Céligny

commune suisse du canton de Genève
(Redirigé depuis Celigny)

Céligny (/sɛliɲi/) est une commune suisse du canton de Genève.

Céligny
Céligny
Vue de Céligny depuis le lieu-dit Filet.
Blason de Céligny
Armoiries
Céligny
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Genève Genève
Communes limitrophes Crans (VD), Founex (VD), Bogis-Bossey (VD), Crassier (VD), Chavannes-de-Bogis (VD) et Arnex-sur-Nyon (VD)
Maire
Mandat
Vincent Hornung
(Liste communale)
2020-2025
NPA 1298
No OFS 6610
Démographie
Gentilé Célignote
Population permanente 845 hab. (31 décembre 2022)
Densité 182 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 46° 21′ 00″ nord, 6° 12′ 00″ est
Altitude 431 m
Min. 373 m
Max. 474 m
Superficie 4,65 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Voir sur la carte topographique de Suisse
Céligny
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Voir sur la carte administrative de Suisse
Céligny
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
Voir sur la carte administrative du canton de Genève
Céligny
Liens
Site web www.celigny.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

Géographie

modifier
Frontières de Céligny au XIXe siècle.

La commune de Céligny est une partie exclavée du canton de Genève, se situant au nord de celui-ci, au bord du Léman, à l'intérieur du canton de Vaud.

À un peu plus de dix-huit kilomètres de Genève, sur la rive droite du lac, la commune de Céligny est formée de deux parties exclavées du canton de Genève, dont le point culminant est à 434 mètres. La plus grande de ces parties exclavées, qui contient le village de Céligny, est limitrophe d'une parcelle du Léman au large de Céligny, laquelle appartient au domaine public cantonal genevois et a une frontière commune avec la France au milieu du lac[3], et de ce fait n'est à proprement parler pas une enclave du canton de Vaud[4]. En revanche la plus petite de ces exclaves, sans accès au lac et qui contient les hameaux de Petite et Grande Coudre, est réellement une enclave du canton de Genève dans le canton de Vaud.

Le territoire de Céligny s'étend sur 4,65 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 18,2 % de sa superficie, les surfaces agricoles 63,3 %, les surfaces boisées 18,5 % et les surfaces improductives 0,2 %[5].

Céligny est limitrophe des communes vaudoises de Crans, Founex, Bogis-Bossey, Crassier, Chavannes-de-Bogis et Arnex-sur-Nyon.

Toponymie

modifier

Le nom de la commune, qui se prononce /sɛliɲi/, est formé d'un nom de personne latin suivi du suffixe toponymique celtique -akos/-acum. Il signfie « domaine (du clan de) de Selinius ou Silenius »[6].

Sa première occurrence écrite date de 1163, sous la forme de Siliniaco[6].

Histoire

modifier
La bâtiment communal.

Des objets de l'âge du Bronze ont été trouvés dans le lac Léman et des tombes à l'ouest du village. Des fouilles entreprises entre de 1991 à 1994 ont révélé l'existence d'une villa romaine. Des tombes remontant à l'époque burgonde ont été trouvées en contrebas de cette villa.

La commune de Céligny est genevoise depuis fort longtemps. En effet, ce sont les villageois eux-mêmes qui en 1536, prêtent serment de fidélité à la Seigneurie de Genève, qui succède au Prince-Évêque de Genève[7].

Un curé est mentionné en 1275 à Céligny. Avant la Réforme, le temple était dédié à Saint Martin. La paroisse devient protestante en 1536.

Selon un document de 1490, il semblerait qu'au XIIe siècle, alors que Céligny était le fief de la famille noble du même nom, elle se soit placée sous la protection du duc de Savoie ou sous celle de l'Abbaye de Bonmont. Ce que l'on sait par contre avec certitude, c'est que juste avant la Réforme, ce territoire relevait de l'autorité des Princes-Évêques de Genève. Il était alors rattaché au Mandement de Peney, qui était possession du Chapitre cathédral.

À la suite d'échanges de territoires entre Genève, les Bernois et le duc de Savoie, Céligny faillit dépendre de Berne. Finalement, les deux enclaves restèrent genevoises.

