Chanson perpétuelle

Mélodie d'Ernest Chausson

Chanson perpétuelle
op. 37
Genre mélodie
Musique Ernest Chausson
Texte Charles Cros
Langue originale français
Effectif voix et orchestre (ou piano ou piano et quatuor à cordes)
Durée approximative min
Dates de composition 1898
Dédicataire Jeanne Raunay
Création
Le Havre
Interprètes Jeanne Raunay (soprano)

La Chanson perpétuelle op. 37 est une mélodie d'Ernest Chausson, écrite en décembre 1898

Elle fait partie, avec son Poème de l'amour et de la mer, des deux œuvres vocales orchestrales majeures du musicien. Il s'agit par ailleurs de sa dernière œuvre complète, celui-ci ayant laissé son Quatuor à cordes op. 35 inachevé.

Elle est dédiée à Jeanne Raunay, qui fit sa création le .

Le texte est le poème Nocturne de Charles Cros, extrait de son recueil Le Coffret de santal. Il décrit les affres d'une femme abandonnée. Il existe une version avec orchestre et une version pour voix, quatuor à cordes et piano.

Son exécution dure un peu moins de dix minutes.

Le poème modifier

Bois frissonnants, ciel étoilé
Mon bien-aimé s'en est allé
Emportant mon cœur désolé.

Vents, que vos plaintives rumeurs,
Que vos chants, rossignols charmeurs,
Aillent lui dire que je meurs.

Le premier soir qu'il vint ici,
Mon âme fut à sa merci;
De fierté je n'eus plus souci.

Mes regards étaient pleins d'aveux.
Il me prit dans ses bras nerveux
Et me baisa près des cheveux.

J'en eus un grand frémissement.
Et puis je ne sais plus comment
Il est devenu mon amant.

Je lui disais: "Tu m'aimeras
Aussi longtemps que tu pourras."
Je ne dormais bien qu'en ses bras.

Mais lui, sentant son cœur éteint,
S'en est allé l'autre matin
Sans moi, dans un pays lointain.

Puisque je n'ai plus mon ami,
Je mourrai dans l'étang, parmi
Les fleurs sous le flot endormi.

Sur le bord arrivée, au vent
Je dirai son nom, en rêvant
Que là je l'attendis souvent.

Et comme en un linceul doré,
Dans mes cheveux défaits, au gré
Du vent je m'abandonnerai.

Les bonheurs passés verseront
Leur douce lueur sur mon front,
Et les joncs verts m'enlaceront.

Et mon sein croira, frémissant
Sous l'enlacement caressant,
Subir l'étreinte de l'absent.

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