Ein feste Burg ist unser Gott
Ein feste Burg ist unser Gott (C'est un rempart que notre Dieu), est le plus connu des cantiques de Martin Luther. Il en a composé les paroles et la musique entre 1527 et 1529. Écrit originairement en allemand, il a été depuis traduit en beaucoup d'autres langues. Ses paroles sont essentiellement une paraphrase du Psaume 46 (45). C'est un des hymnes les plus aimés des traditions luthériennes et protestantes. Il est parfois appelé « L'hymne de bataille de la Réforme protestante » car il a eu pour effet d'augmenter l'adhésion à la cause des Réformateurs du XVIe siècle.
Selon la tradition, le roi Gustave II Adolphe de Suède l'a fait jouer avant l'entrée de ses forces dans une bataille pendant la guerre de Trente Ans. Quelques siècles plus tard, ce choral luthérien deviendra également un hymne des premiers mouvements socialistes suédois.
Depuis le début du XIXe siècle le fait que Luther ait écrit la musique de l'hymne est contesté par certains musicologues. Aujourd'hui encore, les avis restent partagés[1]. Ainsi dans son ouvrage traitant de Johann Walter, Christa Maria Richter estime que la mélodie a au moins été composée en collaboration avec Walter, si ce n'est en plus grande partie par ce-dernier[2].
Arrangements
modifierCe choral a été employé par de nombreux compositeurs, y compris Jean-Sébastien Bach, comme source pour sa cantate BWV 80. Deux arrangements en ont été faits dans le Choralgesänge (Hymnes chorales ou choraux) de Bach.
Felix Mendelssohn l'a employé comme thème pour le quatrième et dernier mouvement de sa Symphonie no 5 (1830), intitulée Reformation (en français : Réforme) en l'honneur de la Réforme protestante initiée par Luther.
Giacomo Meyerbeer l'a employé dans son grand opéra, Les Huguenots (1836), et Richard Wagner l'a utilisé comme « motif » (comme thème non développé) dans sa Kaisermarsch (Marche impériale), qui a été composée pour commémorer le retour de Guillaume Ier de la guerre franco-allemande en 1871.
Plus récemment, en 2007, Bradley Joseph en a arrangé une version instrumentale pour son album, Hymns and Spiritual Songs.
Paroles
modifierL'original de Luther, bien qu'il soit intitulé "Der xlvi. Psalm / Deus noster refugium et virtus", est en fait une paraphrase très libre du texte biblique. Les paroles du chant réflètent plutôt, en partie, la pensée de l'auteur sur le psaume. Un grand nombre de traductions anglaises existent, la plus connue étant A mighty fortress is our God de Frederick Hedge[3]. En français, la traduction qui paraît le plus souvent dans les recueils protestants est par Henri Lutteroth[4].
Texte original allemand[5] | Traduction littérale | Traduction métrique (Henri Lutteroth, 1845)[4] |
---|---|---|
Ein feste Burg ist unser Gott, |
Notre Dieu est une forteresse |
C'est un rempart que notre Dieu : |
Musique
modifierLiens externes
modifierRéférences
modifier- Julian, John (1907), Dictionary of Hymnology
- (de) Christa Maria Richter, Johann Walter (1496–1570) - Begründer der evangelischen Kirchenmusik. Leben und Werk., Beucha / Markkleeberg, Sax Verlag, , 376 p. (ISBN 9783867292559)
- Fenner, Chris (2018). Ein feste Burg ist unser Gott, Hymnology Archive
- Kéler, Yves. C'est un rempart que notre Dieu, chants-protestants.com
- Orthographie modernisée
- Quelques versions ont, alternativement, "Nehmen sie uns den Leib"