Discussion:Aimé Paquet

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PAQUET (Aimé, Fernand, Jules)

Né le 10 mai 1913 à Saint-Vincent-de-Mercuze (Isère)

Décédé le 20 août 2001 à Saint-Vincent-de-Mercuze

Député de l'Isère de 1951 à 1973

Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l'aménagement du territoire, de l'équipement, du logement et du tourisme du 5 avril 1973 au 26 avril 1973

Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l'aménagement du territoire, de l'équipement, du logement et du tourisme chargé du tourisme du 26 avril 1973 au 27 février 1974

Médiateur de la République de 1974 à 1980


Né dans une famille d'agriculteurs du Dauphiné, Aimé Paquet entreprend des études secondaires au Rondeau-Montfleury qu'interrompt définitivement la maladie. Après avoir effectué en 1933-1934 son service militaire dans l'armée des Alpes, il reprend l'exploitation familiale qu'il gère jusqu'à sa première élection à l'Assemblée en 1951. Proche durant les années 1930 des Volontaires nationaux, organisation satellite des Croix de Feu, il adhère en 1936 au PSF dont il a été dans l'Isère l'un des principaux animateurs départementaux. Il a par ailleurs été l'un des animateurs de la MJC de sa commune natale de Saint-Vincent-de-Mercuze.

Resté à l'écart de toute mobilisation durant la campagne de 1939-1940, il manifeste dans un premier temps une réelle sympathie à l'égard de la Révolution nationale mais ne prend pas pour autant activement parti envers le régime vichyste. Sa relative discrétion durant la guerre comme son absence de responsabilité officielle ne lui interdisent aucunement de reprendre ses activités militantes. Il est à ce titre l'un des artisans de la recréation du défunt PSF qui prend le nom en 1945 de Parti républicain et social de la Réconciliation française. Il en fut au reste le président fédéral jusqu'en 1946. Fidèle aux choix stratégiques de la Réconciliation française, il rallie le Rassemblement des gauches républicaines, sorte de cartel électoral improvisé plus que confédération cohérente de partis et de sensibilités, dont il prend la vice-présidence. Il adhère par la suite, en 1951, au Parti paysan et demeure inscrit au CNIP jusqu'en 1962. Dans le même temps, Aimé Paquet est élu conseiller général du Touvet et maire de Saint-Vincent-de-Mercuze en 1947, deux mandats qu'il occupe respectivement jusqu'en 1982 et 1984.

Candidat malheureux aux élections du 21 octobre 1945 sur une liste de réconciliation démocratique et sociale et de défense des intérêts paysans, il doit attendre le 17 juin 1951 pour entrer au palais Bourbon, n'étant candidat ni en juin ni en novembre 1946. Il est alors élu à la tête d'une liste " d'union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux qui recueille 33 254 des 250 742 suffrages exprimés, soit 13,3% des voix. Les six autres sièges reviennent pour trois d'entre eux au Parti communiste ainsi qu'aux radicaux, aux socialistes et aux démocrates-chrétiens. Après la validation de son élection le 6 juillet 1951, il est nommé membre des commissions du travail et de la sécurité sociale, du suffrage universel, du règlement et des pétitions, des affaires économiques et de la Production industrielle. Il a par ailleurs été désigné à la commission chargée d'enquêter sur le trafic des piastres indochinoises en 1953 et, l'année suivante, à la commission de coordination pour l'étude des questions relatives à la CECA. Parlementaire extrêmement actif, il dépose près de trente avis, rapports et propositions de loi ou de résolution et intervient près d'une soixantaine de fois en séance. Certes, il défend comme nombre de ses collègues les intérêts de sa région et de sa clientèle électorale, de l'allégement fiscale à la défense des intérêts agricoles, mais il se risque à des propositions plus audacieuses comme, le 9 novembre 1951, la possibilité du recours au référendum populaire. Présent dans la plupart des discussions budgétaires de la législature comme dans les discussions relatives à la défense des prix agricoles ou aux dangers de l'échelle mobile, il réclame également de façon assez régulière la réglementation du droit de grève le 6 octobre 1953, prend la parole pour expliquer les raisons de son soutien au cessez le feu en Indochine le 6 mai 1954, fustige l'influence du communisme sur les petits exploitants agricoles le 29 juin 1954 ou se prononce encore pour réclamer l'application immédiate en Algérie du statut de 1947. Durant cette seconde législature, il est absent lors du vote des lois Marie et Barangé, se prononce contre le projet de CECA, pour l'adoption de l'échelle mobile des salaires, pour le premier cessez-le-feu en Indochine, pour la mise en place de la TVA, pour les accords de Genève, pour l'adoption de la motion Aumeran, c'est-à-dire contre la CED, pour les accords de Londres, pour les accords de Paris, pour la proclamation de l'état d'urgence en Algérie. Il vote en faveur de l'investiture ainsi que la chute du premier cabinet Edgar Faure et de Joseph Laniel, soutient entre-temps Antoine Pinay et, par la suite le second cabinet Edgar Faure. Il se prononce par ailleurs pour l'investiture de Pierre Mendès France et s'abstient volontairement lors de sa chute.

