Chartreuse de Bellary

chartreuse située dans la Nièvre, en France

Chartreuse de Bellary
Image illustrative de l’article Chartreuse de Bellary
La Chartreuse de l'Annonciation de la Sainte-Vierge de Bellary
Présentation
Nom local Chartreuse de Bellary
Culte Catholique
Rattachement Ordre des chartreux
Début de la construction XIIIe siècle
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1971, partiellement)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Nièvre
Ville Châteauneuf-Val-de-Bargis
Coordonnées 47° 17′ 36″ nord, 3° 08′ 43″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Chartreuse de Bellary
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne
(Voir situation sur carte : Bourgogne)
Chartreuse de Bellary

La chartreuse de Bellary ou chartreuse de l'Annonciation de la Sainte-Vierge de Bellary (en Bourgogne, département actuel de la Nièvre) est un ancien monastère, fondé en 1209 par Hervé IV de Donzy et son épouse Mahaut de Courtenay[1]. Isolée dans les bois et située à sept kilomètres du bourg, la chartreuse de Bellary se trouve sur le territoire de la commune de Châteauneuf-Val-de-Bargis. C'est aujourd'hui une propriété privée.

La grande chapelle, la chapelle annexe et la sacristie, le grand réfectoire du XVIe siècle, ainsi que le portail du pavillon d'entrée font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2].

Histoire modifier

Étymologie modifier

Le nom de Bellary est vraisemblablement dérivé du vieux français beaularriz, terre en friche[3]. Il existe néanmoins une seconde hypothèse, moins rigoureuse mais plus poétique, selon laquelle un beau jour, en cette clairière, la belle a ri (la belle étant Mahaut de Courtenay).

À travers les siècles modifier

Fondée en 1209 par Hervé IV de Donzy, la chartreuse n'échappa pas aux soubresauts de l'Histoire et connut des périodes d'abandon et divers saccages pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de Religion. Elle fut la proie des flammes sous le pontificat du pape Eugène IV qui accorda des indulgences à tous ceux qui contribueraient à sa reconstruction. En 1562 elle est incendiée par les Calvinistes. Sa restauration prendra de nombreuses années et ne sera achevée qu'en 1602

En 1752, son revenu annuel était de 15 à 16 000 livres[4]. Quarante ans plus tard, il était de 20 411 livres[5]. Dans la région, en effet, la chartreuse jouait un rôle économique de premier plan. Elle en était le principal propriétaire terrien et fournissait du travail à bon nombre d'habitants. En avril 1791, la chartreuse fut finalement vendue comme bien national à un marchand pour la somme de 100 200 livres et transformée en exploitation agricole.

En 1850, la propriété de Bellary, appartenant alors à M. André Bret, est mise en vente après saisie immobilière au prix de 100 000 francs[6].

Architecture modifier

La chartreuse de Bellary constituait un ensemble de divers bâtiments, dont certains ont disparu ou ont été totalement transformés : église, maison du prieur, petites maisons des religieux, cloître, porte monumentale de style dorique (sur laquelle figure la date de 1788), salle de Malgouverne (destinée à l'accueil des laïcs)[7], chapelle, moulin, pressoir, granges, écuries, etc. On y trouvait également le cimetière des chartreux.

À cinq cents mètres à l'ouest de la chartreuse se trouvaient une habitation destinée aux frères convers, appelée « maison basse », et la chapelle Saint-Laurent.

Le tabernacle-retable de l'église est aujourd'hui exposé au musée Auguste-Grasset de Varzy (58). La grille d'entrée du cimetière de Beaumont-la-Ferrière provient de la chartreuse.

Église modifier

Bâtiments conventuels modifier

Dates mémorables modifier

  • 1209 : fondation de la chartreuse[1]
  • 1230 : achèvement de la construction de l'église[1]
  • 1405 : pillage par les Anglais[1]
  • 1568 : incendie par les huguenots[1]
  • 1791 : vente[1]
Le portail

Prieurs modifier

La chartreuse est soumise à l'autorité d'un prieur. Selon les époques, le nombre de religieux établis à Bellary variait de sept ou huit à une quinzaine[8]. L'abbé Charrault, dans son Histoire de la chartreuse de Bellary, dresse la liste des prieurs de la chartreuse, accompagnée pour chacun d'eux d'une brève notice biographique.

Chartreux et personnalités modifier

Héraldique modifier

Selon la tradition cartusienne, la chartreuse portent les armes de son fondateur Hervé IV de Donzy[10] :

« D'azur, à trois pommes de pin versées d'or[11]. »

Selon l'édit de 1696, les armes de la chartreuse se blasonnent ainsi :

«  D'azur à une Vierge tenant son Enfant Jésus sur le bras gauche d'or, le tout dans une niche de même, et au-dessous de la Vierge un saint-Bruno d'argent à genoux et tenant les mains jointes devant sa poitrine[12] (blason de droite). »

Devise modifier

Galerie modifier

Vues de la chartreuse en 1951 (photos de Jean-Louis Coignet).

