Carnaval de Guyane

fête populaire en Guyane

Carnaval de Guyane
Des Touloulous qui défilent pendant la Grande Parade de Kourou.
Des Touloulous qui défilent pendant la Grande Parade de Kourou.
Généralités
Ville Principalement à Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni
Lieu En centre-ville
Date Entre l'Épiphanie et le Mercredi des Cendres
Participants Le roi Vaval, les Touloulous, Tololos, les Nègmarons, Zonbi baréyé, Jé farin, Bobi, Karolin, Lanmò (la mort), Sousouri (la chauve-souris), Djab rouj (diable rouge)

Le carnaval de Guyane est l'un des évènements majeurs de la Guyane[1],[2]. Il se déroule entre l'Épiphanie le premier dimanche de janvier, et le mercredi des Cendres en février ou en mars. Connu à l'international pour ses grandes parades, ses bals paré-masqués et son personnage emblématique le Touloulou, il est considéré comme le carnaval le plus long du monde[3].

Le carnaval de Cayenne, le carnaval de Kourou et le carnaval de Saint-Laurent du Maroni sont les plus importants des carnavals guyanais.

Histoire modifier

Description et origine modifier

Carnaval de Cayenne en 1903.

Cette fête appartient à la culture créole guyanaise. Il a pour origine le carnaval tel qu'il est pratiqué en Europe. Au début de la colonisation, les colons pratiquaient le carnaval, mais il était interdit aux esclaves. Bravant l'interdiction, les esclaves pratiquaient le carnaval, dans des fêtes clandestines. Ils y voyaient un moyen de retrouver un peu de liberté, de commémorer comme les Africains la fertilité et les moissons et de tourner en dérision les colons. Aujourd'hui les communautés métropolitaines, brésiliennes et chinoises y prennent part[4].

Il a une durée variable fixée par les fêtes religieuses, il a lieu entre l'Épiphanie au début de janvier, et le mercredi des Cendres marquant le début du Carême calculé selon la date de Pâques en février ou mars. Il a lieu du vendredi soir au lundi matin[5].

Les jours gras clôturent le carnaval, il s'agit du mercredi des Cendres[5].

Costumes traditionnels modifier

Il existe plusieurs costumes traditionnels qui représentent des figures mythiques du carnaval guyanais.

Le costume était unique et commun à tous. C'est lors des vidés, que le masque ne devenait plus obligatoire pour tous et était retiré en fin d'après-midi, vers 18 heures lors du vidé[6].

Roi Vaval modifier

Le roi Vaval est un personnage imaginaire, qui symbolise le dieu du carnaval, pour sacraliser cette manifestation qu'est le carnaval guyanais. Dans la tradition guyanaise, c'est à lui que revient l'honneur de déclarer ouverte la saison[7]. Il est le symbole de l'ouverture et de la fermeture du carnaval. C'est lui qui ouvre les portes carnavalesques. Il est incinéré le mercredi des Cendres - signe que la saison festive est bel et bien finie. Il renaît de ses cendres un an plus tard pour autoriser l'ouverture d'une nouvelle saison festive[7].

Le Touloulou modifier

Le Touloulou est un personnage du carnaval de Guyane. Il se déguise pour aller danser dans les salles de bal ou pour aller dans les rues. Ce personnage est couvert de la tête au pied afin de protéger son identité. Il apparaît à l'Épiphanie jusqu'au mercredi des Cendres. Les Touloulous des bals masqués sortent les samedis soir et les touloulous des rues sortent les dimanches après-midis[8].

Le Tololo modifier

Le Tololo est l’équivalent masculin du Touloulou. Le bal Tololos est un bal organisé lors de Carnaval de Guyane où les hommes sont masqués. Ils peuvent inviter les femmes à danser et celles-ci n'ont pas le droit de refuser. Le bal Tololos est perçu comme une forme de revanche des hommes sur les bals des femmes Touloulous[9]. Les Tololos sont alors les rois des soirées carnavalesques.

Le public du bal Tololo est de plus en plus nombreux : il est en majorité composé de jeunes dont la moyenne d'âges se situe autour de 35 ans. Cette évolution prouve que la jeune génération s'est approprié cette nouvelle forme de divertissement et l'apprécie tout autant que le bal paré-masqué traditionnel. Le public du bal Tololos, tout comme celui des bal paré-masqués traditionnels, se compose surtout, de Créoles guyanais, antillais et de Métropolitains[10].

Le concept du bal Tololo est apparu en 1991. Il est l'œuvre d'une bande d'amis blancs qui ont, à l'origine, organisé une soirée privée. Trois endroits assuraient la mise en place de cette festivité : l'Oasis, un bar-restaurant situé sur la plage dans le quartier résidentielle de Remire-Montjoly, le Kindal-Califourchon et Polina. Tous les ans, ce bal se déroule le vendredi avant les Jours gras[11].

Le Tololo invite à danser les femmes de son choix qui sont vêtues en simples tenues de soirée et démasquées. Eux aussi doivent respecter l'anonymat et pour pas être reconnus beaucoup se déguisent. Comme dans le bal "classique", les cavalières offrent à boire aux Tololos qui les font danser.

Le choix du costume est plus libre. Le Tololo respecte l'anonymat, mais s'autorise à se déguiser en léopard, bagnard, diable, curé, super héros, pirate, apiculteur, etc. Le Tololo exprime son individualisme à travers le choix du costume, son désir à travers la danse et la parole et crée au fur et à mesure ses propres règles qui régissent la relation à l'autre. L'expérience du bal Tololo permet à la cavalière de comprendre le plaisir des danseurs des bals touloulous[12].

Le Nègmaron modifier

Nègmarons à la parade de Cayenne en 2024.

Le Nègmaron (créole pour Nègre marron) est un personnage faisant référence à l'époque de l'esclavage, et symbolisant l'esclave fugitif en marronnage dans la forêt (le "marron")[13]. Durant le carnaval, ces personnages portent chacun un bandeau autour de la tête et un kalembé (pagne masculin Bushinengue), tous deux de couleur rouge. Ils se teignent l'ensemble du corps en noir avec un mélange d'huile et de suie (dans les Antilles, les gwo-siwo ou goudwon s'enduisent le corps d'un mélange de mélasse) et pour se faire mieux voir, tiennent dans leur bouche un awara, fruit de palmiers oléagineux, de couleur orangée[13] ou du roucou[14].

Dans le défilé, les « Nègmaron » agissent le plus souvent en groupes et tiennent le rôle de police des festivités. Ils permettent le passage des groupes de Touloulous masqués. Ils ne marchent pas, ils courent. Ils ne parlent pas, ils crient. Les « Nègmaron » se noircissent le corps, les gens ont peur d'eux. Ils sont laids. Ils sont en marge de la société, devant lesquels il faut impérativement fuir[15].

Zonbi baréyé modifier

Zonbi baréyé au carnaval de Cayenne en 2024

Le "zonbi baréyé" (ou "baré yé" ou "zonbi" en créole guyanais et "zonbi baréyo" dans le créole francisé) est un personnage de carnaval figurant un zombie[5]. Les "Zonbi baréyé" ou les "Zonbi cernez" sont des personnages issus des légendes créoles[16]: ils se réveilleraient et sortiraient de leur tombe pour prendre l'esprit de quelqu'un[17].

Ce personnage traditionnel du carnaval est vêtu d'une combinaison blanche nouée d'une ceinture rouge. Leur tète est cagoulée en forme de chat. Les "zombis bayéro" défilent en bandes et respectent les mêmes règles. Ils circulent avec une corde au milieu au milieu de laquelle ils emprisonnent les spectateurs tout en sifflant, faisant la ronde et chantant un air caractéristique "o zonbi baré yo, baréyo".

Selon la légende le zonbi est le chef des Neg Marrons. Il symbolise traditionnellement une liberté retrouvée complète et sans restriction. Cette corde que les "zonbi baréré" guyanais tiennent à la main est la représentation du lien qui unit le Zumbi et ses "quilombolas" dans la mort.

Jé farin modifier

Ce costume est tout blanc. Il est constitué d'un pantalon, une chemise, un chapeau pointu et un masque. Il rappelle à tous un métier traditionnel : le boulanger. La tradition veut que les enfants jouent avec lui, et en réponse le jé farin les enfarine[5].

Bobi modifier

Trois Bobi et leur "dresseur" lors du carnaval de Cayenne en 2024

Bobi est l’un des personnages traditionnels du carnaval guyanais. Il représente un animal imaginaire, un hybride mi-ours mi-éléphant[18].

L’origine de ce personnage est probablement liée à la venue de dompteurs d’ours et d’un éléphant en Guyane au début du XXe siècle[13].

Son déguisement en toile de jute recouvre son corps entièrement : c’est une combinaison à manches longues avec une longue queue et une cagoule dotée de deux larges oreilles d’où dépasse un long museau.

Bien qu’accompagné de son dompteur, il appartient à la famille des touloulous solitaires[19]. Son maître le tient à l’aide d’une corde, et Bobi doit exécuter les ordres de ce dernier, chanter ou danser au son de l’instrument de musique du maître (flûte, ti bwa…) sous peine d’être battu[20].

Cependant, Bobi n’en fait qu’à sa tête[21]. Personnage mi-homme mi-animal, enchaîné, ridiculisé, maintenu en servitude, il représente l’image tragique de l’esclave.

Par sa désobéissance, il remet en cause l’ordre et l’autorité coloniale de l’époque[22].

Karolin modifier

Le personnage Karolin lors du défilé de carnaval février 2023 à Kourou

Le personnage de Karolin, aussi écrit "Caroline"[23], est un personnage comique du carnaval de Guyane.

Karolin est une femme anglaise. L'orpaillage lui a permis de devenir riche[24]. Elle porte son mari sur son dos et l'oblige à se déplacer ainsi afin de le protéger des autres femmes et de le garder auprès d'elle[24].

Ce personnage aime amuser la foule[24]. Il participe aux inversions des hiérarchies sociales, notamment de la domination masculine. Ce personnage est incarné par un homme qui prête ses jambes à la femme alors que son buste et sa tête sont prêtés au mari. Le costume de la femme, de la tête à la taille, est un mannequin rembourré dont les bras sont cousus sur le dos du mari. Le costume du mari a des jambes également rembourrées et cousues autour de la taille du mannequin féminin. JKarolin est inclinée vers l'avant, et semble avoir des difficultés à marcher et à porter le poids du mari[23].

Karolin ressemble au vieux qui porte le jeune sur son dos, un personnage des carnavals d'Europe qui illustre le rite d'inversion[23].

Lanmò (la mort) modifier

Lanmò, soit "la Mort" en français, est un personnage né de l'imaginaire collectif guyanais. Il permet de conjurer la peur de la mort contrairement au "jé farine" qui signifie la joie. Ce personnage représentant l'échéance ultime de l'homme et est un personnage phare du Carnval guyanais, présent depuis longtemps dans la tradition.

Le personnage de Lanmò est lié à la colonisation. Il est présent dès le début de la Traite des Noirs à partir du XVIIe siècle dans certains rituels. Les africains perdant leur liberté étaient réduits en esclavage et voyaient mourir beaucoup des leurs dans les cales des navires. Puis arrivés dans les habitations, ils mourraient de maladie, de malnutrition et de suicide.

Ainsi, la mort était représentée par le linceul et la couleur de leurs bourreaux considérant l'esclave comme sa propriété et ayant tout pouvoir sur lui. La Mort les poursuivait même après l'Abolition de l'esclavage en 1848, car laissés à leur sort, les esclaves affrontaient la misère qui décimait la colonie. abandonnée par le maître[25].

À travers ce personnage carnavalesque, l'idée de la mort est exorcisée. Il est né de l'imaginaire catholique des esclaves, qui souhaitaient tourner en dérision leurs pensées mortifères. Lorsqu'il défile dans les rues de Cayenne, Lamno s'amuse à envelopper quelqu'un du public de sa cape. Il fait alors semblant de l'emporter dans l'autre monde, ce qui entraine des cris de panique dans la foule[26]. Ce personnage court par bandes, symbolisant les âmes des morts qui circulent sur la terre et surveillent les hommes. Avec son déguisement, ce personnage effraie les spectateurs et particulièrement les jeunes enfants.

Le carnavalier est vêtu d'une cape blanche, d'un pantalon, d'une chemise et d'une cagoule de cette même couleur. Le masque porté est une tête de mort[14]. Aucune partie du corps n'est découverte. Lamno est recouvert d'un drap et détenait, jadis, des épingles dans son costume afin de piquer les spectateurs trop téméraires afin de rappeler les sévices des maîtres pour punir de toute rébellion.

Aujourd'hui, on retrouve plusieurs variantes de ce costume car il est représenté à travers le monde, notamment au Mexique où l'on fête la mort. Il peut être constitué d'une combinaison noire affichant un squelette. Ce costume est très courant durant Halloween.

Sousouri modifier

Le Sousouri (chauve-souris en français) est un personnage typique du carnaval guyanais représentant une chauve-souris.

Djab rouj (diable rouge) modifier

Les Diables rouges constituent l'une des figures emblématiques du Carnaval guyanais : ils représentent le pécheur, soit le responsable de tous les désordres qui se produisent au cours de la période carnavalesque. Ils sont habillés de noir et de rouge et défilent le jour du Mardi Gras - jouissant d'un moment de débauche pulsionnel dépassant les normes[27].

Le Diable rouge trouve sa source première dans le Christianisme avec l’Evangélisation des esclaves ainsi que des théâtres de France au Moyen Âge. En mettant en scène différents passages bibliques, cette figure représente la lutte entre le Bien et le Mal. Il s'agit d'une mise en scène du péché et de l’enfer.

Pour les croyants en Dieu créateur, son origine se trouve dans la Bible depuis le livre de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse aux chapitres 13 et 20. Le Diable Rouge représente aussi l’adversaire et du séducteur. Cependant pour les irréligieux, il fait figure de rebelle et de parole divergente - signes d'insoumission au Dieu unique - mais constitue également le symbole de la liberté, qui donne place à l’orgie et la sexualité débridée - empreintes diaboliques. Le défilé du Mardi gras à travers les rues de Cayenne est une manière de contredire l’enseignement des prêtres Jésuites.  