Aimé Paquet se représente comme tête de liste CNIP aux élections du 2 janvier 1956 et retrouve, avec 17,7% des voix soit 50 173 des 284 178 suffrages exprimés, sans difficulté son siège de député. Les communistes conservent leurs trois élus, tout comme les socialistes leur unique siège, tandis que les poujadistes en conquièrent deux au détriment des radicaux et du MRP. Son élection est validée le 20 janvier 1956 et il est nommé membre des commissions des finances et de diverses sous-commissions afférentes, dont celles des taxes parafiscales ou de la gestion des entreprises nationalisées. Son activité parlementaire ne faiblit pas - soixante-dix dépôts et près d'une quarantaine d'interventions en séance - et ses préoccupations ne varient guère. Toutefois, il propose une intéressante proposition de loi le 14 février 1957 tendant à permettre un classement des initiatives des membres de l'Assemblée nationale selon leur caractère légal ou réglementaire. Il prend également la parole le 22 février 1956 pour prononcer une violente diatribe contre le bilan des législatures précédentes, n'hésitant pas à évoquer son propre passé Croix de Feu et à prendre à partie Maurice Thorez. Il croise du reste assez régulièrement le fer avec le groupe communiste tout au long de cette législature. Le 22 janvier 1957, il explique ses intentions de vote sur le projet de CEE et d'Euratom, alléguant le mirage libéral qui en sous-tend la conception, et expliquant que le marché commun n'est en réalité qu'une étape vers une fédération politique. Il attaque la politique étrangère du gouvernement le 21 mai 1957 et condamne l'expédition de Suez. Il suggère enfin, le 21 mars 1958, que la dissolution n'intervienne que si l'Assemblée nationale, après un délai de réflexion accordé par le président du Conseil, confirme son vote hostile. Il vote les pouvoirs spéciaux ainsi que le projet de loi sur les institutions en Algérie, s'abstient lors du vote sur la CEE et l'Euratom, pour la proclamation de l'état d'urgence. Il s'abstient lors de l'investiture mais s'oppose à la chute de Guy Mollet, vote constamment la confiance à Maurice Bourgès-Maunoury, à Félix Gaillard ainsi qu'à Pierre Pflimlin lors de son investiture. Il vote la confiance au général de Gaulle le 1er juin 1958, lui accorde pleins pouvoirs le lendemain et accepte le même jour le principe d'une révision constitutionnelle.

Réélu sans discontinuer député indépendant de la 1ère circonscription de l'Isère de décembre 1958 jusqu'à sa nomination comme secrétaire d'Etat au tourisme dans le deuxième gouvernement Messmer en avril 1973 jusqu'à l'ultime remaniement gouvernemental de février 1974, Aimé Paquet a activement milité pour le "Non" au référendum sur l'élection du président de la République au suffrage universel. Il est également l'un des fondateurs des Républicains indépendants en 1962 dont il sera vice-président à partir de 1966. Il en a aussi présidé le groupe à l'Assemblée de 1969 à 1973. Après l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République, il est nommé par ce dernier Médiateur de la République en juin 1974 en remplacement d'Antoine Pinay. Il abandonne ses fonctions en mai 1980 et s'engage en faveur de la campagne du président sortant. Après l'échec de mai 1981, dont il impute presque exclusivement la responsabilité à Jacques Chirac, il se retire assez écœuré de la vie publique qu'il juge alors, dans un entretien accordé au Dauphiné libéré, caractérisé par "la tricherie, la déformation des faits, la trahison délibéré, le fric et les rats".

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