Edmontonia

genre éteint de dinosaures de la famille des nodosauridés
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Edmontonia est un genre éteint de dinosaures ornithischiens herbivores, un ankylosaurien de la famille des nodosauridés. Il a vécu dans ce qui est maintenant l'Amérique du nord, où il est connu par de nombreux restes fossiles de l'Alaska[2] jusqu'au Texas. Il a été retrouvé dans des sédiments datant de la fin du Crétacé supérieur du Campanien à la fin du Maastrichtien, soit il y a environ entre 76,5 et 66 Ma (millions d'années).

Edmontonia
Description de cette image, également commentée ci-après
Partie avant du squelette d'Edmontonia rugosidens, spécimen AMNH 5665.
Classification
Règne Animalia
Classe Reptilia
Super-ordre Dinosauria
Ordre  Ornithischia
Sous-ordre  Thyreophora
Infra-ordre  Ankylosauria
Famille  Nodosauridae

Genre

 Edmontonia
Sternberg[1], 1928

Espèces de rang inférieur

  • E. longiceps Sternberg, 1928 (Espèce type)
  • E. rugosidens (Gilmore, 1930 [à l'origine Palaeoscincus rugosidens])

Synonymes

  • Chassternbergia Bakker, 1988
Description de cette image, également commentée ci-après
Dessin d'Edmontonia.

Étymologie

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Le nom de genre Edmontonia fait référence au nom de la formation géologique d'Edmonton dans l'Alberta au Canada dans laquelle l'holotype a été découvert[1]. Cette formation a depuis été renommée formation de Horseshoe Canyon. Le nom d'espèce longiceps signifie « longue tête » en latin.

Liste des espèces

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  • Edmontonia longiceps (espèce type). L'holotype (NMC 8531), décrit par Charles Mortram Sternberg en 1928, est constitué d'un crâne, de la mandibule droite et d'une grande partie du squelette post-crânien[1]. Il a été découvert près du village de Morrin en Alberta en 1924. Il provient de l'unité 2 de la formation de Horseshoe Canyon datée de l'extrême base du Maastrichtien, soit il y a environ 72 Ma (millions d'années)[3] ;
  • Edmontonia rugosidens. Cette espèce a d'abord était considérée comme un sous-genre d'Edmontonia, sous le nom d'Edmontonia (Chassternbergia) rugosidens par Robert Thomas Bakker en 1988, en se basant sur des différences de proportions dans le crâne et par le fait que E. (Ch.) rugosidens était un peu plus âgé qu'E. longiceps[4],[5]. En 1991, George Olshevsky élève le sous-genre au rang de genre et l'animal devient Chassternbergia rugosidens[6]. Cependant ces nouvelles appellations ne sont pas reprises par la communauté des paléontologues qui conservent le nom binominal d'Edmontonia rugosidens[7],[8]. E. rugosidens provient de la partie inférieure de la formation de Dinosaur Park datée du Campanien supérieur, soit il y a environ entre 76,5 et 75 Ma (millions d'années)[3]. De nombreux restes fossiles ont depuis été attribués à cette espèce[9] ;

Description

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Vue de dessus de l'armure d'E. rugosidens (spécimen AMNH 5381).
Armure sur le crâne et le cou.
Représentation, en 1922, de deux E. rugosidens.

Edmontonia comme la plupart des ankylosauriens est un animal au corps massif et large.

Sa longueur totale est estimée Gregory S. Paul en 2010, à 6 mètres pour une masse de l’ordre de 3 tonnes[12]. Thomas Holtz en 2011 l'évalue à 7 mètres[13].

Son armure est constituée de petites plaques osseuses dermiques avec une crête, qui couvrent son dos et sa tête, tandis que sur ses côtés ces plaques ou ostéodermes deviennent pointues et tranchantes. Les quatre plus longues épines ou pointes se placent sur chacune de ses épaules, la seconde, en partant de l'avant, se subdivisant en deux pointes secondaires dans l'espèce E. rugosidens. Son cou et ses épaules sont protégés par trois rangées de larges plaques à crête.

