Brouillards

prélude pour piano de Claude Debussy

Brouillards est le premier prélude du deuxième livre des Préludes pour piano de Claude Debussy.

Brouillards
L 131 (123) no 1
page du manuscrit.
Première page du manuscrit autographe

Genre Prélude
Musique Claude Debussy
Durée approximative min
Dates de composition 1911-1912
Création
Paris, salle Érard
Interprètes Claude Debussy
Fichier audio
Brouillards
noicon
interprété au piano par Marcelle Meyer (1956)

Présentation modifier

Brouillards est composé entre 1911 et 1912[1], et créé à Paris le à la salle Érard, par le compositeur au piano[1]. L'œuvre est également donnée au sein du cycle complet du deuxième livre des Préludes, le à Londres, au Aeolian Hall, par Walter Rummel[2].

La partition est publiée par Durand en 1913[1].

Analyse et commentaires modifier

Mesures du début de Brouillards.

Brouillards, d'une durée moyenne d'exécution de trois minutes environ[3], est de tempo « modéré », à
.

La pièce, l'une « des plus admirables de la série[4] » selon Guy Sacre, donne le ton du deuxième livre de Préludes, celui d'une « maîtrise accrue, faite d'audaces et de nouveautés qui n'ont rien perdu de leur force aujourd'hui[5] ».

Le prélude présente une « écriture clairement bi-tonale superposant d'entrée de jeu ut et sol bémol. La pièce semble se polariser cependant in fine plutôt sur le do, cependant qu'un motif fugitif et inquiétant surgit du « fog londonien » comme un personnage d'Edgar Poe, en do dièse[6] ». Dans l'ensemble, la main droite joue sur les touches noires du piano, en rapides arpèges descendants, tandis que la main gauche se cantonne aux touches blanches[4].

Pour Alfred Cortot, le morceau est « une vapeur de sonorités, en suspens dans la superposition, à la seconde mineure, de tonalités qui se confondent, [et] prête un aspect irréel, presque fantômal, à la ligne mélodique qui tente de s'en dégager. Quelques brèves lueurs, rayons de phare sitôt happés par la brume, et dont le brusque évanouissement rend l'atmosphère plus équivoque et plus incertaine encore[7] ».

Pour Vladimir Jankélévitch, le prélude « laisse frissonner comme un voile les quintolets de triples croches et pousse la déréalisation de la matière jusqu'à la plus extrême limite de la ténuité[8] ».

Sacre relève la « beauté des mesures ultimes qui, comme si souvent chez Debussy, rentrent dans le silence originel[4] ». Pour Jankélévitch, dans cette fin du prélude, « un dernier filet de vapeur agonise, [...] dans les feuillages d'octobre[9] ».

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue François Lesure, Brouillards porte le numéro L 131 (123) no 1[1].

Discographie sélective modifier

Références modifier

  1. a b c et d Lesure 2003, p. 552.
  2. Lesure 2003, p. 553.
  3. (en) Robert Cummings, « Brouillards, prelude for piano, CD ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  4. a b et c Sacre 1998, p. 925.
  5. Halbreich 1987, p. 311.
  6. Lebrun 2018, p. 128.
  7. Cortot 1981, p. 37.
  8. Jankélévitch 2020, p. 277.
  9. Jankélévitch 2020, p. 285.
  10. Christopher Howell, « Debussy 4 Thiollier 8553293 [CH]: Classical CD Reviews - April 2007 MusicWeb-International », sur www.musicweb-international.com (consulté le )
  11. Jed Distler, « Debussy: Preludes Books 1 & 2 - Classics Today », sur www.classicstoday.com,
  12. Julian Sykes, « Classique. Le Debussy sanguin de Jean-Efflam Bavouzet », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne)
  13. Pierre-Jean Tribot, « Le beau Debussy de Noriko Ogawa », sur ResMusica,
  14. Pierre Gervasoni, « Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Bibliographie modifier

Liens externes modifier