Bonnacon
Le bonnacon (parfois nommé Bonacon ou Bonasus) est un animal mythique originaire d'Asie et de Grèce. Ce serait un taureau dont les cornes, tournées vers l'intérieur, l'empêcheraient d'attaquer. Puisque ses cornes ne lui permettent pas d'attaquer, le bonnacon émet des gaz ayant comme particularité de pouvoir brûler son ennemi, à la manière d'une mouffette.
Mentions
modifierLes premières sources connues concernant cet animal légendaire figurent dans L'Histoire naturelle écrite par Pline l'Ancien[1].
« On parle d'un animal sauvage en Péonie appelé bonasus, qui a la crinière semblable à un cheval, mais est à tous les autres égards un taureau; ses cornes sont recourbées en arrière de manière à ne lui être d'aucune utilité pour le combat, et il est dit qu'en raison de cela, il se sauve par la fuite, en attendant l'émission d'une traînée de gaz qui couvre parfois une distance de trois furlongs [604 m], et brûle les poursuivants qui entrent en contact avec comme une sorte de feu »
— Pline l'Ancien, Histoire Naturelle 8, 16
On retrouve mention du bonnacon dans le bestiaire d'Aberdeen[2] :
« In Asia an animal is found which men call bonnacon. It has the head of a bull, and thereafter its whole body is of the size of a bull's with the maned neck of a horse. Its horns are convoluted, curling back on themselves in such a way that if anyone comes up against it, he is not harmed. But the protection which its forehead denies this monster is furnished by its bowels. For when it turns to flee, it discharges fumes from the excrement of its belly over a distance of three acres, the heat of which sets fire to anything it touches. In this way, it drives off its pursuers with its harmful excrement. »
L'animal est évoqué sous le nom de « Bonachus » dans Vie de sainte Marthe, dite du Syntique ou de la pseudo-Marcelle, un ouvrage apocryphe datant de la fin du XIIe siècle [3],[4],[5]: « Bonachus, bête de la région de Galatie, qui possède une telle nature que, à ceux qui veulent l’aveugler à une distance d’un sillon, il jette sa fiente, comme un carreau, et tout ce qu’il atteint brûle comme le feu. »
Représentations
modifierUne représentation supposée d'un bonnacon figure sur les armoiries de la famille Hollingshead, et fait peut-être allusion à une confrontation légendaire entre l'un de leurs ancêtres et cette bête.
Une autre représentation existe sur la Tabulam Orbis Terrarum de la Cathédrale d’Hereford commandée par Richard de Haldingham aux alentours de 1300.
Théories sur l'origine
modifierSa courte crinière et sa queue de cheval laissent à croire qu'il s'agissait en fait de bisons.
Notes et références
modifier- « Histoire naturelle » (consulté le )
- « Bestiaire d'Aberdeen » (consulté le )
- María Ángeles Llorca Tonda, « Représentation(s) et fonction(s) d’un dragon nommé Tarasque dans des réécritures médiévales de la Vie de sainte Marthe », IRIS, no 41, (ISSN 2779-2005, DOI 10.35562/iris.2237, lire en ligne, consulté le )
- Maurice L.A. Louis, « L'origine de la Tarasque? », Folklore, Groupe audois d’études folkloriques, no 84, , p. 4 (lire en ligne [PDF], consulté le )
- Jean-Paul Clébert, Bestiaire fabuleux, Paris, Albin Michel, , 472 p. (lire en ligne), p. 69
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) Dessins anciens de Bonnacon
- (en) Medieval Illustrations of Bonnacons, sur la Public Domain Review
Bibliographie
modifier- Pline l'Ancien, Histoire Naturelle 8, 16