Le Codex Ivrea (Ivrée, Biblioteca Capitolare, 115) est un manuscrit contenant un corpus important de musique polyphonique française du XIVe siècle. Il appartient à l'époque de l'ars nova.

Présentation modifier

Le codex contient 87 pièces sur 64 folios : 37 motets latins ou français, mouvements de messe et quelques virelais, 4 chaces et des ballades[1], composés au milieu du XIVe siècle[2]. La notation y est caractéristique de l'ars nova. Il manque au manuscrit au moins un ensemble de mouvements de messe[3].

La provenance du codex est contestée. On a longtemps pensé qu'il avait été compilé à Avignon, siège de la papauté française vers 1370[4], mais la cour de Gaston Fébus, importante sur le plan musical, a également été suggérée depuis[5]. Plus récemment, Karl Kügle a affirmé que la source se trouvait à Ivrée même et avait été copiée par des musiciens liés à la cour savoyarde (peut-être Jehan Pellicier), dans les années 1380 ou 1390[6]. Aucune de ces trois interprétations n'a fait l'objet d'un consensus universitaire.

Toute la musique du codex Ivrea, notée par deux scribes, puis un troisième à une période ultérieure, est anonyme. Cependant, des attributions ont été faites sur la base de concordances de style avec notamment : Philippe de Vitry, Guillaume de Machaut, Magister Heinricus, Bararipton, Depansis, Matheus de Sancto Johanne, Orles, Sortes et Loys. Une pièce attribuée à Chipre est probablement d'origine chypriote. Kügle note que le style ars subtilior est absent de la source[7], comme c'était souvent le cas dans les codex de cette époque.

 
Talent m'est pris, chace anonyme extraite du Codex Ivrea fo 10.

Contenu modifier

Bibliographie modifier

Ouvrages modifier

Articles modifier

Notes et références modifier

  1. RISM B/IV 2.
  2. Grove 2001.
  3. Kügle 1990, p. 529.
  4. Besseler 1927, p. 194.
  5. Günther 1978, p. 292–293.
  6. Kügle 1990, p. 527–553.
  7. Kügle 1990, p. 552.

Liens externes modifier