Caméra cachée (humour)

type de programme télévisé humoristique

Une caméra cachée (ou plus anciennement, caméra invisible, ou encore télémiroir selon une recommandation de 1975 du Cilf, et désormais souvent nommée caméra discrète voire « cam cache » sur les réseaux sociaux) est le nom donné par métonymie à un type de programme télévisé humoristique dans lequel une équipe de tournage plonge des personnes dans des situations invraisemblables (notamment grâce à des complices comédiens) en leur faisant croire qu'il s'agit de la réalité[1],[2]. Le but est de les filmer à leur insu pour que le spectateur puisse observer leurs réactions face à cette situation[3],[4].

Les débuts de la caméra cachée

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Alors que dans les années vingt, les cinéastes Dziga Vertov ou Jean Vigo, dans À propos de Nice, utilisent des caméras cachées à des fins documentaires, Allen Funt propose en 1948 la première émission de caméra cachée à la télévision[5], Candid Camera, sur la chaîne ABC[6]. Auparavant, il avait déjà préparé des caméras cachées sous forme de courts-métrages[7]. Dans le chapitre VII de son roman Prudence Rocaleux (Wikisource), publié en 1945, la romancière Marthe Fiel décrit une scène de caméra cachée tournée pour un film[8].

C'est au début des années soixante que le concept arrive en Europe, dans l'émission Sans rancune de Georges Konen sur la Radiodiffusion-télévision belge[9].

Construction du programme

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Le plus souvent, l'émission est montée en un enchaînement de courtes séquences, dont chacune met en scène des victimes différentes. Certaines émissions imaginent cependant des scénarios plus élaborés, avec la complicité des proches de la victime, pour plus de réalisme. Afin de suivre ce cheminement, le résultat à la diffusion est plus long, et le dispositif n'est utilisé que pour une seule victime : c'était par exemple le cas de Surprise sur prise, qui piégeait des célébrités.

La séquence classique de ce type de programme est le moment où le piège est révélé à la victime, et son soulagement de comprendre qu'il s'agissait d'un canular.

Pièges classiques

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  • L'homme statue : un comédien se fait passer pour une statue, et se met brutalement en mouvement au passage de quelqu'un : l'intérêt est de voir la réaction de ce dernier, surpris par l'animation de ce qu'il prenait pour une simple statue.
  • Le policier dont le comportement est contraire à sa fonction.

Controverses

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Il arrive que des séquences de caméra cachée relèvent de l'agression ou consistent à faire peur à des personnes impliquées.

Ainsi, en 2016, les auteurs de la chaîne youtube Trollstation ont été condamnés à la prison ferme pour une de leurs caméras cachées mettant en scène un faux cambriolage durant lequel une des personnes présentes s'est évanouie[10].

Certains auteurs de caméras cachées sont habitués aux polémiques, tels Rémi Gaillard et Marie s'infiltre, le premier ayant commis, dans le cadre de ses vidéos, plusieurs agressions sexuelles[11].

Liste d'auteurs de caméras cachées et d'émissions spécialisées

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Ce type de programmes peut faire l'objet d'émissions à part entière, ou seulement de pastilles dans des émissions plus générales. Elles peuvent également servir de transition entre deux émissions, de manière aléatoire et sans faire l'objet d'une programmation précise, à l'instar des clips musicaux.

Allemagne / Suisse germanophone

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Droit à l'image

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En principe, la diffusion des images tournées nécessite le consentement de la victime du piège.

Variantes

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Une variante de la caméra cachée consiste à tourner avec une caméra parfaitement visible de la victime, en l'informant qu'elle est filmée, mais en lui annonçant un motif différent du but réel.

Par exemple :

  • Raphaël Mezrahi a invité de nombreuses personnalités en leur faisant croire à une interview tout à fait classique ; en fait, elles se retrouvaient face à Hugues Delattre, un journaliste ringard, aux questions et aux commentaires ineptes.
  • Plus récemment, dans les émissions Le Soiring puis Manu et Bruno sont dans la télé, Bruno Guillon réalise un micro-trottoir intitulé Une ville est une ville dans lequel les passants croient répondre à des questions sur l'aménagement de la ville de Paris ; en fait, l'animateur en profite pour rapprocher subrepticement le micro du visage de sa victime, jusqu'à les empêcher de parler, tout en gardant son naturel et en continuant à poser des questions.

Une autre variante de cette démarche est sa version radiophonique, avec les canulars téléphoniques réalisés par exemple par Francis Blanche sur Europe 1 dans les années 1960, ou sur France Inter par Jean Sas dans les années 1970.

Passage dans la vie courante

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Le soupçon d'être piégé par une caméra cachée est passé dans le langage courant pour signifier que l'on juge grotesque la situation dans laquelle on se trouve : « C'est pour la caméra cachée ? ».

Voir aussi

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Article connexe

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Références

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  1. (pt-BR) « Pegadinha do Silvio Santos vira notícia no exterior », sur veja.abril.com.br.
  2. (pt-BR) « Polêmica pegadinha de Silvio Santos ganha repercussão internacional », sur natelinha.uol.com.br.
  3. (pt-BR) « Nova pegadinha de Silvio Santos vira hit na internet. Assista! », sur gente.ig.com.br (pt).
  4. (pt-BR) « Pegadinha do "Programa Silvio Santos" vira hit em sites internacionais », sur f5.folha.uol.com.br.
  5. Fabien Morin, « L'histoire de la caméra cachée à la télévision », sur Le Figaro, (consulté le ).
  6. (en) Fred Nadis, « Citizen Funt: Surveillance as Cold War Entertainment », Film & History: An Interdisciplinary Journal of Film and Television Studies (en), vol. 37, no 2,‎ , p. 13–22 (ISSN 1548-9922, DOI 10.1353/flm.2007.0059, lire en ligne, consulté le ).
  7. (en) « InMemoriam.com - Allen Funt », sur allen-funt.inmemoriam.org (consulté le ).
  8. Marthe Fiel, Prudence Rocaleux, Paris, La bonne presse, (lire sur Wikisource), « Chapitre VII », p. 143-163
  9. a et b Jean-François Lauwens, « La Une. Un documentaire – ce samedi – sur l’histoire franco-centriste de la caméra cachée : De la « Candid Camera » à Damiens », sur Le Soir, (consulté le ).
  10. « Prison ferme pour des farceurs et leurs faux vols de tableaux dans des musées de Londres », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Clémence Bodoc, « Rémi Gaillard et les agressions sexuelles banalisées », sur madmoiZelle.com, (consulté le ).
  12. « LVMLOSANGELES », sur LVMLOSANGELES (consulté le ).