Isaac Salomon Anspach

Isaac Salomon Anspach, né le à Genève et mort le à Céligny, bourgeois de Genève, est un pasteur protestant et une personnalité politique de la République de Genève. Il est en particulier le principal auteur de la Constitution genevoise de 1794.

Isaac Salomon Anspach
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
CélignyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
République de Genève (à partir de )
suisse (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Enfant
Blason Anspach

Biographie modifier

Le pasteur Isaac Salomon Anspach, devient bourgeois de Genève[1] en 1779, État dont il est déjà habitant depuis 1777. Il épouse en 1776 Aimée Papet.

Le pasteur Isaac Salomon Anspach, est le fils d'Isaac Salomon Anspach, senior (1708-1757), pasteur "dans le désert", puis fabricant de bas à Genève, et de Françoise Leynardier (1710-1761).

Après avoir étudié la théologie à Genève, il est admis au saint ministère en 1774 et devient régent au collège de Genève en 1775. Participant aux luttes politiques qui secouent alors la république il adhère au parti des Représentants et, victime de la répression qui s'abattit sur eux, est exilé en 1782.

Séjour à Bruxelles modifier

La rue Ducale à Bruxelles appelée avec ses alentours "quartier des Genevois" lors du séjour du pasteur Isaac Salomon Anspach et sa colonie de proscrits genevois de 1783 à 1789.

Il s'établit après son exil à Bruxelles, rue Ducale qui fut appelé le « quartier des Genevois » où il devient le pasteur de la communauté des Genevois persécutés et condamnés à l'ostracisme qui s'y sont établis en nombre. Il réside ainsi à Bruxelles de 1783 à 1789. Il peut enfin retourner dans sa patrie et devient pasteur au Petit-Saconnex (1790-1794), à Cartigny et à Avully (-1815).

Parcours politique modifier

Isaac Salomon Anspach devient en 1793 député à l'Assemblée Nationale genevoise. Il est l'un des principaux auteurs de la Constitution genevoise de 1794. Le la fonction de procureur général[2] — la plus haute charge de l'État après celle de syndic — lui fut confiée par élection[3], nom donné à la fonction de chef d'État de la République de Genève et qu'il exerça de à sa démission en .

Enseignement religieux modifier

La doctrine religieuse d'Isaac Salomon Anspach est un protestantisme libéral, inspiré par les Lumières. Lamennais, qui plus tard se tournera lui-aussi vers un christianisme libéral et quittera l'Église officielle, en fait une critique sévère dans son Essai sur l'indifférence en matière de religion[4] (rédigé de 1817 à 1823) : « Mais, loin de le nier, les ministres de Genève en font gloire ; ils se félicitent hautement de n'être plus chrétiens. L'un d'eux , après avoir parlé des divers titres de Jésus-Christ, et en particulier du titre de Fils de Dieu , s'exprime ainsi : "N'allons pas plus loin dans un sujet si sublime ; contentons-nous de savoir par les enseignements directs de l'Écriture, qu'il (Jésus) est une créature du rang le plus distingué. Craignons de donner, comme on l'a fait, dans l'un de ces excès opposés, ou de le regarder "comme Dieu même, ou de le réduire à la qualité de simple homme". Cours d'Études de la Religion chrétienne; par M. Isaac-Salomon Anspach, pasteur et principal du collège académique de Genève; tom. II, Discours 38e. Le même ministre, interprétant rationnellement la sainte Écriture détruit les mystères, les prophéties, les miracles , tout ce que sa raison ne comprend plus : et quand je viens à considérer où cette méthode doit le conduire, si quelque chose me surprend, c'est qu'il admette Dieu, c'est que cet aveugle consente à reconnaitre l'existence du soleil ».

Famille modifier

Le pasteur Isaac Salomon Anspach, naît dans une fratrie de cinq enfants, un de ses frères Jacques Anspach, né à Genève en 1747, est avocat à Paris, son autre frère Pierre-Marc Anspach[5], est émailleur[6], actif à Paris rue de la Calandre de 1782 à 1789, et fabricant de cadrans d'horlogerie[7].

