Charles de Gaulle dans les arts et la culture populaire
L'article Charles de Gaulle dans les arts et la culture populaire correspond aux nombreuses représentations artistiques et culturelles suscitées par le premier président de la Cinquième République.
Filmographie
modifierLe petit et le grand écran n'ont pas représenté directement Charles de Gaulle de son vivant dans des œuvres importantes[1] mais plutôt avec des images d'archives ou des allusions au Général[2]. Après sa mort, plusieurs films et téléfilms mettent en scène son rôle miliaire et politique[3].
Cinéma
modifier- 1946 : Images d'archives dans Mission spéciale de Maurice de Canonge.
- 1959 : Allusions dans Babette s'en va-t'en guerre de Christian-Jacque.
- 1966 :
- Comment voler un million de dollars, acteur non crédité au téléphone qui se plaint au gardien-chef du musée du bruit de l'alarme de sécurité qu'on désactive à sa demande.
- Martin soldat, joué par Adrien Cayla-Legrand.
- Images d'archives dans Paris brûle-t-il ? de René Clément.
- 1969 : L'Armée des ombres, joué par Adrien Cayla-Legrand.
- 1973 : Chacal, joué par Adrien Cayla-Legrand.
- 1978 : La Carapate, joué par Adrien Cayla-Legrand.
- 1983 : Le Bourreau des cœurs, joué par Adrien Cayla-Legrand.
- 1995 : Les Misérables de Claude Lelouch, lui-même à la radio lors du Débarquement de Normandie.
- 2014 : Grace de Monaco, joué par André Penvern.
- 2015 : Avril et le Monde truqué, acteur non crédité.
- 2020 : De Gaulle, joué par Lambert Wilson.
Télévision
modifierTéléfilms
modifier- 1983 : Le général a disparu d'Yves-André Hubert, joué par Georges Audoubert.
- 1990 : Moi, général de Gaulle, joué par Henri Serre.
- 2003 : Jean Moulin, une affaire française de Pierre Aknine, joué par Jacques Boudet.
- 2005 : Le Grand Charles de Bernard Stora, joué par Bernard Farcy, France Télévisions.
- 2009 : Adieu de Gaulle, adieu de Laurent Herbier, joué par Pierre Vernier, inspiré du roman La Fuite à Baden d’Hervé Bentégeat, Canal+, prix 2009 au Festival du film de télévision de Luchon.
- 2010 : L'Appel du 18 Juin de Félix Olivier, joué par Michel Vuillermoz.
- 2020 : De Gaulle, l’éclat et le secret, de Jacques Santamaria et Patrice Duhamel, joué par Samuel Labarthe, France 2, mini-série de six épisodes.
Séries
modifier- 1988 : Les Guignols de l'info, joué par Yves Lecoq.
- 1989 : Les Simpson, acteur non crédité dans l'épisode Pour quelques milliards de plus.
- 1992 : Les Aventures du jeune Indiana Jones, joué par Hervé Pauchon.
- 1999 : Futurama, joué par Maurice LaMarche.
- 2000 : Jackie Bouvier Kennedy Onassis, joué par Marcel Sabourin.
- 2008 : Hellsing Ultimate épisode 5, au début duquel Alucard rêve d'abattre de Gaulle à l'instar du film Le Chacal.
- 2010 : Ce jour-là, tout a changé : L’Appel du 18 Juin de Félix Olivier, joué par Michel Vuillermoz.
- 2013 : Lazy Company, joué par François Clavier.
- 2017 : The Crown saison 2 épisode 8, joué par Jacques Boudet.
- 2020 : De Gaulle à la plage de Phillipe Roland.
Iconographie
modifierCaricatures
modifierCharles de Gaulle fait l'objet de caricatures durant toute sa vie, notamment de la part de rivaux et ennemis[4],[5]. Dès Saint-Cyr, il est ainsi moqué et caricaturé pour sa grande taille, que ses condisciples associent à ses importantes ambitions[6]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la presse collaborationniste du régime de Vichy publie quotidiennement des caricatures sur de Gaulle dans le but de discréditer ses actions en le présentant comme une marionnette des Alliés[5],[7]. La revue allemande Simplicissimus caricature de Gaulle comme l'esclave de Moscou[8]. À la Libération, les caricaturistes retrouvent matière dans la grande taille de Charles de Gaulle, « symbole de grandeur politique pour les uns, d'orgueil démesuré ou d'oppression pour les autres », constate Guillaume Doizy. Le 10 novembre 1944, Action publie une caricature sur la taille de Gaulle rivalisant avec la Tour Eiffel[9]. Le 31 décembre, France Soir publie un dessin de Jean Effel dépeignant les retrouvailles entre le Général et Paris libérée[10].
