Charles-Victor Langlois

historien et archiviste français

Charles-Victor Langlois (qui souvent signe Charles Langlois ou C. L. pour se distinguer de Victor Langlois), né le à Rouen[1] et mort le à Paris, est un historien français.

Professeur à la Sorbonne et à l'École pratique des hautes études, c'est un spécialiste du Moyen Âge et notamment des rencontres entre l'Occident et l'Orient.

Biographie modifier

Charles-Victor Langlois étudie à l’École des chartes où il devient archiviste paléographe en 1885[2] puis à l'École pratique des hautes études au sein de la IVe section. Il obtient une licence de lettres et une licence de droit, puis il réussit l'agrégation d'histoire (dont il sort premier)[3] .

Le 27 avril 1887, il soutient ses deux thèses de doctorat ès lettres à la Faculté de Paris[4]. La première, en français, traite du règne de Philippe III le Hardi[5]. La deuxième, en latin, s'intéresse à des documents relatifs à l'ancienne Cour de justice[6]. Il dédie ses thèses à ses maîtres : Lavisse, Tardiff et Meyer. Devenu docteur, il participe à plusieurs dizaines de soutenances de thèses de doctorat, en qualité de membre de jury, entre 1889 et 1899[4].

Il est professeur à Douai en 1885, à Montpellier en 1886, puis à la Sorbonne en 1888 où il est d'abord chargé de cours d'histoire, professeur adjoint en 1901, professeur de sciences auxiliaires de l'histoire de 1906 à 1909 puis professeur d'histoire du Moyen Âge de 1909 à 1913[7].

Il coécrit avec Charles Seignobos, L'Introduction aux études historiques, en 1898, il est l'un des plus grands historiens de l'École méthodique. Historien spécialiste du Moyen Âge, il est directeur des Archives nationales de 1913 à 1929. Il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres le au fauteuil de Noël Valois ; en 1925, il en est le président.

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1906, officier en 1919, puis commandeur en 1927[8].

En 1921, il assume à l'Académie la charge de continuer l’Histoire littéraire de la France ; les volumes 35 et 36, qui traitent de la littérature au XIVe siècle, sont en bonne partie écrits par lui[9].

En 1922-1923, il préside la Société de l'Histoire de France.

Il donna généreusement à l’État français pour la préservation du patrimoine et particulièrement pour le patrimoine médiéval, allant jusqu'à acheter le château du Plessis-Macé, le rénover avec ses enfants qui en feront don à l’État en 1967.

Il est inhumé à Tourville-sur-Pont-Audemer[10].

Mariage et descendance modifier

Charles-Victor Langlois avec sa femme Camille née Berthelot (en 1926)

En 1889, il avait épousé Camille Berthelot, fille du chimiste Marcellin Berthelot. Charles-Victor Langlois est protestant et ses enfants seront tous éduqués dans une stricte éducation calviniste. Ses enfants sont l'agronome et secrétaire général de la Banque de France Philippe Langlois-Berthelot ; le directeur de la Banque franco-chinoise pour le commerce et l'industrie, ingénieur et administrateur d'entreprises Marc Langlois-Berthelot ; le chercheur en électro-magnétique et directeur de la recherche de EDF, Richard Langlois-Berthelot ; l'ingénieur, administrateur et financier Samuel Langlois-Berthelot et Jean-Daniel Langlois-Berthelot (directeur chez Peugeot).

Publications modifier

  • 1887 : Le Règne de Philippe III le Hardi, Paris, Hachette, un vol. in-8o, XV-466 pp. lire en ligne sur gallica.bnf.fr
  • 1891 : (avec Henri Stein) Les Archives de l’histoire de France, Paris, Alphonse Picard, un vol. in-8o, XVII-1000 p.
« Le Procès des Templiers », La revue des deux mondes, vol. 103,‎ , p. 382-421 (lire en ligne)
Prix Sobrier-Arnould de l’Académie française en 1903
  • 1903 : La société française du XIIIe siècle, Paris, Hachette.
  • 1905 : Histoire de l'écriture en France, Melun, Impr. administrative.
  • 1911 : La Connaissance de la nature et du monde au Moyen Âge, d’après quelques écrits français à l’usage des laïcs, texte disponible gratuitement sur gallica.bnf.fr
  • 1917 : Registres perdus des archives de la Chambre des comptes de Paris, Paris, Impr. nationale.
  • 1922 : Les Hôtels de Clisson, de Guise et de Rohan-Soubise au Marais, Paris, Jean Schemit, un vol. in 4°, VII+314 pp. Ill.
  • 1927 : La Vie en France au Moyen Âge : de la fin du XIIe au milieu du XIVe siècle.
  • 1949 : Notice sur la vie et les travaux de Charles-Victor Langlois (1863-1929) par A. Merlin, CRAI, Institut de France, p. 1394-409.

Distinctions modifier

Honneurs modifier

Un espace vert du 4e arrondissement de Paris a reçu le nom de square Charles-Victor-Langlois. Le pressoir du jardin des plantes de Rouen est dédié à Charles-Victor Langlois.

Notes et références modifier

  1. Au no 34 rue Ganterie.
  2. Base des thèses soutenues à l'École des chartes
  3. Merlin Alfred. Notice sur la vie et les travaux de M. Charles-Victor Langlois, membre de l'Académie. In: Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 93e année, N. 4, 1949, p. 394-409.
  4. a et b https://eslettres.bis-sorbonne.fr/notice/Doctorant/5390, consulté le 11 décembre 2023.
  5. Charles-Victor Langlois, Le règne de Philippe III le Hardi [en ligne], Hachette, Paris, 1887, 466 p., URL : https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001103825449/IMG00000001, consulté le 11 décembre 2023.
  6. Charles-Victor Langlois, De monumentis ad priorem curiae regis judiciariae historiam pertinentibus [en ligne], Paris, Hachette, 1887, 105 p., URL : https://books.google.fr/books?id=XsbPxASUlTgC&hl=fr&pg=PP5#v=onepage&q&f=false, consulté le 11 décembre 2023.
  7. Christophe Charle, « 64. Langlois (Charles, Victor) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1,‎ , p. 107-109 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Cote LH/1470/10 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  9. Alfred Merlin, 1949, p. 403.
  10. Journal de Rouen, 27 juin 1929.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • « Éloge funèbre par Henri Goelzer », Bibliothèque de l'École des chartes, t. 90, 1929, p. 221-225 en ligne sur Persée
  • Alfred Merlin, « Notice sur la vie et les travaux de M. Charles-Victor Langlois », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 93-4,‎ (lire en ligne)
  • Xavier Hélary, « Charles-Victor Langlois, le maître désabusé de l’école méthodique », dans Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Marie Moeglin (dir.), La naissance de la médiévistique. Les historiens et leurs sources en Europe (XIXe–début du XXe siècle). Actes du colloque de Nancy, 8-, École pratique des Hautes Études, Sciences historiques et philologiques, 5 ; Hautes Études médiévales et modernes, 107, Genève, Droz, 2015, p. 335-365.
  • http://histoireenprimaire.club.fr/ressources/simonis1.htm extraits de Introduction aux études historiques, Paris, 1898 ; rééd., Paris, Kymé, 1992, Liv. I, chap. I, « l'histoire se fait avec des sources ».

Articles connexes modifier

Liens externes modifier