Le pasteur Isaac Salomon Anspach épouse à Genève le , Dorothée Gabrielle Aimée Papet, originaire de Vuarier,(1753-1811). Ils eurent[8] :

1) Dorothée (Dorine) Anspach, lectrice et gouvernante de la princesse Louise, duchesse de Saxe-Gotha, née à Genève le et morte à Gotha en 1835, épouse le baron Édouard von Seebach, chambellan du prince d'Altenburg, né en 1749 et mort à Gotha en 1850 à l'âge de 101 ans. Dorothée (Dorine) Anspach est anoblie par décret du . Elle est l'auteur de la traduction de plusieurs livres de l'allemand en français.

2) Un fils mort en 1780 à Genève.

3) Gaspard Isaac Jules Anspach, horloger à Genève, produit des montres à répétition et montres fantaisie[9], né à Genève le et mort à Cartigny le .

4) François Anspach, né à Bruxelles le et mort le , député, négociant et banquier, épouse Mélanie Honnorez (1807-1851), parents de Jules Anspach, bourgmestre de Bruxelles

5) Catherine Élisabeth Anspach, née à Genève le et morte en sa ville natale en 1841, longtemps attachée à la cour de Gotha, auprès de sa sœur, où elle s'occupe de l'éducation littéraire du jeune prince d'Altenbourg[10].

Publications modifier

  • 1793 : Discours du citoyen Isaac Salomon Anspach, prononcé le jeudi 8 d' l'an 2 de l'Égalité, après le placement de l'inscription en l'honneur de Charles Bonnet. Lire en ligne.
  • 1793 : Discours du citoyen Isaac Sal. Anspach, Pasteur, prononcé à l'Assemblée Nationale, le , Contre la nécessité d'établir pour condition de l'exercice des droits du Citoyen la profession d'une Religion dominante. Lire en ligne.
  • 1793 : Dialogue sur les sections, entre Misotome et Tomiphile, , par Isaac Salomon Anspach. Lire en ligne.
  • 1795 : Réponse du citoyen I. S. Anspach, procureur gén. au protest des citoyens Pe. Jaques Binet, Aimé Girodz-Gaudy fils, André Mounier, Louis Chevalier fils, et Jean-René Desarts-Roux: suivie d'une lettre du citoyen Paul Binet, père, à ses concitoyens, sur l'exil de son fils, prononcé par la Grande Cour de Justice Criminelle, le .
  • 1795 : Sermon de jeûne, prononcé au temple de St. Gervais le par Isaac Salomon Anspach, ministre du St. Évangile, et Procureur-Général de la République de Genève. Lire en ligne.
  • 1796 : Discours sur la réunion des drapeaux françois, américains, helvétiques et genevois, dans le Temple des Loix à Genève par Isaac-Salomon Anspach, 1796.
  • 1818 : Cours d'études de la religion chrétienne. Première partie. Histoire sainte, volume 2, 1818.
  • 1819 : Isaac Salomon Anspach, Cours d'études de la religion chrétienne, Genève : éditions J. J. Paschoud, 1819.

