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Dernier commentaire : il y a 11 ans par Jlvenet dans le sujet L'auto-objectification

Elaborée dans le domaine de la psychologie sociale, la théorie de l'auto-objectification développée par Fredrickson et Roberts (1997) vise à expliquer l'impact de l'objectivation sexuelle sur la santé mentale des femmes. L'objectivation sexuelle a lieu lorsque le corps d'une femme, les parties de son corps, ou ses fonctions sexuelles sont séparées de sa personne, réduites au statut de simples instrument, ou considérées comme si elles étaient capables de la représenter (Bartky, 1990). L'objectivation est présente dans les relations interpersonnelles et dans les médias. Dans les relations interpersonnelles, elle se manifeste lorsque des hommes posent un regard sexualisé sur les femmes. Ce regard "objectivant" se manifeste dans les médias, où le corps des femmes est davantage mis en scène que celui des hommes. Cette objectivation peut amener les femmes à intérioriser le regard d'autrui sur elles-mêmes, un phénomène que Fredrickson et Roberts qualifient d'auto-objectivation. Ce phénomène exerce différentes conséquences:

  • Augmentation des émotions négatives telles que la honte ou l'anxiété
  • Difficultés de concentration
  • Diminution de la conscience des états corporels internes.

Ces conséquences peuvent à leur tour contribuer à une dégradation de la santé mentale des femmes, en particulier en favorisant la dépression, les troubles alimentaires et les troubles sexuels.


  • L'Objectif:
  • L'auteur de la théorie
  • Spécificités de la théorie
  • Que postule-t-elle?
  • Dans quelle domaine elle se situe.

La théorie de l'auto-objectivation est une théorie relevant de la psychologie sociale


Systems theory is the interdisciplinary study of systems in general, with the goal of elucidating principles that can be applied to all types of systems at all nesting levels in all fields of research.[citation needed]

  • Y a-t-il des données empiriques
  • Historique de la théorie.
  • Ce que les gens pensent de cette théorie



Selon la théorie objectivation, les filles et les femmes adoptent, généralement, le point de vue qu'une personne externe a de leur aspect physique.Cette vision d'elles-mêmes les conduisent à surveiller constamment leur aspect physique, ce qui entraine un sentiment d'anxiété et de honte, en fonction du regard que l'on a sur elles. L'accumulation de telles expériences peuvent aider à expliquer un ensemble de risques pour la santé mentale qui touchent les femmes: dépression, la dysfonction sexuelle et les troubles alimentaires.

Body beach

De nombreuses recherches ont porté sur les différences biologiques entre les hommes et les femmes et leurs conséquences sur le comportement humain. Les féministes sont assez inquiètes car le discours tenu est assez déterministe. Cela revient à dire que si les hommes ont plus d'avantages dans la vie, c’est pour des raisons biologiques et on ne peut rien y faire. Mais la raison fournie par les féministes est que la différence réside dans la différence de socialisation, d'éducation entres les hommes et les femmes. C'est pour cela, que les hommes et les femmes occupent des statuts différents dans la société. Le fait d'être traitée comme un corps, pour une femme, est devenu "normal". Le corps de la femme est utilisé pour faire vendre, par exemple, mettre une femme nue à côté d'une voiture, dans une publicité, pour inciter les hommes à acheter la voiture.

La théorie de l'objectification est une théorie permettant de comprendre un ensemble d'expériences psychologiques qui semblent être spécifiques aux femmes; qui peut avoir un impact sur la santé mentale des femmes; qui organise les données empiriques, en lien avec la vie des femmes; et qui offre des prédictions sur les futurs travaux à ce sujet.

Le corps des femmes modifier

Le corps des femmes est observé, évalué et toujours objectivé.Dans notre culture, il y a une valorisation de la sexualité hétérosexuelle. En conséquence, selon Karen Horney, la société donne le droit à tous les hommes de sexualiser les femmes, indépendamment de leur âge et de leur statut. Cette sexualisation peur prendre plusieurs formes: de l'évaluation sexuelle mater([1] une femme) au viol, à travers le regard. L'objectivation sexuelle se produit à chaque fois que le corps de la femme ou les parties de son corps sont séparés de leur personne et qui sont réduits au simple statut d'instrument ou considérés comme si ils étaient capables de représenter la femme (Sandra Bartky, 1990). En d'autres termes, quand la femme est objectivée, les femmes sont traitées comme des objets pour l'utilisation du plaisir des autres. Certains hommes n'objective pas sexuellement les femmes, cependant elles n'ont pas de contrôle sur ce regard (Karshak, 1992). Des études ont montrés que les femmes sont plus regardées que les hommes; les femmes sont plus suceptibles de se sentir regardées lors de rencontres; les hommes adressent plus de regards aux femmes, dans les lieux publics, et qui souvent ne sont pas réciproques de la part des femmes; et souvent, les hommes évaluent le corps des femmes. Ils portent souvent un regard péjoratif aux femmes de couleur.