À compter du retour au pouvoir du Général en 1958, la plume des dessinateurs se polarise également sur la forme de son nez, en allongeant et métamorphosant l'appendice nasal à hauteur de l'opposition exprimée envers le chef de l'État[11]. Cette prise de pouvoir est illustrée dans la presse en montrant que la République française est forcée par de Gaulle à passer à la Cinquième République[12], certains dessins rappelant aussi que les précédents régimes politiques avaient déjà été « sauvés » par un homme providentiel[pas clair][13]. En juin 1959, à la suite de son retour d'Alger, une caricature montre de Gaulle ayant mis au pas les militaires qui doivent se plier au pouvoir politique[14]. La relation qu'entretint De Gaulle avec la presse fut souvent caricaturée[15],[16].
Cette forte personnalité du Général se retrouve notamment en 1960 dans « Le Miracle atomique : "Auparavant, on m'ignorait. Maintenant..." », qui le montre plus haut que l'explosion d'un champignon atomique[17]. En 1962, David Low ironise les visions qu'a de Gaulle de l'Europe avec Dans la tête de De Gaulle[18]. En 1964, lorsque de Gaulle visite le Mexique, la presse américaine le caricature alors en exploitant le souvenir de l'expédition du Mexique voulue par l'empereur Napoléon III, qui est assimilé au président français en fonction[19]. La même année, lorsque la France tourne le dos à l'OTAN, une caricature du Daily Mail dépeint de Gaulle comme un Dalek pendant une réunion interarmées avec le jeu de mots « DeGaullek »[20]. En 1965, Fritz Behrendt dépeint la vision ainsi que le rôle qu'entend jouer De Gaulle au sein de l'OTAN[21].
En 1967, lorsqu'il s'oppose à l'accueil du Royaume-Uni au sein du Marché commun, une caricature montre ironiquement qu'il avait lui-même été accueilli par Churchill à Londres en 1940[22]. Durant Mai 68, des caricatures d'époque présentent de Gaulle comme un dictateur autoritaire et fasciste[23].
A partir de 1960, Le Canard enchainé lui consacre chaque semaine une chronique intitulé La Cour Chronique du Royaume dans lequel De Gaulles est représenter sous les traits du monarque Louis XIV[24]. L'hebdomadaire satyrique le surnomme aussi « Mongénéral », recourant parodiquement au déterminant possessif d'usage militaire, devenu « une sorte de préfixe accolé aux noms des objets ou des domaines sur lesquels s’étendait la domination du président de la République » : « Mongouvernement », « MaFrance », etc. soulignant « la personnalisation voire la privatisation du pouvoir », observe l'historien Laurent Martin[25].
Philatélie
modifierTimbre
modifierLe 24 février 1990, l’administration des PTT émet un timbre-poste dans le cadre de l’« hommage à Charles de Gaulle 1890-1970 ». La dessinatrice du timbre est Huguette Sainson[26] ».
Littérature
modifierBandes dessinées
modifierLe neuvième art dépeint la vie de Charles de Gaulle, que ce soit sous le prisme de l'historicité, de l'uchronie ou de l'humour[27].
Dans la série Jour J, la mort de Charles de Gaulle à différents moments de l'Histoire est un point de divergence conduisant à plusieurs uchronies.
Dans L'Imagination au pouvoir ? (2011), sa mort dans un accident d'hélicoptère lors de sa fuite à Baden-Baden attise un peu plus la révolte de mai 68, menant à une guerre civile de deux ans, puis à la victoire des idéaux soixante-huitards.
Dans Paris brûle encore (2012), son assassinat lors des événements de mai 68, quand le palais de l'Élysée est attaqué par les manifestants, divise les armées françaises et le pays plonge alors dans huit ans de guerre civile et nucléaire, au cours desquelles Paris est détruite.