Titres, propriétés, revenus modifier

La chartreuse avait des biens à Pouilly-sur-Loire, Narcy, La Charité-sur-Loire, Suilly-la-Tour mais aussi dans les communes énumérées ci-dessous… En témoigne la liste suivante, non exhaustive[13],[14] :

  • Chasnay : manœuvrerie[15].
  • Châteauneuf-Val-de-Bargis : domaine du Bazin (bourg)[16], Chamboyard, Châtelet, Martellerie (bourg), Prélong, domaine des Reaux (Chamery), tuilerie des Taules.
  • Nannay : domaine de Malvoisine.
  • Sainte-Colombe-des-Bois : moulin de la Berlière[17]. En 1714, la seigneurie de Sainte-Colombe-des-Bois est acquise de la famille de Chabannes par les chartreux de Bellary[18].
  • Vielmanay : La Bonnetterie, Le Lignou, La Samsonnerie[19], La Tour, plusieurs étangs.

Voir aussi modifier

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En littérature modifier

  • La Malédiction de Bellary est une bande dessinée de Jacques Mazeau en six volumes (éditions Glénat).
  • La Chartreuse de Bellary est l'un des poèmes composant le recueil de poésies posthumes de Hippolyte Guérin de Litteau, Légendes, Librairie centrale (Paris), 1863. Il se termine par ce quatrain :

« Voilà pourquoi, plus tard, une sainte Chartreuse
Consacra ce doux coin de la vallée ombreuse,
Qu'en amer souvenir de son enfant chéri,
Le vieux comte appela du nom de Belle-a-ri. »

Bibliographie modifier

  • Lucien Charrault, Châteauneuf-Val-de-Bargis et la Chartreuse de Bellary, éd. Lorisse, (ISBN 2877604101).
  • Auguste Grasset, Tabernacle-retable du XVIe siècle de la chartreuse de Bellary, 1878.
  • Michel Melot, Chartreuse de Bellary, Congrès archéologique de France, 1967.
  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 246.
  • La Chartreuse de Bellary, Cahiers du val de Bargis, septembre 2013 (ISSN 2801-3816).

Notes et références modifier

  1. a b c d e et f Abbé Charrault, Histoire de Châteauneuf-Val-de-Bargis et de la chartreuse de Bellary.
  2. Notice no PA00112843, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Comte de Soultrait, Dictionnaire topographique du département de la Nièvre, 1865.
  4. Manuscrit de Rouger, ancien curé de Donzy, 1752.
  5. Le Prieur, Histoire du district de La Charité-sur-Loire, 1937.
  6. Le Droit, journal des tribunaux, de la jurisprudence, des débats judiciaires et de la législation, no 99, 26 avril 1850.
  7. Minutier du notaire Jean-Baptiste Bonnet, Châteauneuf-Val-de-Bargis, 1741, Archives départementales de la Nièvre, 3 E 8 / 4.
  8. Selon Michel Melot, dans sa Chartreuse de Bellary, ils ne furent jamais plus de onze.
  9. Les prieurs de Bellary, Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, 1908 sur Gallica.
  10. Comte de Soultrait, Armorial ecclésiastique du Nivernais, 1874.
  11. Courtray, Albert-Marie, Armorial historique des maisons de l'ordre des Chartreux page 160.
  12. Courtray, Albert-Marie, Armorial historique des maisons de l'ordre des Chartreux page 162.
  13. Archives des notaires du val de Bargis, Archives départementales de la Nièvre.
  14. « Chartreuse de Bellary », Cahiers du val de Bargis, 25 février 2023 (ISSN 2801-3816).
  15. « Bail de Malvoisine et d’une manœuvrerie de Chasnay (1787) », Cahiers du val de Bargis, 28 mars 2010 (ISSN 2801-3816).
  16. « Bail du domaine du Bazin, Châteauneuf-Val-de-Bargis (1768) », Cahiers du val de Bargis, 23 août 2010 (ISSN 2801-3816).
  17. « Bail du moulin de Berlière, Sainte-Colombe-des-Bois (1786) », Cahiers du val de Bargis, 28 mars 2010 (ISSN 2801-3816).
  18. Bulletin de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, Nevers, 1908, sur gallica.bnf.fr.
  19. « Bail de la Samsonnerie, Vielmanay (1789) », Cahiers du val de Bargis, 22 décembre 2008 (ISSN 2801-3816).

Liens externes modifier

Articles connexes modifier