Château du Helfenstein

château fort français en Moselle

Le château du Helfenstein se situe dans la commune française de Philippsbourg, dans le département de la Moselle.

Château du Helfenstein
Image illustrative de l’article Château du Helfenstein
Face est du rocher du Helfenstein.
Nom local Wachtfelse
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction Antérieur au XIIIe siècle
Destination actuelle Vestiges
Protection non
Coordonnées 49° 00′ 19″ nord, 7° 34′ 05″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Duché de Lorraine
Région Grand Est
Département Moselle
Commune Philippsbourg
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Château du Helfenstein
Géolocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Château du Helfenstein

Jusqu'à sa redécouverte en par Adolphe Malye, le Helfenstein, dont on avait oublié l'existence dans l'ombre du Falkenstein, n'était plus que surnommé Wachtfelse (littéralement le rocher de garde).

Localisation

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Situé au cœur de la commune de Philippsbourg, à environ 350 m d'altitude, le château du Helfenstein jouxte son voisin du Falkenstein et n'est séparé de celui-ci que par une centaine de mètres et un fossé taillé dans le roc[2]. L’analyse qu'a fait Adolphe Malye des vestiges a prouvé que les deux châteaux se tournaient manifestement le dos. La promiscuité des deux forteresses peut sembler surprenante mais elle n’est pas incongrue, il suffit de se souvenir de l’étonnant affrontement du Lützelbourg et du Rathsamhausen à Ottrott pour s’en convaincre[3].

Étymologie

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Adolphe Malye ne semble pas satisfaisant de chercher la facilité et de voir le verbe helfen, « aider » en allemand, comme l’origine du nom Helfenstein, étant donné qu'il est assez inhabituel de trouver un verbe dans les noms de forteresses. Helfenstein pourrait par contre évoquer l’éléphant. En effet, on retrouve le même principe en Moyen haut-allemand avec le terme désignant l’ivoire : Helfenbein. Dans ce cas précis, le terme Helfen vient naturellement du nom Helfant, voulant dire « éléphant » en allemand. Il est donc tout à fait possible, comme l’entendait Adolphe Malye, qu’il y ait une référence au pachyderme, peut être en raison de la forme massive du rocher qui lui servit de base. Par ailleurs, l’apparence de l’animal inspire la puissance, d’autant plus qu’au Moyen Âge on ne se faisait qu’une idée très imprécise de ce qu’était un éléphant. Cette supposition semble tout à fait cohérente et exprime la même logique que celle qui fait du Falkenstein, la « Pierre du Faucon »[3].

Historique

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Moyen Âge et disparition

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château du Falkenstein
Le château du Falkenstein, voisin presque mitoyen du Helfenstein.

Malye suppose que la construction du Helfenstein remonterait à une date antérieure à celle du Falkenstein et ne voit pas d’objection à lui trouver une origine au IXe ou Xe siècle[3].

Le château est mentionné pour la première fois en 1264 comme propriété des ducs de Lorraine, puis le fief passe à la famille de Wasselonne. Il est ravagé par un incendie en 1315[2].

Sa proximité immédiate du Falkenstein importune les seigneurs de ce dernier. Cette situation va aboutir à un conflit orchestré par l'évêque de Strasbourg.

Vers 1435, Guillaume de Falkenstein assiège et détruit la forteresse voisine de sa résidence[2],[4] et s'oppose très vraisemblablement à ce qu'il soit reconstruit. En 1437, l'évêque tranche alors un différend entre ce dernier et Frédéric de Dahn ou de Thann, au sujet de la forteresse démantelée, zerbrochene Feste, de Helfenstein. Le château ne sera plus jamais reconstruit et va sans doute servir de confortable « carrière » de pierres pour les chantiers voisins du Falkenstein, si bien que la ruine finit par reprendre l’allure d’un affleurement rocheux, comme il en existe tant dans les Vosges du Nord[3]. L'Helfenstein va ainsi sombrer peu à peu dans l'oubli[2].

La redécouverte (1926-1927)

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Adolphe Malye, un érudit grand passionné d’histoire locale, est frappé un beau jour de rencontrer dans les lignes de l’ouvrage Ein Wasgauherbst : Von der Schönheit der Nordvogesen (1909) de Carl Gruber, la mention d’un château disparu et dont les ruines n’étaient plus localisées : le Helfenstein. Cette découverte livresque fut le point de départ de l’enquête de Malye, dont la ténacité allait être récompensée. Le nom d'Helfenstein ne résonnait déjà plus dans les mémoires des populations locales, alors que Johann Georg Lehmann en faisait pourtant déjà mention en 1878. Les indications géographiques dont disposait Malye étaient plus que vagues mais l’ouvrage de Lehmann indiquait que le château devait se situer dans le voisinage du Falkenstein, en direction de Sturzelbronn. Ce dernier élément, et la mention du village abritant les vestiges de la célèbre abbaye, conduisit Malye à imaginer dans un premier temps que les vestiges du Helfenstein devaient se trouver à mi-chemin entre le Falkenstein et Sturzelbronn.