Conclusion modifier

Dans notre société, nous sommes confrontés à des publicités qui poussent le téléspectateur ou l'observateur à adopter un rôle d'observateur objectivant les femmes. En général, on voit plus le corps de la femme que leur visage dans les publicités (Body-isme). A l'inverse, pour les hommes, nous voyons beaucoup plus leur visage que leur corps (face-isme). En conséquence, on nous pousse à voir le corps de la femme comme un objet et non comme appartenant à un être humain. L'objectivation sexuelle revient à soumettre les femmes aux hommes et cela ne fait que renforcer leur pouvoir dans la société.

L'auto-objectification modifier

Définition modifier

L'auto-objectification est, à un niveau psychologique, l'effet le plus profond que peut entraîner l'objectification. Nous pouvons parler d'auto-objectification lorsque le fait d'être objectivé par les autres, amène l'individu à internaliser le point de vue de ces observateurs sur soi-même.

les filles et les femmes peuvent être amener à se se voir comme des objets ou des curiosités pour être appréciées par les autres. Cette auto-objectification pousse ces filles et ces femmes à contrôler leur apparence pour influencer les autres sur leurs manières de les traiter et donc d'améliorer leur qualité de vie. l'auto-objectification peut être développé à différents degrés selon les femmes.

Les bénéfices de la stratégie d'auto-objectification modifier

Des études empiriques ont démontrés que lorsque les femmes font attention à leur apparence et ont un physique attirant, elles peuvent en tirer des bénéfices dans leurs expériences de vie.

Premièrement, ces études ont démontrés que l'obésité chez une femme influence ses accomplissements. Celle-ci doit faire face à de la discrimination dans différents domaines de la vie, comme par exemple pour trouver un emploi, obtenir un poste à haute responsabilité ou être acceptée au collège.De plus, ce type de discrimination est plus souvent reporté chez des femmes que chez les hommes. Par exemple, une femme peu attirante peuvent être perçue plus négativement pas ses collègues contrairement à un homme peu attirant.

Deuxièmement, un physique attirant pour une femme apporte plus de popularité, plus de relations et plus d'opportunités de mariage par rapport aux hommes. En effet, les études sur "les modèles de relations entre les genres" suggère que, dans une relation hétéro sexuelle les hommes comme les femmes considèrent que la femme peut "remplacer" son attraction physique par la gentillesse et le bon comportement dans sa relation.

Pour ces raisons, Unger [2] soutient que la beauté physique, chez une femme, peut être traduite par du pouvoir. La beauté physique fonctionne comme une monnaie pour le succès social et économique d'une femme. La valeur de cette monnaie va différer suivant les "sous-groupes" de femmes, suivant les "goûts" dominants dans une culture.

Compte tenu de la preuve que la socialisation et l'économie peut être déterminé par l'apparence physique de la femme, il incombe à celle-ci d'influencer les répercussions de leur apparence, ou comme le souligne John Berger, d'être leurs propres premiers arpenteurs.

Enfin, notons que ces discriminations concernent également les femmes de couleurs, les femmes pauvres et les homosexuelles.


L’apparence modifier

Lorsqu'une femme fait attention à son physique, nous ne pensons pas à de l'auto-objetification mais à du narcissisme ou de la vanité. S'auto-objectiver est une stratégie pour réussir sa vie et faire face à la pression du regard des autres et de son propre regard. Cette stratégie n'es pas forcément consciente, au contraire, Les femmes et les filles considèrent que les efforts fait pour améliorer leur beauté physique sont librement choisis voir naturels selon elles.

Looking-glass self modifier

Looking-glass self

Charles Horton Cooley nous parle du «looking-glass self»,qui peut-être traduit comme "L'autre côté du miroir". Selon lui, s'est l’environnement, la société qui construit l'image que les femmes ont d'elles-mêmes. Les miroirs reflètent les attributs physiques et ce reflet permet aux femmes de se voir comme les autres les voient. C'est une manière de se détacher de soi pour s'observer. Néanmoins, n'oublions pas que l'idée que la femme se fait d'elle même ne se limite pas à une image dans un miroir mais aussi à des opinions, des objectifs, des désirs, des réclamations, et autres, concernant des questions qui n'impliquent aucune pensée du corps.