En 1536, les syndics et Petit Conseil, nouveau pouvoir exécutif de Genève, nomment six châtelains, pour représenter le gouvernement dans les villages genevois. Ils sont envoyés dans leur châtellenie pour recevoir le serment de fidélité des sujets. Céligny et Genthod sont détachés de Peney en 1537 pour former une nouvelle châtellenie.

Le châtelain, citoyen de la ville, est secondé par des officiers subalternes qui sont en général choisis parmi les habitants du lieu. Le plus important est le métral, à la fois huissier et officier de la police, et on peut mentionner également le curial (greffier), le sautier (garde-champêtre) et le messelier (garde-vigne). Le châtelain tient sa cour dans sa châtellenie, en principe une fois par semaine, et y rend la justice, civile et pénal. Jusqu’à la fin de l’ancien régime se dressait, sur la place de Céligny, le pilori aux armes de Genève et on pouvait voir à côté de la route du lac, dans un champ nommé le « champ de justice », les patibules, symboles de la souveraineté genevoise.

La châtellenie de Céligny et Genthod est supprimée en 1568, parce que « fort onéreuse », et les deux villages sont rattachés à la châtellenie de Peney. Cette structure administrative faisant peu de cas de la géographie, le châtelain se déplace de moins en moins jusqu’à Céligny. En 1610, il est tancé par le Petit Conseil pour n’avoir visité l’enclave que 8 fois dans l’année. En 1758, le châtelain tient 20 séances en son étude à Genève et ne se rend pas une seule fois à Céligny.

Autrefois la commune était exclusivement viticole, à la fin du XXe siècle, pour devenir au fil des années plus résidentielle.

Politique

modifier

La commune comprend un maire et deux adjoints, qui constituent l'exécutif de la commune, ainsi qu'un conseil municipal de 13 membres, tous élus au suffrage universel pour un mandat de cinq ans.

Membres de l’exécutif communal (législature 2020-2025)

modifier

L'exécutif de la commune, entré en fonction le , se compose de la façon suivante[8] :

Membres de l’exécutif communal actuel (législature 2020-2025)
Identité Étiquette Fonction Dicastères
Vincent Hornung Liste communale Maire Administration générale (délégué)
Bâtiments (délégué)
Finances (délégué)
Sécurité (délégué)
Sabine Chassot Leiglon Liste communale Adjointe Administration générale (déléguée)
Routes et Parkings (déléguée)
Finances (déléguée)
Espaces verts (déléguée)
Cimetière (déléguée)
Henri Louvrier Liste communale Adjoint Bâtiments (délégué)
Enfance (délégué)
Social (délégué)
Finances (délégué)
École et Sport (délégué)

Conseil municipal (législature 2020-2025)

modifier

À la suite des élections municipales du , le conseil municipal, composé de 13 membres (ainsi que d'un bureau avec un président, un vice-président et un secrétaire), est renouvelé, et est représenté de la manière suivante :

Parti Voix Suffrages en % +/- Sièges +/-
Liste communale 175 100,00 % en stagnation 0
13  /  13
en augmentation 2

Liste des maires

modifier
Liste des maires successifs (depuis 1980)
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
Jacqueline Kössler-Häberlin    
Antoine Schütz Entente communale  
Marie-Béatrice Meriboute Entente communale Fille de Jacqueline Kössler-Häberlin
en cours Vincent Hornung Liste communale Adjoint au maire de 2007 à 2020

Population et société

modifier

Gentilé et surnom

modifier

Les habitants de la commune se nomment les Célignotes[9].

Ils sont surnommés les Matagasses, soit les pie-grièches en patois genevois[9].

Démographie

modifier

Évolution de la population

modifier

Céligny compte 845 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 182 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 20,4 % (canton : 10,1 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

Évolution de la population de Céligny entre 1850 et 2020[10],[1]

Pyramide des âges

modifier

En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 37,7 %, au-dessus de la valeur cantonale (33,9 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 22,5 %, alors qu'il est de 21,7 % au niveau cantonal[11].

La même année, la commune compte 389 hommes pour 403 femmes, soit un taux de 46 % d'hommes, inférieur à celui du canton (47,7 %)[11].