Aussi, dans Le Crépuscule des damnés (2015), dernier volet d'une trilogie où la crise du 6 février 1934 a abouti au renversement de la République et l'instauration d'un régime fasciste, Charles de Gaulle finit assassiné, mais n'a jamais été le chef de la France libre puisqu'il n'y a pas eu de Seconde Guerre mondiale.
Charles de Gaulle est une série de bandes dessinées historique et biographiques, par Jean-Yves Le Naour (scénario), Claude Plumail (dessin) et Albertine Ralenti (couleurs), avec le concours de la Fondation Charles de Gaulle. Jean-Yves Ferri a également publié une BD, De Gaulle à la plage.
En 2010, Guy Lehideux, Jean-Marie Cuzin et Yves Guéna écrivent De Gaulle, un destin pour la France aux éditions du Signe.
En 2023, Simon Treins publie la série Tuez de Gaulle ! qui aborde les nombreux attentats contre le président de Gaulle.
Musique
modifierChansons
modifierCharles de Gaulle fait l'objet de plusieurs chansons, que ce soient respectueuses ou satiriques[28].
Musées
modifierDivers musées ou lieux de mémoire sont dédiés à Charles de Gaulle :
- En 1972, est inauguré sur les hauteurs de Colombey-les-Deux-Églises le mémorial Général de Gaulle, signalé par une grande croix de Lorraine en granite. Le nouveau mémorial Charles-de-Gaulle, lancé le 9 novembre 2006 par Jacques Chirac et inauguré le 11 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, retrace au travers de Charles de Gaulle les grands événements historiques du XXe siècle.
- La maison natale de Charles de Gaulle, située à Lille. Il s’agit de la maison des grands-parents maternels de Charles de Gaulle qui y naquit en 1890. Devenue monument historique le 15 juin 1989 puis classée le 22 novembre 1990, la maison-musée commémore la vie personnelle, militaire et politique de Charles de Gaulle.
- La Boisserie, située à Colombey-les-Deux-Églises, ancienne résidence personnelle du général. La maison est devenue un musée en 1980.
- Le musée de l’Ordre de la Libération, fondé en 1970 et hébergé dans l’Hôtel des Invalides. La salle d’honneur est consacrée à Charles de Gaulle, à l’origine de cette récompense.
- L’Historial Charles de Gaulle, lui aussi hébergé dans l’Hôtel des Invalides. Inauguré en février 2008 par le président Nicolas Sarkozy, l’Historial présente sur 1 500 m2 le rôle et l’action de l’homme public, chef de la France libre et Président fondateur de la Cinquième République.
Théâtre
modifierEn 2019, Lionel Courtot met en scène Le Crépuscule à propos de la dernière rencontre entre de Gaulle et Malraux[29].
Odonymie
modifierL'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle ainsi qu'un porte-avions portent le nom du Général.
Sculptures
modifierStatues
modifier-
Statue à Nice.
-
Statue à Québec aux abords de l'Hôtel Le Concorde.
-
Statue devant l'hôtel Cosmos de Moscou, réalisée par le sculpteur d'origine géorgienne Zourab Tsereteli, érigée en 2005.
-
Buste de De Gaulle à La Plaine-des-Palmistes, à l'île de La Réunion, par Alexandre Guéry.
Jeu vidéo
modifier- 2007 : Dans Civilization IV: Beyond the Sword, la deuxième extension de Civilization IV, Charles de Gaulle est un des nouveaux dirigeants jouables disponibles grâce à l'extension, dirigeant les troupes françaises.
- 2020 : Charles de Gaulle, poursuivre le combat réalisé par l'Établissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense[30].
Notes et références
modifier- Fiona Moghaddam, « De Gaulle : très longtemps trop écrasant pour être incarné à l'écran », sur France Culture, (consulté le ).
- « Représenter Charles de Gaulle, c'est tout un cinéma », sur telerama.fr, (consulté le ).
- « De Lambert Wilson à Samuel Labarthe : ils ont incarné De Gaulle au ciné et à la télé », sur Premiere.fr, (consulté le ).
- « De Gaulle en caricatures - Fondation Charles de Gaulle », (consulté le ).
- Guillaume Doizy, « Quand De Gaulle rencontre l’histoire : de l’exil à la Libération, la difficile genèse d’une identité caricaturale », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 131, , p. 85–104 (ISSN 1271-6669, DOI 10.4000/chrhc.5230, lire en ligne, consulté le )
- Voir le début de Ils détestaient de Gaulle, documentaire réalisé par Patrick Jeudy en 2002, qui reprend la caricature suivante : « Caricature of Capitaine Charles de Gaulle (1890-1970), teacher at the military school of Saint-Cyr, cover illustration from the Programme 'Triomphe', 1921 »
- Voir Caricatures du général de Gaulle dans la presse collaborationniste (fondationresistance.org)
- Patrick Rössler (trad. Béatrice Pellissier), « Ein Federstrich gegen das NS-Regime: die Macher der Satirezeitschriften Simplicus und Der Simpl (1934–35) und deren Produktion im Prager Exil » [« À coup de crayon contre le régime nazi : les dessinateurs des magazines satiriques Simplicus et Der Simpl (1934-35) et leur production en exil à Prague »] [doc], sur Cairn, (consulté le )
- « La taille, le nez et l’uniforme de Charles de Gaulle : une aubaine pour la caricature politique », sur caricaturesetcaricature.com, (consulté le ).
- « De Gaulle en caricatures », sur Le Point, (consulté le ).
- Guillaume Doizy, « Du « chapeau cabossé » de Loubet au « pif » du général de Gaulle, l'identité et la carrière caricaturales des présidents de la République française » [doc], sur Cairn, (consulté le ).
- Commission Journal, « Mai 58 : Les anarchistes et le coup d'État de De Gaulle », sur UCL - Union communiste libertaire, (consulté le ).
- « effel.mai58 », sur mapage.noos.fr (consulté le ).
- Sébastien Lucarelli et professeur de Lettres-Histoire au lycée professionnel Charles Baudelaire de Meaux, « Le voyage d’Alger en juin 1958 », sur Enseigner de Gaulle, (consulté le ).
- Voir caricature.pdf (memorial-charlesdegaulle.fr)
- « Caricature du général de Gaulle pendant une conférence de presse - Fondation Charles de Gaulle », (consulté le ).
- Elodie Dervaux-Desbiens et professeur d'histoire-géographie au collège Prévert à Caudry, « De Gaulle et l'arme atomique », sur Enseigner de Gaulle, (consulté le ).
- f_barca, « La débâcle afghane plaide pour une véritable politique de sécurité européenne - Voxeurop », sur voxeurop.eu, (consulté le ).
- Alvar de La Llosa, « L’image du général de Gaulle à travers la presse et les écrivains latino-américains », dans De Gaulle et l’Amérique latine, Presses universitaires de Rennes, coll. « Des Amériques », 20 mars 2017
- (en) Michael Waters, « In 1964, You Could Buy Magazines From a Street Dalek », sur Atlas Obscura, (consulté le ).
- « Caricature de Behrendt sur De Gaulle et l'OTAN (1965) », sur CVCE.EU by UNI.LU, (consulté le ).
- « De Gaulle en caricatures », sur Le Point, (consulté le ).
- « Les affiches de Mai-68 », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « " LA COUR " CHRONIQUE DU ROYAUME », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Laurent Martin, « De Gaulle et Le Canard enchaîné : je t'admire, moi non plus » [doc], sur Cairn, (consulté le ).
- Stéphane Sainson, Huguette Sainson, Orléans au temps de la Publicité et des Relations Publiques, Orléans, Autre Chose Autrement, 2024, p. 197.
- Nadja Viet, « Charles de Gaulle, fiction radio et bande dessinée », sur France Inter, (consulté le ).
- « La chanson et le Président : Charles de Gaulle », sur Franceinfo, (consulté le ).
- Frédéric Dieu, « “Le Crépuscule” : une adaptation de Malraux hausse de Gaulle jusqu’au mythe théâtral », sur Profession Spectacle, (consulté le ).
- « Charles de Gaulle, poursuivre le combat : l’application mobile », sur Site ECPAD, (consulté le ).