Pauline Auzou
Pauline Auzou, née Jeanne-Marie-Catherine Desmarquets[1] à Paris en 1775 et morte dans la même ville en 1835, est une artiste peintre française.
Biographie
modifierPauline Auzou est une élève de Jean-Baptiste Regnault et de sa femme Sophie[2]. Elle acquit rapidement une grande notoriété. La plupart de sa production (peinture d'histoire, sujets mythologiques, scènes de genre, portraits, intérieurs) fut acquise par l'État, la duchesse de Berry et la Société des amis des arts.
Elle participa à son premier Salon en 1793. Le suivant, elle devient membre de la Commune générale des arts[3], qui a supplanté cette année-là l'Académie royale de peinture et de sculpture[4].
Le 19 frimaire An II () elle épouse Charles-Marie Auzou, papetier, auteur d'une lignée de papetiers parisiens. L'une de leurs filles, Antoinette-Charlotte-Pauline (morte vers 1822), épouse en 1818 l'architecte Frédéric Nepveu[5].
Jacques Augustin Catherine Pajou et son épouse achètent au couple Auzou en 1820 une maison de campagne à Fontenay-aux-Roses.
Elle exposa une peinture de genre ou un portrait à chacun des Salons jusqu'en 1817. Il s'agissait de sujets pris dans l'histoire grecque, mais aussi de la peinture d'histoire : Agnès de Méranie en 1808, Arrivée de l'archiduchesse Marie-Louise à Compiègne en 1810, et Adieux de l'archiduchesse à sa famille en 1812. Diane de France et Montmorency, en 1812 et 1814, obtint les suffrages de la critique.
Elle réalisa 300 dessins qui furent reproduits dans le Journal des dames et des modes de La Mésangère[6].
Elle eut un atelier d'élèves à Paris pendant environ vingt ans.
Ses portraits, d'hommes comme de femmes, furent très appréciés : Portrait de Volney, Picard âgé, Valayer, curé de Saint-Nicolas-des-Champs (1816), etc.
Œuvres
modifierŒuvres exposées au Salon
modifierLa première exposition de Pauline Auzou au Salon de Paris a lieu en 1793. Elle y participera jusqu'en 1817.
- 1793 : Une bacchante (no 778) ; Une étude de tête (no 777).
- 1798 : L'Incertitude, ou que ferai-je ? (n°5) ; La Prudence éloignant l'Amour (n°6) ; Un Portrait de femme (n°7).
- 1799 : Une Hébé (n°9) ; Une jeune femme lisant (n°10).
- 1800 : Le Portrait en pied du C. Regnault (n°9) ; Un portrait de femme, préludant sur le piano (n°10) ; Un autre portrait de femme (n°11).
- 1802 : Deux jeunes filles lisant une lettre (n°6) ; L'Amour dissipant les alarmes (n°7) ; Un portrait de femme (n°8).
- 1804 : La Sollicitude maternelle (n°7), Premier sentiment de coquetterie (no 8), Un enfant à son déjeuner (n°9).
- 1806 : Le Portrait de Madame D. pinçant de la harpe (n°9) ; Portrait de M. Picard aîné (n°10) ; Départ pour le duel (n°11).
- 1808 : Agnès de Méranie (n°11) ; M. Picard et sa famille (n°12) ; Un portrait de femme (n°13).
- 1810 : L'Arrivée de S.M. l'impératrice dans la galerie du château de Compiègne (n°21) ; Daria, ou l'effroi maternel (n°22) ; Portrait du jeune comte Byerzynski, polonais (n°23) ; Portrait de la sœur du comte Byerzynski (n°24).
- 1812 : S.M. l'Impératrice, avant son mariage, et au moment de quitter sa famille, distribue les diamants de sa mère aux Archiducs et Archiduchesses ses frères et sœurs (n°22) ; Diane de France et Montmorency (n°23).
- 1814 : Le Jour de l'arrivée de S.M. Louis XVIII (n°21) ; Les Bains de Luxeuil (n°22) ; Diane de France et le jeune Montmorency (n°23) ; Effroi d'une jeune Livonienne (n°24) ; Portrait de M. le baron V. (n°25).
- 1817 : La Veille de la Saint-Louis au village (n°17) ; La Vieille bonne, ou les Contes de revenans (n°18) ; Novès et Alix de Provence (n°19) ; Boucicault et Mlle de Beaufort (n°20) ; Deux filles jouant à qui “rira la dernière” (n°21) ; Portrait de Mlle *** (n°22).
Œuvres conservées dans les collections publiques
modifier- États-Unis
- Manchester, Currier Museum of Art : Portrait d'un musicien, 1809[7].
- Notre Dame, université Notre-Dame-du-Lac, Snite Museum of Art (en) : Portrait d'une jeune fille, vers 1790, dessin[8].
- Santa Barbara, Santa Barbara Museum of Art (en) : Deux femmes musiciennes, 1796[9].
