Destape
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Rattaché au genre film érotique
Pays d'origine Drapeau de l'Espagne Espagne

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Le destape (litt. « Nu » en espagnol[1]) est un sous-genre cinématographique qui est apparu progressivement en Espagne depuis la suppression officielle de la censure après la mort de Francisco Franco en . Il se caractérise par un grand nombre de films (rien qu'en 1976, près de cinquante pour cent des films produits appartenaient à ce genre) à fort contenu érotique, de faible qualité et à budget réduit.

Le terme a été inventé par le journaliste Àngel Casas (es)[2]. Une dénomination alternative parfois usitée est despelote[3].

Certains sont devenus des succès commerciaux sans précédent à l'époque. Les protagonistes masculins sont souvent joués par le tandem formé par Andrés Pajares et Fernando Esteso, par Antonio Ozores et, dans une moindre mesure, par José Sacristán et José Luis López Vázquez[4].

Parmi les succès du genre, il y a El amor del capitán Brando (Jaime de Armiñán, sorti en ), vu par un peu plus de deux millions de spectateurs attirés par les quelques images où Aurora (Ana Belén) montre ses seins devant un miroir ; La trastienda (es) (Jorge Grau, ), avec María José Cantudo (Juana Ríos)[5], considéré comme le premier film espagnol à présenter une nudité frontale intégrale[6] ; Los energéticos (es) (1979) est connu pour sa séquence beaucoup plus explicite dans laquelle Cecilia (Sara Mora (es)) prend une douche avec un naturel qui désarme Agapito (Andrés Pajares) ; Les scènes érotiques de El caminante (Paul Naschy, 1979) sont aussi restées en mémoire, notamment car le cinéaste a bénéficié de la collaboration d'actrices déjà connues par ailleurs comme Blanca Estrada (es), Adriana Vega (es), Eva León (es) ou Tadia Urruzola ; on peut aussi citer les adaptations cinématographiques de classiques médiévaux comme le film en deux parties El libro de buen amor (1975), considéré par le critique de cinéma du journal Ya Pascual Cebollada comme « un ample étalage de nudité masculine et féminine, de face et de dos, et une tension constante ou une démonstration d'érotisme illustrée par des obscénités »[7].

Parmi les vedettes féminines, les « musas del destape »[8],[9] (litt. « muses du nu »), outre María José Cantudo et Blanca Estrada déjà mentionnées, on compte María Luisa San José, Susana Estrada, Victoria Vera, Nadiuska, Bárbara Rey, Silvia Tortosa, Eva Lyberten, Victoria Abril... et les désormais disparues Sandra Mozarowsky, Amparo Muñoz et Ágata Lys[10].

En est sorti le film Los années desnudos (litt. « Les années nues ») - avec Candela Peña, Mar Flores et Goya Toledo - qui se déroule dans les années 1970 et dans lequel Susana Estrada joue le rôle d'une journaliste féministe qui s'oppose ouvertement à ce type de film.

Notes et références modifier

  1. « destape », sur larousse.fr (consulté le )
  2. Alcázar Guijo, Francisco Javier (2012). «Los tebeos eróticos durante la Transición». Historietas. Revista de estudios sobre la historieta (Universidad de Cádiz) (2): 69. ISSN 2174-4084.
  3. León Trujillo et M.ª Fernanda, « UNA APROXIMACIÓN A LA CENSURA EN EL CINE ESPAÑOL DURANTE EL FRANQUISMO », sur docplayer.es
  4. Ruiz Muñoz et Sánchez Alarcón 2008, p. 75-78.
  5. Lorenzo López Sancho, « La trastienda », sur abc.es
  6. (es) Tino Pertierra, « El destape integral que encendió España », sur laopinioncoruna.es,
  7. (es) « La crítica ha dicho », sur abc.es
  8. Elena R. Ballano, « Las musas del destape se dan cita 40 años después », Vanitatis,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « ¿Qué fue de…? – Las musas del destape » (consulté le )
  10. (es) Josep Sandoval, « Desnuda inquietud », La Vanguardia,‎ (lire en ligne)

Bibliographie modifier

  • (es) José Antonio Aguilar García, Las estrellas del destape y la Transición – El cine espannéel se desnuda, Madrid, T&B Editores, (ISBN 978-8415405092).
  • (es) David Barba, 100 espannéeles y el sexo, Barcelona, Plaza & Janés Editores, (ISBN 978-8401379895).
  • (es) Nancy Berthier et Jean-Claude Seguin, Cine, nación y nacionalidades en España, Madrid, Casa de Velázquez, (ISBN 978-8496820050).
  • (es) Ana C. Bugallo, Y la mirada se hizo carne – Mujer, nación y modernidad en las comedias cinematográficas de los années setenta, Bogotá (Colombia), Anthropos éditeur, (ISBN 978-8476586372), p. 213-234.
  • (es) Juan Eslava Galán, La década que nos dejó sin aliento, Barcelona, Planeta, (ISBN 978-8408150077).
  • (es) Ángel Luis Montejo González, La censura cinematográfica en España, México, éditeur Glosa, (ISBN 978-8474294767), p. 45-86.
  • (es) María Jesús Ruiz Muñoz et Inmaculada Sánchez Alarcón, La imagen de la mujer andaluza en el cine español, Sevilla, Centro de Estudios Andaluces, (ISBN 978-8461219438), p. 75-78.

Voir aussi modifier