Borne milliaire de Cenon-sur-Vienne

borne milliaire à Cenon-sur-Vienne (Vienne)

La borne dite milliaire de Cenon-sur-Vienne ou borne de la Gare des Tramways est une borne leugaire gallo-romaine de France.

Borne milliaire de Cenon-sur-Vienne
Le milliaire mis au jour à Cenon-sur-Vienne en 1928
Présentation
Destination initiale
Borne milliaire
Construction
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Département
commune
Coordonnées
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Description

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La borne gallo-romaine — IIe siècle apr. J.-C., c'est-à-dire de la période du Haut-Empire — est un bloc de pierre cylindrique dont l'extrémité a la forme d'un cube[1]. L'ensemble de la pièce, ayant été réemployé pour faire office de sarcophage, est en grande partie évidé[1]. En outre, le milliaire comporte, apparaissant sur l'un de ces côtés, une inscription[1]. Bien que cet artefact ait fait l'objet d'un remaniement, les caractères gravés sur l'une de ses faces sont demeurés quasiment intacts et lisibles[1].

Localisation

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La borne est actuellement conservée dans le hall de la mairie de Cenon-sur-Vienne[1], une commune située au sein du canton de Chauvigny, arrondissement de Châtellerault, dans le département de la Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine[2].

Historique

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représentation en couleurs d'une partie de carte antique.
Extrait de la table de Peutinger figurant le tracé de la voie romaine allant de « Lemonio » (Poitiers) à « Caesaroduno » (Tours).

Une portion de voie d'époque gallo-romaine (ou via romana), reliant la cité antique de Limonum (actuelle ville de Poitiers) à celle de Cæsarodunum, a été mise en évidence au sein de la commune de Cenon-sur-Vienne vers la fin du XIXe siècle[3]. Au niveau de la ville de Cenon, cet itinéraire antique, d'une longueur totale de 42 « Grande lieues » gauloises[Note 1] soit l'équivalent d'une distance recouvrant environ 102,3 km, est notamment marqué par la présence de plus de dix bornes leugaires gallo-romaines, abusivement dites milliaires[3]. Il est en effet plus juste de parler de bornes leugaires lorsqu'elles indiquent les distances en lieues gauloises, et non pas en milles romains, comme c'est le cas ici. Par ailleurs, l'installation du premier de ces blocs de pierre a été très probablement liée à des travaux de restauration de la chaussée constituant la route gallo-romaine[4].

Le premier de ces marqueurs de réseau viaire a été mis en évidence en 1928, alors qu'il gisait au sein d'un complexe funéraire[5]. Après identification, cette borne leugaire gallo-romaine s'est révélée avoir fait l'objet d'une spolia afin d'être réutilisée comme sarcophage.

Par arrêté ministériel, la borne bénéficie d'une inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le [6].

Dans la seconde moitié des années 1960, des investigations préventives effectuées sur l'une des extrémités du cimetière antique de Cenon, ont permis de révéler un second milliaire, quasiment semblable à celui retrouvé dans les années 1920[4]. Cette deuxième occurrence porte également une inscription en tout point identique à celle apparaissant sur la borne de 1928, à l'exception du chiffre romain « V »[4]. Toutefois, selon l'archéologue François Eygun, ce caractère numéral aurait été très probablement effacé[4].

En outre, d'après l'analyse du spécialiste, les deux bornes, toutes deux agrémentées du terme « Fines », indiqueraient l'emplacement du « Vieux Poitiers », un site gallo-romain devenu lieu-dit de la commune poitevine[4].

L'inscription

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Présentation

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La citation suivante, en caractères latins, a pour objectif de présenter l'inscription de la borne milliaire :

« \fmp(erator) Caesar Divi Taiani Partitici f (Mus), Divi Nervae nepos, [Trai]- anus Hadrianus [Augustus)}, pontif{ex) maximus, \tribun]ic(ia) potes tat(e) VII, co[n)s{ulf) JIÌ, [Lim{ono) XI], Fin(ibus) V. »

— [5].

Analyse épigraphique

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L'analyse épigraphique de l'inscription apparaissant sur la borne de Cenon-sur-Vienne, permet de dégager trois éléments matériels[5].

Le premier de ces faits, à caractère géographique, vient corroborer l'hypothèse selon laquelle ce milliaire est destiné à servir de marqueur de la voie romaine allant de Limonum jusqu'à Cæsarodunum, route antique attestée sur le document cartographique de Peutinger[5].

Le second élément, de nature chronologique, permet de définir une datation précise de son érection : la borne est attribuable à l'an 123 apr. J.-C., signifiant ainsi qu'elle a été façonnée et mise en place sous le règne de l'empereur Hadrien (76-138)[5].

Enfin, le troisième fait, de nature métrique, permet d'établir que ce milliaire appartient, au cours de l'époque gallo-romaine, à la civitas — ou cité, peuple — des Pictones et ce, en raison de l'usage double des distances en « leugae »[5]. En effet, ce type de calcul métrique, ayant pour point de référence le principal centre urbain de la région poitevine sous sa forme antique, autrement dit Limonum/Poitiers, est, selon Maurice Besnier, caractéristique de ce peuple[5].

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Une « Grande lieue » gauloise, selon les travaux de Konrad Peutinger, puis les analyses métriques réalisées par le pasteur et historien Auguste-François Lièvre, équivaut à 2 436 mètres[3].

Références

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  1. a b c d et e « Borne milliaire romaine », sur le site Base Mérimée du Ministère de la Culture et de la communication, (consulté le ).
  2. « Mairie de Cenon-sur-Vienne », sur le site OpenStreetMap (consulté le ).
  3. a b et c Jacques Dassié, « La grande lieue gauloise : Approche méthodologique de la métrique des voies. », Gallia, CNRS Éditions, t. 56,‎ , pages 288 à 300 (DOI 10.3406/galia.1999.3011, lire en ligne, consulté le ).
  4. a b c d et e François Eygun, « Poitou-Charentes. », Gallia, CNRS Éditions, t. 27, no fascicule 2,‎ , page 278 (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b c d e f et g Maurice Besnier, « Notes sur les routes de la Gaule romaine. », Revue des Études Anciennes, t. 31, no 4,‎ , page 335 et 336 (DOI 10.3406/rea.1929.2547, lire en ligne, consulté le ).
  6. « Borne milliaire romaine », notice no PA00105373, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture