Cebus cesarae

Capucin de Colombie

Le sapajou du César (Cebus cesarae) est un singe capucin du nord de la Colombie. Considéré, jusqu'en 2012, comme une sous-espèce du capucin à front blanc (C. albifrons), son statut taxonomique est remis en cause à la suite des analyses génétiques réalisées par Jean Philippe Boubli qui révèlent que le sapajou du César est en réalité un proche parent du capucin moine Cebus capucinus et du capucin (à front blanc) varié Cebus versicolor (en)).

Dénomination modifier

Le nom vernaculaire utilisé dans les articles anglo-saxons est Rio Cesar White-fronted Capuchin (capucin à front blanc du Rio Cesar)[1]. En Colombie, on l'appelle Mico bayo ou Carita blanca[2]. Ce capucin est en outre désigné par les noms scientifiques suivants :

  • Cebus caesarae (Hershkovitz, 1949)
  • Cebus albifrons caesarae (Hershkovitz, 1949)[3].

Taxonomie modifier

La taxonomie de l'espèce est révisée en 2012, lors des études génétiques menées par Jean Philippe Boubli. Jusqu'à cette date, Cebus cesarae est considérée comme une sous-espèce du capucin à front blanc. Le Sapajou du Cesar est dès lors désigné comme un proche parent du capucin moine, du capucin varié, et d'autres cebinae de Colombie[4]. Certains auteurs le considèrent d'abord comme une sous-espèce du capucin varié, mais il est finalement admis comme espèce à part entière par la classification de l'UICN et de l'ITIS[5].

Des études complémentaires réalisées en 2019, portant sur l'ADN mitochondrial, concluent toutefois que la distance génétique entre le capucin moine, le capucin varié et le capucin (à front blanc) de Santa Marta (Cebus albifrons malitiosus) est si faible et les hybridations si fréquentes qu'ils pourraient être considérés comme un complexe spécifique[6].

Habitat modifier

Le sapajou du Río Cesar vit dans les forêts sèches semi-décidues, les forêts-galeries et les mangroves[1][2].

Distribution modifier

Ce capucin est uniquement présent dans les départements du Cesar, de la Magdalena et au sud de la Guajira, situés au Nord-Ouest de la Colombie[2].

Description modifier

Sa fourrure est de couleur très claire, ce qui a très tôt permis de le distinguer de Cebus versicolor et des sous-espèces de Cebus albifrons[7]. Les mâles ont une longueur de tête et de corps comprise entre 30,8 et 40,7 cm et une queue longue de 41,9 à 49,5 cm. Les femelles ont une longueur de tête et de corps comprise entre 35,3 et 38,5 cm et une longueur de queue comprise entre 46,1 et 50 cm[1][8].

Conservation modifier

Le sapajou du César est classé comme en danger par l'UICN[9]. Son habitat aurait régressé de 80 % entre le milieu du XXe siècle et les années 2010, du fait de l'exploitation minière, de l'élevage bovin et de la plantation de palmeraies à huile[10].

Références modifier

  1. a b et c Russell, Brome et Wilson 2013, p. 411.
  2. a b et c Hernández-Camacho et Cooper 1976, p. 57-58.
  3. (en-US) « ITIS - Report: Cebus cesarae », sur www.itis.gov (consulté le )
  4. (en) Jean P. Boubli, Anthony B. Rylands, Izeni P. Farias et Michael E. Alfaro, « C ebus Phylogenetic Relationships: A Preliminary Reassessment of the Diversity of the Untufted Capuchin Monkeys », American Journal of Primatology, vol. 74, no 4,‎ , p. 381–393 (ISSN 0275-2565 et 1098-2345, DOI 10.1002/ajp.21998, lire en ligne, consulté le )
  5. Russell et Brome 2013, p. 411.
  6. Manuel Ruiz-García, Sebastián Sánchez-Castillo, María Ignacia Castillo et Kelly Luengas, « The mystery of the origins of Cebus albifrons malitiosus and Cebus albifrons hypoleucus: mitogenomics and microsatellite analyses revealed an amazing evolutionary history of the Northern Colombian white-fronted capuchins », Mitochondrial DNA. Part A, DNA mapping, sequencing, and analysis, vol. 30, no 3,‎ , p. 525–547 (ISSN 2470-1408, PMID 30822184, DOI 10.1080/24701394.2019.1570174, lire en ligne, consulté le )
  7. Hernández-Camacho et Cooper 2016, p. 57.
  8. (en) « Cebus cesarae Hershkovitz, 1949 », sur www.gbif.org (consulté le )
  9. (en-US) « Cebus Caesare - fiche UICN », sur UICN, (consulté le )
  10. Ana Gabriela de Luna et Andrés Link, « Distribution, population density and conservation of the critically endangered brown spider monkey (Ateles hybridus) and other primates of the inter-Andean forests of Colombia », Biodiversity and Conservation, vol. 27, no 13,‎ , p. 3469–3511 (ISSN 0960-3115 et 1572-9710, DOI 10.1007/s10531-018-1611-1, lire en ligne, consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) J.Hernandez Camacho et R.W. Cooper, Neotropical Primates. Field Studies and Conservation, R.W. Thorington, P. G. Heltne, (lire en ligne), chap. 6 (« The nonhuman primates of Columbia »), p. 35-69. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en-US) A. Russell (Conservation international), Anthony Brome (Union mondiale pour la nature) et Don E. Wilson, Handbook of the Mammals of the World, Lynx ed, (ISBN 978-84-96553-89-7), p. 411. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Sites externes modifier