Coteaux-varois-en-provence
Le coteaux-varois-en-provence[2] est un vin d'appellation d'origine contrôlée produit sur une partie du département du Var.
Coteaux-varois-en-provence | |
Le vignoble des coteaux-varois au pied du Gros Bessillon à Barjols. | |
Désignation(s) | Coteaux-varois-en-provence |
---|---|
Appellation(s) principale(s) | coteaux-varois-en-provence |
Type d'appellation(s) | AOC |
Reconnue depuis | 1993 |
Pays | France |
Région parente | vignoble de Provence |
Localisation | Var |
Saison | Quatre temps : deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps |
Climat | tempéré méditerranéen |
Ensoleillement (moyenne annuelle) |
2 700 heures par an |
Sol | collines jurassiques calcaires, marnes et grès du Crétacé |
Superficie totale | 2 560 hectares |
Nombre de domaines viticoles | 12 caves coopératives et 65 domaines et châteaux |
Cépages dominants | grenache N, cinsaut N, mourvèdre N, syrah N, clairette B, grenache blanc B, sémillon B, ugni blanc B et vermentino B |
Vins produits | 40 % rouges, 55 % rosés et 5 % blancs |
Pieds à l'hectare | minimum 4 000 pieds par hectare, soit maximum 2,5 m2 par pied |
Rendement moyen à l'hectare | 55 à 60 hectolitres par hectare[1] |
modifier |
Histoire
modifierPréhistoire et Antiquité
modifierLe dolmen des Adrets situé sur les crêtes entre Brignoles et Le Val datant de l'époque néolithique sont les premières marques de présence humaine.
Justin, dans son Abrégé des histoires philippiques (Historiarum Philippicarum, Livre XLIII, chap. IV,1-2), un ouvrage qu'il présente dans sa préface comme un florilège des passages les plus importants et les plus intéressants du volumineux Historiæ phillippicæ et totius mundi origines et terræ situs rédigé par Trogue Pompée à l’époque d’Auguste, explique : « Sous l'influence des Phocéens, les Gaulois adoucirent et quittèrent leur barbarie et apprirent à mener une vie plus douce, à cultiver la terre et à entourer les villes de remparts. Ils s'habituèrent à vivre sous l'empire des lois plutôt que sous celui des armes, à tailler la vigne et à planter l'olivier, et le progrès des hommes et des choses fut si brillant qu'il semblait, non pas que la Grèce eût émigré en Gaule, mais que la Gaule eût passé dans la Grèce »[3].
Lors de la colonisation, les Romains assainirent les terres et construisirent de nombreuses villæ en bordure de la Via Aurelia. Restaurée sous Néron (58), cette dernière fut alors marquée de bornes milliaires.
Un mur de soutènement d'une villa romaine a notamment été découverte sur la route de Flassans. Le Musée du pays brignolais conserve de nombreux éléments de l'Antiquité comme l'autel de Sumian (VIe-VIIe siècle) ou un sarcophage de style hellénistique de la fin du IIe.
Moyen Âge
modifierLe vignoble est cité pour la première fois en 558 dans la charte du roi Childebert concernant La Celle.
En 1056, les seigneurs de Brignoles donnent à Saint-Victor de Marseille, l'église Saint-Jean-des-Vignes construite par un riche tenancier, Baronus.
Le , sur l'initiative du futur roi Charles II, est entreprise l'excavation d'un mausolée familial romain contenant quatre sarcophages en marbre que l'on attribue à sainte Marie Madeleine, saint Maximin et saint Sidoine. Cette découverte constitue à ce jour la plus ancienne entreprise de fouille archéologique en Provence[4].
Période moderne
modifierLe , la première assemblée du Parlement de Provence se tient dans le palais des comtes à Brignoles, Aix ayant refusé de la recevoir.
Le , Charles Quint, avec ses cinquante mille homme, passe le Var et livre Brignoles au pillage. Il change son nom en Nicopolis, la ville de la Victoire.
Le , les huguenots envahirent la ville comme l'indique l'inscription sur une pierre au no 5 rue Poissonnerie.
Le , Hubert, baron de Vins, livre Brignoles au pillage avant de lui vendre tous ses biens qu'il possède dans son terroir pour la somme de 50 000 écus.
Période contemporaine
modifierFin , des émeutes dues à la crise frumentaire ont lieu[5]. Lorsque la nouvelle du coup d'État du 2 décembre 1851, perpétré par Louis-Napoléon Bonaparte, arrive en Provence, les communes du Var, s’insurgent, leur révolte fut réprimée le 8 décembre à Aups.
Depuis 1921, une foire-exposition des vins de Provence se déroule chaque année à Brignoles la deuxième semaine d'avril et accueille régulièrement cinq cents exposants et près de cinquante mille visiteurs.
