Cydnidae

famille de punaises

Les Cydnidae sont une famille d'insectes hémiptères du sous-ordre des hétéroptères (punaises), infra-ordre des Pentatomomorpha, qui compte plus d'un millier d'espèces réparties sur l'ensemble des continents.

Description

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Corps trapu, souvent ovale ou arrondi, en général noir luisant, parfois brun, rarement coloré. Les antennes ont cinq articles. Le scutellum est triangulaire, à l'apex étroit, mais parfois arrondi. Les tibias portent de forte épines et la tête est dilatée à la manière d'une pelle. Cet assemblage est une adaptation pour creuser le sol plus facilement. Comme toutes les familles de Pentatomoidea, les Cydnidae ont 5 segments antennaires, contre 4 chez les autres familles. Les tarses comptent trois segments (sauf chez Scaptocoris). Une rangée de soie en forme de peigne est présente aux coxa, couchées sur les trochanters. Ces punaises mesurent entre 2 et 25 mm de long dans le monde[2],[3] mais ne dépassent pas les 12 mm en France[4].

Répartition

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Cette famille est cosmopolite, aussi bien en zones tempérées que tropicales.

L'Australie compte environ 10% de diversité des Cydnidae, avec 21 genres et 85 espèces, dont 9 genres et 76 espèces endémiques[5].

  • Cydninae : cosmopolites.
  • Sehirinae : cosmopolites, avec la plus grande diversité dans le Paléarctique, quelques espèces dans les régions orientales et éthiopiennes, et une espèce largement répandue dans l'hémispère ouest.
  • Amnestinae : zones néarctique et néotropicale, avec une unique espèce également présente dans Paléarctique (Amnestus pusillus, en Iran, probablement introduit par l'homme[6]).
  • Amaurocorinae : répartition disjointe, avec un genre en Afrique du Sud et deux dans des Canaries et du Cap Vert jusqu'à l'Asie centrale.
  • Thaumastellinae : en Afrique du Nord jusqu'à l'Iran, et dans le Sud de l'Afrique.
  • Garsauriinae : en Afrique, en Asie et en Australie.
  • Cephalocteinae : en Afrique, dans la zone méditerranéenne et en Inde, avec une espèce en Australie et un groupe dans l'hémisphère ouest.
  • Parastrachiinae : régions indomalaise et est-paléarctique, et africaine[7].

En France métropolitaine, 32 espèces sont présentes[4].

Biologie

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Ces punaises, souvent fouisseuses, vivent pour la plupart dans la litière, et certaines sont souterraines, parfois à tous les stades (œufs, larves, adultes), s'alimentant en piquant les racines de plantes et en absorbant leur sève. Leurs pattes sont modifiées de façon à pouvoir faciliter le creusement dans le sol, et leur tête est aplatie antérieurement à la manière d'une pelle. Scaptocoris castaneus creuse une galerie avec ses pattes avant, et les pattes arrière repoussent la terre rendue meuble derrière lui, rebouchant la galerie, faisant que l'insecte se trouve en permanence dans une sorte de chambre mobile[3].

Quelques autres, principalement dans la sous-famille des Sehirinae, sont inféodées à des plantes. C'est le cas par exemple pour les Legnotus et certaines espèces de Canthophorus, vivant sur la partie aérienne des plantes en se nourissant de la sève des graines et des tiges[4]. Les Thyreocorini vivent sur des plantes. Thyreocoris scarabaeoides se nourrit sur Viola ssp. Les Amaucorinae vivent sous des pierres ou des plantes, de même que les Amnestinae[3].

Des soins maternels sont présents chez certaines espèces. Sehirus cinctus (Amérique du Nord) et Sehirus bicolor (Europe) pondent leurs œufs par grappes de plus de 100 dans le sol dans des trous d'environ 2 cm de profond et 1 cm de diamètre, et ces grappes sont protégées par les femelles qui se placent au-dessus. Les juvéniles des premiers stades restent également groupés avec la femelle[3]. Chez Parastrachia japonensis, la femelle excrète un mucus, contenant des symbiotes, qu'elle étale sur les oeufs, et qui est immédiatement consommé par les jeunes larves[3]. Les femelles approvisionnent également les jeunes de drupes de leur plante hôte Schoepfia jasminodora (Santalales, Schoepfiaceae)[8].

Plusieurs espèces ont des organes stridulatoires (la veine postcubitale de l'aile postérieure comportant un plectre, et les tergites abdominaux)[3], et au moins chez une espèce, on a pu observer une stridulation lors de l'accouplement.

Cydnidae et agriculture

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Aethus indicus (Westwood, 1837) est parfois ravageur des récoltes de céréales en Afrique et Asie tropicales. Scaptocoris divergens Froeschner, 1860 est un ravageur de la canne à sucre, et a été signalé sur les racines de coton, bananes, tomates et poivrons. Toutefois, dans les cultures de bananes, la présence de Scaptocoris divergens protège les bananiers de la fusariose, une maladie cryptogamique. Là où le cydnidae est présent et abondant, les bananiers ne sont pas malades, tandis que là où il manque, les plants sont malades. En effet, les sécrétions de la glande odoriférante de cette punaise sont toxiques pour le Fusarium[9].

