Bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari
Le bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari (BTOC) est un bataillon des troupes coloniales françaises, stationné dans la colonie de l'Oubangui-Chari.
Bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari | |
Insigne du bataillon (1954). | |
Création | 1908 |
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Dissolution | 1958 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Bataillon de tirailleurs sénégalais |
Garnison | Bangui |
Guerres | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Batailles | Campagne d'Afrique de l'Ouest |
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Création et différentes dénominations
modifier- : création du bataillon de l'Oubangui-Chari
- : dissolution
- 1931 : nouvelle création comme bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari (BTOC)
- : se dédouble en bataillon de tirailleurs sénégalais de l'Oubangui-Chari (BTSOC) et bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari
- [1] ou [2] : renommé bataillon de tirailleurs de l'Oubangui (BTO)
- 1947 : devient bataillon autonome de l'Oubangui
- 1948 : devient compagnie portée autonome de l'Oubangui-Chari (CPAOC)
- 1951 : redevient bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari
- : devient 13e bataillon d'infanterie de marine
Historique
modifierAvant 1914
modifierLe bataillon est formé le à trois compagnies : les deux premières sont formées à Dakar tandis que la 3e est l'ancienne 3e compagnie du bataillon du bataillon du Moyen-Congo. La portion centrale du bataillon est à Bangui[3].
Une 4e compagnie rejoint le bataillon en 1909[4] puis les 5e[5] et 6e en 1911[6].
Première Guerre mondiale
modifierEn 1914, le bataillon de l'Oubangui-Chari, dit bataillon no 3 de l'Afrique-Équatoriale française, est renforcé par la 4e compagnie du bataillon du Moyen-Congo, qui devient sa 7e compagnie. Cinq des sept compagnies participent aux opérations contre les Allemands au Kamerun[7]. Elles regagnent l'Oubangui-Chari en juin 1916 après la défaite des Allemands[7], sauf les 1re et 5e compagnies qui occupent le Neukamerun, c'est-à-dire les territoires qui appartenaient à la colonie de l'Oubangui-Chari avant 1911[8].
Entre-deux-guerres
modifierLe bataillon de l'Oubangui-Chari est dissous le [9]. Le bataillon du Moyen-Congo regroupe alors les trois compagnies du bataillon dissous et sa portion centrale rejoint Bangui[10]. Lorsque le bataillon du Moyen-Congo est dissous en 1923, les compagnies de l'Oubangui-Chari sont rattachées au régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad[9].
Le bataillon est recréé en 1931 après des révoltes dans la région de Bouar[2]. Début 1939, il compte quatre compagnies, à Bangui, Berbérati, Ouadda, Bouar et Bria[11].
Seconde Guerre mondiale
modifierÀ la mobilisation de septembre 1939, le bataillon se dédouble en bataillon de tirailleurs sénégalais de l'Oubangui-Chari (ou bataillon de réserve de l'Oubangui-Chari) et bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari[12],[13],[11]. Les deux unités sont en garnison à Bangui et à Berbérati[14].
Elles rallient la France libre en août 1940 : à Bangui, le commandant local disperse cependant son unité tandis qu'à Berbérati le commandant de Roux passe avec son unité entière aux forces françaises libres[14]. Ses éléments forment le bataillon de marche n° 2 le [13] tandis que le reste du bataillon de l'Oubangui est regroupé comme « unité de stationnement »[14]. D'après Henri Vaudable, le bataillon est renommé bataillon de tirailleurs de l'Oubangui à cette date[1].
Après 1945
modifierEn 1946, le bataillon met sur pied le bataillon de marche de l'Oubangui-Chari (BMOC)[2].
Le bataillon est recréé sous le nom de bataillon de tirailleurs de l'Oubangui à Bangui et Bouar en juin 1946. Renommé bataillon autonome de l'Oubangui en 1947, il est réduit l'année suivante à une unique compagnie portée, la compagnie portée autonome de l'Oubangui-Chari[2].