Cependant, il n’existe pas que des Diables rouges, mais aussi les Diablesses du mercredi des cendres encore appelées "pleureuses", vêtues de noir et de blanc. Ces dernières viennent du Portugal, d’Espagne et de petites localités de France mais aussi dans des cérémonies rituelles d’africaines.   

Le Diable rouge détient la mission d’accompagner Vaval, le Roi du Carnaval jusqu’à son incinération : sa présence annonce donc la fin prochaine de ce dernier.

Traditionnellement, les diables rouges portent des costumes cousus en tissus de satin de couleur noire d’un côté et rouge de l’autre côté. Ornés de perles, de paillettes et parfois de miroirs pour certains, accompagnés d’une fourche à trois dents (tridents) à la main, d'une queue, de deux cornes attachées sur un capuchon rouge, ils reflètent l'image du Diable. Ils portent un grand masque de toile hideux et mobile au maxillaire inférieur, un tissu brodé qui ne cache que les yeux et le nez.

Les tirailleurs sénégalais modifier

Les tirailleurs sénégalais jouaient le rôle de gendarmes dans la colonie de Guyane. Un bataillon de tirailleurs Sénégalais avait débarqué au port de Cayenne pour assurer la sécurité et la protection du territoire suites aux émeutes, aux pillages et violences consécutives liés à l'empoisonnement du Gouverneur Jean Galmot le 6 août 1928[28]. Tous les trois ans, quelques soldats étaient renvoyés par les voies maritimes au pays afin de se ressourcer auprès de leurs familles. Les rotations ont été suspendues par défaut de transports maritimes du fait la guerre de 1939-1945. Les soldats restés trop longtemps loin de chez eux commençaient à s'impatienter et la rumeur courait qu'ils finiraient par provoquer des bagarres en ville si onn'envisageait pas de les faire rentrer chez eux.

En février 1946, un dimanche après-midi de carnaval à Cayenne au bal Titane du dancing Casino, un des membres d'un régiment de tirailleurs sénégalais essaye d'enlever le masque d'un Touloulou et ses amis tentent de la défendre[29]. La bagarre dégénère et devient un combat de rue général qui dure une bonne partie de la nuit et se termine en « bal brésilien. » Le lendemain, on compte huit morts et une cinquantaine de blessés : la compagnie des tirailleurs est rapatriée, mais l'incident tragique cause la suspension du carnaval à Cayenne jusque dans les années 1950[29].

Ce personnage du tirailleur sénégalais a été introduit dans la tradition carnavalesque guyanaise à la suite de cet incident : la tenue des tirailleurs a été reprise dans les défilés et fait partie des costumes traditionnels du carnaval guyanais[29]. Cette révolte a aussi laissé une chanson.

Les Vidangeurs modifier

Le terme "vidangeurs" évoque les bagnards envoyés à Cayenne. Ceux qui étaient en fin de peine se voyaient attribuer des taches peu glorieuses. Les vidangeurs assuraient un métier de nuit : leur fonction fondamentale étaient de vider les toilettes à cette époque ou les toilettes[30]. Depuis quelques années, ce thème a disparu du carnaval de Guyane - on suppose en raison de ce passé peu glorieux qui a marqué l'esprit des Guyanais. Les Guyanais veulent peut-être oublier et surtout faire oublier cette période du bagne[31].

Les vidangeurs vidaient les toilettes des maisons bourgeoises à l'aide d'une charrette tirée par un bœuf ou un zébu. Les vidangeurs étaient une bandes de bagnards chargés de la corvée de latrines, souvenir d’une réalité à l’évidence douloureuse[31].

Le costume renvoi à un vêtement propre à un groupe de personnes, à une culture ou à une époque[32].

Les vidangeurs portaient un costume unique à rayures noires et blanches et sont munis d'un seau noir et d'un chapeau pointu, noir ou blanc[33].

Les Balayeuses modifier

Les balayeuses sont des personnages du Carnaval censés nettoyer la rue avec un balai de coco[34]. Autrefois, le personnage était joué par des hommes de haute taille qui portaient un masque de veilles femmes mais aujourd'hui les femmes se sont appropriée le rôle des balayeuses[34]. Le balai est également un objet d'inversion : il n'est ici pas utiliser pour le nettoyage mais plutôt pour salir le temps du Carnaval[34]. Avec cet outil, les balayeuses salissent les pieds du public venu admirer le défilé[34]. Le balai est appelé "balai créole" car fait à la main à partir deux arbustes exploités dont la liane franche et la golette[34].

Le balai représente un symbole de puissance qui chasse les mauvais esprits de l'année précédente afin d'accueillir la nouvelle année[23].

Ces personnages féminins sont vêtus de costumes traditionnels, d'une robe généralement bleue, coiffés d'un foulard madras[23]. Leurs coiffure, leurs madras ainsi que leurs costumes rappellent l'époque de l'esclavage dans les champs. Ce personnage apparait toujours en groupe[35].

