Antoine Selosse

prêtre jésuite, professeur de musique et claveciniste français

Antoine Selosse, né à Tourcoing (France) en 1621 et décédé à Saint-Omer le , est un prêtre jésuite français, professeur de musique et claveciniste, actif notamment à Saint-Omer durant la seconde moitié du XVIIe siècle. Il était connu en Angleterre sous le nom de ‘Antonio Mason’.

Antoine Selosse
Alias
Antonio Mason
Naissance
Tourcoing Drapeau de la France France
Décès
Saint-Omer Drapeau de la France France
Nationalité française
Pays de résidence France
Profession
Activité principale
Autres activités
Compositeur musical
Formation
Lettres, philosophie et théologie

Compléments

Selosse est le compositeur de plusieurs œuvres pour clavier

Biographie modifier

Né à Tourcoing en France le jeune Antoine passe cependant sa jeunesse en Angleterre. Il aurait été organiste de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège, de 1651 à 1657[1], mais on ne sait où il fit son apprentissage de la musique. Cette même année 1657 il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus. Il semble que Selosse est alors déjà prêtre.

Après avoir prononcé ses premiers vœux () , le même jour qu’Anthony Poole, célèbre compositeur et violiste, il est nommé professeur de musique vocale au Collège anglais de Saint-Omer où il rejoint Edward Mico[2] et où il est rejoint par Anthony Poole, professeur de musique instrumentale[3].

À ce poste, Selosse précède Louis Le Quointe (1652-1717). Comme maître du chœur de la chapelle du collège et comme organiste, Selosse travaille dans un collège où la pratique musicale est très soutenue et intégrée dans le cursus des études de même que dans les représentations de théâtre de collège[4].

Selosse fait sa profession religieuse jésuite définitive comme ‘coadjuteur spirituel’ et dirige également la congrégation mariale du collège. Il semble avoir passé le reste de sa vie à Saint-Omer, où il meurt le à l’âge de 66 ans.

Œuvres modifier

Page 13 du "Manuscrit Selosse"

Selosse a laissé son nom sur un manuscrit musical (appelé depuis le "manuscrit Selosse"), qui contient des pièces de clavier apparemment compilées par Padre Antonio Mason, alias Seloss[5]. Il contient 33 pièces pour clavier tant sacrées que profanes, commençant par 24 variations sur La Folia, suivies par des toccatas, des suites de danses, et porte des doigtés. Le manuscrit semble être arrivé en Angleterre vers 1680[6].

Quinze des pièces du manuscrit Selosse[7] (parmi lesquelles une suite danses et les variations sur La Folia) ont été reprises dans le manuscrit Hogwood M 1471, plus tardif (ca. 1685-1690)[8]. Le manuscrit contient des pièces attribuées à Selosse, d’autres à John Roberts, ainsi que « The King’s Hunt » de John Bull, seul compositeur nommé. Des pièces sont restées anonymes et plusieurs sont clairement écrites pour l’orgue, dont une fugue écrite sur le plainchant du Ite Missa est et qui indique la registration Vox humana[9].

Édition moderne : Peter Leech, ed. The Selosse manuscript : seventeenth-century Jesuit keyboard music. Bicester, Edition HH, 2008.
Cinq pièces sont enregistrées dans « La Chase Royale : keyboard manuscript of Antoine Selosse, Terence Charlston, clavier. Double CD, DXL 1143, plages 6-10.

Notes modifier

  1. C’est durant cette période qu’il aurait composé la plupart de ses œuvres pour clavier
  2. Mico repart en Angleterre peu après, en 1660.
  3. Poole travaillera à Saint-Omer de 1659 à 1669 puis de 1673 à 1676 avant de partir au Collège des Jésuites de Liège, où il meurt en 1692. En 1672, deux nouveaux maîtres de musique arrivent au Collège : Edward Hall (ca. 1636-1707), un ancien élève du collège, et George Conyers (ca. 1644-1711), qui remplacera Poole à plusieurs reprises.
  4. Sur la musique au Collège anglais de Saint-Omer, voir Leech-Whitehead 2011 et Leech-Whitehead 2016. Les deux incendies qui ont ravagé le collège en 1684 et 1725 semblent avoir détruit la majeure part des sources musicales utilisées sur place.
  5. in-quarto oblong, 190 pages dont seulement 145 pages sont écrites, très proprement copié sur du papier aux armes d’Amsterdam préalablement réglé avec des portées de 6 lignes.
  6. Ce qui pourrait être le fait d’Antoine II Selosse, neveu du précédent, qui voyagea en Angleterre dans les années 1680. Le manuscrit a appartenu à Toussaint La Pouille (jésuite, mort vers 1710) puis à Mary Cicely Tichborne. Il est en possession du musicologue Peter Leech qui l'a acheté en 2004.
  7. La liste des pièces est donnée ici
  8. Sur ce manuscrit, voir Hogwood 2003.
  9. Sur ce point, voir Charlston 2010.

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Peter Leech and Maurice Whitehead, « Clamores Omnino Atque Admirationes Excitant : New light on music and musicians at St Omers English Jesuit College, 1658-1714 », Tijdschrift van de Koninklijke Vereniging voor Nederlandse Muziekgeschiedenis, 66/162 (2016), p. 123-148. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Peter Leech and Maurice Whitehead, « In paradise and among angels : music and musicians at St. Omers English Jesuit College, 1593-1721 », Tijdschrift van de Koninklijke Vereniging voor Nederlandse Muziekgeschiedenis, 61/1-2 (2011), p. 57-82. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Terence Charlston, « Concealed within? Liturgical organ music in the Selosse Manuscript », The Organ, 353 (2010), p 15–20. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Christopher Hogwood, ed. « Fitt for the manicorde » : a seventeenth century English collection of keyboard music. Bicester, Edition HH, 2003. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • José Quitin, « Orgues, organiers et organistes de l’église cathédrale Notre-Dame et Saint-Lambert à Liège aux XVIIe et XVIIIe siècles », Bulletin de l’Institut archéologique liégeois 80 (1967), p. 5-58. Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes modifier