Bernard Floriet

acteur français

Bernard Floriet est un homme de théâtre français. Acteur de la décentralisation théâtrale, il crée avec René Lesage La Comédie des Alpes[1] en 1960. Devenue le Centre dramatique national des Alpes[2], ils resteront à sa tête jusqu'en 1975. Il fut tour à tour décorateur, comédien, metteur en scène, directeur de théâtre, scénographe[3].

Bernard Floriet
Description de cette image, également commentée ci-après
Bernard Floriet en 1978.
Nom de naissance Bernard Henri Floriet
Naissance
Douai
Décès (à 57 ans)
Grenoble
Activité principale Directeur de théâtre, scénographe, comédien, metteur en scène
Style
Lieux d'activité Saint-Étienne, Grenoble
Années d'activité 1950-1981

Biographie

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Jeunesse

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Il grandit à Douai et à Versailles. Son père, Henri Floriet, est procureur de la République. La passion du théâtre viendra par sa mère, Magdeleine Copeau, sœur de Jacques Copeau. Cet oncle imposant influencera durablement Bernard Floriet, avec lequel il partage un idéal de théâtre populaire[4],[5]. Son apprentissage à la Samaritaine à Paris, comme tapissier, lui permit de posséder toute la palette de la réalisation des décors.

Période Comédie de Saint-Étienne: 1950-1960

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En 1950 il rejoint comme décorateur la troupe de Jean Dasté, la Comédie de Saint-Étienne, créée en 1947[6]. La création mondiale du Cercle de craie caucasien de Bertolt Brecht (mise en scène John Blatchey et Jean Dasté) lui fit rencontrer le décorateur Abd-el-Kader Farrah, ainsi que Cyril Dives et Pierre Mestre chargés des masques[7]. Il côtoiera à cette époque également les peintres Jean Le Moal, Jean Bazaine et Jean-Baptiste Manessier.

La notion de troupe de théâtre n'était pas un vain mot : tous chargeaient le car, montaient et démontaient les décors, presque tous jouaient un rôle dans la pièce qui se déroulait à la rencontre du public dans toutes sortes de lieux, salle de cinéma, salle paroissiale, plein air ou chapiteau. Les photographies de Ito Josué[8] montrent avec brio le plaisir du spectacle vivant, que ce soit sur scène ou dans le public. Durant les dix années passées à Saint-Étienne Bernard Floriet participa à quarante-huit spectacles, preuve de l'extrême force de travail et de création déployée par la troupe. À quelques exceptions près Jean Dasté et René Lesage se partagèrent la mise en scène des spectacles[9].

Période Comédie des Alpes

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1960-1968 La rue du lycée

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Portés par l'ACTA (Association Culturelle par le Théâtre et les Arts), Bernard Floriet, René Lesage et Marc Netter s’installent à Grenoble. Il investissent d'abord les locaux de l'École Normale d'Instituteurs puis dans une ancienne chapelle du plus vieux lycée de Grenoble, le Lycée Stendhal. Un amphithéâtre y est aménagé. C'est dans cette salle que la Comédie des Alpes a trouvé son public, proposant un théâtre exigeant[10]. L'insignifiance des moyens alloués par la collectivité n'a pas érodé le public qui avec constance a suivi les trente-deux spectacles créés par la troupe dont la mise en scène est à chaque fois signée par René Lesage et les décors par Bernard Floriet. Certains spectacles comme En Attendant Godot et Les Musiques Magiques partirent en tournée internationales[11], sans oublier que les autres spectacles furent tout aussi appréciés durant les tournées dans la région.

1968-1975 La Maison de la Culture

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Le la Maison de la Culture de Grenoble est inaugurée par André Malraux et le Général de Gaulle.

Cette Maison de la Culture tous l'attendaient depuis longtemps, après une préfiguration qui dura deux ans dans une villa en face du chantier. Ainsi, l'Association pour une maison de la culture avait été fondée fin 1964 avec 40 membres fondateurs, elle en comptait 1500 en 1968[12]. Le bâtiment est conçu par André Wogenscky, disciple du Corbusier. Bernard Floriet tentera d'apporter, maquettes à l'appui, une autre configuration de la salle tournante, elle ne sera pas entendue.

Les festivités d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 1968 furent l'occasion de premières mondiales. Maurice Béjart y créa Messe pour le temps présent avec une musique de Pierre Henry, Bernard Floriet fit la première mise en scène de 6 810 000 litres d'eau par seconde sur un texte de Michel Butor, avec les décors de Michel Raffaelli[13].

