Château Grimaldi

château fort à Cagnes-sur-Mer (France)

Château Grimaldi ou château de Cagnes
Image illustrative de l’article Château Grimaldi
Période ou style Architecture médiévale
Type Château fort
Début construction 1309
Propriétaire initial Rainier Ier Grimaldi
Propriétaire actuel commune de Cagnes-sur-Mer
Destination actuelle Musée d'art moderne et d'ethnographie
Protection Logo monument historique Classé MH (1948)
Coordonnées 43° 40′ 01″ nord, 7° 08′ 44″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-Maritimes
Commune Cagnes-sur-Mer
Géolocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
(Voir situation sur carte : Alpes-Maritimes)
Château Grimaldi ou château de Cagnes
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
(Voir situation sur carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur)
Château Grimaldi ou château de Cagnes
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château Grimaldi ou château de Cagnes

Le château Grimaldi est un ancien château fort dont l'origine remonte au XIVe siècle, qui se dresse sur la commune française de Cagnes-sur-Mer dans le département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Depuis 1946, il abrite le Musée d’art moderne et d’ethnographie de la ville, un musée consacré à l'olivier et et un musée reprenant les portraits de la chanteuse de cabaret Suzy Solidor[1].

Le château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du , à l’exception de deux parcelles classées par décret du [2].

Localisation modifier

Le château Grimaldi se dresse au sommet du bourg dans le Haut-de-Cagnes, dans le département français des Alpes-Maritimes sur la Côte d’Azur. Sa tour domine l'horizon à 360° offrant un très beau panorama sur Cagnes-sur-Mer, la mer Méditerranée et les Alpes.

Historique modifier

Un château devait exister à Cagnes car il est cité dans une charte de 1033. Il appartenait alors au vicomte de Nice Laugier de Nice et à son épouse Odile de Provence[3].

En 1220, à la suite des luttes qui opposent la noblesse de la Provence orientale au comte de Provence, Romée de Villeneuve s'empare du château et prélève une part des terres pour fonder Villeneuve. En 1250, le comte de Provence acquiert la terre de Cagnes des Villeneuve[4].

En 1309 le coseigneur de Monaco et amiral de la flotte de Philippe le Bel, Rainier Ier Grimaldi (1267-1314), devient seigneur de Cagnes-sur-Mer cédé par le roi de Naples et comte de Provence Robert d'Anjou[5]. Il fait bâtir un massif fortin de galets sur des ruines grecques et romaines[réf. nécessaire], uniquement destiné au guet et à la défense, et propriété des Grimaldi d’Antibes jusqu’à la Révolution française.

Vers 1620 Jean-Henri Grimaldi d’Antibes (marquis de Courbons et baron de Cagnes, en 1646[6], sous la protection du roi Louis XIII et de son ministre et cardinal Richelieu) transforme le château médiéval en une élégante demeure à l'italienne, alliant le charme et la richesse d’un palais dans laquelle il mène une vie fastueuse[7]. Il fait ajouter un escalier extérieur et restructurer l'intérieur par l'ajout de loggias superposées sur la cour intérieure. La salle des audiences conserve au plafond baroque avec en trompe l’œil une des plus belles fresques de la Côte d'Azur, la chute de Phaéton, de Giulio Benso qui a aussi réalisé les fresques du palais Lascaris de Nice[8].

Vue du Haut de Cagnes.
Musée Grimaldi.

Entre 1707 et 1709, le marquis de Cagnes, Honoré III Grimaldi avait trouvé une solution pour avoir de l'argent, faire de la fausse monnaie[9]. Cette situation étant courante dans la région, l'intendant Cardin Lebret (1675-14 octobre 1734) décida d'intervenir avec l'aide du comte d'Artagnan, Joseph de Montesquiou, qui commandait les troupes du roi en Provence entre 1708 et 1710[10]. Le , le comte d'Artagnan fait une perquisition dans le château de Cagnes où il trouve du matériel de faux-monnayage dans la cave.

