Régiment de tirailleurs cambodgiens

Le régiment de tirailleurs cambodgiens (RTC) est une unité militaire des troupes coloniales française formée de soldats recrutés au protectorat français du Cambodge. Il combat notamment lors de la Seconde Guerre mondiale contre les forces thaïlandaises et japonaises.

Régiment de tirailleurs cambodgiens
Création 1902
Dissolution 1945
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment de tirailleurs
Rôle Infanterie
Garnison Phnom Penh
Ancienne dénomination Bataillon de tirailleurs cambodgiens
Guerres Seconde Guerre mondiale

Création et différentes dénominations modifier

  • 1902 : création du bataillon de tirailleurs cambodgiens (BTC)
  • 1907 : dissolution
  • 1929 : nouvelle formation du bataillon de tirailleurs cambodgiens
  • 1939 : formation d'un second BTC
  • 1940 : devient régiment de tirailleurs cambodgiens
  • 1945 : détruit au combat

Historique modifier

Avant 1914 modifier

Tirailleurs cambodgien vers 1902.

Le bataillon de tirailleurs cambodgiens, à deux compagnies, est formé le , à partir des Cambodgiens servant dans le régiment de tirailleurs annamites (RTA)[1]. Les tirailleurs cambodgiens, basés à Phnom Penh, Kampong Chhnang et Pursat, participent à la lutte contre les pirates sévissant dans le protectorat [1],[2]. Par respect vis-à-vis de la hiérarchie royale, le bataillon incorpore des dignitaires de la cour comme « colonels honoraires »[1].

Le BTC est dissous fin 1907 et ses hommes rejoignent des unités cambodgiennes formées au sein du RTA[1].

Entre-deux-guerres modifier

Le bataillon est recréé fin 1929 à Phnom Penh et Battambang[3]. Il dépend de la division de Cochinchine-Cambodge[4],[5]. En 1939, le bataillon se dédouble et forme un deuxième BTC[5].

Seconde Guerre mondiale modifier

Le [6], les deux bataillons sont réunis pour former le régiment de tirailleurs cambodgiens, à trois bataillons[7]. Le régiment est engagé en 1940-1941 dans la guerre franco-thaïlandaise[8],[9].

Il combat lors de la Seconde Guerre mondiale contre les forces japonaises et disparaît les 9 et 10 mars 1945 lors du coup de force japonais en Indochine[6].

Des vétérans du RTC forment l'ossature de la nouvelle Armée royale khmère formée fin 1945[10].

Traditions modifier

Uniforme et équipement modifier

L'uniforme est semblable à celui des tirailleurs annamites mais plus confortable. Les tirailleurs cambodgiens portent une veste ample à col rabattu et une culotte cycliste large. Les tirailleurs sont coiffés d'un béret rouge[1] (ils peuvent également porter un chapeau de paille à bandeau rouge[11]). L'uniforme est de couleur bleu en hiver et blanche en été [11].

Comme les autres tirailleurs indochinois, les tirailleurs cambodgiens sont équipés du fusil de tirailleur modèle 1902[11],[4].

Insigne modifier

De fabrication locale et non homologué[6], l'insigne est réalisé en 1939 pour le BTC (puis repris en 1940 par le RTC)[9]. Il présente un garuda, animal mythique de l'Hindouisme et du Bouddhisme[6],[9].

Notes et références modifier

  1. a b c d et e Rives et Deroo 1999, p. 38.
  2. Chartrand 2018, p. 34.
  3. Rives et Deroo 1999, p. 71.
  4. a et b Les services militaires en Indochine, Hanoï, Imprimerie d'Extrême-Orient, coll. « Exposition coloniale internationale, Paris 1931 », (lire en ligne), p. 9
  5. a et b Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-36 (lire en ligne)
  6. a b c et d Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 82
  7. F. Lebert, « Les troupes coloniales en 1939-40 : la mobilisation et la période d'attente », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-38 (lire en ligne)
  8. Rives et Deroo 1999, p. 90.
  9. a b et c Luc Binet, « Terre : Le conflit franco-siamois, décembre 1940-janvier 1941 (2e partie). Front de la division Cochinchine-Cambodge », Revue historique des Armées, vol. 224, no 3,‎ , p. 128–129 (lire en ligne, consulté le )
  10. Solann Léton, « La « croisade de l’indépendance » de Sihanouk et ses effets sur l’armée royale khmère: », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. N° 291, no 3,‎ , p. 123–140 (ISSN 0984-2292, DOI 10.3917/gmcc.291.0123, lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c Chartrand 2018, p. 47.

Bibliographie modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier