Chérencé-le-Héron
Chérencé-le-Héron est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 440 habitants[Note 1].
Chérencé-le-Héron | |
L'église Notre-Dame. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Intercommunalité | Villedieu Intercom |
Maire Mandat |
Joël Plaine 2020-2026 |
Code postal | 50800 |
Code commune | 50130 |
Démographie | |
Gentilé | Chérencéens |
Population municipale |
440 hab. (2021 ) |
Densité | 46 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 48′ 07″ nord, 1° 11′ 48″ ouest |
Altitude | Min. 129 m Max. 226 m |
Superficie | 9,54 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Villedieu-les-Poêles-Rouffigny (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierLa commune est dans le sud du département de la Manche, au nord de l'Avranchin. L'atlas des paysages de la Basse-Normandie la classe dans la partie sud de la « Manche centrale », caractérisée par un bocage fermé au faible relief[1]. Son bourg est à 6 km au sud de Villedieu-les-Poêles et à 21 km au nord-est d'Avranches[2].
La commune est parcourue du nord au sud par la route départementale no 999 (ancienne route nationale 799) qui traverse le bourg, le reliant à Villedieu-les-Poêles au nord et à Brécey au sud. La RD 209 en part vers le nord-ouest permettant de rejoindre Saultchevreuil-du-Tronchet par la RD 33 limitrophe. À l'ouest, la RD 486 relie la RD 209 au bourg de Rouffigny. Le sud du territoire est traversé par la RD 81 qui permet notamment de rejoindre Saint-Martin-le-Bouillant au sud-est. L'A84 est accessible à 8 km au nord, près de Villedieu-les-Poêles (sorties 37 vers Rennes et 38 vers Caen).
Le bourg de Chérencé est sur une ligne de partage des eaux. Les eaux de la moitié occidentale du territoire sont collectées par des premiers affluents de l'Airou, rivière du bassin de la Sienne, dont la Nouette qui est aussi considérée comme un bras de l'Airou[3]. La moitié orientale est dans le bassin de la Sée et est bordée par l'Anguille (appelé aussi le Bieu), affluent direct du fleuve côtier.
Le point culminant (226 m) est le sommet d'une colline au nord du bourg. Le point le plus bas (129 m) correspond à la sortie du territoire de l'Anguille, au sud-est. La commune est bocagère.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[6]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 093 mm, avec 14,6 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cerisy-la-Salle à 26 km à vol d'oiseau[8], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 112,5 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Chérencé-le-Héron est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (96,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (96,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (57 %), zones agricoles hétérogènes (30,3 %), terres arables (9,5 %), zones urbanisées (2,9 %), forêts (0,2 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes de Carenceio en 1186[17], Charenceyo en 1369-1370[17] et Charencé en 1422[17].
Il semble issu de l'anthroponyme gaulois[17] ou roman[18] Carantius ; la commune s'est également appelée Cherencey le Héron en 1889[19],[20].
L'ajout du déterminant -le-Héron est attesté dès le XIVe siècle. Il a été rendu nécessaire par la proximité (environ 17 km) d'un autre Chérencé, devenu par la suite Chérencé-le-Roussel. Le Héron s'écrivait autrefois le Hairon, ce nom devait être celui de l'Airou qui désigne la rivière qui prend sa source à l'est du territoire de la commune voisine de La Trinité[21].
Histoire
modifierLa paroisse eut pour seigneur Gabriel II de Montgommery (c. 1560-1635), chef des protestants de l'Avranchin, également seigneur de Ducey[22].
À la Révolution, Étienne Giroult (1756-1793), né à Chérencé-le-Héron, fut élu député à la première Assemblée législatives (1791 au ). Royaliste modéré, poursuivi comme contre-révolutionnaire, il se cacha dans le clocher de l'église du Mesnil-Garnier, d'où il tomba, mortellement[22].
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[25].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[27].
En 2021, la commune comptait 440 habitants[Note 3], en évolution de +13,4 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Chérencé-le-Héron a compté jusqu'à 846 habitants en 1836.
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- Église Notre-Dame du XVe siècle et reconstruite en 1877 avec une voûte de nef lambrissée. Le sol est jonché de pierres tombales dont une de 1628[30].
- Elle abrite des fonts baptismaux (Moyen Âge), un bénitier en granit (XVe), pierre tombales (XVIIe) transformées en bénitier, statues de Jeanne d'Arc (XIXe), les tableaux de : l'Assomption (XVIIe) et sainte femme (XVIIe) et une verrière de Mazuet et Gérard Bourget[22]. L'église fut la possession de la commanderie de Villedieu puis de Fraslin de Husson, seigneur de Ducey et de Chérencé-le-Héron, marié à Clémence du Guesclin, sœur du connétable Bertrand du Guesclin. Revenue aux Montgommery, ces derniers y possédèrent un château dont seule la tradition a conservé le nom de Douves[22].
- Ancien presbytère près de l'église.
- Maison en granit aux linteaux parfois sculptés et datés dont un de 1864[30].
- Lavoir.
- Oratoire de la Vierge.
-
La nef de l’église Notre-Dame. -
L'ancien maitre-autel.
- Pour mémoire
- Château de Douves, possession de la famille de Montgommery[22].
Activité et manifestations
modifier- Fête communale en juillet.
Personnalités liées à la commune
modifier- Guillaume Heiron (heironius ou Heiro), archidiacre d'Avranches qui fera venir les moines Tancrède et Étienne pour fonder en 1143 l'abbaye de La Lucerne[22].
- Étienne Giroult (1756 à Chérencé-le-Héron - 1793), homme politique.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 60.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 155
Articles connexes
modifierLiens externes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- [PDF] « www.basse-normandie.developpement-durable.gouv.fr (Dreal Basse-Normandie) - Les unités de paysage : Unité 4.2.1 : La Manche centrale » (consulté le ).
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Airou (I7102000) » (consulté le ).
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Chérencé-le-Héron et Cerisy-la-Salle », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Cerisy La Salle » (commune de Cerisy-la-Salle) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Chérencé-le-Héron ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Villedieu-les-Poêles-Rouffigny », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations préceltique, celtiques, romanes, Genève, (lire en ligne), p. 208.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), BNF 36174448), p. 94.
- Dictionnaire des communes, Éd. Berger-Levrault, 1968.
- Carte de la Manche, in Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1889.
- Revue de l'Avranchin et du pays de Granville, vol. 19 à 20, Includes Proceedings of the society and lists of members, , p. 277.
- Gautier 2014, p. 155.
- Annuaire du département de la Manche, 33e année, 1861, p 235.
- « Christophe Chaumont est élu maire », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
- « Municipales à Chérencé-le-Héron. Joël Plaine nouveau maire de la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Delattre, 2002, p. 60.