Direction de la Sûreté générale
La direction de la Sûreté générale est un ancien organisme de police compétent en dehors de la zone d'action et de responsabilités du Préfet de Police, du ministère de l'Intérieur français.
Direction de la Sûreté générale | |
Situation | |
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Création | |
Dissolution | |
Ancien nom | Direction générale de la Sûreté publique |
Changement de nom | |
Type | Police politique (jusqu'en 1874) renseignement intérieur |
Siège | 11, rue des Saussaies Paris 8e |
Langue | Français |
Organisation | |
Dépend de | Préfecture de police (1853-1876) Ministère de l’Intérieur (1903-1934) |
Site web | www.police-nationale.interieur.gouv.fr |
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Fondée sous le Second Empire en 1853, la Sûreté générale exerce essentiellement une mission d'activités de polices diverses (villes et renseignements) jusqu'à la réforme de 1907, lorsque la Troisième République, par l'intermédiaire de la création de 10 " brigades régionales de police mobile ", créées par le ministre de l'Intérieur, Georges Clemenceau, compétentes dans la recherche des crimes et délits, au niveau des zones de ressort des Cours d'Appel, la transforme et lui donne également une mission de police judiciaire.
La direction de la Sûreté générale est remplacée en 1934 par la direction générale de la Sûreté nationale.
Histoire
modifierLa direction de la Sûreté générale est initialement un organisme de police de sécurité dans les villes importantes et de police de renseignements, crée en sous le Second Empire sur le modèle napoléonien du Ministère de la Police générale[1].
Consécutivement au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, le ministère de la Police générale connaît une brève résurgence en avant son remplacement par la création de la direction Sûreté générale en 1853[1]. De au , cet organisme s'intitule direction générale de la Sûreté publique. Il est rattaché à deux reprises à la préfecture de police, de à , puis sous l'Ordre moral en [1].
En , le contrôle exercé par la préfecture de police sur la direction de la Sûreté générale cesse définitivement. L'État montre encore une certaine hésitation à se servir de cette institution héritière de la police politique des deux empires napoléoniens. Ainsi, la direction Sûreté générale est déclassée par deux fois en sous-direction de à , puis en [1].
En , « une direction de la Sûreté générale autonome est définitivement rétablie au ministère de l'Intérieur[1]. »
En 1907, Georges Clemenceau réforme cette direction en créant les Brigades régionales de police mobile (appelées les « brigades du Tigre » selon une série télévisée apparue dans les années 1960, à la télévision française), chargées d'une mission de police judiciaire[2]. En 1913, la direction de la Police Judiciaire est créée au sein de la Préfecture de Police ; cette direction est compétente pour les crimes et délits commis dans le ressort du département de la Seine.
Créée par un décret-loi du , précédé par un décret du , la direction générale de la Sûreté nationale remplace l'ancienne direction de la Sûreté générale à la suite de l'affaire Stavisky[3].
Directeurs
modifierPériode | Identité | Fonction précédente | Observation | |
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21 juin 1853 | Hector Collet-Meygret (1816-1876) | préfet de l'Aube | ||
26 octobre 1870 | 6 février 1871 | Arthur Ranc | démissionnaire | |
18 mars 1871 | 28 mai 1871 | Philippe-Auguste Cattelain | directeur de la Sûreté sous la Commune | |
18 novembre 1871 | 18 février 1874 | Edmond-Louis de Nervaux (1820-1895) | chef de division de 2e classe au ministère de l'Intérieur | |
25 février 1874 | 9 février 1876 | Amable Burin des Roziers (1842-1900) | démissionnaire | |
9 février 1876 | 19 mai 1877 | Georges de Boislisle (1839-1906) | chef de bureau au ministère de l'Intérieur | |
19 mai 1877 | 18 décembre 1877 | Paul Le Roux de Bretagne (1834-1879) | démissionnaire | |
18 décembre 1877 | 9 mars 1880 | Alfred Boucher-Cadart | conseiller à la cour d'appel de Douai | nommé conseiller à la cour d'appel de Paris |
9 mars 1880 | 1er mai 1882 | Émile-Honoré Cazelles | directeur de l'administration pénitentiaire | nommé préfet de Meurthe-et-Moselle |
1er mai 1882 | 30 septembre 1884 | Eugène Schnerb | préfet de Maine-et-Loire | |
30 septembre 1884 | 16 avril 1885 | Paul Wallet (1849-1891) | ||
16 avril 1885 | 10 avril 1888 | Isaïe Levaillant (1845-1911) | préfet du Doubs | |
10 avril 1888 | 2 avril 1889 | Arthur Gragnon (1844-1914) | ||
1er février 1889 | 8 mars 1890 | Émile-Honoré Cazelles | ||
8 mars 1890 | 25 mars 1890 | Arthur Christian | ||
25 mars 1890 | 29 février 1892 | Émile-Honoré Cazelles | conseiller d’État en service ordinaire | démissionnaire |
4 mars 1892 | 7 mars 1893 | Henry Soinoury (1848-1922) | secrétaire général de la préfecture de police | nommé directeur de l'administration pénitentiaire |
7 mars 1893 | 6 octobre 1894 | Alfred Fournier (1850-1922) | préfet d'Oran | nommé président du conseil de préfecture de la Seine |
6 octobre 1894 | 25 juin 1896 | Henri Poirson | préfet du Morbihan | nommé préfet de la Manche |
25 juin 1896 | 14 octobre 1897 | Charles Blanc | préfet des Deux-Sèvres | nommé préfet de police de Paris |
14 octobre 1897 | 20 novembre 1899 | Léopold Viguié (1855-1915) | préfet de la Charente | |
21 décembre 1899 | 16 mars 1906 | René Cavard (1841-1925) | sous-directeur de la Sûreté générale | nommé directeur honoraire |
16 mars 1906 | 30 janvier 1907 | Henry Huard (1861-1931) | préfet de la Loire-Inférieure | nommé directeur honoraire |
30 janvier 1907 | 29 mars 1913 | Célestin Hennion | commissaire principal au ministère de l'Intérieur | nommé préfet de police de Paris |
3 février 1934 | 13 mars 1934 | Callixte Geay | ||
13 mars 1934 | 4 mai 1934 | Jean Berthoin | devient directeur de la Sûreté nationale |
Références
modifier- Berlière 1996, p. 19-20.
