Camille Granddemange

ingénieur français
Camille Granddemange
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 62 ans)
Nationalité
Formation
Activité

Félix Joseph Camille Granddemange, connu comme Camille Granddemange, né le à Senones[1] dans le département des Vosges et mort le [2], est un ingénieur et industriel vosgien, constructeur mécanicien spécialisé en chaudronnerie, machines à vapeur, locomotives, dépurateurs d'eau et tapis élévateurs de marchandises.

Biographie modifier

Prénom et patronyme modifier

Son prénom usuel est Camille, comme le précise Henri Jouve dans son Dictionnaire biographique des Vosges[3] et comme il figure dans l'Annuaire de la Société des ingénieurs civils de France. De plus, l'annonce du décès de Granddemange dans le Procès-verbal de la séance du de la Société des ingénieurs civils donne C. Granddemange[4].

Son nom est le plus souvent orthographié Granddemange, conformément à son nom de naissance, mais certaines publications du XIXe siècle l'écrivent parfois par erreur avec l'orthographe Grandemange[5], selon la forme la plus courante de ce patronyme dans l'Est de la France.

Famille modifier

Issu d'une famille vosgienne de longue tradition artisanale dans la menuiserie et l'art (sculpture et dorure), il est l'arrière-petit-fils de Pierre Joseph Granddemange[6] (1744-1825), prévot et maître sculpteur-doreur à Senones, lui-même descendant d'Adrian Granddemenge, Maistre bourgeois de Remiremont[6] (1638-1716), lui-même fils de Mathias Grand Demenge, Bourgeois de Remiremont[6],[7] (ca 1615-1660).

Félix Joseph Granddemange est le fils majeur de Félix Pierre Joseph Granddemange[6], ébéniste[1] à Senones, et de Anne Eugénie Claudel[1].

Le , il épouse Aglaé Jeanne Marie Guin à Paris 11e, née le à La Chapelle (département de la Seine). À la date du mariage, Camille habite au 84, rue Oberkampf dans le 11e arrondissement de Paris[8].

Il se marie en secondes noces avec Louise Sophie Mennesson, née à Troyes le , sans profession, de 14 ans sa cadette[2] le à Troyes[9]. Au moment de ce mariage, il réside au 111 rue Saint-Maur à Paris 11e arrondissement, son acte de mariage précisant — veuf de Aglaé Guin, décédée à Paris 11ème arrondissement le 29 septembre mil huit cent quatre vingt un —.

Carrière modifier

En 1860, il entre à l'âge de 17 ans à l'école des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne[4] où il fait ses études supérieures[10], dont il sort ingénieur[3] avec le titre de major[11].

Il débute modestement sa carrière professionnelle comme ouvrier et ajusteur-monteur aux ateliers du Creusot[11]. Puis il exerce les mêmes fonctions aux ateliers Warral-Elwel et Poulot à Paris[11].

En 1866, il s'associe avec Émile-Victorien Olry[10], né à Neuvillers-sur-Fave dans le département des Vosges le et mort le [10], un autre ingénieur du même domaine, compatriote vosgien, camarade et ami d'études dans la même école d'ingénieurs, promotion 1859-1862 de l'École des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne. Ils fondent en 1866 la Maison Olry Granddemange[10], sise aux 81-83 rue Saint-Maur à Paris, puis au 113 rue Saint-Maur[note 1], groupe industriel de bonne renommée à l'époque[10]. Par la suite, ils s'adjoignent les services d'un troisième ingénieur civil des arts et manufacture, Jean François Marie Coulanghon, né le à Eygurande dans le département de la Corrèze[12] et mort le à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines[12], qui fut un temps ingénieur-chef du bureau central des études à la Compagnie des Chemins de fer d'Orléans à Rouen, puis ingénieur de la construction et ingénieur conseil de la compagnie des tramways du Nord, et entrepreneur des travaux publics[13],[12]. Le groupe industriel ainsi formé, qui devient alors Olry, Granddemange et Coulanghon[13], fera l'objet d'une collaboration de 30 ans, de 1866 à 1896.

Camille Granddemange est membre de la Société des ingénieurs civils à partir de 1887[4].

Mort modifier

Camille Granddemange décède le à Paris, alors qu’il habite au 111 rue Saint-Maur dans le 11e arrondissement[2]. Ses obsèques et son inhumation ont lieu le dimanche [11], et le défunt est honoré par les discours de F. Cornesse (lauréat de l'École des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne de la promotion 1859) et de Émile Haret (lauréat de l'École des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne de la promotion 1860)[11].