Le crâne d'Edmontonia, atteint jusqu'à 50 centimètres de long, il est en forme de poire lorsqu'on l'observe par le dessus. Il est terminé par un bec supérieur corné avec un os prémaxillaire dépourvu de dents. Par contre chaque os maxillaire porte entre 14 et 17 petites dents et chaque os dentaire entre 18 et 21.

La colonne vertébrale est constituée de huit vertèbres cervicales, d'environ douze vertèbres dorsales «libres», d'un ensemble soudé composé de quatre vertèbres dorsales, de trois vertèbres sacrées, de deux caudo-sacrales et d'au moins vingt, mais probablement une quarantaine, vertèbres de queue. Dans le cou, les deux premières vertèbres, l'atlas et l'axis, sont fusionnées. Dans la ceinture scapulaire, le coracoïde a un profil rectangulaire, contrairement à la forme plus arrondie connue chez le genre Panoplosaurus[8]. Les membres antérieurs sont robustes mais relativement longs. La main était très probablement tétradactyle (quatre doigts)[8].

Paléobiologie

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Rôle des épines et de l'armure

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Les grandes épines à l'avant du corps devaient être utilisées par les mâles dans des combats de domination, pour défendre le territoire ou pour avoir accès aux femelles. Ces pointes ont pu également servir pour intimider les prédateurs (théropodes) ou les mâles rivaux, soit en protection passive, soit en auto-défense active[14]. Carpenter a suggéré que les épines les plus grandes du spécimen AMNH 5665 indiquaient qu'il s'agissait d'un mâle, ce qui constituerait un exemple de dimorphisme sexuel ; cependant il a également admis l'hypothèse ontogénétique : les individus les plus âgés ayant des pics plus longs[15].

Les hypothèses sur le rôle des épines et de l'armure diffèrent du mode de défense classiquement admis pour les nodosauridés, à savoir que, pour se protéger des prédateurs, les nodosauridés s'accroupissaient au sol pour minimiser la possibilité d'attaque sur leur ventre sans défense, et pour éviter d'être renversé par un prédateur[12].

Classification

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L'analyse phylogénétique conduite en 2011 par Richard S. Thompson, Jolyon C. Parish, Susannah C. R. Maidment et Paul M. Barrett conduit au cladogramme suivant[16]Edmontonia apparaît parmi les taxons les plus évolués de sa famille en groupe frère ou proche du genre Panoplosaurus[16],[17] :