- Berlière 1993, p. 27-30.
- Goyard 1979, p. 181.
- Liste chronologique des directeurs de la sûreté générale (1870-1934)
Sources primaires
modifier- Jean France, Trente ans à la rue des Saussaies. Ligues et complots, Paris, Librairie Gallimard, coll. « Sous la Troisième » (no 8), , 247 p.
Bibliographie
modifier- Michel Auboin, Arnaud Teyssier et Jean Tulard (et al.), Histoire et dictionnaire de la police : du Moyen Âge à nos jours, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , XXII-1059 p. (ISBN 2-221-08573-6).
- Jean-Marc Berlière, « Ordre et sécurité. Les nouveaux corps de police de la troisième République », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 39, , p. 23-37 (lire en ligne).
- Jean-Marc Berlière, Le monde des polices en France, XIXe-XXe siècles, Bruxelles, Complexe, coll. « Le monde de » (no 2), , 275 p. (ISBN 2-87027-641-9, présentation en ligne).
- Jean-Marc Berlière et Marie Vogel, « Aux origines de la police politique républicaine », Criminocorpus, (lire en ligne).
- Jean-Marc Berlière et René Lévy, Histoire des polices en France : de l'Ancien régime à nos jours, Paris, Éditions Nouveau Monde, , 767 p. (ISBN 978-2-84736-573-3, présentation en ligne). Édition revue et mise à jour : Jean-Marc Berlière et René Lévy, Histoire des polices en France : de l'Ancien régime à nos jours, Paris, Éditions Nouveau Monde, coll. « Poche : histoire », , 863 p. (ISBN 978-2-36583-379-0).
- Igor Charras, « Polices et policiers », dans Marc-Olivier Baruch et Vincent Duclert (dir.), Serviteurs de l'État : une histoire politique de l'administration française, 1875-1945, Paris, La Découverte, coll. « L'espace de l'histoire », , 587 p. (ISBN 2-7071-3165-2), p. 297-324.
- Dominique Devaux, « Les archives de la direction de la Sûreté rapatriées de Russie », La Gazette des archives, no 176, 1er trimestre 1997, p. 78-86 (lire en ligne).
- Amos Frappa, « La Sûreté lyonnaise dans le système policier français (début XIXe-début XXe siècle) », Criminocorpus, (lire en ligne).
- Claude Goyard, « Un aspect de la police politique sous la Troisième République : l'enquête et le rôle de la Sûreté générale dans l'affaire Stavisky », dans Jacques Aubert, Michel Eude, Claude Goyard et al., L'État et sa police en France, 1789-1914, Genève, Droz / Honoré Champion, coll. « Publications du Centre de recherches d'histoire et de philologie de la IVe section de l'École pratique des hautes études / Hautes études médiévales et modernes » (no 5 / 33), , 213 p., p. 177-206.
- Marcel Le Clère, « La direction de la Sûreté générale sous la IIIe République », dans Francis de Baecque, Charles Braibant, Georges Dethan, Paul Gerbod et al., Les directeurs de ministère en France (XIXe-XXe siècles), Genève, Droz, coll. « Publications du Centre de recherches d'histoire et de philologie de la IVe section de l'École pratique des hautes études / Hautes études médiévales et modernes » (no 5 / 26), , 173 p., p. 99-106.
- Frédéric Monier, Sophie Cœuré et Gérard Naud, « Le retour de Russie des archives françaises : le fonds de la Sûreté », Vingtième Siècle : Revue d'histoire, no 45, , p. 133-139 (lire en ligne).