Le , un décret de l'INAO classe les vins des Coteaux Varois en AOC.
Étymologie
modifierSituation géographique
modifierOrographie
modifierLe vignoble des coteaux-varois-en-Provence est très discontinu entre les massifs calcaires boisés. L’aire est limitée au Nord par la série de plateaux de Rians à Canjuers ; au Sud, par les Monts du Toulonnais ; à l’Ouest, par le Mont Aurélien ; à l’Est, par la Barre de Saint-Quinis - Les vallées sont étroites et les bassins bien distincts à des altitudes diverses.
Géologie
modifierLes terrains de cette appellation se situent sur des calcaires appartenant à de nombreux étages du Trias, du Jurassique et de Crétacé inférieur. Les principaux types de sols sont : les sols d’argiles rouges de décalcification à débris calcaires anguleux, les sols bruns sur marnes, les sols sur colluvionnement ou sur alluvions anciennes, caillouteux et profonds à la périphérie des bassins karstiques.
Climatologie
modifierLe climat est méditerranéen : chaud l'été, ensoleillé et frais l'hiver, doux en demi-saison. Ce terroir viticole est relativement protégée du mistral grâce à ses massifs et collines.
L'été est chaud et sec, l'hiver est sec. On compte 300 jours de soleil par an. Les températures moyennes oscillent de 5 °C en janvier à 23 °C en juillet. Il arrive qu'elles soient négatives en hiver (-8,5 °C et -12 °C) et extrêmement élevées (> 40 °C) l'été. En automne, des orages violents peuvent avoir lieu. Le vignoble connaît des microclimats variés, plus humides et ventés ou protégés selon les endroits.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 5,2 | 5,7 | 6,9 | 9,8 | 13,4 | 16,9 | 22,4 | 22,1 | 17,4 | 9,6 | 8,3 | 5,5 | 11,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 11,6 | 13 | 14,1 | 15,4 | 19,6 | 24,1 | 28,1 | 28,7 | 24,9 | 15,2 | 14,8 | 11,9 | 18,8 |
Record de froid (°C) | −11,8 | −8,8 | −6,3 | 5,1 | 6,2 | 9,3 | 14,5 | 16,1 | 4,7 | 3,8 | −1,2 | −9,6 | −9,5 |
Record de chaleur (°C) | 21,6 | 23,8 | 25,5 | 26,1 | 29,7 | 37,6 | 38,9 | 39,4 | 33,4 | 24,9 | 21,3 | 20,7 | 35,4 |
Précipitations (mm) | 89,9 | 66,2 | 70,8 | 69 | 52,3 | 32,7 | 20,5 | 28,9 | 70,1 | 101,2 | 98,1 | 88,4 | 834,7 |
Vignoble
modifierPrésentation
modifierLe vignoble s'étend sur 28 communes du Var : Barjols, Bras, Brignoles, Brue-Auriac, Camps-la-Source, La Celle, Châteauvert, Forcalqueiret, Garéoult, Méounes-lès-Montrieux, Nans-les-Pins, Néoules, Ollières, Pontevès, Rocbaron, La Roquebrussanne, Rougiers, Sainte-Anastasie-sur-Issole, Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Saint-Zacharie, Salernes, Seillons-Source-d'Argens, Signes, Tavernes, Tourves, Le Val, Varages, Villecroze.
Encépagement
modifierPour les vins rouge et rosé : grenache, cinsault, mourvèdre et syrah (80 % minimum), cabernet-sauvignon, carignan, tibouren.
Pour le vin blanc : clairette, grenache blanc, sémillon (max 30 %), ugni blanc (max 25 %) et vermentino (mini 30 %)
Vinification
modifierComme de nombreux vignobles en dessous du 45e parallèle, les Coteaux Varois en Provence sont des vins assemblant plusieurs cépages. Ceci est justifié par les caractéristiques climatiques régionales avec des étés très chauds, sinon torrides, qui participent à la surmaturation des cépages. Tous les essais de vinification mono-cépage ont démontré que ces vins ne peuvent atteindre une qualité élevée et donner la véritable expression du terroir. Par contre l'assemblage de plusieurs variétés permet d'obtenir un parfait équilibre entre acidité, alcool et tannins.
- Vinification en rouge
C'est le grenache noir qui représente la plus importante proportion, il est assemblé avec le mourvèdre et la syrah. Un peu de cinsault permet d'apporter la finesse. Les trois premiers cépages permettent d'obtenir un parfait équilibre et donnent des grands vins de garde qui truffent en vieillissant.
- Vinification en rosé
Majoritairement réalisée par saignée, le jus s'écoulant sous le poids de la vendange, la vinification est faite par un assemblage dans lequel le grenache noir reste majoritaire. Le cinsault apporte ici toute son expression.