Des études ont conclu que ces «désincarnés» de soi ne sont pas tenables.les données recueillies par S. Harter [3] et ses collègues démontrent que l'apparence physique est le domaine le plus important dans la construction de l'estime de soi des enfants et des jeunes adolescents (femmes et hommes confondus),devant l'acceptation sociale, les résultats scolaire, les compétences sportives et le comportement.

Il est important de souligner que le concept de "looking-glass self" concerne beaucoup plus les femmes. La satisfaction qu'elles ont de leur corps est directement lié à leur estime de soi. Les hommes et les femmes ont une image d'eux différente: Pour les femmes, l'image de soi positive est essentielle pour être perçues comme attirantes ,alors que pour les hommes, l'image de soi s'articule sur l'efficacité physique.

Conclusion modifier

Cette habitude de de surveiller sont corps est loin d’être simple, cela peut profondément perturber la conscience des femmes. Comme l’a écrit Simone de Beauvoir : « quand une fille devient femme, elle est « doublé » : au lieu de coïncider exactement avec elle-même, elle existe aussi à l’extérieur ». Autrement dit, une grande partie de la consciente des femmes est utilisé pour des préoccupations liées à des idées, réel ou imaginaire, actuel ou anticipés, sur leur apparence physique. Dans une culture qui objective le corps de la femme, les filles et femmes peuvent être interrompuent dans leurs activités par des pensées à propos de leur image corporelle. Cette surveillance permanente du corps, peut créer un ensemble prévisible des expériences subjectives qui peuvent être essentielles pour comprendre la psychologie des femmes.

Jlvenet 19 février 2013 à 17:54 (CET)Répondre

Les conséquences sur les expériences subjectives (Fredrickson & Roberts, 1997) modifier

La honte modifier

La honte, émotion négative, se produit lorsque les personnes s’évaluent négativement par rapport à un idéal culturel interne qu’elles n’arrivent pas à l’atteindre (Darwin, 1985; Lewis 1992). Les personnes qui ressentent de la honte ont tendance à attribuer leurs échecs au soi dans sa totalité (je suis mauvais) plutôt qu’à leurs actions (j’ai fait quelque chose de mal).

Pour Darwin, le regard de l’autre est important dans la vie. « Ce n’est pas simplement le fait de réfléchir à notre apparence mais c’est de penser à ce que les autres pensent de nous. C’est cela qui fait que l’on va rougir de honte ». (Darwin, p.325). Lorsque l’on a l’air ridicule, ce n’est pas parce que l’on pense à quoi on a l’air mais parce que l’on pense à ce que les autres pensent de ce que l’on pourrait être. La honte résulte du mélange d’une évaluation négative de soi avec la potentialité que l’on soit confronté à l’exposition sociale.

Certaines données empiriques ont montré que les femmes ont plus de honte que les hommes.

Raison 1 : L’objectivation peut y jouer un rôle car dans la culture américaine les femmes sont continuellement exposées à des images de corps idéaux (Wolf, 1991). Ces corps idéaux sont toujours ceux de femmes jeunes, minces et blanches. En effet, il est difficile de trouver des images de la beauté féminine qui sont différentes de cet idéal occidental.

Raison 2 : La volonté des femmes de correspondre à ces idéaux. Seule une femme sur 40 000 correspond aux mensurations typiques des mannequins. Wolf (1991) prétend que le corps féminin idéal est un mythe irréaliste et impossible à atteindre. La comparaison continuelle qu’une femme peut faire entre son corps et cet idéal mythique est la recette parfaite de la honte. Il n’y a une minorité de femmes dans notre société qui soit en sur-poids. Malgré cela, des études empiriques montrent que la majorité des femmes se sentent grosses et ont, dès lors, honte de cet échec (Fallon & Rozin, 1985 ; Silberstein et al. 1987)

La honte génère un désir intense de se cacher, d’échapper au regard douloureux des autres, de disparaître, on se sent nul et impuissant. (Darwin, 1965 ; M. Lewis, 1992 ; Tangney et al. 1996). Une honte intense peut aussi compliquer les états de conscience. En effet, quand on a honte, on n’arrive plus à se concentrer totalement sur ce que l’on doit faire. Quand on commence à penser uniquement à soi, on n’arrive plus à penser clairement, on n’arrive plus à parler ou à continuer à agir. Pour Lewis (1992), la honte a un effet adaptatif car le but est de modifier ce qui ne va pas. Si j’ai honte de quelque chose, le fait que cette honte m’empêche de faire autre chose me pousse à corriger la source même de cette honte. Le fait d’avoir honte signifie ne pas être en accord ou ne pas correspondre aux exigences de la société.

