Chemin de fer de Luchon à Superbagnères

Ligne de
Luchon à Superbagnères
Ligne de Bagnères de Luchon à Superbagnères
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Bagnères de Luchon
Historique
Mise en service 1912
Électrification 1912
Désélectrification 1967
Fermeture 1966
Caractéristiques techniques
Longueur 5,65 km
Écartement métrique (1,000 m)
Électrification Triphasé 3000 V - 50 Hz
Pente maximale 250 pour mile 
Crémaillère De type Strub
Nombre de voies Voie unique
Signalisation aucune
Trafic
Exploitant(s) CFHMP Société des Chemins de Fer et Hôtels de Montagne aux Pyrénées

Le Chemin de fer de Luchon à Superbagnères est un chemin de fer à voie métrique et à crémaillère construit en 1912 et desservant au départ de Luchon le plateau de Superbagnères.

Le chemin de fer est exploité par la Société des chemins de fer et hôtels de montagne aux Pyrénées (CFHMP), qui était une filiale de la Compagnie des chemins de fer du Midi. Toutes les caractéristiques techniques étaient similaires avec le chemin de fer de la Rhune.

Histoire modifier

La ligne est mise en service en 1912. Elle fonctionne jusqu'en 1965 et occasionnellement en 1966, victime de la concurrence avec la route ouverte en 1960[1]. Il faudra attendre 1993, avec la création d'une télécabine, pour que la station soit de nouveau reliée à la ville de Bagnères-de-Luchon par un mode de transport collectif[2].

Le tracé modifier

La ligne avait une longueur de 5,65 km et desservait 5 haltes dont 3 évitements:

  • la halte de la chaumière, qui desservait l'hôtel du même nom ;
  • l'évitement de la Soulan
  • la halte-évitement de Mi-Sahage, située à peu près au milieu du parcours
  • la halte-évitement d'Artigue-Ardoune, en bas de la piste « record » actuelle
  • et enfin la halte Des fontaines Broucas

Elle comprenait divers ouvrages d'art dont un viaduc de 88 m de long, le viaduc du Mail Trincat.

La gare aval était située à l'emplacement de l'actuelle poste.

L'alimentation électrique modifier

Le tracé dans la partie supérieure.

L'alimentation électrique se fait en courant alternatif triphasé 50 Hertz 3 000 volts provenant de la centrale hydroélectrique du pont de Mousquère, avec deux fils aériens en cuivre et le retour du courant est assuré par les rails qui constituent la troisième phase. .

La crémaillère modifier

La crémaillère de type Strub équipait tout le parcours ainsi que les voies de service sauf les voies des remises à locomotives et voitures.

Le matériel roulant modifier

Locomotive et deux voitures à voyageurs.

Le matériel du chemin de fer de Luchon-Superbagnères est identique à celui de la Rhune

Le matériel roulant est constitué de :

  • 4 locotracteurs électriques construits en Suisse par la société SLM Winterthur, équipement électrique Brown Boveri, poids 17 tonnes
No 1 à 3, livrés en 1912,
No 4 , livré en 1914,

En 1938, le tracteur no 3 du chemin de fer de La Rhune fut muté à Luchon ou il portait le numéro 5. Il y retournera en 1972.

Les tracteurs électriques étaient équipées de deux moteurs asynchrones triphasés Brown Boveri d'un total de 320 chevaux. Deux roues dentées se calaient dans la crémaillère permettant aux motrices de rouler à 8 km/h pour la série de 1912 soit de la no 1 à 3 le trajet durait donc 45 minutes.

La série de 1914 (les tracteurs no 4 et 5) disposait d'un moteur légèrement plus puissant leur permettant de se déplacer à 9 km/h et d'effectuer le trajet en 40 minutes.

Un frein d'urgence permettait de limiter la vitesse à 9 km/h maximum.

Les tracteurs jouaient le rôle de génératrices en descente et renvoyaient l'électricité produite au réseau. Si un train montant était en circulation cette électricité l'alimentait sinon cette électricité était stockée dans deux condensateurs en gare de Luchon.

Les tracteurs poussaient deux voitures.

  • voitures voyageurs à bogies de 60 places à portes latérales
7 voitures ouvertes de 5 tonnes
3 voitures fermées de 7 tonnes
  • wagons de marchandises
4 wagons plats ,
  • wagons de service
1 wagon échelle pour l'entretien de la ligne aérienne,
1 chasse neige à étrave multi directionnelle

L'accident du 28/02/1954[3] modifier

Le dimanche à la halte évitement de Mi-Sahage, un train composé de deux voitures déraille sur l'aiguille aval du croisement. Le tracteur part à 80 km/h au lieu de ses 8 km/h habituels. Le tracteur poursuit sa course jusqu'au virage de la Soulan où il fait une chute de plus de 500 mètres.

Quant aux voitures, elle poursuivent leur course mais par chance, elles déraillent et s'arrêtent environ 400 mètres avant la Soulan.

Cet accident fut le seul à être déploré durant 54 ans d'exploitation. On comptera 6 passagers décédés, ceux-ci ayant sauté des voitures ; les deux mécaniciens, dans la locomotive ; ainsi que la mort indirecte d'une petite fille blessée au ski n'ayant pu être rapatriée à Luchon pour être soignée.

Vestiges de la ligne modifier

La ligne est transformée en sentier pédestre. La gare de départ a disparu, remplacée par un ensemble immobilier en 1980.

Notes et références modifier

  1. « La crémaillère », sur Superbagnères la Pionnière (consulté le )
  2. « Télécabine débrayable 4 places (TCD4) Liaison », sur Remontées-mécaniques.net, (consulté le )
  3. Les Archives nationales conservent, sous la cote F/14/15229, le dossier d'enquête effectué par le ministère des transports.

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Alban et André Leymarie, Le Chemin de fer à crémaillère de Luchon à Superbagnères, 1912-1966, éditions Lacour-Olle, 2006 (ISBN 2-7504-0702-8), 96 pages (résumé de l'éditeur).
  • Henri Domengie, Les petits trains de jadis - Sud-Ouest de la France, éditions du Cabri, Breil-sur-Roya, 1986 (ISBN 2-903310-48-3)

Liens externes modifier

Autres modifier

  • Musée de la Crémaillère Grand Hôtel de Superbagnères par les Villages Club du Soleil et Alban Leymarie co-réalisateur.