Auguste de Keralio

militaire français
Auguste de Keralio
Biographie
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Auguste Guy Guinement de Keralio est né à Rennes (paroisse de Saint-Germain) le d'écuyer François Fiacre Guinement, seigneur de Keralio et Marguerite Rose Bodin et mort à Paris, rue de Condé, le .

Biographie modifier

Il est le frère aîné de Louis-Félix Guynement de Kéralio, et d'Agathon de Kéralio, le beau-frère de Marie Françoise Abeille de Kéralio, et l'oncle de Louise-Félicité de Keralio.

Carrière militaire modifier

Le 15 juin 1732, à 17 ans, le jeune Auguste entre à l'école des cadets gentilshommes de la citadelle de Metz. Il est nommé lieutenant au bataillon de Carhaix de la milice de Bretagne le 1er août 1733 et sert avec celui-ci dans les Flandres[réf. nécessaire]. Le second lieutenant du bataillon est Louis Adrien Desnaux de Surret qui en deviendra le capitaine.

Auguste y reste jusqu'au 8 février 1734, date à laquelle il intègre le régiment d'infanterie d'Anjou dans lequel son frère aîné, le lieutenant Felix François Guinement, perd la vie au siège de Philippsbourg le 18 juillet 1734. Il participe à la guerre de Succession de Pologne et à la guerre de Succession d'Autriche.

En 1734, il est présent au combat de Colorno en mai et à la bataille de San Pietro. Son régiment est envoyé au secours du bataillon du Dauphin cerné par les Impériaux dans ses postes de la Secchia (18 septembre 1734); il combat à Guastalla où son camarade de la compagnie des cadets gentilshommes de Metz, le lieutenant Charles de Pagès est gravement blessé, le 21 septembre, et après la prise de la Mirandole, il est mis en quartier d’hiver à San Secondo, dans le Parmesan. Il concourt en 1735 à la conquête du château de Gonzague, de Reggiolo et de Revere. Auguste est alors nommé aide-major le 29 août 1735 et rentre en France au mois de septembre 1736 et devient l'aide-major du 1er bataillon du régiment.

Le 13 janvier 1741, il est nommé capitaine et commande une compagnie du 2e bataillon du régiment d'Anjou et participe à la guerre de succession d'Autriche en Bohême. En tant que capitaine aide-major, il seconde le marquis d'Armentières, colonel du régiment d'Anjou, à Egra en juin 1742, pendant le Siège de Prague (1742).

En 1747, le maréchal de Belle-Ile nomme Auguste de Kéralio, responsable du dépôt de Fourrages de l'armée à Marseille.

Le Comte de Maillebois obtient, en 1746 pour Auguste de Keralio la croix de Saint-Louis pour son comportement lors de la bataille du Tidone le 10 août 1746. Il écrira "De Keralio, capitaine aide major : très brave officier ; a montré la plus grande intelligence et la valeur la plus distinguée au combat de Tidon, où il a soutenu avec le régiment d'Anjou les plus grands efforts de l'ennemi".

Il quitte l'armée en 1749 mais obtient le grade de colonel réformé en 1757 à la demande de Louise-Élisabeth de France dont le mari, l'infant Philippe d'Espagne est devenu duc de Parme.

Sous-gouverneur de l'Infant de Parme modifier

En 1754, il est précepteur du jeune comte de Gisors, fils de Charles-Louis-Auguste Fouquet de Belle-Isle dit le maréchal de Belle-Île, dans son tour de l'Europe. Il fait alors la connaissance du Roi de Prusse, de l'impératrice d'Autriche, du Roi d'Angleterre et d'autres souverains.

En 1756, il est secrétaire du Duc de Nivernais lors de son ambassade auprès du roi de Prusse.

Il est nommé membre honoraire de l'académie de Parme à sa création en 1757 en tant qu'écrivain demeurant à Paris.