Les femmes multiplient les efforts pour changer leur corps et leur apparence : faire du sport, mettre des vêtements élégants, utiliser des produits cosmétiques, faire de la chirurgie esthétique, les troubles alimentaires. Ceux-ci révèlent une honte perpétuelle. Vouloir modifier son corps est guidé par de la honte ; avoir un beau corps devient presque une obligation morale. Les femmes qui n’arrivent pas à remplir ses obligations, sont vues comme des femmes non-civilisées, immorales.

Le psychiatre Irvin Yallom (1989) demande comment osent-elles imposer ce corps au reste d’entre eux. Il voit le corps des femmes grosses comme un péché.

En conclusion, surveiller constamment son corps peut conduire les femmes à ressentir de la honte de façon récurrente ; honte dont elle ne peut se débarrasser et vue finalement comme une cause perdue.

L’anxiété modifier

L’anxiété est une émotion que l’on ressent quand on anticipe un danger ou des menaces. Toutefois, elle se différencie de la peur car dans l’anxiété les menaces sont ambigües (Lazarus, 1991 ; Ohman, 1993). Nous savons de quoi nous avons peur mais nous ne savons pas toujours ce qui nous angoisse. L’angoisse peut se manifester par des tensions motrices, de la vigilance, vouloir inspecter tout son environnement (DSM IV, 1994).

Etre une femme, dans une culture qui fait du corps féminin un objet, crée les situations d’anxiété et de vigilance.

L’anxiété par rapport à son apparence modifier

Ne pas savoir comment son corps va être évalué ou perçu par les autres peut créer de l’anxiété. Des études montrent que les femmes ressentent plus d’anxiété au niveau de leur apparence que les hommes (Dion, Dion, & Keelan, 1990). D’autres études montrent que l’anxiété des femmes par rapport à leur apparence pourrait avoir des racines dans leurs expériences sociales précoces ; lié au fait d’avoir reçu des commentaires négatifs sur leur apparence (Keelan, Dion & Dion, 1992).

L’anxiété par rapport à l’apparence se manifeste par le fait que l’on vérifie et que l’on ajuste son apparence. Le type de vêtement que portent les femmes, contrairement à ceux portés par les hommes, crée des opportunités pour développer de l’anxiété. La femme doit sans cesse faire preuve de vigilance : éviter que la jupe ne remonte, que le décolleté ne soit trop plongeant,… Elle ne doit pas trop exposer les parties de son corps tout en montrant qu’elle se sent à l’aise dans sa manière de s’habiller.

L’anxiété par rapport à sa sécurité modifier

L’anxiété par rapport à l’apparence n’est pas qu’une question de vanité ; c’est également une question de sécurité. Beneke (1982) a montré que certains violeurs perçoivent les femmes physiquement attirantes comme une menace et méritent une vengeance. Les violeurs voient les femmes attirantes comme menaçantes voire dangereuses. Elle l’a cherché, elle ne devait pas s’habiller comme cela. Une femme, dont l’apparence est provoquante, a tendance à provoquer le viol. S’habiller de façon provoquante entraînerait le viol, de la même façon que le fait de donner un coup de poing dans le nez entraînerait une bagarre. Les études empiriques démontrent que les victimes de viol attirantes ont tendance à être blâmées pour leur viol contrairement aux femmes moins attirantes (Jacobson & Popovich, 1983).

Ceci montre que la notion d’objectivation sexuelle est une notion très importante de la vie sexuelle. Comme toutes les femmes, dans une certaine mesure, peuvent être victimes de violence sexuelle, elles doivent toutes faire attention et ce, plus particulièrement au niveau de leur apparence (Beneke, 1982 ; Brownmiller, 1975 ; Griffin, 1979 ; Pollitt, 1985). Faire attention à son corps est une source quotidienne d’anxiété pour les femmes et affecte leur vie personnelle et leur travail (Gordon & Riger, 1989 ; Rozee, 1988).

