Entrepôt Lainé

bâtiment de Bordeaux, abritant le CAPC
Entrepôt Lainé
Présentation
Type
Architecte
Construction
1822-1824
Occupant
Patrimonialité
Localisation
Pays
Département
Commune
Adresse
7, rue Ferrère
Coordonnées
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L'Entrepôt Lainé, autrefois Entrepôt réel des denrées coloniales[1], est un ancien entrepôt situé à Bordeaux. Construit en 1824 par l'architecte Claude Deschamps, il était destiné à l'origine au stockage sous douane des marchandises en provenance des plantations coloniales, avant leur expédition à travers l'Europe. Jusqu'à l'abolition définitive de l'esclavage en 1848, ces denrées sont en grande partie le fruit du travail des esclaves. Le bâtiment abrite aujourd'hui le CAPC Musée d'art contemporain de Bordeaux et Arc en rêve / centre d'architecture.

L'édifice dans sa totalité est inscrit au titre des Monuments historiques depuis un arrêté du 25 janvier 1973[2].

Localisation modifier

L’entrepôt est située entre les rues Foy, Ferrère, et le cours Xavier Arnozan, sur la commune de Bordeaux, dans le département français de la Gironde[2].

Origine du nom modifier

Le nom de "Lainé" (ou "Laîné") fait référence au vicomte Joseph Louis Joachim Lainé, parlementaire et ministre d’état de Louis XVIII, qui aida au lancement des travaux. La place située devant l'entrepôt porte également son nom.

On parle souvent des « entrepôts Laîné », au pluriel, peut-être parce qu'à l'origine il y en avait deux ; un second ayant été détruit en 1965[3].

Historique modifier

Projet et construction modifier

Dès 1820, le banquier et armateur Pierre Balguerie-Stuttenberg incite les Douanes et la Chambre de commerce de Bordeaux à s'équiper de lieux de stockage faciles d'accès et permettant d'entreposer les marchandises coloniales dans de bonnes conditions[4]. En mars 1822, la Chambre de commerce achète à la ville une zone à bâtir, et confie le mois suivant à Claude Deschamps le projet de construction d'un entrepôt sur ce site[5], alors qu'il venait de terminer la construction du pont de pierre[3],[6].

Les bâtiments sont réalisés en 1824[1], et sont utilisés pour les marchandises en transit, débarquées des navires arrivant des colonies d'Amérique et d'Afrique[3], et réexpédiées ensuite à travers l'Europe[7].

Abandon de l'entrepôt modifier

Au cours du XXe siècle, l’entrepôt est peu à peu supplanté par les nouvelles installations portuaires en bord de Garonne. Dans les années 1960, il est définitivement fermé et menacé de destruction[8].

Monument historique et conversion modifier

Le 25 janvier 1973, le bâtiment est inscrit au titre des monuments historiques[2]. Cette même année, échappant à un projet de démolition, il est confié au Centre d'arts plastiques contemporains de Bordeaux (CAPC) qui s'y installe en 1975[3].

Bicentenaire modifier

En 2024, à l'occasion du bicentenaire de sa construction, le CAPC devrait installer un espace mémoriel pour rappeler le lien entre son histoire et les crimes de l'esclavage. Cette demande, qui avait été formulée par Karfa Diallo[9],[10], directeur de l'association Mémoires & Partages, a été reçue favorablement par Sandra Patron, directrice du musée, et Baptiste Maurin, adjoint au Maire chargé du patrimoine et matrimoine, de la mémoire et de l'éducation artistique[11].

Architecture modifier

Son architecture puise ses sources en Italie, romaine et moderne[6]. Claude Deschamps s'est inspiré d'une basilique romaine (civile), et du caravansérail turco-persan[12].

Le bâtiment est principalement composé de pierre, de brique et de bois[2].

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Sites associés modifier

Notes et références modifier

  1. a et b « L'entrepôt Lainé », sur Site officiel du CAPC (consulté le ).
  2. a b c et d « Ancien Entrepôt, dit Entrepôt Lainé », notice no PA00083179, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture, consulté le 5 août 2014.
  3. a b c et d Allain Glykos et Alain Béguerie, Bordeaux : Regards, Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 192 p. (ISBN 978-2-87901-960-4), p. 31
  4. Romaric Favre, « L'Entrepôt Lainé et les œuvres in situ », sur capc-bordeaux.fr (consulté le ).
  5. Robert Coustet et Marc Saboya, Bordeaux le temps de l'histoire : Architecture et urbanisme au XIXe siècle (1800-1914), Bordeaux, Mollat, , 272 p. (ISBN 2-909351-56-4), p. 67-72
  6. a et b Site des musées d’Aquitaine (association Le Festin), CapcMusée d'art contemporain, consulté le 6 septembre 2014
  7. François Guillemeteaud, Bordeaux, l’Entrepôt réel des denrées coloniales, 1824 - 1973, Paris, Éditions Scala, , 12 p. (lire en ligne)
  8. « L'histoire de l'Entrepôt | Capc », sur capc-bordeaux.fr (consulté le ).
  9. Karfa Sira Diallo, « Capc Bordeaux - 50 ans de déni de la mémoire d'un crime contre l'humanité » [archive], sur Mediapart (consulté le ).
  10. Klervi Le Cozic, « Le musée de Bordeaux aurait-il encore du mal à assumer son passé esclavagiste ? », sur LeParisien.fr, (consulté le ).
  11. Serge Latapy, « Bordeaux : le débat sur la mémoire de l’esclavage s’invite aux 50 ans du CAPC », SudOuest.fr,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne [archive], consulté le )
  12. « L' entrepôt. capcMusée Bordeaux / François Guillemeteaud », sur doc.macval.fr (consulté le ).