Ba Ag Moussa

militaire malien

Ba Ag Moussa ou Ibah Ag Moussa, dit Bamoussa Diarra ou Bamoussa[1] est un militaire et chef djihadiste malien. Il est tué par les forces françaises le près de Tadamakat dans la région de Ménaka au Mali[2].

Bah Ag Moussa
Surnom Bamoussa
Abou Charia
Nom de naissance Bamoussa Diarra
Naissance Entre 1970 et 1980
Tin-Essako (Mali)
Décès
Tadamakat (Mali)
Mort au combat
Origine Malien
Allégeance Drapeau du Mali Mali (années 1990-2006)
ADC (2006)
Drapeau du Mali Mali (années 2006-2012)
MNLA (2012)
Ansar Dine (2012-2013)
HCUA (2013)
Ansar Dine (2013-2017)
Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (2017-2020)
Grade Colonel (Mali)
Émir (Ansar Dine)
Conflits Rébellion touarègue de 1990-1996
Rébellion touarègue de 2006
Guerre du Mali
Faits d'armes Bataille de Ménaka
Bataille d'Aguel'hoc
Bataille de Tessalit
1re Bataille de Kidal

Biographie

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Bamoussa Diarra naît dans les années 1970[3]. Il est le fils d'un Bambara et d'une Touareg[4]. Il est originaire de Tin-Essako, dans la région de Kidal[5].

Après avoir bénéficié d'une formation militaire en Libye, il participe à la rébellion touarègue de 1990-1996, au terme de laquelle il est intégré dans les rangs de l'armée malienne[4],[6],[7]. Il reprend cependant à nouveau les armes lors de la rébellion de 2006, puis réintègre encore l'armée après les accords d'Alger de 2006[3],[4]. Il reçoit le grade de colonel et est désigné commandant des unités spéciales chargées de combattre l’insécurité dans la région de Kidal[3],[4],[7].

En 2012, il déserte à nouveau[3],[4]. Il aurait d'abord rallié le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA)[8],[9], mais, considéré comme proche d'Iyad Ag Ghali, il rejoint rapidement le groupe djihadiste Ansar Dine, puis le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans en 2017[1],[3]. Il prend alors le surnom d'« Abou Charia »[4].

En 2012, il participe à la bataille de Ménaka[3], à la bataille d'Aguel'hoc[3],[9], à la bataille de Tessalit[3] et à la bataille de Kidal[3].

Après l'intervention française, il rallie brièvement le HCUA, mais repasse rapidement du côté des djihadistes[7]. il est surtout actif tantôt dans la région de Nara à l'Ouest, tantôt dans la région de Kidal au Nord[3],[4]. Il aurait mené des attaques à Nara, Diabaly et Niono[3].

Le , il mène l'attaque de Dioura selon l'armée malienne[1],[6], mais ces déclarations sont démenties par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[10].

En 2020, l'armée française présente Ba Ag Moussa comme le « chef militaire » du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[11]. Selon le journaliste Wassim Nasr, il n'est cependant pas le numéro 2 du groupe, mais joue plutôt un rôle important en tant qu'instructeur[12],[13]. Il est soupçonné en juin d'avoir dirigé l'embuscade de Bouka Weré[5].

Le 13 novembre 2020, la ministre française des Armées, Florence Parly, annonce que les forces armées françaises au Mali engagées dans l'opération Barkhane ont abattu Ba Ag Moussa, le 10 novembre en fin de journée dans la région de Ménaka[14],[7]. Selon l'armée française, après une longue préparation et la mobilisation d'importants moyens de renseignements, l'attaque est menée contre un groupe de cinq hommes à l'intérieur d'un pick-up[11]. Quatre hélicoptères, un drone et une quinzaine de commandos sont engagés dans l'opération[11], qui est menée à 7 kilomètres à l'est de Tadamakat, dans le Cercle de Tidermène, à environ 140 kilomètres au nord de Ménaka[15],[12],[16]. Après des tirs de sommation, puis des tirs d'arrêt de la voiture, les djihadistes sortent du véhicule et sont abattus[11]. Leurs corps sont enterrés sur place[11].

Notes et références

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  1. a b et c Serge Daniel, « Mali: une attaque djihadiste contre l'armée fait 21 morts », sur lapresse.ca, AFP,
  2. « La France annonce la mort d’un haut responsable djihadiste lié à Al-Qaida au Mali », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g h i j et k « Mali: un déserteur de l'armée, proche de Ag Ghali, derrière l'attaque de Dioura », RFI,
  4. a b c d e f et g « Attaque du camp militaire de Dioura : Le présumé cerveau n’est pas un inconnu », Kibaru,
  5. a et b Attaque près de Diabaly: l'armée malienne livre un premier bilan, RFI, 15 juin 2020.
  6. a et b Patrick Forestier, « Attaque terroriste : ce lourd tribut que paie l'armée malienne », Le Point,
  7. a b c et d Christophe Châtelot, Mali : de la cause touareg au djihadisme, le parcours de Bah Ag Moussa, tué par « Barkhane », Le Monde, 13 novembre 2020.
  8. « Nord-Mali : qui sont les rebelles du MNLA ? », Jeune Afrique,
  9. a et b Laurent Touchard, « Guerre au Mali : retour sur le drame d’Aguelhok », Jeune Afrique,
  10. « Mali: le groupe jihadiste GSIM revendique l’attaque contre l’armée », RFI,
  11. a b c d et e Nathalie Guibert, La France annonce la mort d’un haut responsable djihadiste lié à Al-Qaida au Mali, Le Monde, 13 novembre 2020.
  12. a et b [vidéo] Lutte contre le jihadisme au Mali : pas de trêve dans les opérations de Barkhane, France 24, 12 novembre 2020.
  13. «Ba ag Moussa avait entre ses mains la formation de plusieurs cadres», RFI, 13 novembre 2020.
  14. « L'armée française a tué un haut responsable jihadiste au Mali, annonce la ministre des Armées, Florence Parly », France Info, (consulté le )
  15. Wassim Nasr,[https://twitter.com/SimNasr/status/1326622862631899137 #Mali 1/2 une opération des Forces spéciales françaises a ciblé des opératifs #JNIM #AQMI « à 7Km à l'Est de Tadamakat dans le cercle de Tidarmene situé à 140 km au Nord de #Ménaka » selon @Walid_Leberbere certaines sources affirment qu’Iba Ag Moussa est la cible.], Twitter, 11 novembre 2020.
  16. Olivier Berger, Mali: un des chefs des jihadistes touaregs traqué et neutralisé par l’opération Barkhane, La Voix du Nord, 13 novembre 2020.