, un traité sur la primauté de l'Église romaine, ayant toujours à cœur ce qui fut le point de départ de sa mission. Il cultive lui-même la terre pour assurer sa subsistance et aider les pauvres et malades de cette petite colonie catholique portugaise.

Andrés de Oviedo meurt à Frémone le . Après sa mort on ne trouva rien dans la cabane où il vivait: il avait tout donné. Admiré pour ses vertus et mort en odeur de sainteté la cause de sa béatification fut ouverte en 1630. Elle semble abandonnée.

Écrits modifier

Bibliographie modifier

  • J. Vaz de Carvalho : Article Andrés de Oviedo dans Diccionario histórico de la Compañía de Jesús (vol.III), Roma, Institutum historicum S.J., 2001, p. 2936-2937.
  • M. Ruiz Jurado : Un caso de profetismo reformista en la Compañía de Jesús, dans AHSI, vol.43 (1974), p. 217-266.

Notes et références modifier

  1. Un troisième, Belchior Carneiro Leitão, nommé évêque en janvier 1555 ne recevra l'ordination épiscopale que cinq ans plus tard, à Goa, car les lettres patentes de Rome n'arrivèrent à Lisbonne qu'après son départ pour les Indes (en avril 1555)
  2. Barreto ne mit jamais les pieds en Éthiopie. Son ministère s'exerça dans les Indes portugaises.