Pyramide des âges de Céligny en 2020 (%)[11]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ans ou +
0,7 
6,9 
75 à 89 ans
7,9 
13,9 
60 à 74 ans
15,1 
21,3 
45 à 59 ans
26,8 
14,4 
30 à 44 ans
16,9 
19,8 
15 à 29 ans
16,4 
23,1 
- de 14 ans
16,1 
Pyramide des âges dans le canton de Genève en 2020 (%)[11]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ans ou +
1,5 
6,3 
75 à 89 ans
8,6 
12,7 
60 à 74 ans
13,7 
22,0 
45 à 59 ans
21,6 
22,9 
30 à 44 ans
22,4 
18,7 
15 à 29 ans
17,5 
16,7 
- de 14 ans
14,8 

Culture et patrimoine

modifier

Patrimoine bâti

modifier

Les domaines de Garengo et de l'Élysée sont inscrits comme biens culturels d'importance nationale[12], alors que le temple, le presbytère et la ferme la Grande Coudre sont répertoriés comme biens culturels d'importance régionale[13].

Cimetières

modifier

A Céligny on trouve l'ancien et le nouveau cimetière. Quelques personnalités publiques y sont inhumées : notamment Vilfredo Pareto, Richard Burton, Alistair MacLean. Le portail du cimetière nouveau porte l'inscription : Ici l'égalité.

Personnalités

modifier
  • Jacques Mallet du Pan (1749-1800), journaliste et polémiste genevois, y est né.
  • Isaac Salomon Anspach (1746-1825), pasteur et procureur-général de la République de Genève, y est mort.
  • Richard Burton, acteur, y a vécu et est enterré dans le vieux cimetière.
  • Georges Cottier, cardinal de l'Église catholique romaine[Quand ?].
  • Alistair MacLean. Écrivain écossais, sa tombe se trouve dans le vieux cimetière de Céligny.
  • Benito Mussolini, lors de son exil en Suisse au début du XXe siècle, y a vécu et travaillé comme maçon (notamment pour la construction de l'école).
  • Vilfredo Pareto (1848-1923), économiste et sociologue italien, il s'installa à Céligny en 1901 et y mourut en 1923. Il fut enterré dans le cimetière du village.
  • Rodolphe Töpffer (1789-1846), écrivain, caricaturiste, professeur et politicien genevois. Après sa mort, son grand ami Abrahm Pascalis, qui possédait une maison dans le village de Céligny, fit ériger sur sa terrasse une fontaine qui orne toujours le jardin de la propriété.
  • Ernest Schelling (1876-1939), pianiste et compositeur américain. Il vint étudier le piano en Suisse avec Paderewski. Il fit l'acquisition de Garengo en 1910 et mourut à New York en 1939.
  • Ernst Schmidheiny (1905-1985), industriel saint-gallois, qui fit toute sa carrière dans le groupe familial Holderbank SA. Il acheta Garengo à la veuve de Ernest Schelling en 1945 et acquit la bourgeoisie de Céligny en 1955[14].
  • Nikita Magaloff (1912-1992), pianiste d'origine russe, il s'installa au Petit-Élysée dès 1948 et fut naturalisé à Céligny en 1959. Il s'installa à Vevey en 1974 et y vécut jusqu'à sa mort.

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Références

modifier
  1. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. a b et c « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Comme tout le territoire du canton de Genève situé sur le Léman, cette aire lacustre n'appartient à aucune commune, et en particulier pas à la commune de Céligny, qui de ce fait n'a pas de frontière commune avec la France: Constitution de la République et Canton de Genève (art. 159 al.2); Loi sur les eaux (LEaux-GE) (art. 3 al. 4 et 5 al. 2).
  4. Une enclave est un territoire entièrement inclus dans un autre (dictionnaire de l'Académie française, 9e édition).
  5. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
  6. a et b fc, « Céligny » Accès libre, sur toponymes.ch (consulté le ).
  7. « Céligny », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
  8. « Exécutif », sur celigny.ch (consulté le ).
  9. a et b Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 22
  10. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
  11. a b c et d « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'âge » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  12. [PDF] L'inventaire édité par la confédération suisse, canton de Genève
  13. [PDF] Canton de Genève - Inventaire PBC, liste des objets B
  14. Ernst Schmidheiny, dans le Dictionnaire historique de la Suisse