Le Collegium Musicum est l'une des nombreuses sociétés musicales qui virent le jour dans des villes et villages allemands et germano-suisses pendant la Réforme et qui prospérèrent jusqu'au milieu du XVIIIe siècle.

Collegium musicum de Thoune, 1737, Suisse

En général, alors que des sociétés telles que les Kantorei (de) (chorales) s'entraînaient à la musique vocale pour des représentations religieuses et le convivium musicum discutait de philosophie et de théorie musicale au cours d'un banquet, la «collegia musica» jouait à la fois de la musique vocale et instrumentale pour le plaisir ; ce type de formation se spécialise en musique instrumentale à mesure qu'elle prend de l'ampleur à l'époque baroque.

Bien que les sociétés amateurs soient fermées par principe, les «collegia» incluaient souvent des professionnels pour compléter l'ensemble et admettaient des non-membres aux représentations. De plus, ils fournissaient souvent de la musique pour des occasions religieuses, nationales et académiques et bénéficiaient du soutien de citoyens éminents.

À partir des années 1660, ils constituent une partie significative des débuts des concert public en Allemagne.

Leipzig

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Collegium Musicum, Lauingen, 1590. De gauche à droite : viole, flûte, mandora ou guitern, vièle ou rebec, chalemie, harpe, trompette à coulisse ou trompette à clairon, cornet à bouquin, clavicorde .

La collegia musica de Leipzig, composée en majorité d'étudiants universitaires, connaît plusieurs directeurs particulièrement illustres, parmi lesquels Johann Kuhnau (1688), Telemann (1702), et Bach (1729-1737), qui composa plusieurs concertos et dramme per musica pour des représentations hebdomadaires au Café Zimmermann, le café de Gottfried Zimmerman, et pour des concerts « extraordinaires ». Telemann continue à promouvoir les concerts professionnels des collèges de Francfort et de Hambourg à la fin des années 1720, favorisant ainsi l'émergence de concerts publics par souscription en Allemagne.

Avec l'émigration morave, des «collegia» américains apparaissent à partir de 1744 en Pennsylvanie, dans le Maryland, l'Ohio et dans les deux Carolines.

En 1909, Hugo Riemann refonde le Collegium de Leipzig au sein de l'université de la ville, initiant une tendance moderne dans les universités allemandes et américaines visant à encourager l'interprétation de musique ancienne sur instruments d'époque ou des répliques. Le terme collegium musicum est ainsi largement associé aux ensembles universitaires qui interprètent de la musique ancienne, même si d’un point de vue historique, le terme n’implique pas nécessairement de restriction de répertoire.

Autres villes

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Bien que le Collegium Musicum (Leipzig) (de) soit le plus célèbre, en raison de son association avec Bach, d'autres villes en possédaient, par exemple : le Collegium Musicum (Hambourg) est un ensemble musical amateur fondé à Hambourg au XVIIe siècle par Matthias Weckmann, en complément du Hamburger Ratsmusik (professionnel).

Ensembles modernes

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Divers ensembles modernes ont adopté ce nom, notamment :

Références

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  1. « Collegium Musicum », www.collegiummusicum.org.ar (consulté le )
  2. « Collegium Musicum | School of Creative and Performing Arts | University of Calgary », arts.ucalgary.ca (consulté le )
  3. « Collegium Musicum | UConn Music | School of Fine Arts », (consulté le )
  4. « COLLEGIUM MUSICUM - chór kameralny Uniwersytetu Warszawskiego », cm.uw.edu.pl (consulté le )
  5. « KIT - Collegium Musicum », www.collegium-musicum.kit.edu (consulté le )
  6. « KIT - Collegium Musicum », www.uni-kiel.de (consulté le )

Liens externes

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