Christina Ebner
Christina Ebner (également Christine ), née le et morte le est une religieuse dominicaine allemande, écrivaine et mystique.
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Biographie
modifierÉducation religieuse
modifierChristina Ebner naît dans la ville impériale de Nüremberg. Elle est issue d'une famille patricienne. Ses parents sont Seyfried Ebner et Elizabeth Kuhdorf. En 1289, à l'âge de douze ans, elle entre au monastère Saint-Jean-Baptiste d'Engelthal, une communauté de religieuses du deuxième ordre dominicain situé en dehors de la ville, dans le burgraviat de Nuremberg[1],[2],[3]. Fondé comme béguinage une cinquantaine d'années plus tôt, ce monastère allait devenir au cours des cent années suivantes un centre réputé en matière de spiritualité et d'apprentissage. Selon certains, il pourrait très bien avoir été le principal centre de vie mystique au début du XIVe siècle en Allemagne, voire dans toute l'Europe[4]. Christina Ebner y reçoit une éducation soignée et devient prieure de ce monastère[5].
Expériences mystiques
modifierMoins d'un an après son admission, Christina Ebner tombe gravement malade. Son affection réapparaîtra jusqu'à trois fois par an pendant la décennie suivante. Par la suite, elle souffre fréquemment de diverses maladies. À cette époque, elle commence à avoir de fréquentes visions religieuses, que son confesseur, le frère Conrad de Füssen, l'encourage à écrire. Elle commence donc à écrire son premier livre, "Vie et Révélations" ("Leben und Offenbarungen") en 1317. Elle continue à y travailler au moins jusqu'en 1324[4].
En 1338, Christina Ebner entame une correspondance avec le prêtre séculier Henri de Nördlingen, qui est un propagateur enthousiaste de la spiritualité mystique et de la littérature. Par son intermédiaire, elle entame une correspondance avec Margareta Ebner, qui est également une religieuse dominicaine activement impliquée dans le mouvement spirituel de l'époque. Il est à souligner, malgré leur patronyme "ebner" qu'elles ont en commun, Margareta n'est pas apparentée à Christina[4].
Vers 1340, Christina Ebner commence à compiler le "Livre des Sœurs" ("Schwesternbuch"), un recueil des visions mystiques et des expériences de vie des religieuses de son monastère, appelé "Du Fardeau de la Grâce" ("Von der genaden uberlast"). Ce livre est attribué à Christina Ebner sur la base d'un manuscrit de 1451. Il appartient à un genre connu sous le nom de Livre de sœurs[4].
Entre 1344 et 1352, Christina Ebner écrit un deuxième livre des "Révélations" ("Offenbarungen" ). Elle y traite d'événements historiques et politiques de l'époque tels que les émeutes de Nuremberg en 1348, le tremblement de terre de la même année, l'épidémie de peste noire, les processions des Flagellants de 1349 et la longue querelle entre l'empereur du Saint-Empire romain germanique Louis IV et le Saint-Siège. Christina Ebner ne se limite pas à un rôle de spectatrice. En effet, elle s’intéresse profondément aux événements, développe son propre esprit critique et tente même activement d’influencer leur cours. À cette époque, sa réputation s’est largement répandue dans toute l’Europe du Nord. Ainsi, en 1350, l'empereur Charles IV lui-même vient lui rendre visite au monastère, sollicitant d'elle conseils et prières[4],[5].
En 1351, Christina Ebner reçoit enfin la première visite de son confident de longue date, Henri de Nördlingen, qui passe trois semaines au monastère. À cette époque, il lui offre un exemplaire de l'ouvrage mystique de Mathilde de Magdebourg, "La Lumière qui coule de la Divinité" ("Das fließende Licht der Gottheit"), qui se retrouve dans ses propres œuvres ultérieures et dans celles des autres religieuses de la communauté.
Christina Ebner meurt dans son monastère d'Engelthal le 27 décembre 1356, dans sa 67e année de vie monastique.
Œuvres textuelles
modifier- Christina Ebner, Petit livre sur la surabondance des grâces, Allemagne
Bibliographie
modifierNotes et références
modifier- ↑ Harvey Whitehouse, Luther H. Martin, Theorizing Religions Past: Archaeology, History, and Cognition, Rowman Altamira, (ISBN 0-7591-0621-5), p. 130
- ↑ « Christina EBNER (1277-1356) », sur Le mouvement béguinal, (consulté le )
- ↑ Kurt Ruh, Initiation à Maître Eckhart: théologien, prédicateur, mystique, Saint-Paul, (ISBN 978-2-204-05687-8, lire en ligne)
- « Monasticon », sur web.archive.org, (consulté le )
- Lucienne Mazenod, Les femmes célèbres, t. I, EDITIONS D'ART, , 479 p., p. 267
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLittérature
modifier- Leonard Patrick Hindsley, The Mystics of Engelthal: Writings from a Medieval Monastery, New York, St. Martin's Press, (ISBN 0-312-16251-0)
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Monastic Matrix
- Rebecca LR Garber (1996): Medieval German Women Writers (1100-1450)