Mai 68 intervint peu après et la contestation ne ménagea pas Didier Béraud et Bernard Floriet[14].

La période de 1968 à 1972 fut particulièrement intense, vingt-trois pièces furent créées. Bernard Floriet et René Lesage avec une charge de direction devenant de plus en plus lourde et dans un souci de renouvellement firent appel a d'autre talents pour la mise en scène et les décors[15]. La Comédie des Alpes deviendra en 1972 le Centre Dramatique des Alpes[16]. À la fin de la saison 1974 les deux codirecteurs démissionnent, René Lesage s'éteindra en 1976 et Bernard Floriet quelques années plus tard.

Scénographe

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Le travail de scénographe, la précision des dessins, des croquis, des maquettes qui furent réalisées à chaque décor ont trouvé un prolongement dans la réalisation de salles de spectacles. Ainsi, à Bourges, Gabriel Monnet raconte comment Bernard Floriet "eut l’idée décisive (elle eut des conséquences partout) de couper l’espace en deux dans le sens de la hauteur et de dégager ainsi deux salles, une grande et une petite, offrant du même coup les possibilités d’un travail théâtral diversifié"[17],[18]. Dans les faits, les deux salles existaient depuis les années 30. L'idée de Bernard Floriet, décisive, a consisté dans la conservation intégrale du balcon et du "poulailler" originels (de la grande salle) et dans la suppression des loges (frontales) du public. Le parterre originel était ainsi, enfoui dans les "dessous de salle". Un nouveau parterre était créé (par Camille Demangeat), dans le prolongement de l'ancien balcon en direction de la cage de scène, mais moins pentu. Une nouvelle scène était alors aménagée, environ à 3,50 mètres au dessus du niveau de l'ancienne scène. Floriet a donc proposé de sacrifier de la hauteur dans la cage de scène afin d'améliorer, très nettement, la qualité du rapport scène / salle. Sa conception était et demeure irréprochable. La conception originelle de la salle, particulièrement maladroite et "ségrégationniste", séparait le parterre par rapport au balcon par un niveau de loges pour les "officiels" et les notables. La salle aurait séparé en deux (ou plus) le public. En effet, la salle des années 30 comprenait un parterre en gradins (de faible hauteur) puis les loges, au dessus des loges le balcon (assez pentu), après le balcon le poulailler ! I.H.

Vie personnelle

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Bernard Floriet est le père de cinq enfants, dont Anne Floriet, athlète paralympique.

Théâtre

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Comédie de Saint-Etienne

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Comédie des Alpes

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La Maison de la culture

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Scénographe

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  • 1958 : Construction du Théâtre en rond de Sassenage (Isère), architecte Blanc. Ce bâtiment a été détruit par un incendie puis reconstruit.
  • 1959-1960 : Rénovation du Théâtre de Bourg-en-Bresse (Ain), architecte Tête.
  • 1959 : Avant-projet pour la Maison de la Culture de Bourges (Cher).
  • 1967 : Construction d'une salle de spectacle dans la maison des jeunes du Village Olympique de Grenoble (Isère), architecte Michel Potié-Groupe 6.
  • 1968 : Construction d'une salle d'art dramatique du conservatoire de Grenoble (Isère), architecte Goubet.
  • 1973 : Construction d'une maison communale de Grand-Charmont (Doubs), architecte Goubet.
  • 1975-1976 : Construction de L’Hexagone de Meylan (Isère), architecte UA38 Wang. Cette salle à taille humaine a été conçue par Bernard Floriet pour recevoir toutes les formes du spectacle vivant depuis le théâtre élisabéthain, la danse jusqu'à la musique d'un quatuor. Sa forme en hexagone permet en effet toutes les variations de jauge sans perdre en proximité.
  • 1977-1978 : Rénovation du Théâtre de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), architectes Cinnal et Yatropoulos.
  • 1979-1981 : Rénovation du théâtre municipal d'Annonay (Drôme), architecte Touraine[31].

1980-1981 Construction d'une maison particulière

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Bernard Floriet a dessiné les plans et fait construire une maison à Saint Gildas de Rhuys (56730). La maison est habitée depuis .