Les inventions et les expositions universelles modifier

Camille Granddemange est notamment le concepteur de dépurateurs d'eau[14].

Les inventions de Olry, Granddemange et Coulanghon concernant les machines à vapeur[15] ont été consacrées, pendant les grandes expositions universelles de Paris dont celle de 1889, par 11 récompenses dont 3 médailles d'argent, 3 médailles d'or et 5 diplômes d'honneur[10], notamment pour des machines élévatoires de distribution d'eau dans les villes, et des machines centrifuges à grand débit sous haute pression[10]. Leur industrie concernait également les locomotives.

Il s'associe également à l'ingénieur-électricien Alexis Jean-Baptiste Cance (né le à Souilhol, commune de Saint-Céré dans le département du Lot[16] et mort en 1926[17]) et son fils Albert Cance (mort le [18]), ingénieur des Arts et Manufacture, tous deux de la Maison Cance et fils et Cie pour concevoir des tapis élévateurs de marchandises appelés Système Cance Granddemange[19].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Annuaire de la Société des ingénieurs civils de France.

Références modifier

  1. a b et c « Acte de naissance de Félix Joseph Camille Granddemange », Registre d'état civil de Senones, cote Edpt458-71059, année 1843, vue 8/27, No 164, sur Archives départementales des Vosges
  2. a b et c « Acte de décès de Camille Granddemange », sur Archives départementales de Paris, 11e arrondissement, registre de décès du 4 juin 1906 au 16 juin 1906, cote 11D 212, vue 6/31, page de droite en bas, acte N°2154 (consulté le ).
  3. a et b « Biographie partielle de Camille Grandemange », sur ecrivosges.com
  4. a b et c « Procès-verbal de la séance du 5 octobre 1906 », décès de C. Granddemange, Mémoires et compte-rendu des travaux de la société des ingénieurs civils, (consulté le ), p. 533
  5. Allard, Le Blanc, Joubert, Pottier, Tresca, « Expériences faites à l'exposition d'électricité », erreur orthographique sur le nom de Camille Granddemange, sur Archive.org (consulté le ), p. 6 et 7.
  6. a b c et d « Ascendance de Félix Joseph Camille Granddemange », sur geneanet.org (consulté le )
  7. « Arbre généalogique de la famille Granddemange de Senones », sur geneanet.org (consulté le ).
  8. « Acte de mariage de Félix Joseph Camille Granddemange et de Aglaé Jeanne Marie Guin, cote V4E 1405, acte 1411, 5 novembre 1868, vue 29/31, page de droite », sur Archives numérisées de Paris, 11e arrondissement, Paris (consulté le ).
  9. « Acte de mariage de Félix Joseph Granddemange et Louise Sophie Mennesson », sur Archives départementales de l'Aube, registre des mariages 1535-1919, cote 4E387_480, 19 juin 1883, vue 167/375, acte N°186, page de gauche en bas (consulté le )
  10. a b c d e f et g [PDF]« Biographie d'Émile-Victorien Olry (notice nécrologique) », Bulletin administratif no 10, octobre 1896, p. 718 à 723 sur clio.ish-lyon.cnrs.fr, consulté le 11 août 2016
  11. a b c d et e « Bulletin administratif n° 6, juin 1906 », sur clio.ish-lyon.cnrs.fr, (consulté le )
  12. a b et c « Données généalogiques de Jean François Marie Coulanghon », sur geneanet.org (consulté le )
  13. a et b Les anciens élèves de l'École centrale, 1832-1888 : Coulanghon, , 198 p. (lire en ligne), p. 78
  14. E. Gouard et G. Hiernaux, Cours élémentaire de mécanique industrielle, t. II, H. Dunod et E. Pinat, (lire en ligne), p. 185.
  15. « Revue technique de l'exposition universelle de 1889 », Exemple de machine compound construite par MM. Olry, Granddemange et Coulanghon, sur cnum.cnam.fr (Conservatoire numérique des Arts et Métiers) (consulté le ).
  16. « Acte de naissance d'Alexis Cance », sur le site Leonore de culture.gouv.fr, .
  17. « Revue générale de l'électricité, volumes 1 à 10 », Rubrique nécrologique d'Alexis Cance, , p. 182
  18. « Revue générale de l'électricité, volume 56, numéro 2 », Décès d'Albert Cance, sur books.google.fr, (consulté le ), p. 24
  19. « La mécanique à l'exposition universelle de 1900 », Tapis élévateurs Cance et Granddemange, tome II, sur cnum.cnam.fr (Conservatoire numérique des Arts et Métiers) (consulté le ).