En 1757, le Duc de Nivernais le recommande auprès de Louis XV pour devenir l'un des trois sous-gouverneurs de l'aîné des petits-fils du roi Louis de France, duc de Bourgogne ou sous-gouverneur de l'infant Ferdinand de Parme. Il est chargé de l'éducation de ce dernier avec l'abbé Condillac du 8 mars 1757 jusqu'en 1769. Pour s'acquitter de cette tâche, il lui inculque les idées des philosophes en mettant l'intelligence et la compréhension au centre de son éducation et il tente d'en faire un "roi-philosophe". Entouré par le clergé parmesan et les autrichiens, rebuté par la froideur de ses maîtres, le jeune prince de Parme ne peut pas appliquer et mettre en valeur son savoir et son éducation. Le prince accède au trône en 1765. En 1769, le prince a 18 ans. La fonction des gouverneurs parvient à son terme et Keralio retourne en France. Le duc de Parme est marié à l'archiduchesse Marie-Amélie d'Autriche. La jeune femme est un atout important de la politique Autrichienne en Italie et dominera facilement son mari.

À son retour en France, Keralio est présenté au Roi à Fontainebleau le 4 novembre 1769 par le duc de Richelieu et obtient une pension de 10 000 livres accordée par Louis XVI, une pension de 10 000 réaux billon accordée par Charles III d'Espagne sur la commanderie d'Onda appartenant à l'ordre de Montesa (Gazette de France du 3 septembre 1770) et, par décision du Roi du 19 avril 1767, un appartement en viager au palais du Luxembourg et devient ainsi le voisin du futur Louis XVIII.

De 1769 à son décès, il partage sa vie entre le palais du Luxembourg et l'hôtel de Tournon, domicile du Duc de Nivernais dont il est le proche ami. Régulièrement il aide Condorcet pour des traductions en mathématique et devient son secrétaire entre 1770 et 1780.

Il connaît pendant de nombreux mois, du 9 août 1793 au 27 juillet 1794, la prison des Carmes pendant la Terreur et ne doit la vie sauve qu'à l'intervention de sa nièce Louise-Félicité de Kéralio. La page d'écrou de la prison des Carmes ayant été arrachée, il ne fut jamais traduit devant un tribunal révolutionnaire.

Auguste de Keralio décède à Paris en 1805 à 90 ans.

Titres honorifiques modifier

Il fut chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1746 et gentilhomme de la chambre du Prince de Parme (2 octobre 1760). Après avoir reçu les honneurs de la cour en 1769 il porte le titre de courtoisie de marquis de Keralio.

Blason : de sable à trois rencontres de cerfs d'argent surmonté d'une couronne de marquis.

Sources modifier

  • Correspondance d'Auguste de Keralio et de Paolo Frisi, mathématicien milanais.

Bibliographie modifier

  • Annie Geffroy, « Les cinq frères Keralio », Dix-huitième siècle, vol.  no 40, 17 septembre 2008, p. 69-77. Numérisé sur cairn.
  • Camille Rousset, « Le Comte de Gisors, 1732-1758, étude historique », Paris, Perrin et Cie, libraires-éditeurs, 1868.
  • Lucien Perey, « Le duc de Nivernais », Paris, Calmann Levy éditeur, 1891.
  • Élisabeth Badinter, « Les passions intellectuels, volonté de pouvoir (1762-1778) », Paris, Fayard, avril 2007.
  • Élisabeth Badinter, « L'infant de Parme », Paris, Fayard, mai 2008.
  • Élisabeth Badinter, « Auguste de Keralio, un auxiliaire invisible de la République des sciences », Revue du dix-huitième siècle, no 40, 2008.
  • François Moal, « La Tour d'Auvergne, un homme de la Bretagne Centrale mort au champ d'honneur », Nature et Bretagne, Carhaix, 1995.
  • Lieutenant Cagnat, « Journal des marches et des combats du régiment d'Anjou-infanterie au cours de la guerre de la succession d'Autriche, 1741-1748 », Paris, 1909.

Liens modifier