- France
- Bourg-en-Bresse, musée municipal :
- Paris, église Saint-Nicolas-des-Champs : Portrait de Placide-Bruno Valayer, 1820 [11],[12]
- Rodez, musée Denys-Puech : Portrait de dame, 1807[13].
- Versailles, musée de l'Histoire de France :
- Arrivée de l'archiduchesse Marie-Louise à Compiègne, , 1810[14] ;
- Adieux de Marie-Louise à sa famille, , 1812[15].
- Suède
- Stockholm, Nationalmuseum : Académie d'homme, dessin à la pierre noire[16];
Galerie
modifier-
Le premier sentiment de la coquetterie (1804)
-
Daria, ou l'effroi maternel (1810)
-
Arrivée de l'archiduchesse Marie-Louise à Compiègne le (1810), Versailles, musée de l'Histoire de France.
-
Novès et Alix de Provence (1816), musée municipal de Bourg-en-Bresse.
-
Adieux de Marie-Louise à sa famille. (1812)
Notes et références
modifier- Parfois orthographié « Desmarquest », elle ajouta à son nom celui de La Chapelle, patronyme de la cousine qui l'avait adoptée, et utilisa le prénom de Pauline.
- S.L. Siegfried, "The Visual Culture of Fashion and the Classical Ideal in Post-Revolutionary France", The Art Bulletin vol. 97, no. 1 (2015), pp. 77-99.
- Henry Lapauze, Procès-verbaux de la Commune générale des arts de peinture, sculpture, architecture et gravure (18 juillet 1793 — tridi de la première décade du 2e mois de l'an II) et de la Société populaire et républicaine des arts ( 3 nivôse an II — 28 floréal an III), Paris, Imprimerie nationale / Bulloz, (lire en ligne), p. 86.
- Claudette Hould, « Les beaux‑arts en révolution : au bruit des armes les arts se taisent ! », Études françaises, vol. 25, nos 2-3, , p. 195-197 (ISSN 0014-2085 et 1492-1405, DOI 10.7202/035792ar, lire en ligne, consulté le ).
- Émilie Biraud, « Frédéric Nepveu (1777-1862) : personnalité d’un architecte dans l’ombre du château de Versailles », Livraisons de l'histoire de l'architecture, no 18, , p. 39–50 (ISSN 1627-4970, DOI 10.4000/lha.221, lire en ligne, consulté le ).
- Les planches gravées de ce périodique ne mentionnent pas son nom.
- « "Portrait of a Musician" by Pauline Auzou », sur Currier Collections Online (consulté le ).
- (en) « Portrait of a Girl, Bust Length », sur Digital Collections, University of Notre Dame (consulté le )
- « Two Women Making Music », sur collections.sbma.net (consulté le )
- « Deux nouveaux tableaux présentés au musée de Brou », La Voix de l'Ain, (consulté le ).
- « Portrait de M. Valayer », notice no PM75000664, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
- La galerie de curés de la sacristie de Saint-Nicolas des Champ
- « Portrait de dame », notice no 05500000400, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- « Arrivée de l'archiduchesse Marie-Louise à Compiègne le 28 mars 1810 », notice no 000PE005081, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- « Adieux de Marie-Louise à sa famille, 13 mars 1810 », notice no 000PE005080, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
- « Acquisitions : Pauline Auzou et Marie-Gabrielle Capet rejoignent Stockholm », sur La Gazette Drouot, (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (en) Vivian Cameron, « Portrait of a Musician by Pauline Auzou », Currier Galley of Art Bulletin, no 2, , p. 1-17 (ISSN 0276-9492, lire en ligne).
- (en) Catalogue de l’exposition, Women Artists: 1550-1950, Los Angeles, New York, 1976, notice d’Ann Sutherland Harris et de Linda Nochlin, (ISBN 0-87587-0732). Traduction française par Claude Bourguignon, Pascaline Germain, Julie Pavesi et Florence Verne, sous le titre, Femmes peintres, 1550-1950, Éditions des femmes, Paris, 1981, (ISBN 2-7210-0208-2).
- (en) John P. Lambertson, « Alliance or Love? Reflections on Marriage, Career, and Creativity through the Life and Painting of Pauline Auzou », Topic: Washington & Jefferson College Review, vol. 55 « Marriage », , p. 25-36 (ISSN 0049-4127, lire en ligne).
- Margaret A. Oppenheimer, “‘The Charming Spectacle of a Cadaver’: Anatomical and Life Study by Women Artists in Paris, 1775–1815,” Nineteenth-Century Art Worldwide 6, no. 1 (Spring 2007)
- Dictionnaire Bénézit.
- (en) Delia Gaze, Dictionary of Women Artists, vol. 1, London/Chicago (Ill.), Fitzroy Dearborn Publishers, , 1512 p. (ISBN 1-884964-21-4, lire en ligne), p. 199.
- [Nécrologie] « Nécrologie - Pauline Auzou », Journal des artistes, , p. 415-417 (ISSN 2021-3727, lire en ligne).
Liens externes
modifier- « Deux peintures de Pauline Auzou offertes au musée de Bourg-en-Bresse » sur latribunedelart.com.
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :