Discussion:Mémoires d'Hadrien
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L'opinion d'un épigraphiste réputé sur ce roman
modifierDenis Knoepfler, épigraphiste et historien de la Grèce ancienne, a fait une série d'émission sur France-Culture L’empereur Hadrien et les cités grecques : état des lieux après un demi-siècle de découvertes épigraphiques majeures (en février 2015). Il a reconnu la qualité du travail de Marguerite Yourcenar. Discussion utilisateur:Romanc19s (discuter) 21 février 2015 à 19:23 (CET)
L'opinion de l'écrivain Gore Vidal
modifierDans une interview [1] au Monde des Livres du 5 mai 2006, l'écrivain états-unien Gore Vidal qui a écrit le roman Julien sur l'empereur romain, répond à la question "Dans quel mesure Mémoires d'Hadrien a-t-il influencé votre Julien":
- « Pas le moins du monde. Yourcenar a fait toutes les erreurs possibles pour un roman historique. D'abord, elle transforme Hadrien en Mme Yourcenar. Et, de surcroît, il n'est absolument pas comme il le décrit. On voit bien qu'il y a des choses qu'elle ne peut ni entendre ni supporter. Ce jour, par exemple, où Hadrien, furieux, jette sa tablette à la tête de son secrétaire et lui crève un œil. Une dame, et de l'Académie qui plus est, ne ferait jamais une chose pareille. Donc, l'épisode disparaît ! Ensuite, il y a la passage où elle fait réfléchir Hadrien sur l'Angleterre et lui fait dire: Je soupçonne que cette petite île deviendra un jour le centre d'un très grand empire. Hadrien n'a pas pu penser cela. Hadrien a pensé aux poissons de la Manche, aux mines d'étain du nord de l'Angleterre - il n'a pas pensé une seconde à l'Empire britannique ! Tout cela est ridicule. Elle a tout surdécoré avec de la pensée moderne.»
Compte tenu il me semble peu pertinent d'introduire cette critique légère et un peu autopublicitaire dans l'article. Hadrien 23 janvier 2007 à 18:18 (CET)
Voici une réponse qui était dans l'article, pas fausse, mais un peu trop personnelle.
- La lecture que fait Gore Vidal de l'œuvre de Marguerite Yourcenar est extrêmement superficielle; il eût fallu qu'il lise les notes qui accompagnent dans chaque édition le texte des Mémoires : si l'auteur admet le jugement de Yeats sur les liens entre l'écrivain et son œuvre, elle affirme aussi "Si j'ai choisi d'écrire ces Mémoires d'Hadrien à la première personne, c'est pour me passer le plus possible de tout intermédiaire, fût-ce de moi-même". Quant à recenser les erreurs du roman historique, rappelons pour finir cette autre note de l'auteur: "Quoi qu'on fasse, on reconstruit toujours le monument à sa manière. Mais c'est déjà beaucoup de n'employer que des pierres authentiques"
- Que Gore Vidal n'ait pas trouvé ce qu'il cherchait dans l'œuvre la plus célèbre de Marguerite Yourcenar est bien dommage. Mais qui est à même de remettre en cause l'honnêteté intellectuelle de Yourcenar, quand elle-même confesse ses faiblesses ?
Contrairement à ce qui est affirmé par Gore Vidal, il est bien mention dans les Mémoires d'Hadrien de l'incident avec le secrétaire:
- « J'avais un secrétaire [...]. Ce sot m'irrita un jour plus qu'à l'ordinaire,; je levais la main pour frapper; par malheur, je tenais un style, qui éborgna l'oeil droit. Je n'oublierai jamais ce hurlement de douleur, ce bras maladroitement plié pour parer le coup, cette face convulsée d'où jaillissait le sang. »
Gore Vidal justifie aussi son analyse par la citation "Je soupçonne que cette petite île deviendra un jour le centre d'un très grand empire." Voilà ce qui peut être lu dans les Mémoires d'Hadrien sur la Bretagne (Britanica):
- « Chaque voyage déplaçait ainsi le centre de gravité du pouvoir, le mettait pour un temps au bord du Rhin ou sur la berge de la Tamise, me permettait d'évaluer ce qu'eussent été le fort et le faible d'un pareil siège impérial. Ce séjour en Bretagne me fit envisager l'hypothèse d'un état centré sur l'Occident, d'un monde Atlantique. Ces vues de l'esprit sont démunies de valeur pratique: elles cessent pourtant d'être absurdes dès que le calculateur s'accorde pour se supputations une assez grande quantité d'avenir. »
Le sens de ce passage est éloigné de la citation de Gore Vidal.