Corruption en Russie

La Russie souffre d'une très large corruption. Selon le classement mondial de la liberté de presse[2], la Russie se classe, en 2023, au rang 164 sur 180 pays. Ce classement démontre que depuis l’invasion en Ukraine, la quasi-totalité des médias indépendants ont été censurés par la Russie. D'après plusieurs experts, le marché de la corruption dans le pays a dépassé les 240 milliards de dollars américains en 2006[3].

Indice de perception de la corruption en 2021[1].
  • Score supérieur à 79
  • Score entre 70 et 79
  • Score entre 60 et 69
  • Score entre 50 et 59
  • Score entre 40 et 49
  • Score entre 30 et 39
  • Score entre 20 et 29
  • Score inférieur à 20
  • Données indisponibles

D'après un sondage mené en 2010, 15 % des Russes ont admis avoir payé un pot de vin au cours des 12 derniers mois[4].

D'après l'ancien conseiller de Boris Eltsine, Georgy Satarov, le montant global des pots de vin dans l'économie russe durant la dernière décennie a monté en flèche, passant de 33 milliards à plus de 400 milliards de dollars par an dans le gouvernement de Vladimir Poutine[5].

L'ancien président Dmitri Medvedev lance en 2009 une campagne anti-corruption dans le pays, mais qui n'aura que peu d'effets[6],[7].


Les critiques de la corruption russe

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Certaines institutions ont vu le jour afin de dénoncer l’usage de moyens comme la corruption par les dirigeants de la Russie, car cette corruption influence la politique russe. L’association à but non-lucratif European Centre for Press and Media Freedom (ECPMF)[8] a présenté, en décembre 2022, une entrevue avec la journaliste russe Éléna Romanova qui se consacre au sujet de la corruption depuis une vingtaine d’années. Selon elle, cette corruption est basée sur des réseaux de népotisme et de clientélisme. Vladimir Poutine se sert de ces aspects pour se garder au pouvoir[9]. La propagande et la pression utilisées contre les médias sont des moyens pour Poutine de corrompre et d’avoir un contrôle sur les informations qui entrent et qui quittent le pays. Lorsque des médias en Russie ou des personnes tentent de dénoncer la corruption, ces derniers sont arrêtés par les forces russes[10]. Par exemple, Alexi Navalny, fondateur d’une firme anti-corruption et qui s’oppose au président Poutine. Ce militant est emprisonné depuis janvier 2021 et fut condamné à 9 ans de prison. Depuis cette date, il dénonce les mauvaises conditions des détenus et remet en question les causes de son arrestation[11]. Il est vu, par le gouvernement russe, comme étant un terroriste extrémiste[12]. La corruption en Russie a aussi des conséquences sur la population. L’office des Nations unies contre la drogue et le crime explique que la corruption a un effet sur le développement durable, sur l’efficacité économique, sur la pauvreté et sur les inégalités dans le système économique, politique et judiciaire à cause de défaillance causé par la corruption[13]. Une autre étude[14] démontre que plus les salaires seraient bas, et plus la corruption serait élevée.

Notes et références

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  1. « Indices de perception de la corruption », sur Transparency International France (consulté le )
  2. World Press Freedom Index. « 2023 World Press Freedom Index – journalism threatened by fake content industry », dans Reporters sans frontières,2023, https://rsf.org/en/2023-world-press-freedom-index-journalism-threatened-fake-content-industry?year=2023&data_type=general, page consultée le 04 mai 2023.
  3. (ru) Александр Буксман, « Ни дать, ни взять Генпрокуратура начала новое наступление на коррумпированных чиновников », sur Rg.ru,‎ (consulté le )
  4. (ru) « http://www.levada.ru/press/2010051201.html », sur levada.ru (consulté le )
  5. (en) Vladislav L. Inozemtsev, « Neo-Feudalism Explained », sur The American Interest (consulté le )
  6. (en) Nikolaus von Twickel ()., « Medvedev Redefines Anti-Corruption Drive », the moscow times,‎ (lire en ligne)
  7. Tania Rakhmanova, Au cœur du pouvoir russe : 10. 2008-2011 : la Russie corrompue du « président » Dmitri Medvedev, La Découverte, , 344 p. (ISBN 9782707183255, lire en ligne)
  8. ECPMF. « Putin’s Russia: How propaganda bolsters corruption», dans ECPMF, 9 décembre 2022, https://www.ecpmf.eu/putins-russia-how-propaganda-bolsters-corruption/, page consultée le 3 mars 2023.
  9. CAMPBELL, Bradley. « Five corrupt moves that helped make Putin the most powerful man in Russia», dans The World,13 janvier 2015, https://theworld.org/stories/2015-01-13/five-corrupt-moves-helped-make-putin-most-powerful-man-russia, page consultée le 04 mai 2023.
  10. Kennan Institute. « Censorship and Self-Censorship in Russia », dans Wilson Center, février 2020, https://www.wilsoncenter.org/event/censorship-and-self-censorship-russia, page consultée le 04 mai 2023.
  11. Agence France-Presse. « Alexeï Navalny encourage les Occidentaux à dénoncer et combattre la corruption », dans Lapresse, 19 août 2021, https://www.lapresse.ca/international/europe/2021-08-19/alexei-navalny-encourage-les-occidentaux-a-denoncer-et-combattre-la-corruption.php, page consultée le 3 mars 2023.
  12. Ibid…
  13. UNODC. « Effects of corruption », dans United Nations Office on  Drugs and Crime, 2016, https://www.unodc.org/e4j/zh/anti-corruption/module-1/key-issues/effects-of-corruption.html, page consultée 04 mai 2023.
  14. ZAKHAROV, Nikita et al. « Corruption in Russia », dans Journal of Law and Economics, février 2016, https://www.journals.uchicago.edu/doi/pdf/10.1086/684844, page consultée le 3 mars 2023.