Canon alexandrin
Le Canon alexandrin ou classification alexandrine est une liste apparemment rédigée à l'origine[1] par les philologues d'Alexandrie Aristophane de Byzance et Aristarque de Samothrace au début du IIIe siècle av. J.-C., et citée par Quintilien[2] au Ier siècle apr. J.-C.
Contenu
modifierCette liste aurait eu pour objectif de sélectionner (ou approuver, admettre) les auteurs grecs les plus remarquables par la pureté de leur langue, à une époque où, selon les grammairiens alexandrins, la langue grecque est menacée[réf. nécessaire].
Selon Rudolf Pfeiffer[3], c'est seulement en 1768 que l'expression, abusive[4], de Canon alexandrin a renvoyé à une liste d'environ 80 auteurs classiques à étudier. De fait, le Canon a aidé à préserver les auteurs classiques qu'il contient mais, par un effet pervers, il a également plongé dans l'oubli les auteurs qui n'y figurent pas, qualifiés de mineurs, et qui auraient pourtant présenté beaucoup d'intérêt pour les historiens d'aujourd'hui.[réf. nécessaire]
Ce Canon influence encore beaucoup l'apprentissage du grec ancien à l'heure actuelle. Par exemple, les jeunes hellénistes apprennent toujours l'art oratoire classique dans la compilations de discours des « orateurs attiques », une autre liste, souvent confondue depuis le XVIIIe siècle, que le pseudo-Plutarque[5] aurait reprise de Caecilius de Calé Acté.
Composition
modifierLe Canon est constitué comme suit[6] :
- Poètes épiques
- Poètes iambiques
- Poètes lyriques
- Poètes élégiaques
- Poètes tragiques
- Première classe
- Deuxième classe (Pléiade tragique)
- Poètes comiques
- Comédie ancienne
- Comédie moyenne
- Nouvelle comédie
- Historiens
- Orateurs (les orateurs attiques)
- Philosophes
- Pléiade poétique
Notes et références
modifier- [à préciser] Voir Aune 2003.
- 1.4.3 et 10.1.53-72 ; Voir dans l'édition de Nizard (1865).
- Pfeiffer, 1968 (v. Bibliographie)
- Claude Calame, « La poésie lyrique grecque, un genre inexistant ? », Littérature, n°111, 1998, p. 87-110 (v. p. 88, n. 3) [lire en ligne (page consultée le 7 août 2023)]
- Voir, par exemple, Félix Dürrbach, « Introduction » in L'orateur Lycurgue. Étude historique et littéraire, Paris, Ernest Thorin, 1890, p. 1-3. [lire en ligne (page consultée le 7 août 2023)]
- À comparer avec le classement retenu par John Edwin Sandys, A History of Classical Scholarship, 1 (Cambridge, 1903, p. 130). [lire en ligne (page consultée le 7 août 2023)]
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Auguste Couat, La Poésie alexandrine, Bordeaux, 1882, rééd. Bruxelles, 1968
- (en) David E. Aune, « Alexandrian canon », dans The Westminster Dictionary of New Testament and Early Christian Literature and Rhetoric, Louisville (KY) et Londres, 2003, p. 29-30 (ISBN 0-664-21917-9) [lire en ligne (page consultée le 7 août 2023)]
- (en) Neil O’Sullivan, « Caecilius, the “Canons” of Writers, and the Origins of Atticism », dans William J. Dominik (Ed.), Roman Eloquence : Rhetoric in Society and Literature, Londres, 1997, p. 32-49 (ISBN 0-415-12544-8) (en ligne partiellement).
- (en) James E. G. Zetzel, « Re-Creating the Canon : Augustan Poetry and the Alexandrian past », Critical Inquiry, vol. 10 « Canons », no 1, , p. 83-105 (lire en ligne )
- (en) Rudolf Pfeiffer, History of Classical Scholarship from the Beginnings to the end of the Hellenistic Age, Oxford, 1968, part. vol. 1, p. 206-208 ; repr. 1998 (ISBN 0-19-814342-7).