Danse des heures (court métrage)

film sorti en 1940
Danse des heures

Titre original Dance of the Hours
Réalisation Norman Ferguson
T. Hee
Scénario Norman Ferguson
T. Hee
Sociétés de production Walt Disney Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre animation
Sortie 1940

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Danse des heures est un court métrage d'animation américain réalisé par Walt Disney Productions comme une séquence de Fantasia (1940) basée sur la Danse des heures, ballet tiré de l'opéra La Gioconda d'Amilcare Ponchielli.

Le ballet est ici dansé par des hippopotames, des éléphants, des autruches et des alligators qui rivalisent de grâce et de virtuosité mais qui finissent dans un joyeux fracas.

Synopsis modifier

Arbustes taillés en autruches du film, au Festival international des fleurs et jardins à Epcot de 2015.

Des portes s'ouvrent et des rideaux se lèvent laissant apparaître une autruche assoupie habillée en danseuse d'opéra avec des ballerines roses. Elle s'éveille et réveille d'autres danseuses, en ballerines bleues, qui après quelques pas se regroupent au pied d'un escalier pour entamer leur danse. Les danseuses passent en revue les pas et figures habituels d'un ballet tout en mangeant les fruits d'une corne d'abondance. Poursuivant et voulant manger le raisin de la première danseuse, elles sortent dans une cour entourée par une colonnade avec en son centre un bassin.

Elles y font tomber la grappe ce qui réveille une hippopotame qui les fait fuir. Cette dernière sort de l'eau et mange les fruits. D'autres hippopotames se précipitent alors de derrière les colonnes pour lui apporter son tutu et ses accessoires de beauté avant d'entamer elles aussi une danse. Fatiguée la première hippopotame est alors installée sur une chaise longue.

Deux éléphantes arrivent alors suivies par d'autres. Elles mettent leurs trompes dans le bassins et font alors des bulles en dehors de l'eau, aspirée par l'hippopotame dans un bâillement. Les pachydermes dansent à leurs tour, gênées par d'autres bulles. Plusieurs éléphants font une colonne de bulles qui élève la chaise de l'hippopotame dans les airs mais un courant d'air emportent les éléphants tandis que la chaise se pose délicatement sur le sol.

Dans l'ombre des crocodiles cachés dans leurs capes descendent d'un escalier puis des colonnes s'approchant dangereusement de la première hippopotame. L'un d'eux, tel un premier danseur, enlève sa cape et tente de séduire la belle endormie qui s'enfuit une fois éveillée. Elle revient en courant vers le crocodile et tente un porté mais ce dernier se recouvre écrasé. Ils dansent alors à deux jouant à cache-cache mais la fuite de la danseuse est bloquée par les autres crocodiles.

Les crocodiles mettent en fuite les autres hippopotames, éléphants et autruches tout en dansant mais le décor subit les attaques des lourdes hippopotames et pachydermes jusqu'à ce que les deux portes se ferment de travers.

Fiche technique modifier

Commentaires modifier

Pour Grant, la Danse des heures, tirée de l'opéra La Gioconda d'Amilcare Ponchielli, est un ballet mais « aussi un amusement que les équipes de Disney ont traité avec légèreté comme une blague », « l'intégralité de la séquence est une parodie affectueuse des prétentions du ballet classique »[1]. Lambert déclare que « c'est la partie la plus drôle de Fantasia »[2]. Malgré son côté comique, la séquence a aussi reçu l'attention et la qualité des artistes de Disney. Les personnages ont été créés par l'animateur Joe Grant[2].

Pour Lella Smith, cette section a été influencée par les œuvres de l'allemand Heinrich Kley, qui fascinaient Walt Disney[3],[4]. Kley fait partie des illustrateurs européens qui à partir du milieu du XIXe siècle ont, d'après Robin Allan, « eu fortement recours à l'anthropomorphisme pour attribuer aux animaux des caractères humains alors que dans sa vie quotidienne l'homme s'éloignait des animaux »[4] tel Honoré Daumier (1808-1879), Ernest Griset (1843-1907), Grandville (1803-1847), John Tenniel (1829-1914), Edward Lear (1812-1888), Ladislas Starevitch (1882-1965) ou Beatrix Potter (1866-1943).

Disney a demandé à des membres des ballets russes, notamment Roman Jasinski, Tatiana Riabouchinska et Irina Baranova, de servir de modèles pour les personnages; même si ce sont ici des hippopotames, des éléphants, des autruches et des crocodiles[5]. Riabouchinska a servi de modèle pour l'hippopotame Hyacytnh, première hippopotame[6]. Grant précise que toutes les autruches sont modelées d'après Irina Baranova et qu'elles se différencient de la première autruche seulement par les vêtements bleus et non rose[7]. Les hippopotames sont elle modelées d'après Tatiana Riabouchinska sauf pour les prises de vue réelles filmant Marjorie Babbitt[7], la danseuse ayant servi de modèle pour la gestuelle de Blanche-Neige et alors mariée à Art Babbitt. Roman Jasinski a été utilisé comme modèle pour les éléphants[7]. De plus l'artiste hongrois Jules Engel avait été engagé comme consultant pour les chorégraphies[8], il réalisa les photographies et des esquisses des danseurs pour Casse-Noisette et la Danse des heures[9].

Les personnages principaux ont été nommés, La première autruche s'appelle Mlle Upanova[1], la première hippopotame Hyacynth Hippo, la première éléphante Elephanchine et le premier crocodile Ben Ali Gator[7]. Ce dernier est l'œuvre de John Lounsbery[10].

Notes et références modifier

  1. a et b (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 177.
  2. a et b (fr) Pierre Lambert, Walt Disney, l'âge d'or, p. 115
  3. (fr) Lella Smith, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, p. 56.
  4. a et b (fr) Robin Allan, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, p. 104.
  5. (en) Leonard Maltin, The Disney Films: 3rd Edition, p. 43
  6. (en) Vivien Raynor, Drawings and Storyboards Unearth Memories of 'Fantasia' New York Times, August 24, 2006
  7. a b c et d (en) John Grant, The Encyclopedia of Walt Disney's Animated Characters, p. 178.
  8. (fr) Robin Allan, Il était une fois Walt Disney : Aux sources de l'art des studios, p. 125.
  9. (en) Robin Allan, Walt Disney and Europe, p. 120.
  10. (en) Jerry Beck, The animated movie guide, p. 76.