La balayeuses ressemble aux sorcières des contes de fées européens[36].

Les Coupeuses de cannes modifier

Autres costumes modifier

Il existe aussi beaucoup d'autres costumes, dont pour certains sont en voie de disparition comme :

  • l'Annglé bannan,
  • le Bèf vòlò bèf,
  • le Djab annan bwèt,
  • la diablesse.

Carnaval de rues modifier

Groupe défilant pendant la parade de Kourou.

Tous les dimanches après-midi (vers 15H), ont lieu les défilés dans les rues de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni (un peu plus tôt normalement). Des groupes déguisés selon la thématique de l'année, y défilent autour de chars décorés, au rythme des percussions, des cuivres et des instruments à corde. La préparation des groupes dure plusieurs mois avant le carnaval. Les groupes défilent devant des dizaines de milliers de spectateurs ravis qui se massent sur les trottoirs et les gradins aménagés pour l'occasion[37].

La musique du carnaval de rues en Guyane, se caractérise avec l’apport de nouveaux instruments, inspirés d’objets ordinaires, de la vie de tous les jours, comme les « bonm kochon » ou « bonm latcho kochon ». Ce sont des barils épais en plastique, qui permettent d’avoir une certaine étanchéité des produits importés et sont utilisés comme tambours. Dégagant un son d’une résonance impressionnante, ces bonm donnent un côté assez original aux orchestres des groupes ruraux[38].

Danseuse en fleur à Kourou.

Grandes Parades[39] modifier

Depuis les débuts des années 2000, est apparu une nouvelle manifestation du carnaval guyanais, les Grandes Parades. Il s’agit de concours annuels d’élégance, de danse et de prestations de groupes venant de toute la Guyane, mais aussi du Suriname, des Antilles françaises, du Brésil et de France métropolitaine qui s’affrontent. Les vainqueurs sont annoncés le lendemain dans les médias. Ces compétitions que l’on peut retrouver à Kourou (avec la Grande Parade du Littoral) comme à Cayenne (avec la Grande Parade de Cayenne), réunissent respectivement chaque année plus de 2000 participants et sont retransmis à la télévision en direct.

Groupes du carnaval de rue modifier

Les groupes les plus connus sont :

  • Kassialata
  • Caimite
  • Kalajirou
  • Piraye
  • Reno Band
  • Ijakata
  • Kouman
  • Chiré Ban'n
  • OsBand
  • les Belles de la Madeleine
  • Junior City
  • Wanted
  • Mayouri Tchô-NèG
  • Patawa Folia
Dragon chinois

Des groupes brésiliens, identiques à ceux que l'on rencontre au carnaval de Rio, sont également appréciés pour leurs rythmes et leurs costumes affriolants. La communauté asiatique de Guyane participe également aux défilés en apportant sa touche caractéristique, avec des dragons.

Carnaval en salles modifier

Bal paré-masqué modifier

Les dancings, appelées « universités » organisent des bals masqués durant lesquels les hommes viennent danser avec les Touloulous. Les soirées ont lieu les vendredis et samedis soir selon la commune. Cette tradition est propre à la Guyane, elle n'existe nulle part ailleurs[5], mais il existe maintenant des dancings sur Paris et certaines villes de France qui organisent des bals.

Le bal des Tololos est une innovation récente qui n'est apparue que depuis les années 1990. Lors de ces soirées, les hommes se déguisent et prennent le rôle des Touloulous (ils invitent les femmes non déguisées à danser). Ces soirées sont de plus en plus populaires et ont lieu plusieurs fois pendant le carnaval, le plus important étant le dernier vendredi avant les jours gras.

Les danses du carnaval sont la mazurka, la polka, la valse, le piké djouk et la biguine. C'est le Touloulou qui invite les hommes à danser, ils ne peuvent pas refuser[40]. Seules les Touloulous ont le droit de danser, si une femme non déguisée danse, l'orchestre s'arrête.

Les "universités" sont les suivantes :

Groupes et orchestres des bals modifier

Les Blues Stars.

Il existe plusieurs orchestres carnavalesques, les plus célèbres sont :

  • Les Mécènes, qui officient dans la salle Dancing Grand Palace, leur chanteur vedette était Bernard Inglis, décédé en 2002, il reste un pilier du carnaval Guyanais.
  • Les Blues Stars, qui jouent Chez Nana (le Soleil levant). Leur chanteur vedette est Victor Clet, dit Quéquette, si populaire que sa photo était imprimée sur les bouteilles de rhum Saint-Maurice lors du carnaval 2006[41].
  • Karnivor, qui compte en son sein Saül Sylvestre (auteur, compositeur)et 18 musiciens, Arnaud Champestaing, chanteur, Nadège Chauvet, chanteuse du groupe. Lors de la cérémonie des Lindor (qui récompense les artistes guyanais pour leur production chaque année), le groupe Karnivor fut récompensé par sept Lindor[42].