Il y a des femmes qui ont suggéré que la vigilance par rapport à leur sécurité pourrait être la plus grande différence entre les expériences des hommes et des femmes. En effet, les stratégies de défenses utilisées par les hommes et les femmes quotidiennement pour faire attention à leur sécurité sont différentes (Griffin, 1979 ; Pollitt, 1985). Les femmes vérifient deux fois la serrure, mettent les clés entre leurs doigts, font attention aux sièges de la voiture, prennent leur chien pour faire du jogging, ne sortent pas quand il fait noir, font semblant de ne pas entendre l’inconnu qui leur adresse la parole en rue, etc. Les hommes, quant à eux, ont peu ou pas de stratégies de défense.

Conclusion modifier

Il est étonnant de constater comment les expériences quotidiennes des femmes diffèrent tellement de celle des hommes. Une culture qui objective le corps féminin est un feu continu d’expériences qui pourraient produire de l’anxiété. Les femmes doivent donc être continuellement attentives à leur apparence physique et à leur sécurité.

Etats motivationnels modifier

Etats motivationnels et qualité de vie modifier

Le fait d’être totalement absorbé dans une activité mentale ou physique peut être très gratifiant et agréable. Cet état est appelé « flux » par Csikszentmihalyi [1] [2]. Il a lieu quand le corps ou l’esprit d’une personne atteint ses limites dans un effort volontaire pour accomplir quelque chose de difficile et qui en vaut la peine. Le flux serait en fait une des principales sources des expériences optimales, de ces rares moments au cours desquels nous nous sentons vivre pleinement, sans être contrôlés par les autres, créatifs et joyeux. Selon Csikszentmihalyi, le fait de maximiser de telles expériences améliore la qualité de vie

Influences du genre féminin sur les états motivationnels modifier

Dans une culture qui objective le corps féminin, il y a au moins deux raisons pour lesquelles être une femme est susceptible d’empêcher ces états motivationnels d’atteindre leur apogée.

L’interruption des activités féminines modifier

La première raison est que les activités d’une femme sont interrompues lorsque les autres personnes prêtent attention à l’apparence ou aux fonctions de son corps. Les études ont montré que déjà à l’école primaire, les activités féminines sont plus souvent interrompues par les garçons que l’inverse[3]. Ces interruptions sont souvent centrées sur des « polluants » fictifs associés aux corps des filles. Elles sont également mêlées à des sous-entendus directs sur l’hétérosexualité, attirant l’attention sur leur apparence, leur poids ou le développement de leur poitrine[4] [5] [6].

La conscience de soi modifier

Selon Csikszentmihalyi[7], il faut nécessairement perdre la conscience de soi pour parvenir à ce flux. Seulement, l’internalisation que font les femmes du regard des autres sur leurs corps crée une forme de conscience de soi. C’est donc la seconde raison pour laquelle les états motivationnels des femmes parviennent difficilement à leur apogée.

Young[8] a décrit comment la surveillance habituelle de la propre conscience de leur corps limite le flux des activités physiques des femmes. L’auteur suggère deux liens entre ces restrictions physiques et les pratiques d’objectification :

  • D'abord, comme le mouvement attire l’attention sur le corps, il peut augmenter le potentiel d’une femme d’être objectivée ;
  • Ensuite, le fait qu’un observateur maintienne son regard sur elles force les femmes à expérimenter leurs corps comme des objets et des moyens. Cela pourrait rendre leurs mouvements incertains, hésitants et affecter leur concentration mentale. De ce fait, cela pourrait constituer un obstacle dans leurs tentatives de devenir totalement engagées dans une quelconque activité permettant un flux gratifiant, qu’elle soit physique ou mentale.
Conclusion modifier

En limitant les chances des femmes d’expérimenter et de maintenir des états motivationnels à leur sommet, la surveillance du corps habituelle, encouragée par une culture qui objective le corps féminin, pourrait réduire leur qualité de vie.

Conscience des états corporels modifier

De nombreuses études suggèrent qu’en l’absence de signaux contextuels, les femmes détectent moins précisément les sensations physiologiques internes (battements cardiaques, contractions de l’estomac, niveaux de glucose sanguin) que les hommes[9] [10] [11] [12]. En conséquence, il se pourrait que les femmes utilisent moins ces signaux corporels que les hommes pour déterminer comment elles se sentent.

Hypothèses explicatives modifier

Deux possibilités pourraient expliquer l’inattention des femmes par rapport à ces signaux physiologiques.

Selon les recherches en diététique modifier
Diet (3298274926)

Les régimes amaigrissants , commençant à l’adolescence, deviennent un élément essentiel de la vie de la plupart des femmes dans leurs efforts pour parvenir à l’idéal d'un corps mince et à le maintenir [13] [14] [15]. Le fait de faire régime et de se nourrir de façon modérée requiert la suppression active des signaux de faim. Certains chercheurs ont soutenu qu’il n’était pas possible d’ignorer de façon sélective la sensation de faim et que les habitudes de ces personnes modérant leurs apports en nourriture pourraient mener à une insensibilité généralisée aux signaux corporels internes[16] [17].

Selon la théorie de l’objectification modifier

L’hypothèse est la suivante : puisque les femmes sont conscientes de leur apparence extérieure, il se pourrait qu’il leur reste moins de ressources perceptuelles disponibles pour prêter attention aux expériences internes. Ces ressources limitées permettraient de prédire que les contextes sociaux attirant l’attention des femmes sur l’évaluation visuelle dont elles font l’objet pourraient être associés avec la "mise en sourdine" des sensations internes. Des expériences répétées dans des contextes similaires pourraient sans doute mener à une perte plus généralisée de l’accès que les gens ont à leurs propres états internes.

Conclusion modifier

En internalisant le regard des autres comme une vision primaire du soi physique, les femmes pourraient perdre l’accès à leurs propres expériences physiques internes.

Notes et références modifier

  1. Csikszentmihalyi, M. (1982). Toward a psychology of optimal experience. In L. Wheeler (Ed.), Review of personality and social psychology. Beverly Hills, CA: Sage.
  2. Csikszentmihalyi, M. (1990). Flow. New York : Harper Perennial
  3. Thorne, N. (1993). Gender play: Girls and boys in schools. New Brunswick, NJ: Rutgers University Press.
  4. Brownmiller, S. (1984). Feminity. New York: Linde.
  5. Martin, K. (1996). Puberty, sexuality, and the self: Boys and girls at adolescence. New York: Routledfe.
  6. Thorne, N. (1993). Gender play: Girls and boys in schools. New Brunswick, NJ: Rutgers University Press.
  7. Csikszentmihalyi, M. (1990). Flow. New York : Harper Perennial
  8. Young, I. M. (1990). Throwing like a girl and other essays in feminist philosophy and social theory. Bloomington, IN: Indiana University Press.
  9. Blascovich, J., Brennan, K., Tomaka, J., Kelsey, R. M., Hughes, P., Coad, M. L., & Adlin, R. (1992). Affect intensity and cardiac arousal. Journal of Personality and Social Psychology, 63, 164-174.
  10. Harver, A., Katkin, E. S., & Bloch, E. (1993). Signal-detection outcomes on heartbeat and respiratory resistance detection tasks in male and female subjetcs. Psychophysiology, 30, 223-230.
  11. Katkin, E. S. (1985). Blood, sweat and tears: Individual differences in autonomic self-perception. Psychophysiology, 22, 125-137.
  12. Katkin, E. S., Blascovich, J., & Goldband, S. (1981). Empirical assessment of visceral self-perception: Individual and sex differences in the acquisition of heartbeat discrimination. Journal of Personality and Social Psychology, 40, 1095-1101.
  13. Dornbusch, S. M., Gross, R. T., Duncan, P. D., & Ritter, P. L., (1987). Stanford studies of adolescence using the national health examination survey. In R. M. Lerner & T. T. Foch (Eds.), Biological-psychosocial interactions in early adolescence (pp. 189-205). Hillsdale, NJ: Erlbaum.
  14. Silberstein, L. R., Striegel-Moore, R., & Rodin, J. (1987). Feeling fat: A woman’s shame. In H. B. Lewis (Ed.), The role of shame in symptom formation (pp. 89-108). Hillsdale, NJ: Erlbaum.
  15. Thornberry, O. T., Wilson, R. W., & Golden, P., (1986). Health promotion and disease prevention provisional data from the National Health Interview Survey: United States, January-June, 1985. Vital and Health Statistics of the National Center for Health Statistics, 119, 1-16.
  16. Heatherton, T. F., Polivy, J., & Herman, C. P. (1989). Restraint and internal responsiveness: Effects of placebo manipulations of hunger on eating. Journal of Abnormal Psychology, 98, 89-92.
  17. Polivy, J. Herman, C. P., & Pliner, P. (1990). Perception and evaluation of body image: The meaning of body shape and size. In J. M. Olson & M. P. Zanna (Eds.), Self-inference processes: The Ontario symposium (Vol. 6, pp. 87-114). Hillsdale, NJ: Erlbaum.
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