Systématique

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Historique et dénomination

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La famille des Cydnidae a été décrite par le naturaliste suédois Gustav Johan Billberg en 1820, pour le genre Cydnus, décrit par Fabricius en 1803 et genre type de la famille. Après quoi elle fut encore parfois considérée comme une sous-famille des Pentatomidae. Amyot & Serville (1843) suivis par Signoret (1881–1884) divisent les Cydnidae en deux groupes, les Cydninae et les Sehirinae. En 1960, Froeschner (1960) y établit six sous-familles : Amnestinae, Cydninae, Garsauriinae, Scaptocorinae et Sehirinae. Wagner (1963) révise cette classification en 1963, inclut les Thyreocoridae, et décrit de nouvelles tribus, avec l'arrangement suivant : Cydninae (Cydnini, Geotomini, Scaptocorini), Sehirinae, Thyreocorinae. Dolling inclut les Thaumastellidae comme sous-famille en 1981. Puis Schaefer et al. y incluent encore les Parastrachinae. Jerzy A. Lis révisera plusieurs fois la famille, et ajoute encore une sous-famille, les Cephalocteinae, qui incluent les Scaptocorini (anciens Scatptocorinae)[3],[7].

Le débat entre une conception restreinte des Cydnidae (Amaurocorinae [ou Amaurocorini dans les Sehirinae], Amnestinae, Cephalocteinae, Cydninae, Garsauriinae, Sehirinae) et une conception élargie (parfois appelée « complexe cydnoïde »[10]), incluant les Thyreocoridae (avec les Corimelaeninae), les Thaumastellidae et les Parastrachiidae, n'est pas encore tranché.

Schuh et Weirauch (2020)[3] reconnaissent 9 sous-familles: Amaurocorinae, Amnestinae, Cephalocteinae (Cephalocteini + Scaptocorini) Cydninae (Cydnini + Geotomini), Garsauriinae, Parastrachiinae, Sehirinae, Thaumastellinae, Thyreocorinae (Corimelaenini + Thyreocorini). Ce regroupement comprend 144 genres décrits et près de 1200 espèces.

Concernant la classification supérieure, les Cydnidae font partie des Pentatomomorpha, et de la super-famille des Pentatomoidea.

Liste sous-familles, tribus et genres

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Selon BioLib (26 mai 2022)[11] :

Une classification est également en ligne sur du groupe d'étude des hétéroptères de l'Université d'Opole[12].

Genres et sous-familles fossiles

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De nombreux fossiles ont été retrouvés. Le plus ancien, Cretacoris scutellinus, remonte au Hauterivien, Crétacé inférieur, à environ - 130 millions d'années, retrouvé à Chita, en fédération de Russie.

Selon Paleobiology Database[13], les genres et sous-familles fossiles de Cydnidae sont les suivantes :

Des espèces fossiles ont également été découvertes dans les genres actuels suivants :

Amnestus Dallas 1851, Cydnus Fabricius 1803, Aethus Dallas, 1851, Cyrtomenus Amyot & Serville 1843, Dallasiellus Berg 1901, Crocistethus Fieber, 1861 et Sehirus Amyot & Serville 1843[13].

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Références taxinomiques

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Notes et références

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  1. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 26 mai 2022
  2. Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, (ISBN 978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC 1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 518, tome 2 pp. 210 et 255
  3. a b c d e f g et h (en) Randall T. Schuh et Christiane Weirauch, True bugs of the world (Hemiptera, Heteroptera) : classification and natural history., Manchester, Siri Scientific Press, , 800 p. (ISBN 978-0-9957496-9-6 et 0-9957496-9-8, OCLC 1125224106, lire en ligne), p. 468 ss
  4. a b et c Roland Lupoli et François Dusoulier, Les punaises Pentatomoidea de France, Éditions Ancyrosoma, , 429 p.
  5. (en) Australian Biological Resources Study - Australian Faunal Directory - Department of Agriculture, Water and the Environment, « Cydnidae », sur biodiversity.org.au, (consulté le ).
  6. Cristina Mayorga Martinez, Luis Cervantes Peredo et Jerzy A. Lis, « Amnestus raunoi J. A. Lis, the only representative of the Amnestinae in the Old World: a synonym of Amnestus pusillus Uhler (Hemiptera: Heteroptera: Cydnidae) », Zootaxa, vol. 3445, no 1,‎ , p. 67 (ISSN 1175-5334 et 1175-5326, DOI 10.11646/zootaxa.3445.1.5, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en) Australian Faunal Directory, « Cydnidae », sur biodiversity.org.au (consulté le ).
  8. (en) Lisa Filippi, Mantaro Hironaka, Shintaro Nomakuchi et Sumio Tojo, « Provisioned Parastrachia japonensis (Hemiptera: Cydnidae) nymphs gain access to food and protection from predators », Animal Behaviour, vol. 60, no 6,‎ , p. 757–763 (DOI 10.1006/anbe.2000.1526, résumé)
  9. (en) Louis M. Roth, « A Study of the Odoriferous Glands of Scaptocoris divergens (Hemiptera: Cydnidae) », Annals of the Entomological Society of America, vol. 54, no 6,‎ , p. 900–911 (ISSN 1938-2901 et 0013-8746, DOI 10.1093/aesa/54.6.900, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Jerzy A. Lis, Darius Ziaja, Barbara Lis et Paulina Anna Gradowska, « Non-monophyly of the “cydnoid” complex within Pentatomoidea (Hemiptera: Heteroptera) revealed by Bayesian phylogenetic analysis of nuclear rDNA sequences », Arthropod Systematics and Phylogeny, Senckenberg Gesellschaft für Naturforschung, 2017., vol. 75, no 3,‎ , p. 481-496 (lire en ligne [PDF])
  11. BioLib, consulté le 26 mai 2022
  12. (en) Groupe d'étude des hétéroptères, Département de biosystématique, Université d'Opole, « Classification of Cydnidae s. lato » (consulté le ).
  13. a et b (en) « Cydnidae », sur paleobiodb.org (consulté le ).