En 1951, cette compagnie fusionne avec la compagnie de transition et de garnison de Bangui pour recréer le bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari, qui devient 13e bataillon d'infanterie de marine le [2].
Insigne
modifierL'insigne du bataillon de tirailleurs de l'Oubangui porte, dans un ovale tricolore, une tête de rhinocéros noir sur une ancre. Les bras de l'ancre portent l'inscription OUBANGUI et les lettres BTO sont inscrites[2]. Le rhinocéros noir est symbole de force et de l'implantation de l'unité[15],[1]. Cet insigne n'a pas été homologué officiellement[15].
L'insigne de la compagnie portée autonome de l'Oubangui-Chari, homologué G.844 en 1951, reprend à celui du BTO la tête de rhinocéros sur l'ancre, mais l'inscrit dans une roue dentée, symbole de la motorisation[2].
Enfin, l'insigne du bataillon de tirailleurs de l'Oubangui-Chari, homologué G.1078 en 1954, a la description officielle suivante : « cercle de pourpre chargé d’un éléphant de sable posé de face la trompe haute, brochant sur l’ancre de la coloniale d’or, elle-même brochant sur une croix de Lorraine argent »[16]. Le chef de corps, dans sa demande d'homologation, explique l'insigne s'inspire de celui du bataillon de marche n° 5 et que l'éléphant est typique de l'Oubangui [15].
Personnalités ayant servi au bataillon
modifier- Georges Koudoukou, compagnon de la Libération, est affecté au bataillon no 3 en 1916 puis au BTOC en 1931,
- Nadjirom Mouniro, compagnon de la Libération, est affecté au BTOC en 1931,
- Pierre Hautefeuille, compagnon de la Libération, est affecté au BTOC en 1937,
- Henri Amiel, compagnon de la Libération, est affecté au BTOC en 1937,
- Dominique Kosseyo, compagnon de la Libération, est incorporé au BTOC en 1938,
- Jean Mufraggi, compagnon de la Libération, est affecté au BTOC en 1939,
- Robert de Roux, compagnon de la Libération, reçoit le commandement du BTSOC en 1939,
- André Gerberon, compagnon de la Libération, est mobilisé au BTSOC en 1939,
- Pierre Gabard, compagnon de la Libération, est mobilisé au BTOC en 1939,
- Paul Koudoussaragne, compagnon de la Libération, est incorporé au BTOC en 1940,
- William Palcy, compagnon de la Libération, est affecté au BTO en 1944.
Annexes
modifierRéférences
modifier- Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 98
- Jacques Sicard, « Les bataillons de tirailleurs de territoire », Militaria Magazine, no 115, , p. 46-51
- Denis et Viraud 1931, p. 183.
- Denis et Viraud 1931, p. 198.
- Denis et Viraud 1931, p. 190.
- Denis et Viraud 1931, p. 214.
- Denis et Viraud 1931, p. 217.
- Denis et Viraud 1931, p. 218.
- Denis et Viraud 1931, p. 224.
- Denis et Viraud 1931, p. 178.
- Jacques Sicard, « Le BM2, l'odyssée d'un bataillon », Militaria Magazine, no 321, , p. 24-27
- F. Lebert, « Les troupes coloniales en 1939-40 : la mobilisation et la période d'attente », L'Ancre d'Or, , p. 27-38 (lire en ligne)
- « L'histoire et le périple du deuxième Bataillon de marche de l'Oubangui-Chari », sur RFI, (consulté le )
- Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblèmes, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0367-6, lire en ligne), p. 21-23
- Pierre Lang, Le bestiaire de la Coloniale, (1re éd. 2013) (lire en ligne), p. 26 & 43
- « Description héraldique des insignes homologués de la Coloniale et des Troupes de marine ou comportant une ancre de la Coloniale ou des Troupes de marine », sur aamtdm.net (consulté le )
Bibliographie
modifier- Maurice Eugène Denis et René André Marie Viraud, Histoire militaire de l'Afrique-Équatoriale française, coll. « Histoire militaire des colonies, pays de protectorat et pays sous mandat » (no 7), , 516 p. (lire en ligne).