À la Révolution française, la famille Grimaldi est chassée de la ville et se réfugie d'abord à Nice et le château est laissé à l’abandon. Sauveur Gaspard Grimaldi (1734-1816), fils d'Honoré IV Grimaldi (1701-1743), dernier seigneur de Cagnes, s'est réfugié à Gênes.

En 1875, un particulier rachète le château et le restaure puis la municipalité l’acquiert en 1939 et le transforme en musée en 1946[11].

En 1944, ses souterrains servirent d'abri anti-aérien[12].

Description modifier

Le donjon massif orné de créneaux et de mâchicoulis comporte deux étages de galeries à arcades avec un escalier monumental à double rampe. Les salles de réception et d’apparat témoignant d’une influence baroque lié au comté de Nice.

Au rez-de-chaussée, sept salles basses et voûtées donnent accès à un patio triangulaire à arcades et balustres de marbres dans lequel on trouve un poivrier bi-centenaire.

Musée d’art moderne et d’ethnographie modifier

Depuis 1946, ce château héberge le Musée d’art moderne et d’ethnographie[13].

Notes et références modifier

  1. Jean Rinaud, « Les secrets du château musée Grimaldi à Cagnes-sur-Mer », sur France Bleu, (consulté le )
  2. « Château Grimaldi ou château de Cagnes », notice no PA00080687, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Medival Lands : Vence.
  4. collectif (dir.), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol. I : Cantons d'Antibes à Levens, Paris, Flohic Éditions, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », , 1077 p. (ISBN 2-84234-071-X), p. 183 à 184 Canton de Cagnes-sur-Mer - Saint-Laurent-du-Var, Château de Cagnes.
  5. Saint-Laurent-du-Var : Les Grimaldi, seigneurs de Cagnes et Antibes.
  6. Baron Du Roure, Les maintenues de noblesse en Provence, par Belleguise (1667-1669), Tome 1, p. 294-296), Impr. générale du Sud-Ouest, 1923.
  7. Dominique Foussard, Georges Barbier, Baroque niçois et monégasque, p. 88-92, Picard éditeur, Paris, 1988 (ISBN 2-7084-0369-9).
  8. P. V. Belloni, Pittura Genovese del Seicento, tome 1 pour les fresques de Cagnes et tome 2 pour celles du palais Lascaris].
  9. Pays d'Azur : Honoré III Grimaldi, seigneur de Cagnes, marquis d'Antibes, et faux-monnayeur !.
  10. Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, tome 5, p. 104-105, Paris, 1732 Texte.
  11. Tom Obry, « Pourquoi les Grimaldi ont-ils vécu à Cagnes-sur-mer ? », sur France Bleu, (consulté le )
  12. Josyane et Alain Cassaigne, 500 châteaux de France : Un patrimoine d'exception, Éditions de La Martinière, , 395 p. (ISBN 978-2-7324-4549-6), p. 20.
  13. Musée d’art moderne et d’ethnographie.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Librairie Hachette et société d'études et de publications économiques, Merveilles des châteaux de Provence, Paris, Collection Réalités Hachette, , 324 p.
    Préface du Duc de Castries vice-président de l'Association des Vieilles maisons françaises : Basse Provence : Cagnes-sur-Mer, Palais italien niché au cœur d'une forteresse médiévale..., pages 70 à 75.
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 978-2-86535-070-4 et 2-86535-070-3)
    Cagnes-sur-Mer, p. 222.
  • Coordination générale : René Dinkel, Élisabeth Decugnière, Hortensia Gauthier, Marie-Christine Oculi. Rédaction des notices : CRMH : Martine Audibert-Bringer, Odile de Pierrefeu, Sylvie Réol. Direction régionale des antiquités préhistoriques (DRAP) : Gérard Sauzade. Direction régionale des antiquités historiques (DRAH) : Jean-Paul Jacob directeur, Armelle Guilcher, Mireille Pagni, Anne Roth-Congés Institut de recherche sur l'architecture antique (Maison de l'Orient et de la Méditerranée - IRAA)-Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Suivez le guide : Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p. (ISBN 978-2-906035-00-3 et 2-906035-00-9).

Articles connexes modifier

Liens externes modifier