Toutefois, il se rendit un jour de mai ou d’octobre (le mois varie selon les articles de l’auteur) de l’année 1927 au Falkenstein, pour tenter d’y localiser des traces de polissoirs préhistoriques. Il profita de cette exploration pour poursuivre plus loin à l’Est sur la même crête. À une centaine de mètres de là, il fut pris de stupeur en découvrant un rocher, qui lui parut dans un premier temps n’être qu’une ébauche de fortifications. Mais en parcourant le site, caractérisé par un immense monolithe cubique, il identifia tous les éléments maçonnés ou rupestres, d’un véritable château-fort vasgovien, tourné en direction de la vallée de Sturzelbronn.

À son retour, galvanisé par sa découverte, mais plein de doutes, il analysa les différentes mentions du château et en conclut que le Helfenstein devait se trouver à proximité immédiate du Falkenstein. En effet, il tira cette conclusion notamment en raison de l’intéressement de la famille propriétaire de ce-dernier, dans tout ce qui touchait au Helfenstein[3].

Description

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La rationalité des murailles médiévales du Helfenstein ne réapparaît que difficilement. Pourtant, à y regarder de plus près, on parvient à lire au sol le tracé de l’enceinte de la cour du château au nord, flanquée de bâtiments et d’une tour d’angle au sud. À l’est de cette cour se dresse un imposant monolithe de grès, de forme cubique. Curieusement, le rocher est évidé au nord et au sud, par ailleurs sur la face ouest on observe l’ébauche d’un débitage de blocs de pierre.

Du côté est, on aperçoit un escalier dont l’accès n’est plus possible. D’après les descriptions de Malye, ce premier escalier est assorti d’un second. Larges et confortables ils donnent accès à la plate-forme supérieure. On y trouve une citerne et un puits d’une grande profondeur. Le rocher est entièrement scarifié par des trous de boulins qui accueillaient jadis les poutres d’une structure adossée au roc[3].

Une couleuvrine en bronze complète provenant du château est aujourd'hui exposée à la Maison de l'archéologie de Niederbronn-les-Bains[5].

Annexes

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Bibliographie

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  • (de) Carl Gruber, Ein Wasgauherbst : von der Schönheit der Nordvogesen [« Un automne vasgovien : de la beauté des Vosges du Nord »], Straßburg, Ludolf Beust, , 309 p., chap. 1 (« Bärental und Falkensteintal »)
  • (de) Johann Georg Lehmann, Dreizehn Burgen des Unter-Elsasses und Bad Niederbronn : nach historischen Urkunden [« Treize châteaux de Basse-Alsace et de Niederbronn-les-Bains : d'après des documents historiques »], Straßburg, Karl J. Trübner, , 243 p. (lire en ligne), « Falkenstein », p. 18-71
  • Société d'histoire et d'archéologie de Haguenau (dir.) et Adolphe Malye, Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Haguenau : Année 1928/29, Haguenau, G. Gromer, , 135 p. (BNF 32723908), « Le château de Helfenstein (canton de Bitche, Moselle) », p. 9-38
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 2-86535-070-3)
    Philippsbourg : Falkenstein, Helfenstein, Rothenbourg pp. 897-898
  • André Lerch, Châteaux-rochers des Vosges et du Palatinat, t. I 93/96 – II 97/100 : Structures et techniques, Strasbourg, Châteaux-forts d’Europe, , 436 p. (ISSN 1253-6008)
    97/100 Index des illustrations, Éditions du Centre d'étude des châteaux-forts :
«  Helfenstein », tome I : p. 16-24-39-68-69 ;
«  Helfenstein », tome II : p. 312

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. a b c et d Guy Lecomte, « Le chateau de Helfenstein (57) : possession des ducs de Lorraine », sur Blogspot, (consulté le ).
  3. a b c d e et f « Dans l’ombre du Falkenstein, un château oublié : le Helfenstein », sur vosges-du-nord.fr, (consulté le ).
  4. « château fort de Helfenstein », notice no IA00037996, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  5. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 182.