À la fin du carnaval, le dernier dimanche, deux groupes s'affrontent au cours d'un duel musical dans la salle du Grand Blanc.

Carnaval en chansons modifier

Dans le carnaval guyanais, les groupes avaient pour habitude de chanter pendant leurs défilés dans les rues. Aujourd'hui, pratique qui se modifie, les groupes d'une centaine de carnavaliers ne font que danser au son des orchestres de leurs groupes. Seuls les nombreux groupes à effectif réduit, avec ou sans orchestre, continuent de chanter des refrains traditionnels ou d'actualité, parfois grivois, que reprend souvent le public.

Cette pratique se retrouve maintenant dans les bals paré-masqués qui, à la base se faisaient sans chanteur. L'apparition de chanteurs ne s'est faite qu'aux XXe siècle, grâce au groupe mythique Les Mécènes, qui sont les premiers à en introduire dans leur orchestre. Grâce aux orchestres des bals, un grand nombre de chansons ont vu le jour, inspirées des divers styles musicaux du carnaval guyanais.

Les participants des vidés chantent aussi pour accompagner les orchestres de ces derniers.

Vidés modifier

Le mot vidé vient de l'expression "vider la salle de bal". Après le bal du Dimanche, l'orchestre vide la salle de danse dans un grand mouvement appelé le "vidé". Il entraine pratiquement tous les danseurs en dehors de la salle de musique, ce qui marque la clôture du bal[34].

À l'origine, les jeunes hommes ne devaient pas suivre les jolies dames lors des nuits de fête car elles auraient pu être des "Maskilili" et selon la tradition si ces jeunes hommes voyaient leurs pieds fourchus, il aurait pu leur arriver malheur. Mais jusqu'à aujourd'hui personne n'a été victime de cela. Vers cinq heure du matin les vidés clôturait la soirée des touloulous avec une dansée collective dans les rues de la ville entourant le camion, rempli de musiciens jusqu'au lever du soleil. Les troupes dansaient, sautillaient et criaient en se dirigeant vers le camion de la danse "collé serrée". Les jeunes voulant participer au vidé devraient attendre celui de l'après-midi à cause des multiples violences engendrés par ce mouvement du matin. Par moments, lorsque la violence s'emparait trop du vide, le maire de la ville de Cayenne décide avec l'approbation des personnes haut placés d'interdire le vidé du soir[43].

Le dimanche, vers 17 heures, ces mêmes musiciens réapparaissent[44]. Ces parcours à pieds dans les rues de la ville attirent de joyeux cortèges de Touloulous. Lorsque deux vidés se rencontrent, les orchestres se font face et essayent de séduire et d'attirer à eux le plus grand nombre possible de Touloulous à l’adversaire. Ce fut ainsi que se déroulait le carnaval à sa genèse[23].

Le vidé est synonyme de renversement des interdits, de désordre, de libération, de chute des barrières sociales ou encore de refoulement de ces passions[45].De nos jours, le "vidé" s'est "modernisé" : les musiciens sont dans un camion, sur un podium, et s'accompagnent d'instruments et de voix portantes, en emportant avec eux un tas d'humains de tous âges (des jeunes, des vieux, des enfants) qui trépignent, sautillent et gesticulent dans un espace bruyant et très violent. Le vidé est devenu très violent et comporte aujourd'hui de grands risques tels que des décès ou des accidents mortels[34].

Le costume est unique et commun à tous. Lors des vidés, le masque n'est plus obligatoire et peut être retiré en fin d'après-midi, vers 18 heures[6].

Cuisine autour du carnaval modifier

Galette créole modifier

La galette des rois

Durant tout le carnaval, les familles se réunissent pour manger la galette des rois et sa variante locale, la galette créole. C'est la tradition de la galette des rois connue en Europe durant l'Épiphanie, prolongée sur toute la période carnavalesque. Usuellement, le roi ou la reine paye la galette la semaine suivante. On peut donc déguster soit une galette à la frangipane, soit une galette créole à la crème, à la goyave ou au coco[46].

Après l'Abolition de l'esclavage en 1848, l'économie de la Guyane est sinistrée, un nombre important de la population vit du travail de la terre dans des « habitations. » Les gens cultivent la terre, on connaît la valeur du travail en commun: le mayouri (mot créole guyanais signifiant « solidarité, entraide »). En Guyane, c'est à cette époque que naissent la tradition de la galette des rois et sa variante créole ou plus précisément du « rend le bouquet » (« randé boutché » en créole guyanais). Un couple organise le repas et la fête. Il désigne à la fin le couple qui organisera la réunion suivante en lui remettant le bouquet[46].

Influence du carnaval guyanais modifier

Le carnaval guyanais, lui-même issu de plusieurs influences, a considérablement influencé certains carnavals au niveau national.