Nodosauridae

Antarctopelta





Mymoorapelta




Hylaeosaurus



Anoplosaurus






Tatankacephalus



Horshamosaurus


Polacanthinae

Gargoyleosaurus



Hoplitosaurus




Gastonia




Peloroplites



Polacanthus








Struthiosaurus



Zhejiangosaurus





Hungarosaurus




Animantarx




Niobrarasaurus



Nodosaurus



Pawpawsaurus



Sauropelta



Silvisaurus



Stegopelta



Texasetes




Edmontonia



Panoplosaurus










Voir aussi

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Références taxinomiques

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Annexes

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Articles connexes

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Notes et références

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Références

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  1. a b et c (en) C.M. Sternberg, « A new armored dinosaur from the Edmonton Formation of Alberta », Transactions of the Royal Society of Canada, series 3, vol. 22,‎ , p. 93–106
  2. (en) R. A. Gangloff. 1995. Edmontonia sp., the first record of an ankylosaur from Alaska. Journal of Vertebrate Paleontology 15(1):195-200
  3. a et b (en) Arbour, V.M., Burns, M. E. et Sissons, R. L., « A redescription of the ankylosaurid dinosaur Dyoplosaurus acutosquameus Parks, 1924 (Ornithischia: Ankylosauria) and a revision of the genus », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 29, no 4,‎ , p. 1117–1135 (DOI 10.1671/039.029.0405)
  4. (en) Bakker, R.T. (1988). Review of the Late Cretaceous nodosauroid Dinosauria: Denversaurus schlessmani, a new armor-plated dinosaur from the Latest Cretaceous of South Dakota, the last survivor of the nodosaurians, with comments on Stegosaur-Nodosaur relationships. Hunteria 1(3):1-23.(1988)
  5. (en) Ford, T.L. (2000). A review of ankylosaur osteoderms from New Mexico and a preliminary review of ankylosaur armor. In: Lucas, S.G., and Heckert, A.B. (eds.). Dinosaurs of New Mexico. New Mexico Museum of Natural History and Science Bulletin 17:157-176
  6. (en) G. Olshevsky, 1991, A revision of the parainfraclass Archosauria Cope, 1869, excluding the advanced Crocodylia, Mesozoic Meanderings 2, 268 pp
  7. (en) Vickaryous, M.K., Maryańska, T. et Weishampel, D.B., The Dinosauria (Second Edition), University of California Press, , 363–392 p. (ISBN 0-520-24209-2), « Ankylosauria »
  8. a b c et d (en) Carpenter K., The Armored Dinosaurs, Indiana University Press, , 455–484 p. (ISBN 0-253-33964-2), « Phylogenetic analysis of the Ankylosauria »
  9. (en) Matthew K. Vickaryous, « New information on the cranial anatomy of Edmontonia rugosidens Gilmore, a Late Cretaceous nodosaurid dinosaur from Dinosaur Provincial Park, Alberta », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 26, no 4,‎ , p. 1011–1013 (DOI 10.1671/0272-4634(2006)26[1011:niotca]2.0.co;2)
  10. (en) Hunt, A.P. and Lucas, S.G., 1992, "Stratigraphy, Paleontology and age of the Fruitland and Kirkland Formations (Upper Cretaceous), San Juan Basin, New Mexico", New Mexico Geological Society Guidebook, 43rd Field Conference, San Juan Basin, volume 4, p. 217-240
  11. (en) Michael E. Burns, « Taxonomic utility of ankylosaur (Dinosauria, Ornithischia) osteoderms: Glyptodontopelta mimus Ford, 2000: a test case », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 28, no 4,‎ , p. 1102–1109 (DOI 10.1671/0272-4634-28.4.1102)
  12. a et b (en) Paul, G.S., 2010, The Princeton Field Guide to Dinosaurs, Princeton University Press p. 238
  13. (en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
  14. (en) "Edmontonia." In: Dodson, Peter & Britt, Brooks & Carpenter, Kenneth & Forster, Catherine A. & Gillette, David D. & Norell, Mark A. & Olshevsky, George & Parrish, J. Michael & Weishampel, David B. The Age of Dinosaurs. Publications International, 1993, LTD. p. 141. (ISBN 0-7853-0443-6)
  15. (en) Carpenter, K. 1990. "Ankylosaur systematics: example using Panoplosaurus and Edmontonia (Ankylosauria: Nodosauridae)", In: Carpenter, K. & Currie, P.J. (eds) Dinosaur Systematics: Approaches and Perspectives, Cambridge University Press, Cambridge, pp. 281-298
  16. a et b (en) Richard S. Thompson, Jolyon C. Parish, Susannah C. R. Maidment and Paul M. Barrett, « Phylogeny of the ankylosaurian dinosaurs (Ornithischia: Thyreophora) », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 10, no 2,‎ , p. 301–312 (DOI 10.1080/14772019.2011.569091, lire en ligne)
  17. (en) C.M. Brown, D.M. Henderson, J. Vinther, I. Fletcher, A. Sistiaga, J. Herrera et R.E. Summons, « An Exceptionally Preserved Three-Dimensional Armored Dinosaur Reveals Insights into Coloration and Cretaceous Predator-Prey Dynamics », Current Biology,‎ (DOI 10.1016/j.cub.2017.06.071, lire en ligne)