- Vinification en blanc
Tout comme pour les rosés, la maîtrise des températures lors de la vinification a permis d'obtenir par un moyen uniquement physique une parfaite expression des vins de ce terroir.
Méthodes culturales
modifierLes vignes sont conduites en coursons à deux yeux francs, avec une charge maximale de douze yeux francs par pied. Sauf pour la syrah et le cabernet sauvignon pour lesquels la taille longue est autorisée avec dix yeux francs maximum par pied et huit yeux francs maximum sur le long bois. La plantation est réglementée à 4 000 pieds / ha avec 2,50 m maximum entre rangs. Le rendement de base est de 55 hl/ha, avec un rendement butoir de 60 hl/ha. Les 2 200 ha en production fournissent un volume déclaré de 100 000 hl dont 17 % de vins rouges, 80 % de vins rosés et 3 % de vins blancs
Terroir et vins
modifierStructure des exploitations
modifierIl y a le vignoble 12 caves coopératives et 65 domaines et châteaux.
Type de vins et gastronomie
modifierLes rouges évoluent des arômes de fruits à noyau en leur prime jeunesse vers des notes de cuir et de truffes en vieillissant. Ce sont des vins de grande garde - dix ans et plus - traditionnellement conseillé sur du gibier et de la venaison et il s'accorde parfaitement avec les daubes provençales, les civets de lièvre ou de sanglier.
Le rosé, en fonction de sa vinification - par saignée ou par pressurage direct - peut se garder entre 2 ou 4 ans. C'est un vin à boire à table avec les charcuteries et les fromages. Il s'accorde parfaitement avec la cuisine asiatique.
Le blanc, traditionnellement, est conseillé soit en apéritif, soit sur des poissons, coquillages et crustacé&s. Il se révèle parfait en accompagnement d'un fromage de chèvre.
Commercialisation
modifierLa commercialisation, sur le marché intérieur, se fait à partir des CHR, cavistes, grande distribution, salons pour les particuliers et les professionnels.
Liste des producteurs
modifier- La Bastide des Roseaux
- Coopérative vinicole "Les vignerons de la Provence Verte"
- Coopérative vinicole "Les vignerons de la Provence Verte"
- Château Merlançon
- Domaine de Bourganel
- Domaine des Annibals
- Château de Fontlade
- Château La Lieue
- Château Margillière
- Domaine de Ramatuelle
- La Grand Vigne
- Château de L'Escarelle
- Domaine de la Gayolle
- Château Margüi
- Domaine des Déoux
- Coopérative vinicole "Les vignerons de la Provence Verte"
- Château des Chaberts
- Domaine de Cambaret
- Domaine de Garbelle
- Domaine de la Bastide des Oliviers
- Domaine Harmonie des arpents
- Domaine de Triennes
- Château La Martine
- Domaine De Trians
- Domaine de l’Abbaye de St Hilaire
- Chateau d'Ollières
- Domaine de Saint Ferréol
- Château La Calisse
- Domaine La Mercadine
- Château Duvivier
- La Pesseguiere
- Domaine du Loou
- Domaine Les Terres Promises
- Les Vignerons de la Ste Baume
- Domaine de la Batelière
- Domaine du Deffends
- Cellier de la Sainte-Baume (cellier-sainte-baume.fr)
- Domaine de Saint-Mitre
- Domaine Saint Jean Le Vieux
- Les Vignerons du Garlaban
- Cave Saint André
- Cave Coopérative Vinicole
- Cave Saint André
- Château de Cancerilles
- Coopérative vinicole "Les vignerons de la Provence Verte"
- Château La Curnière
- Domaine de la Goujonne
- Domaine de la Julienne
- Château Lafoux
- Bergerie d’Aquino
- Domaine Les Vallons de Fontfresque
- Château Fontainebleau
- Château Miraval
- Château Thuerry
- Château de Majoulière
- Domaine de Valcolombe
- Domaine Saint-Jean de Villecroze
Notes et références
modifier- Décret du 30 mars 2009.
- Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
- La fondation de Massalia, Justin, écrivain latin du IIe siècle
- Xavier Delestre, 100 ans d'archéologie en Provence-Alpes-Côte d'Azur, éd. Édisud, éd. du Patrimoine, Centre des Monuments nationaux, Aix-en-Provence, 2008, p. 17.
- Jean Nicolas, La Rébellion française : mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris : Gallimard, 2008. Collection Folio, (ISBN 978-2-07-035971-4), p. 396
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Pierre Bedot, Guide des vins du Var, Marseille, Jeanne Laffite, Marseille, 1987, , 275 p. (ISBN 2-86276-142-7)
Article connexe
modifierLiens externes
modifier