Bibliographie modifier

  • Marie-Anne Dolez, Les Anspach d'Est en Ouest, Le Parchemin, Éd. Office généalogique et héraldique de Belgique, n°240, pp. 371–396, Bruxelles, 1985.
  • Pierre-Alain Friedli, « Anspach, Isaac Salomon » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  • Hugh-Robert Boudin, "Isaac-salomon Anspach", dans: Biographie Nationale de Belgique, tome 40: [1]
  • Bruxelles : Conseil privé autrichien, cartons 708 A et B.
  • Archives de la Ville de Bruxelles: Registre paroissial 488 ; Bourgeoisie, liasse 710.
  • Charles Rahlenbeck, Les protestants de Bruxelles, Gand, 1877, p. 121-122.
  • Jacques Anspach, "De Familie Anspach", dans Maandblad van het Genealogisch-Heraldiek genootschap De Nederlandsche Leeuw, 1894, n° 6, col. 91-96, n° 7, col. 102-111.
  • L.B. Burnet, « Anspach », dans: Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, Neuchâtel, 1921,1.1, p. 342-343.
  • Jules Anspach, Un citoyen de Genève (Mon trisaïeul I.S. Anspach 1148-1825), Bruxelles, 1925, contient une reproduction d'un médaillon en possession de la famille Anspach à Bruxelles.
  • Jules Garsou, Jules Anspach, Bourgmestre et Transformateur de Bruxelles (1829-1879), Frameries 1942, p. 7-9.
  • B. Trachsel, "Clartés sur le XVIIIe siècle", dans Bulletin de la Société d'histoire du protestantisme belge, IV/3, 1954, p. 182-197.
  • E.M. Braekman, "Le pasteur I.S. Anspach", dans Sous le Drapeau, sept. 1956, p. 7-9.
  • D. Robert, Les Églises Réformées en France (1800-1830), Paris, 1961, p. 216, 218.
  • P. Kauch, "Anspach (Eugène-Guillaume", dans Biographie Nationale de Belgique, t. XXIX, Bruxelles, 1957, col. 123-128;
  • Mina Martens, "Anspach (Jules)", dans Biographie Nationale de Belgique, t. XXIX, Bruxelles, 1957, col. 126-130.
  • Jacques Willequet, "Anspach (Edouard-Charles)" , dans Biographie Nationale de Belgique, t. XXXI, Bruxelles, 1962, col. 31-32.

Notes modifier

  1. Isaac Salomon Anspach a acquis la bourgeoisie de Genève en 1779 moyennant 1500 florins. Lire: Hugh-Robert Boudin, Biographie Nationale de Belgique, tome 40, Bruxelles, 1977, col. 6: " Ces qualités l'aidèrent en 1777 à recevoir comme étranger le droit d'habitation. Deux ans plus tard, le 26 mars, Anspach acheta la bourgeoisie de Genève pour 1.500 florins ".
  2. Hugh-Robert Boudin, "Isaac-Salomon Anspach", dans: Biographie Nationale de Belgique, Bruxelles, tome 40.
  3. Cette fonction de Procureur Général de Genève sous l'ancien régime correspondait à chef de l'État genevois et ne doit pas être confondue avec la fonction judiciaire actuelle de Procureur général de Genève
  4. Œuvres complètes de F. de Lamennais, nouvelle édition, tome II, Paris : Pagnerie; éditeur, 1844, p. 36
  5. Pierre Marc Anspach, né le 11 novembre 1755 à Genève, et mort le 10 janvier 1837 à Chêne-Bougeries, canton de Genève, fut émailleur, fabricant de cadrans, fils d'Isaac Salomon Anspach (1708-1757), pasteur et fabricant de bas à Genève, et de Françoise Leynadier (1710-1761).
  6. Recueil authentique des lois et actes du Gouvernement de la république de Genève, 1861 : «  5° M. Jean-Louis Anspach , fils de Pierre Marc, peintre sur émail, demeurant à Genève , quai des Bergues » ; Edouard Louis Burnet, Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, 1925 : « PIERRE-MARC ANSPACH (Anspach le Jeune, Anspach-Lagier). Porté sur la liste d'indication du 30 juillet. Entré au Tribunal le 2 août d'après Dunant et d'après la liste des indemnités. C'est un frère cadet du célèbre procureur général.
  7. « Pierre-Marc Anspach, émailleur, reçu habitant le 10 avril 1789 avec son fils Jacob. Il est l´époux de Louise Lagier. A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, il existe une association Anspach-Lagier, fabricant de cadrans. Ils ont un autre fils, Jean-Antoine Anspach (1790-1872), qui sera horloger ». Sautter Hanspach, montre de poche en or.
  8. Jos Laporte, "Jules Victor Anspach", in : Vlaamse stam, année 36, nr. 3-4, maart-april 2000 Lire en ligne.
  9. Gaspard Isaac Jules Anspach, horloger.
  10. Madame Dolez, "Les Anspach d'Est en Ouest", dans : Le Parchemin, n° 240, 1985, p. 375.

Articles connexes modifier

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