Distinctions

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Décoration

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Bibliographie

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  • Bernard Floriet, Le théâtre et les salles de spectacles dans la région Rhône-Alpes, Établissement public régional Rhône-Alpes, Lyon, 1977[32]
  • André Degaine, Histoire du théâtre dessinée, Éditeur Nizet, 1994

Notes et références

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  1. http://www-connexe.univ-brest.fr/msv/memoires/peignee.pdf
  2. « CDNA / Les Archives du Spectacle », sur Les Archives du Spectacle (consulté le ).
  3. « Bernard Floriet / Les Archives du Spectacle », sur Les Archives du Spectacle (consulté le ).
  4. Les directeurs de théâtre : XIXe – XXe siècles, histoire d'une profession publié par Pascale Goetschel, Jean-Claude Yon, page 101
  5. Jacques Copeau, Journal II (1916-1949), Ed. Claude Sicard, Paris: Seghers, 1991. (ISBN 2-232-10185-1). p 601
  6. « Le projet », sur lacomedie.fr via Wikiwix (consulté le ).
  7. « Ministère de la Culture - Maintenance », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  8. « Ito Josué exposé à Lyon, "le théatre de ceux qui voient" », sur leprogresblogs.fr via Wikiwix (consulté le ).
  9. Qui êtes-vous Jean Dasté, édition La Manufacture, Lyon, 1987
  10. « Lumières sur Rhône-Alpes - La maison de la culture de Grenoble - Ina.fr » [vidéo], sur Lumières sur Rhône-Alpes (consulté le ).
  11. « Fiche_spectacle », sur theatredenice.fr via Wikiwix (consulté le ).
  12. ""Évolution de vie théâtrale à Grenoble depuis 1945 Jean Delume,1981, observatoire des politiques culturelles, Grenoble (Archives Municipales de Grenoble 44W39 et 45W21)
  13. « Michel Rafaelli / Les Archives du Spectacle », sur Les Archives du Spectacle (consulté le ).
  14. Descente en rappel, dans le lointain d'une maison de la culture Didier Béraud, édition du Linteau, 2008 (ISBN 978-2-910342-54-8)
  15. ‘’Évolution de vie théâtrale à Grenoble depuis 1945’’ Jean Delume, 1981, Observatoire des politiques culturelles, Grenoble, (Archives Municipales de Grenoble 44W39 et 45W21)
  16. « CDNA - GRENOBLE - L'historique », sur cdna-grenoble.fr via Wikiwix (consulté le ).
  17. « Gabriel Monnet », sur Théâtre du blog (consulté le ).
  18. Au cœur de la ville, au cœur du temps"", Georges Patitucci, éditions Double-Cœur.
  19. « L'Illusion / 1950-1951 / Saisons / Accueil / Mémoires Célestins / Racine - Célestins, Théâtre de Lyon », sur celestins-lyon.org (consulté le ).
  20. « Polyeucte / 1950-1951 / Saisons / Accueil / Mémoires Célestins / Racine - Célestins, Théâtre de Lyon », sur celestins-lyon.org (consulté le ).
  21. « La Savetière Prodigieuse / 1950-1951 / Saisons / Accueil / Mémoires Célestins / Racine - Célestins, Théâtre de Lyon », sur celestins-lyon.org (consulté le ).
  22. « Les Précieuses Ridicules / 1951-1952 / Saisons / Accueil / Mémoires Célestins / Racine - Célestins, Théâtre de Lyon », sur celestins-lyon.org (consulté le ).
  23. « Macbeth (1952) - Festival des Nuits de Fourvière », sur fourviereunehistoire.fr (consulté le ).
  24. « Le Mariage de Figaro / 1952-1953 / Saisons / Accueil / Mémoires Célestins / Racine - Célestins, Théâtre de Lyon », sur celestins-lyon.org (consulté le ).
  25. « Montserrat / 1952-1953 / Saisons / Accueil / Mémoires Célestins / Racine - Célestins, Théâtre de Lyon », sur celestins-lyon.org (consulté le ).
  26. « Chacun sa vérité (1953) », sur fourviereunehistoire.fr (consulté le ).
  27. « BnF Catalogue général », sur bnf.fr (consulté le ).
  28. « BnF Catalogue général », sur bnf.fr (consulté le ).
  29. « Guillaume Kergourlay », sur librairiedialogues.fr (consulté le ).
  30. « Inahi le pêcheur de lune / Les Archives du Spectacle », sur Les Archives du Spectacle (consulté le ).
  31. Observatoire des Politiques Culturelles , 1 rue du Vieux Temple, 38000 Grenoble
  32. http://catalogue.bm-lyon.fr/?fn=ViewNotice&q=0000540183

Liens externes

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