À partir de la seconde moitié du XXe siècle, le carnaval de Martinique, a reçu beaucoup d’apports venant du carnaval de Guyane. Particulièrement depuis les années 1970, avec l'importation de Bal paré-masqués et des Touloulous qui défilent, quand l'occasion se présente, dans les rues de Fort-de-France[47],[48].

On peut même retrouver des bals paré-masqués en Île-de-France, à Paris et un peu partout en France.

Impact économique modifier

Le carnaval est un atout touristique pour la Guyane. Les touristes viennent en majorité des Antilles et de la Métropole. On constate une augmentation de la fréquentation hôtelière durant la période du carnaval, appelée pic du carnaval.

Les boîtes de nuit profitent des soirées Touloulous, où des milliers de personnes viennent danser. Des centaines de couturières s'occupent de la confection des costumes de Touloulous.

Touloulou Magazine, revue annuelle qui traite de l'actualité du carnaval de Guyane, a été créée en 1994 par Philippe Alcide dit Clauzel, qui a également fondé en 1993 le premier Comité du carnaval de Guyane, qui deviendra en 1996, la Fédération des carnavals et festivals de Guyane.

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. Élie Stephenson, « 1. Le carnaval guyanais », dans Penser le carnaval, Éditions Karthala, (ISBN 978-2-8111-0407-8, DOI 10.3917/kart.ndaga.2010.01.0031, lire en ligne), p. 31
  2. Érick Jean-Daniel Singaïny, « Le carnaval de Guyane : une question d'identité culturelle: », Revue internationale de psychosociologie, vol. Vol. IX, no 21,‎ , p. 157–161 (ISSN 1260-1705, DOI 10.3917/rips.021.0157, lire en ligne, consulté le )
  3. Pourquoi le carnaval de Guyane est le plus long du monde ?
  4. Le carnaval guyanais ou l’entretien symbolique de frontières « ethniques » sur Manioc
  5. a b c d et e Carnaval de Guyane, le carnaval le plus long du monde
  6. a et b Elie Stephenson, « 1. Le carnaval guyanais », dans Penser le carnaval, Editions Karthala, (ISBN 978-2-8111-0407-8, DOI 10.3917/kart.ndaga.2010.01.0031, lire en ligne), p. 31
  7. a et b Monique Blérald et Impr. Nestor), Carnaval guyanais : traversée littéraire, Les Éd. Nestor, impr. 2011 (ISBN 978-2-36597-005-1 et 2-36597-005-2, OCLC 793468400, lire en ligne)
  8. Aline Belfort-Chanol, « 8. Le mythe du touloulou dans le carnaval guyanais: », dans Hommes et sociétés, Karthala, (ISBN 978-2-8111-0407-8, DOI 10.3917/kart.ndaga.2010.01.0165, lire en ligne), p. 165–174
  9. Blodwenn Mauffret, Le carnaval de Cayenne. Le jeu carnavalesque : une esthétique de proximité., Guyane, Ibis Rouge Editions, , 156 p. (ISBN 2-84450-246-6), p. 133
  10. Aline BELFORT, Du Touloulou au Tololo : Le bal paré-masqué, son évolution, Guyane, Ibis Rouge Edition, , 123 p. (ISBN 978-2-84450-436-4), p. 83
  11. Blodwenn Mauffret, Le carnaval de Cayenne : le jeu carnavalesque, une esthétique de proximité, Ibis Rouge Editions, (ISBN 2-84450-246-6 et 978-2-84450-246-9, OCLC 61139218, lire en ligne)
  12. Monique BLERALD, Carnaval GUYANAIS, Nestor, , 233 p. (ISBN 978-2-36597-005-1), p. 198
  13. a b et c Musée des cultures et du patrimoine guyanais, « Vaval pa kité nou », Exposition,‎ février 2022/février 2023
  14. a et b Maryse Sauphanor, Carnaval traditionnel guyanais, Cayenne, CDDP, , 48 p. (ISBN 2-908931-23-0 et 978-2-908931-23-5, OCLC 47778812)
  15. Blodwenn Mauffret, Le carnaval de Cayenne : esthétique et subversion. Histoire d'un phénomène festif issu du fait colonial., Binche (Belgique), éditée sous l'égide du musée international du Carnaval et du Masque de Binche, , 766 p. (ISBN 2-87232-047-4)
  16. Jean-Louis RABOUIN, Carnaval traditionnel guyanais, Cayenne, CDDP Guyane, , 48 p.
  17. Henri Griffit et Guy Delabergerie, Carnaval en Guyane, Éditions G. Delabergerie, (ISBN 2-906262-11-0 et 978-2-906262-11-9, OCLC 25412017, lire en ligne)
  18. Anne LAVERGNE-REVILLIOD, Carnaval en Guyane : touloulous, diablesses, "vaval", S.l, La réalité, , 107 p. (ISBN 2-907647-00-8 et 978-2-907647-00-7, OCLC 25789539)
  19. Isabelle HIDAIR, Anthropologie du carnaval guyanais, une représentation en réduction de la société créole guyanaise, Édition Puplibook, , p. 40 - 41.
  20. Monique BLERALD, Carnaval guyanais, Traversée littéraire, Edition Nestor, , p. 23
  21. Monique MANGUER – OVIVAR et Maryse SAUPHANOR, Carnaval traditionnel guyanais, Guyane, CDDP de la Guyane, , p. 23
  22. Mauffret BLODWENN, Le Carnaval de Cayenne : Esthétique et subversion. Histoire d'un phénomène festif issu du fait colonial, Binche (Belgique), musée international du Carnaval et du Masque, , 282 p. (ISBN 2-87232-047-4 et 978-2-87232-047-9, OCLC 1099465743), p. 117-122-260
  23. a b c d e et f Isabelle Hidair, Anthropologie du carnaval cayennais : une représentation en réduction de la société créole cayennaise, Publibook, (ISBN 978-2-7483-0739-9 et 2-7483-0739-9, OCLC 226308249, lire en ligne)
  24. a b et c Rémi Astruc, « La face sombre du carnaval: Présence et formes du grotesque dans le carnaval guyanais », dans Biringanine Ndagano, Hommes et sociétés, Karthala, (ISBN 978-2-8111-0407-8, DOI 10.3917/kart.ndaga.2010.01.0155, lire en ligne), p. 155–164
  25. Blodwenn Mauffret, Le carnaval de Cayenne. Esthétique et subversion, Paris, p. 331-336
  26. Rémi Astruc, La Face sombre du carnaval : Présence et formes du grotesque dans le carnaval guyanais [« Penser le carnaval: Variations, discours et représentations »], Paris, Karthala, (lire en ligne), p. 155-164
  27. Bernard LAVERGNE, Carnaval en Guyane, France, La réalité, , 107 p.
  28. « La « traversée sanglante » des tirailleurs sénégalais », sur franceguyane.fr, (consulté le )
  29. a b et c « Histoire du carnaval guyanais » Accès libre, sur Guyane Amazonie.fr, s.d (consulté le )
  30. Isabelle HIDAIR, Anthropologie du carnaval cayennais, Paris, Publibook, , 105 p. (ISBN 274830739-9), p. 39
  31. a et b Anne Lavergne-Revilliod, Carnaval en Guyane : touloulous, diablesses, "vaval", La Réalité, (ISBN 2-907647-00-8 et 978-2-907647-00-7, OCLC 25789539, lire en ligne)
  32. Éditions Larousse, « Définitions : costume - Dictionnaire de français Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )
  33. Rémi Astruc, « 7. La face sombre du carnaval: Présence et formes du grotesque dans le carnaval guyanais », dans Hommes et sociétés, Paris, Karthala, (ISBN 978-2-8111-0407-8, DOI 10.3917/kart.ndaga.2010.01.0155, lire en ligne), p. 155–164
  34. a b c d e f et g Anne Lavergne-Revilliod, Carnaval en Guyane : touloulous, diablesses, "vaval", La Réalité, (ISBN 2-907647-00-8 et 978-2-907647-00-7, OCLC 25789539, lire en ligne)
  35. Rémi Astruc, « La face sombre du carnaval: Présence et formes du grotesque dans le carnaval guyanais », dans Hommes et sociétés, Karthala, (ISBN 978-2-8111-0407-8, DOI 10.3917/kart.ndaga.2010.01.0155, lire en ligne), p. 155–164
  36. Isabelle HIDAIR, Anthropologie du carnaval cayennais, Paris, publibook, , 105 p. (ISBN 274830739-9), p. 38
  37. Le carnaval des rues
  38. Le carnaval de Cayenne avec le Touloulou du Bal paré-masqué
  39. Découvrez la Guyane : Le Carnaval de Guyane
  40. Les bals masqués et leurs danses
  41. Victor Clet, dit Quéquette
  42. Les Lindor
  43. Monique Blérald et Impr. Nestor), Carnaval guyanais : traversée littéraire, Les Éd. Nestor, impr. 2011 (ISBN 978-2-36597-005-1 et 2-36597-005-2, OCLC 793468400, lire en ligne)
  44. Maryse Sauphanor, Carnaval traditionnel guyanais, [CDDP], [1998?] (ISBN 2-908931-23-0 et 978-2-908931-23-5, OCLC 47778812, lire en ligne)
  45. Biringanine Ndagano, « Avant-propos », dans Penser le carnaval, Editions Karthala, (ISBN 978-2-8111-0407-8, DOI 10.3917/kart.ndaga.2010.01.0009, lire en ligne), p. 9
  46. a et b Le carnaval des familles
  47. Le Carnaval martiniquais : Vaval, Touloulou et Mariage burlesque
  48. José Lamartinière et sa passion pour les Touloulous

Voir aussi modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier